D’anciens mineurs marocains occupaient toujours lundi soir les locaux d’une agence pour les droits des Mineurs du Pas-de-Calais pour réclamer l’assurance de rester dans leur logement, malgré une décision d’évacuation de la justice, a-t-on appris auprès de leur association.
Le tribunal de Béthune, saisi en référé par la direction de l’Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs (ANGDM), a ordonné lundi l’évacuation par les anciens mineurs d’une antenne de l’ANGDM qu’ils occupaient depuis mardi à Noyelles-sous-Lens, sous peine d’avoir recours à la force publique, selon leur avocate.
« On reste. La majorité a décidé de rester », a déclaré à l’AFP Abdellah Samate, président de l’association des Mineurs marocains du Nord/Pas-de-Calais (AMMN), fondée en 1989.
Plusieurs dizaines d’anciens mineurs se relaient nuit et jour pour occuper une tente dressée dans les locaux de l’ANGDM.
Le tribunal, saisi pour « occupation illicite d’un lieu privé », n’a pas ordonné d’astreinte financière, sauf dans le cas où les mineurs décideraient de renouveler leur action, selon leur avocate, Me Marianne Bleitrach, qui a salué préalablement une décision de nature à « calmer les esprits ».
Selon l’AMMN, les plans sociaux mis en place à la fermeture des mines « n’ont pas permis l’insertion et la reconversion des mineurs marocains », tant et si bien qu’aujourd’hui ces derniers « se retrouvent avec des retraites de misère ne leur permettant pas de subvenir à leurs besoins et ceux de leur famille ».
Après la fermeture des derniers puits dans les années 1980, les travailleurs marocains n’avaient pas été autorisés à convertir en capital les avantages en nature que les mineurs percevaient à vie (gratuité du logement), une procédure qui avait permis aux mineurs retraités français et européens d’acquérir le logement qu’ils occupaient.
Source : NordNet/AFP