« Agora historique de la convergence de nos civilisations, de nos religions et de la diversité de nos histoires respectives, la Fondation des trois cultures reste en Méditerranée l’espace privilégié du savoir-vivre ensemble », a déclaré mardi à Séville (Sud de l’Espagne) M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi et président-délégué de la Fondation.
S’exprimant aux côtés du vice-président du gouvernement andalou, de la secrétaire d’Etat espagnole à l’immigration et de l’ambassadeur du Maroc en Espagne, M. Azoulay a salué l’initiative de la Fondation qui « a su réunir à Séville trois pays du Maghreb, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, pour débattre de la diversité culturelle mise au service du développement et de la résistance à la radicalisation ».
Soulignant la démarche pionnière et visionnaire du Maroc, le Conseiller de SM le Roi a rappelé que la Fondation des trois cultures de la Méditerrané « a un devoir de mémoire et une obligation de cohérence quand elle fait référence à l’héritage andalou et à son ancrage méditerranéen ».
« Il ne s’agit ni d’une posture ni d’un propos conventionnel sur l’estrade d’un forum », a poursuivi M. Azoulay, en déclarant que « nous sommes aujourd’hui collectivement confrontés à une profonde régression qui impose pour chacun d’entre nous une mobilisation et une résistance sans faille pour faire échec aux avocats de la fracture culturelle et du déni de l’art de vivre ensemble, dans le respect de nos identités et de l’universalité des valeurs de liberté et de dignité qui fondent la modernité de nos sociétés ».
La secrétaire d’Etat espagnole à l’immigration, Mme Marina del Corral a de son côté relevé que « la diversité culturelle est nécessaire pour l’humanité au même titre que la biodiversité l’est pour l’écosystème », soulignant son importance aussi dans la prévention de toutes les formes de radicalisme et la promotion du respect entre les peuples.
L’ambassadeur du Maroc en Espagne, M. Mohamed Fadel Benyaich, a mis l’accent sur la nécessité de promouvoir le débat autour des questions liées « au dialogue interculturel, la démocratisation de la culture ainsi que la mise en valeur du patrimoine et du tourisme culturel ».
Il a souligné, à cet effet, le rôle essentiel de la diplomatie culturelle dans les relations internationales, dans la mesure où elle contribue à faire connaitre la culture d’un pays donné et favorise l’interaction et le dialogue entre les différentes civilisations.
Pour sa part, le vice-président du gouvernement de la région de l’Andalousie, M. Manuel Jiménez Barrios, a appelé à la conjugaison des efforts de l’ensemble des acteurs concernés pour davantage d’entente et de compréhension entre les peuples de la Méditerranée, ajoutant que la culture n’est pas seulement un vecteur de rapprochement mais aussi de développement humain.
Organisé par la Fondation des trois cultures, en partenariat avec le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration, ce forum (23-24 février) rassemble une centaine de participants, dont des décideurs, des intellectuels, des experts et des responsables de l’Espagne, du Maroc, de la Tunisie et de l’Algérie.
Cette rencontre est centrée sur l’interaction du pays ibérique, surtout la région de l’Andalousie, avec les pays maghrébins, notamment le Maroc, en tant qu’espace représentant la porte de la Méditerranée et lieu privilégié pour mettre en valeur une énorme richesse culturelle.
Des questions telles que les approches pratiques de la gestion de la diversité, la coopération culturelle en tant que facteur d’entente, ainsi que les instruments financiers disponibles à cet effet figurent au programme de cet évènement.
Le rôle des universités dans la démocratisation de la culture et l’accès à la société de la connaissance, ainsi que la mise en valeur du patrimoine et le rôle du tourisme culturel et des centres historiques andalous et médinas comme modèle vivant de cohabitation, sont aussi parmi les thèmes évoqués.
23 fév 2016
Source : MAP
