Le dialogue global interconfessionnel et l’échange équitable sont devenus aujourd’hui des piliers fondamentaux de la préservation des valeurs séculaires de tolérance, de cohésion, de coexistence et de réconciliation entre les différentes communautés du monde, a affirmé, à Montréal, l’ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni.
Intervenant lors d’une rencontre organisée en début de semaine et consacrée au lancement du livre « Le Bon Oeil-Bèn Porath Yossef » de son auteur marocain de confession juive, l’éminent rabbin, Rav Haïm A. Moryoussef, Mme Chekrouni a souligné que le dialogue interconfessionnel est devenu aussi « un outil indispensable permettant d’éviter la ghettoïsation, de contrecarrer les dérives identitaires et de prévenir les conflits ».
La diplomate marocaine, qui a indiqué que cette rencontre, organisée en présence de nombreuses personnalités et hauts dignitaires, intervient à un moment opportun où le dialogue intercommunautaire et interreligieux prend une dimension de plus en plus importante, a précisé que ce genre d’événements permet de perpétuer ce lien sans cesse renouvelé des Marocains, de confessions musulmane et juive, de partout dans le monde, avec la Mère Patrie.
Après avoir indiqué que le Maroc a compté, jusqu’à la fin des années 1950, la plus forte population juive de tous les pays arabes et qu’une véritable imbrication entre Marocains de confession juive et Musulmans s’est manifestée dans tous les aspects de la vie quotidienne, Mme Chekrouni a soutenu que le Royaume demeure fier de son héritage judaïque et du fait que, pendant des siècles, musulmans et juifs ont cohabité, en toute convivialité et quiétude sur les terres marocaines.
Rappelant que les Marocains de confession juive ont toujours bénéficié de la Sollicitude Royale, sous les règnes de Feu SM Mohammed V et Feu SM Hassan II ainsi qu’aujourd’hui sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Mme Chekrouni a affirmé que les Juifs marocains, où qu’ils vivent, éprouvent toujours un amour et un attachement indéfectibles pour leur patrie où ils sont très nombreux, et de toutes les générations, à y effectuer des voyages et des pèlerinages, pour témoigner de leur attachement à leur pays d’origine et illustrer leur fidélité sincère et spontanée aux Souverains marocains et cet engagement irréversible à s’impliquer activement dans tout projet national visant le développement du Maroc et la prospérité de tous ses citoyens.
Par ailleurs, Mme Chekrouni a estimé que « dans le contexte actuel caractérisé par des tensions dues à l’incompréhension et aux clivages, notre devoir à nous tous est de préserver, fructifier et pérenniser l’héritage juif au Maroc, nos liens séculaires et notre coopération bénéfique ».
Mettant en exergue le rayonnement et le développement sans précédent que connaît le Royaume sous le leadership de Sa Majesté le Roi grâce à des chantiers structurants et des réformes substantielles tant au niveau politique, économique que social, Mme Chekrouni a soutenu que dans cette dynamique remarquable, tous les citoyens marocains, dont la diaspora marocaine, de confessions musulmane et juive, sont appelés à enrichir l’expérience marocaine et à promouvoir les valeurs de dialogue et de convivialité, qui font la singularité du Royaume.
De son côté, M. Rav Haïm A. Moryoussef, a déclaré à la MAP que son ouvrage traduit de manière intense sa passion pour la recherche et la transmission du savoir puisque son élaboration a pris 25 années de recherche et de dur labeur, ajoutant que son livre se veut un recueil de références encadrées d’explications inédites à méditer, suggérant le bon comportement et le mode de vie à adopter et à enseigner pour le bien de la communauté.
Il a ajouté que le livre, qui peut servir d’un guide pédagogique, moral et spirituel, présente une analyse approfondie de la réalité du bon œil et du mauvais œil en judaïsme avec d’amples argumentations et de judicieuses illustrations de ces deux concepts.
Né en 1956 à Casablanca, Rav Haïm A. Moryoussef est détenteur des Diplômes de l’Ecole Supérieure Talmudique du Maroc, du Grand Rabbinat de Casablanca. Il est également professeur d’études toraïques et talmudiques, et expert en grammaires hébraïque et française. Penseur et chercheur-spécialiste du judaïsme marocain, il est aussi conférencier, écrivain et poète, et président-fondateur de la Congrégation Yossef Haïm à Montréal.
28 mai 2014
Source : MAP
