Les immigrés marocains ayant réussi à monter une entreprise en Italie se chiffrent à 60 mille entrepreneurs, soit le double des Albanais et dépassant de loin leurs homologues tunisiens et égyptiens, selon des données fournies lors d’une conférence internationale à Rome.
Le nombre des immigrés réguliers en Italie atteint 5 millions, dont 500 mille sont des entrepreneurs, a souligné un responsable du Centre italien des études et de recherches (IDOS), lors d’une intervention, jeudi, à l’occasion d’une rencontre internationale sur le thème ‘Un nouveau plan Marshall USA-UE pour la Méditerranée : développement économique et politique de coopération », initié par l’Association Prospectives Méditerranéennes en partenariat avec le ministère italien des Affaires étrangères et de la coopération et la Fondation Ebert.
Selon l’IDOS, qui publie annuellement un rapport sur les flux migratoires en Italie, quatre communautés étrangères se sont distinguées par leur dynamisme en matière de création d’entreprises, en l’occurrence la communauté marocaine avec 60 mille entrepreneurs et travailleurs autonomes, suivie de celle albanaise avec 30 mille, puis tunisienne et égyptienne (entre 14 mille et 15 mille chacune).
Dans un récent ouvrage publié par le même Centre, on relève qu’entre 2007-2011, les entreprises individuelles ayant un patron étranger ont augmenté de 51,1 pc (de 165.144 à 249.464) et celles des Marocains de 61,1 pc, ce qui a porté leur incidence de 14,3 pc à 16,5 pc.
Des 249.464 entreprises ayant un patron étranger et actives à la fin 2011, un total de 41.223 ont un patron marocain, en grande majorité un homme (90 pc), précise l’IDOS qui fait observer que l’entreprenariat marocain, comme celui des immigrés, en général, est un phénomène principalement concentré dans certaines régions du pays et dans certains secteurs de l’activité économique.
Concernant le thème de la conférence, les intervenants ont expliqué qu’un ‘Plan Marshal est de nature à favoriser notamment l’insertion des immigrés, le développement d’activités économiques dans leurs pays d’origine et, partant contribuer, à travers eux, à l’extension internationale des entreprises italiennes ».
Intervenant lors de cette rencontre organisée en collaboration avec la représentation de la Commission européenne en Italie et l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée, un haut fonctionnaire du ministère italien des Affaires étrangères, s’est félicité du ‘bon pourcentage » des immigrés qui ont ‘une vocation entrepreneuriale », provenant de l’Afrique du nord et du Moyen-Orient, estimant que le développement d’un ’tissu entrepreneurial est l’un des objectifs principaux que s’est fixée la Coopération italienne ».
Enumérant ces objectifs, le responsable italien indique qu’il s’agit notamment d »’accompagner la transition démocratique dans les pays de la rive sud de la Méditerranée », ‘favoriser l’émergence d’un tissu entrepreneurial solide » et ‘soutenir les classes sociales les plus démunies de la population ».
Pour lui, ‘la Coopération au développement dans la région est un investissement stratégique direct » pour l’Italie.
Selon ses initiateurs, cette rencontre internationale, qui avait réuni jeudi et vendredi, de hauts responsables politiques en provenance de plusieurs pays ainsi que des hauts fonctionnaires italiens, des représentants d’Organisations internationales et des universitaires et chercheurs, s’inscrit dans le contexte du projet de recherche et de développement ‘Identité et développement dans la Méditerranée ».
Le débat a notamment porté sur les derniers résultats des recherches menées sur des thèmes cruciaux comme les ressources énergétiques et hydriques, le problème du sous-emploi, ainsi que les tentatives d’apporter des solutions pour favoriser le développent et la coexistence dans la région.
27 fév. 2015
Source : MAP
