Les migrants, déjà traumatisés par les « atrocités » commises dans leur pays, doivent en outre affronter, à leur arrivée en Europe, une xénophobie croissante, a déploré lundi le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, dénonçant le « discours de haine » de certains dirigeants.
« Les conflits en Syrie, en Irak et ailleurs ont libéré un mélange toxique de forces malveillantes, avec des actes d’atrocité écoeurants et l’émergence de gangs de trafiquants d’êtres humains », a déclaré Zeid Ra’ad Al Hussein.
« Le traumatisme subi par les migrants est terrible, ils méritent la compassion et la sympathie de la communauté internationale », a-t-il ajouté à l’ouverture du Conseil des Droits de l’homme de l’ONU.
Or, ils sont à l’inverse confrontés à une montée de « xénophobie », a-t-il regretté. L’érection de barrières frontalières « face à l’afflux de ces gens désespérés est un acte de cruauté et (une mesure) illusoire », a-t-il estimé.
Lundi, plus de 7.000 migrants et réfugiés restaient bloqués lundi à la frontière gréco-macédonienne après des restrictions imposées par plusieurs pays dont l’Autriche et de spays des Balkans.
M. Zeid a également mis en garde contre « la présentation déformée d’une prétendue invasion de gens qui manifestement fuyent des pays » où leur existence est en danger.
« Lorsque des dirigeants prononcent ou attisent des discours de haine, comme nous l’avons constaté au cours des derniers mois — des discours de haine contre les migrants et des groupes ethniques et religieux spécifiques, ils suscitent des ondes de choc dont l’impact mènera à la violence », a-t-il ajouté.
Les réfugiés ne représentent pas « une menace pour la société », a-t-il insisté, tout en assurant ne pas minimiser les « difficultés logistiques » que doivent affronter les pays d’accueil ou de transit.
29 févr. 2016
Source : AFP