Le Pérou a solennellement demandé « pardon » lundi à la population noire pour les discriminations subies depuis l’époque coloniale dans le pays d’Amérique latine, au cours d’une cérémonie en présence du président Alan Garcia.

« Nous demandons pardon au nom de l’Etat péruvien, pardon humblement aux afropéruviens et aux noirs qui ont été martyrisés, commercialisés, méprisés comme s’ils étaient des animaux », a dit le président devant un parterre de représentants de la communauté noire du pays andin.

La peau noire « doit être exaltée, de là cet acte de dédommagement, d’humble pardon », a-t-il ajouté.

L’Etat regrette « qu’il existe des agressions dépassées de type racial, ce qui représente une barrière pour le développement social, économique, professionnel et éducatif de la population en général ».

Le gouvernement du Pérou avait officiellement demandé pardon à la communauté noire le 28 novembre en publiant au Journal officiel une résolution qui reconnaissait notamment « l’effort et la lutte dans l’affirmation de notre identité nationale, la création et la diffusion de valeurs culturelles tout comme la défense de notre sol ».

Le Mouvement noir Francisco Congo, une des principales organisations afropéruvienne du pays, avait répondu le 3 décembre en demandant à l’Etat d’instaurer des quotas de 10% au Parlement pour compenser le manque de représentatitivé sur la scène politique.

Selon le Mouvement, il n’existe pas de chiffres officiels de la population noire au Pérou, mais il évalue son nombre entre 2,5 et 3 millions de personnes sur plus de 27 millions d’habitants.

Les descendants des esclaves africains arrivés au XVIe siècle ont été victimes de cruels systèmes de domination depuis quatre siècles et ont vécu dans l’exclusion, selon le Mouvement qui pense que l' »idéologie de la discrimination persiste ».

AFP

Publié le 08.12.2009


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