La chercheuse et universitaire Rim Affaya reçoit, le 25 juin 2025 à Strasbourg, le Prix de thèse francophone pour le Maghreb, décerné par la Direction régionale de l’Agence universitaire de la Francophonie pour l’Afrique du Nord, dans le cadre du programme « Pôle scientifique sur le Moyen-Orient et les mondes musulmans », en partenariat avec l’Institut d’étude de l’islam et des sociétés du monde musulman du Centre français de la recherche scientifique (CNRS).
Sa thèse, soutenue à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) en 2024, s’intitule « Caftans, camionnettes et banquettes. Une anthropologie de la mise en commerce du Maroc en diaspora », porte sur « la culture matérielle marocaine dans sa dimension transnationale et consommatoire. Fondée sur l’analyse de trois activités de circulation marchande globalisée (le transport, l’ameublement et le mariage), l’enquête en question décrit la genèse et l’expansion d’une économie qui utilise l’attachement à l’origine comme une niche lucrative et qui facilite la mobilité des biens, des personnes et des imaginaires en jouant un rôle discret, mais significatif dans la fabrique d’une économie des identités en diaspora », lit-on dans le résumé de la thèse.
Les enquêtes de terrain et les entretiens menés par la chercheuse sur ses terrains de recherche, tant au Maroc que dans les villes françaises et belges, ont révélé l’ampleur des échanges entre familles et individus, ainsi que la « marchandisation » des formes traditionnelles de la culture marocaine liée à leur diffusion au-delà des frontières nationales et à la désintermédiation rendue possible par les outils numériques.
Ainsi, la thèse apporte « une contribution unique à l’étude des sociétés dites “post-migratoires”, en soulignant comment le commerce basé sur l’ethnicité remodèle les pratiques de consommation, la citoyenneté et les identités culturelles à la fois dans les sociétés d’accueil et les sociétés d’origine ».
La chercheuse a obtenu une licence en études internationales à l’Université Al Akhawayn au Maroc, avant de s’installer en France, où elle a obtenu un master en recherche comparative en histoire, sociologie et anthropologie à l’École des hautes études en sciences sociales, où elle a soutenu sa thèse de doctorat en 2024, et est chercheuse à l’Institut « Convergences Migrations » à Paris, qui fait partie du Réseau de recherche sur les migrations en Méditerranée, et membre de l’Institut Norbert Elias à Marseille.