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Le combat sans fin des « Effacés » de Slovénie

Médias et migration 27 décembre 2016
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En 1992, au lendemain de l’indépendance, l’Etat slovène a supprimé massivement les données civiles de tous les citoyens nés en dehors du pays, créant des milliers d’apatrides.

Un roman de Kafka ou un film de science-fiction n’auraient pas trouvé mieux : la vie d’Ifran Beširević est un roman, et ce n’est pas un hasard si le sort des effacés a déjà inspiré plusieurs films. Le monde est pourtant bien réel en ce matin de décembre 2016 à Ljubljana.

Depuis la rue étroite de Trubarjeva, un porche surmonté d’un vélo attire le regard au numéro 72. On traverse une cour en ruine jonchée de poutres abandonnées avant de parvenir devant un petit édifice plus discret que les autres. Dans une cuisine sommaire aux murs garnis d’affiches, Ifran Beširević tourne le dos au poêle où brûlent encore quelques bûches de la nuit précédente.

 « On a fait de moi un étranger »

En 1992, Ifran, alors âgé de 34 ans et jeune père de famille, se rend dans un bureau administratif de Ljubljana en quête d’un certificat quelconque. Le guichetier examine son passeport et l’insère sans un mot dans une machine perforeuse.

« On m’a dit que j’étais effacé, et que je devais au plus vite faire une demande de permis de séjour à l’office de l’immigration.  »

L’agent lui restitue alors un document criblé de trous, en précisant que celui-ci n’est plus valide. Né en Bosnie, Ifran a grandi en Slovénie depuis l’âge de un an. Marié, intégré, il n’a donc aucune raison de se considérer autrement que Slovène. Au bureau de l’immigration, on lui réclame cependant un visa bosnien, son pays de naissance, pour l’obtention d’un permis de séjour.

« On me demandait l’impossible  : à cette époque, la Bosnie était en guerre et faisait toujours officiellement partie de l’ex-Yougoslavie… Du jour au lendemain, on a tout simplement fait de moi un étranger. »

Squat

Aujourd’hui, c’est un vieil homme handicapé et légèrement méfiant qui nous reçoit à Rog, dans l’un des plus célèbres squats de Ljubljana.

Par la force des choses, cette ancienne fabrique de vélo transformée en repaire d’activistes a pris dans la vie du militant une place inhabituelle, à la fois maison de substitution et point de ralliement de son mouvement pour la défense des effacés. 

Avec le temps, Ifran a en effet découvert que les victimes de cette apparente erreur administrative ne se comptaient pas à quelques centaines, mais bien à plusieurs dizaines de milliers. Il raconte :

« Les suppressions d’identité sont arrivées à un moment où la Yougoslavie éclatait en morceaux. Parmi tous ces pays, on ne pouvait pas toujours clairement savoir à quelle nationalité se rattachaient certains individus. Ce qui est sûr, c’est que la Slovénie en a fait une mesure nationaliste.  »

Ex-Yougoslavie

Techniquement, tous les citoyens nés dans l’ancienne République Socialiste de Slovénie ont obtenu automatiquement la nationalité Slovène lors de l’indépendance de 1991.

Pour les cas ambigus, la loi sur la citoyenneté énonçait que les ressortissants d’une autre République de Yougoslavie résidents en Slovénie disposaient de 6 mois pour régulariser leur situation.

Au-delà de cette date, toute personne n’ayant pas eu connaissance de la mesure ou ayant vu sa demande rejetée était automatiquement effacée des registres, sans possibilité d’appel ni papier officiel communiquant la décision.

La plupart des personnes effacées ont donc en commun d’être nées dans d’autres régions d’ex-Yougoslavie, à une époque où Serbes, Croates, Bosniaques ou Slovènes circulaient librement d’une région à l’autre.

« Nettoyage ethnique administratif »

Comme Ifran, beaucoup de personnes n’ayant jamais eu connaissance de la mesure ont découvert parfois par hasard et plusieurs mois plus tard qu’elles étaient devenues apatrides. Certains qualifient l’œuvre du gouvernent slovène de « nettoyage ethnique administratif  ».

« Les habitants nés en Croatie, en Bosnie ou en Serbie risquaient en permanence la déportation, alors que les pays voisins étaient encore en guerre. Les autres étrangers, eux, ont pu conserver sans difficulté leur titre de séjour. »

Très vite, il perd son emploi, son appartement et sa couverture maladie. Il doit alors interrompre un traitement médical en cours et contracte une thrombose de la jambe. Son statut d’apatride est stigmatisant et sa femme demande le divorce.

Camp de concentration

Pendant dix ans, Ifran dort fréquemment dans la rue et fuit les contrôles de police. Il est interné à deux reprises dans des asiles de réfugiés et menacé de déportation. Plusieurs fois, des juges lui viennent en aide pour lui éviter l’exil.

« De nombreux effacés n’y ont pas échappé. Je connais un Serbe qui a été conduit jusqu’en Croatie par la police slovène  : la Serbie et la Croatie étaient alors en guerre, et son corps a été retrouvé des années plus tard dans la fosse d’un camp de concentration. »

Après cette longue descente aux enfers, la situation évolue enfin au tournant des années 2000. En 1999, la cour suprême de Slovénie déclare les mesures prises par le gouvernement inconstitutionnelles. La déportation des effacés est officiellement interdite en 2003 et une procédure permettant le recouvrement de nationalité dans certains cas de figure est ouverte.

Le 13 octobre 2003, Ifran redevient enfin Slovène. Mais « le gouvernement communiquait alors très peu sur la procédure à suivre, et beaucoup d’effacés n’en ont jamais eu vent », regrette-t-il.

Grèves de la faim

Aux côtés d’autres activistes, Ifran rejoint alors un mouvement de protestation : grèves de la faim, marches à travers le pays, manifestations devant les Ministères…

« Nous appelions le gouvernement à augmenter le nombre de régularisations  : nous sommes d’abord montés à 18 305 personnes, puis à 25 617 en poursuivant nos actions.  »

Au combat pour le recouvrement de la nationalité se succède celui pour l’indemnisation des préjudices subis  : face à la polémique soulevée, le gouvernement sollicite en 2004 le peuple par référendum. La restauration des droits des effacés est rejetée à 94%. 

Quelques années plus tard, Ifran et sept autres effacés font appel à la Cour de Justice Européenne, qui leur donne gain de cause. C’est le début d’un long processus de négociation avec le gouvernement quant au montant des réparations.

Encore aujourd’hui, Amnesty International condamne la Slovénie pour l’absence de mesures mises en œuvre pour réguler les milliers d’effacés restants. Quant au montant des indemnités, il demeure ridicule au regard des préjudices subis.

Protéger nos données personnelles

Ifran a retrouvé sa liberté de déplacement et d’expression. Mais sa vie a basculé depuis 1992, et jamais il ne retrouvera sa santé, sa jeunesse, et la famille qu’il a perdue. Dans l’incapacité de travailler, la seule pension que touche le militant vient de l’Etat mais ne lui permet pas de vivre. C’est désormais à Rog, le squat de Ljubljana, qu’il a refait sa vie.

« Sans compter les personnes décédées ou déportées à l’étranger, il doit rester aujourd’hui près de 10 000 personnes qui n’ont pas recouvré leurs droits. Nous avons bien tenté de retrouver les traces des personnes disparues : mais en 2002, l’Etat a de nouveau effacé de ses registres toutes les preuves de déportation.  »

Hier, un groupe d’hommes politiques faisait disparaître des registres civils des milliers de personnes filtrées par leur lieu de naissance. Aujourd’hui, on s’inquiète davantage de limiter les traces que nous laissons en ligne. Dans les deux cas, l’enjeu reste le même  : la protection des données personnelles.

26/12/2016,  Alizée Gau        

Source : rue89.nouvelobs.com

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