Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Jeune Afrique, le ministre français de l’intérieur Manuel Valls a longuement expliqué la vision du gouvernement sur la gestion de l’immigration et le droit de vote des étrangers.
Il fait un premier constat : le débat sur l’immigration a été « instrumentalisé » en France et en Europe. « Dans nos sociétés frappées par la crise économique, sociale, politique, la figure de l’immigré, et d’abord de l’immigré musulman, sert de bouc émissaire. Je ne l’accepte pas », affirme-t-il.
Le Ministre socialiste français s’attarde durant cet entretien sur sa politique migratoire : » Il y a eu en 2012 environ 35 000 régularisations, il ne devrait pas y en avoir plus en 2013 « . Des régularisations mais aussi des reconduites à la frontières pour des personnes » qui n’ont pas vocation à rester en France « .
Quant au droit de vote, Manuel Valls explique que » le grand défi de la France dans ce domaine, c’est la citoyenneté « . Il faut , selon lui, se demander « pourquoi dans les quartiers populaires autant de jeunes Français ne votent pas ? Parce que leurs parents ne votent pas ? Je ne crois pas. Il y a dans les quartiers une rupture citoyenne. La misère, le chômage […] font que beaucoup considèrent que voter ne sert à rien. On ne peut pas tout résumer au droit de vote des étrangers « .
« Je suis de gauche » assure-t-il mais refuse « les cases » : » Certains voudraient réduire le débat à une opposition entre la droite autoritaire et la gauche laxiste. Et bien je refuse et je casse ce schéma dépassé ! « .