Le Conseil français du culte musulman (CFCM), dont l’avis sur le sujet était très attendu, ne goûte guère le débat sur la laïcité que l’UMP prévoit d’organiser prochainement. Il craint que « les conditions d’un débat serein autour d’un principe aussi fondamental que la laïcité ne soient pas réunies » en cette période électorale et dans un contexte international marqué par « la situation préoccupante du monde arabo-musulman ».
« Cette inquiétude est d’autant plus forte que le débat sur l’identité nationale avait donné lieu, malgré les précautions prises et les nombreux appels à la vigilance, à des expressions inconsidérées, voire à des dérapages », s’alarme Mohammed Moussaoui, président du CFCM, dans un communiqué diffusé vendredi.
RECENTRAGE
Le débat sur l’islam initialement programmé le 5 avril par l’UMP, à la demande de Nicolas Sarkozy, divise la droite depuis plusieurs semaines, ce qui a poussé le premier ministre, François Fillon, à le recentrer sur la laïcité.
M. Moussaoui s’étonne donc de voir émerger avant même le lancement du débat « des propositions portant sur l’exercice du culte musulman, notamment l’interdiction de l’usage de l’arabe lors des prières et des prêches ». Selon lui, ces propositions violent « les deux principes fondamentaux de la laïcité que sont la séparation et la neutralité ».
Il s’étonne également du soutien apporté par le ministre de l’éducation nationale, Luc Chatel, à une directrice d’école qui avait interdit à une mère voilée d’accompagner son fils lors d’une sortie scolaire. Cette position a été jugée contraire aux dispositions interdisant les discriminations fondées sur la religion par la haute autorité de lutte contre les discriminations, assure-t-il.
4/3/2011
Source : AFP/Le Monde


