Sous la pression de la droite et de l’extrême droite, les ministres de l’Intérieur des 27 États membres de l’Union européenne se réunissent ce lundi 8 décembre 2025 à Bruxelles pour valider des mesures visant à durcir la politique migratoire, notamment l’approbation de la création de « centres de retour » pour les migrants.
Selon l’Agence France-Presse, les ministres de l’Intérieur de l’UE voteront lors de cette réunion sur trois textes présentés cette année par la Commission européenne dans le but de réguler l’arrivée et le renvoi des migrants. Ces mesures prévoient l’ouverture de « centres de retour » hors des frontières de l’Union européenne pour y renvoyer les migrants dont les demandes d’asile ont été rejetées, l’imposition de sanctions plus strictes à l’encontre des migrants qui refusent de quitter le territoire européen en prolongeant les périodes de rétention, et le renvoi de migrants vers des pays dont ils ne sont pas originaires mais que l’Europe considère comme « sûrs ».
Selon France Presse, Magnus Brunner, commissaire européen et architecte du durcissement des sanctions contre l’immigration irrégulière, a déclaré : « Nous devons progresser afin de donner aux citoyens le sentiment que nous maîtrisons la situation ». Des propos qui ont suscité la colère des associations de défense des migrants, qui dénoncent ce qu’elles considèrent comme des mesures violant les droits humains.
Sylvia Carta, de l’ONG PICUM de protection des migrants en situation irrégulière, a déclaré : « Au lieu d’investir dans la sécurité, la protection et l’intégration, l’Union européenne choisit des politiques qui pousseront davantage de personnes vers le danger et l’insécurité juridique ».
Sous l’impulsion du Danemark, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne et qui a longtemps appelé au durcissement des restrictions sur l’immigration, les États membres avancent rapidement dans l’examen de ces mesures, alors que se poursuivent les discussions sur un nouveau système de répartition des demandeurs d’asile en Europe.
Afin d’alléger la pression sur les pays situés le long des routes migratoires, comme la Grèce et l’Italie, l’Union européenne obligera prochainement les autres États membres à accueillir des demandeurs d’asile sur leur territoire. Dans le cas contraire, ils devront verser une contribution financière de 20 000 euros par demandeur d’asile aux pays confrontés à cette pression.
Toutefois, la mise en œuvre de ce système se heurte au refus d’un groupe d’États membres de l’UE de s’engager dans la redistribution des migrants. Plusieurs pays, dont la Belgique, la Suède et l’Autriche, ont annoncé qu’ils n’accepteraient pas de demandeurs d’asile en provenance d’autres États membres de l’Union européenne.









