Avec l’avènement du mois sacré de Ramadan, porteur d’espoir, de quiétude spirituelle, de clémence et de miséricorde pour tous les musulmans, le mal du pays s’exacerbe chez plusieurs membres de la communauté arabo-musulmane établie au Mexique, plus que jamais nostalgiques de leurs pays d’origine, de la chaleur familiale, de l’ambiance de piété et des traditions intrinsèques qui distinguent ce mois béni.
Contrairement aux sociétés islamiques qui offrent une ambiance particulière de jeûne et où les gens adaptent leur quotidien aux spécificités de ce mois sacré, les journées ramadanesques ne se diffèrent guère de celles des autres mois de l’année pour la communauté musulmane établie dans une société non-musulmane telle que la société mexicaine.
Partant de ce constat, de nombreux membres de la communauté arabo-musulmane basée à Mexico City ne ressentent guère l’ambiance spirituelle intrinsèque à ce mois béni. Ils cherchent ainsi à créer une ambiance familiale qui leur rappelle des moments gravés à jamais dans leurs mémoires le temps qu’ils résidaient encore dans leurs pays d’origine, particulièrement en ce qui concerne les repas préparés pour ce mois.
Les musulmans de Mexico City tentent en fonction des moyens dont ils disposent en tant que minorité dans ce pays d’Amérique du nord, de consolider la culture de solidarité, d’entraide et de partage, en organisant quotidiennement un Iftar dans l’enceinte de la mosquée du quartier Polanco, avant d’y accomplir leurs devoirs religieux: la prière d’Al Icha et des « Tarawih ».
Dans une déclaration à la MAP, M. Said Ouahhabi, qui supervise les activités du centre éducatif de la communauté musulmane à Mexico City, indique que l’Iftar collectif est organisé, comme à l’accoutumée, en coordination avec l’une des ambassades des pays musulmans (les Emirats arabes unis cette année pour la quatrième fois d’affilée).
Les responsables de la mosquée ne ménagent aucun effort pour assurer le bon déroulement de l’Iftar en faveur d’une soixantaine de fidèles par jour, un moment de synergie et de rencontre qui rappelle la chaleur familiale d’autrefois parmi les leurs dans la mère patrie.
Outre les prières des « Tarawih », qui réunissent une forte communauté musulmane de la capitale mexicaine, le centre éducatif de la communauté musulmane offre un programme varié d’éducation et de culte tout au long de ce mois béni, a relevé M. Ouahhabi.
Pour Abdelmalek M., un Marocain propriétaire d’une société de télécommunications, les rituels et l’ambiance qui caractérisent le mois du Ramadan sont quasiment inexistants au Mexique en raison du petit nombre de la communauté musulmane, ce qui exacerbe encore le mal du pays.
Quant à la petite communauté marocaine, elle fait en sorte que le menu de l’Iftar soit enrichi de plats et « chhiouates » marocaines comme « Chabakia » et « Sfouf », préparées spécifiquement pour ce mois.
La communauté musulmane à Mexico City, qui vit dans une métropole de plus de 21 millions d’habitants, représente une minorité, dont les membres sont issus majoritairement du Pakistan, outre des Mexicains, des Marocains, des Syriens, des Egyptiens et d’autres nationalités.
Le nombre de musulmans au Mexique s’élève à 3.760 personnes, dont 1.178 établis dans la capitale fédérale et 417 dans l’Etat de Mexico. Seulement 248 sont basés à Jalisco, d’après un document de l’Institut national de statistiques et de géographie, intitulé « Panorama des Religions au Mexique au titre de l’année 2010 ».
30 juin 2015,T
aib Gouzrar
Source : MAP
