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« Migrations pour les nuls » : derrière le livre pédago, un tract politique

Médias et migration 3 octobre 2014
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Le manuel sur les migrations de Jean-Paul Gourévitch, paru en septembre, est une vitrine des idées d’extrême droite qui ne dit pas son nom. La maison d’édition First esquive la polémique.

Cet expert des migrations, qui ne veut pas être nommé, vient de finir de lire « Les Migrations pour les nuls » de Jean-Paul Gourévitch (éd. First, septembre 2014). Il nous fait un rapide compte-rendu : des opinions du début à la fin, « toutes les thèses les plus extrêmes » relayées sans aucune distance, des concepts inventés.

Il trouve que l’ouvrage est rempli d’insinuations semi-conscientes, ce qui rend la discussion impossible. Il ne souhaite pas faire plus de commentaires.

C’est vrai, la lecture de ce livre fait une drôle de sensation tant l’écriture est sinueuse. L’auteur y défend sans cesse sa vision anti-immigration avec l’air de ne pas y toucher.

Polémia, « incubateur d’idées »

A la sortie du livre, une petite polémique a éclaté : Jean-Paul Gourévitch est l’expert cité par Marine Le Pen quand elle parle du coût de l’immigration. Comme l’ont noté MetroNews et l’AFP, il a participé à des événements d’extrême droite comme les Assises contre l’islamisation.

La lecture attentive de son ouvrage confirme le problème : ce livre est un tract politique déguisé en ouvrage pédagogique.

D’abord, le nombre d’auteurs proches de l’extrême droite cités en référence est ahurissant : cela va du lobby MigrationWatch à Elena Tchoudinova (auteure de « La Mosquée Notre-Dame de Paris ») en passant par l’avocat Gilles-William Goldnadel, le criminologue Xavier Raufer, les théoriciens Renaud Camus, René Marchand ou Guillaume Faye. Les auteurs, qui représentent d’autres tendances, sont évacués plus rapidement.

A chaque fois, le lecteur est un peu manipulé : l’auteur ne présente jamais ces sources, mais précise seulement comment elles-mêmes se présentent…

Dans un sous-chapitre consacré à la recherche, sobrement intitulé « A droite », l’auteur cite ainsi la publication La Voix des Français, animée par Henri de Lesquen, directeur du Club de l’horloge (groupe nationaliste et conservateur). Une « association qui se veut indépendante des partis politiques », écrit-il.

Plus loin, il décrit les travaux de « l’équipe Polémia » de Jean-Yves Le Gallou (ancien mégrétiste) « qui se présente comme un incubateur d’idées »…

Jean-Paul Gourévitch ne prend pas non plus la peine de présenter l’Agrif (Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne) quand il évoque le « racisme antiblanc », « largement pratiqué dans les quartiers sensibles ». Le lecteur ne saura pas qu’il s’agit d’une organisation islamophobe montée par le catholique intégriste Bernard Antony.

Libération, « journal immigrationniste »

Tout le long du livre, ceux qui ne voient pas l’immigration comme un problème sont critiqués ou ridiculisés :

« Reportages médiatisés et discours instrumentalisés distillent quotidiennement, avec gourmandise, les odysées dramatiques de ceux qui fuitent la misère ou la persécution. »

Jean-Paul Gourévitch emploie le terme « immigrationniste » naturellement, comme s’il était dans le dictionnaire. « Plusieurs journaux immigrationnistes comme Libération… », écrit-il.

Au contraire, ceux qui voient l’immigration comme un danger sont présentés avec complaisance : dès le chapitre 2, la thèse du « grand remplacement » de Renaud Camus est introduite sans distance. Plus loin, Gourévitch la valide au détour d’une phrase sur le regroupement familial :

« Décidé en France par le Premier ministre Jacques Chirac en 1976 sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, [le regroupement familial] est souvent présenté comme l’élément déclencheur qui a transformé l’immigration de main-d’œuvre en immigration de peuplement. »

A propos de la recherche sur l’immigration menée par l’extrême droite (Polémia ou Club de l’horloge), Gourévitch écrit :

« Ces différentes études considérées comme “castastrophiques” par leurs détracteurs mais dont la réfutation n’a pas été entreprise, convergent sur un constat commun : en ces temps de crise où la maîtrise des déficits publics est une condition de rétablissement de notre crédibilité, la poursuite de l’immigration plombe gravement notre économie. »

Défenseur des « Français de souche »

Plus embêtant, si c’est possible, l’auteur prend souvent la parole pour des « Français de souche » – expression typique de l’extrême droite – qu’il n’a pas interrogés. Dans ces moments, l’utilisation des mots « une partie », « certains », « souvent » est particulièrement habile :

« Ces prestations sociales qui peuvent rapporter beaucoup attisent la colère d’une partie des Français de souche qui s’estiment discriminés par rapport à des étrangers qui n’ont jamais travaillé en France. »

Ou encore :

« Les citoyens se sentent désemparés devant l’afflux des étrangers et prêtent la voix à ceux qui leur affirment qu’ils vont les débarrasser de ce que certains n’hésitent pas à qualifier de “tumeur”. »

Enfin, dans des séquences plus personnelles (« anecdotes » ou encadrés), l’auteur relaie le fruit de ses errances sur Internet, comme dans un journal intime. Il publie, par exemple, un « tract anonyme de 2010 fabriqué pour les besoins de la cause anti-immigrationniste » et qui parodiait une lettre d’un musulman au pays :

« Avec la grâce d’Allah tout puissant, nous sommes devenus les maîtres et seigneurs de France. Je me demande pourquoi tu hésites à venir nous rejoindre. Toi, tu travailleras et tu seras considéré. Ta femme et tes enfants viendront te rejoindre. Tu verras, c’est très intéressant les allocations, surtout lorsque tu as dix à quinze enfants. »

Ou des phrases glanées ici et là, comme celle de « Momo » qui cherche un « vrai passeport français ».

« Les strings ficelles qui relèvent les fesses »

Enfin, Jean-Paul Gourévitch invente des concepts. La « migration prénatale » – expression insensée puisqu’ici, le fœtus serait le migrant – cela « consiste à venir accoucher dans un pays qui pratique le droit du sol ».

Il y a aussi les « migrations de charme » (prostitution), sur lesquelles Gourévitch s’attarde très longtemps, comme fasciné – alors qu’elles ne concerneraient, selon la Commission européenne, que 120 000 personnes par an :

« La migration de charme est dopée par la vogue d’une “brésilienne attitude” faite d’admiration pour les performances des danseurs et danseuses, d’intérêt pour les thérapies du corps pratiquées par les masseurs et de voyeurisme pour les strings ficelles qui relèvent les fesses et exacerbent la sexualité. »

Sa vision du monde, assumée, émerge de temps en temps :

« Deux France se méprisent et s’affrontent sur un décor de chute de mur de Berlin et d’attentats islamistes tandis que le pouvoir, qui ne veut pas de vagues, ferme les yeux, maquille les chiffres de la délinquance et dissimule les patronymes des fauteurs de trouble. »

Après avoir pris soin de bien faire la différence entre islam et islamisme, il tombe dans des clichés islamophobes :

« Les Twin towers […], les meurtres commis par Mohamed Merah relèvent d’une même mystique : obliger la communauté musulmane à choisir son camp entre ses ennemis et ses kamikazes martyrs. »

Les « islamophiles » – « une partie de la gauche française » – sont ceux qui « cherchent des indices millimétriques de l’islamophobie chez leurs adversaires ». Il n’y a, dans cet ouvrage, aucune histoire positive sur les migrations : à croire qu’elles n’ont jamais rien apporté.

« Ce serait grave, déontologiquement »

J’ai rencontré Gourévitch, mardi 23 septembre, dans une brasserie parisienne. Spécialiste des questions africaines et de la communication, l’auteur a mal vécu les articles qui ont suivi la sortie du livre et qui ont révélé ses participations à de nombreux colloques d’extrême droite.

Il est inquiet pour sa carrière (même s’il a 73 ans) et il souhaite les attaquer en diffamation :

« Je travaille pour des organismes internationaux. Je ne me situe pas politiquement, ce serait grave d’un point de vue déontologique. »

Il regrette que les journalistes n’aient pas fait mention de ses participations à des événements organisés par d’autres tendances (à la revue Royaliste, par exemple, qu’il classe à gauche). Et plaide sa neutralité.

  • « Tout ce livre est un plaidoyer contre le racisme. »
  • « Le mot “immigrationniste” est utilisé par tout le monde, il n’est pas sale. »

Poussé, Gourévitch admettra seulement penser que le « métissage religieux ne fonctionne pas du tout en France ». Quelques jours plus tard, il a publié un droit de réponse, argumenté et validé par la maison d’édition.

Aucune correction sur le fond

Quel rôle ont joué les éditions First ? L’auteur m’explique que c’est lui qui les a contactées, tenté par l’idée de faire l’ouvrage d’une vie.

Avant de valider, ils lui ont demandé un CV, un « schéma directeur » et « deux ou trois pages de synopsis ».

Celui qui a dirigé l’ouvrage est Laurent Boudin, directeur éditiorial de la maison. Lui et son assistante n’ont quasiment rien corrigé sur le fond :

« Ils ont relu, ils m’ont demandé deux ou trois précisions, on a convenu de mettre les statistiques au bout. A part ça, les interventions ont surtout été techniques (carte, infographie). Je leur aussi demandé de vérifier qu’il n’y ait pas de diffamation vis-à-vis des uns et des autres. »

Laurent Boudin, directeur éditoriale de la maison, est donc l’homme qui n’a vu aucun problème à la publication de ce livre… Contacté via la maison d’édition, Facebook et sur son portable, il n’a répondu à aucun de nos messages.

Seules infos dont on dispose : l’homme se situe politiquement à droite (son compte Twitter est politisé) et il est converti au catholicisme. Cet été, il avait prévu de sortir aux éditions Blanche le livre « Matin rouge » : il y aurait raconté l’histoire d’un homosexuel obligé de se marier à cause de la pression sociale de la gauche bienpensante. Finalement, il ne l’a pas écrit.

Oublier la Shoah

L’autre question que pose le cas Gourévitch : quelles sont les limites d’une maison d’édition qui fabrique des livres pédagogiques et qui ne possède pas toujours les compétences internes pour les éditer correctement ?

La collection Pour les nuls, qui dépend de la maison d’édition First et qui se veut pédagogique, est connue pour être inégale (le nul prend ce qu’on lui donne), et ce n’est pas la première fois qu’elle doit faire face à des critiques.

Dans « L’Histoire du monde pour les Nuls », le géopoliticien Philippe Moreau Defarges avait par exemple « oublié » de mentionner la Shoah. Zappée. C’est une journaliste de France Culture qui s’en était rendu compte.

Rencontré la semaine dernière, l’auteur hésite encore entre l’envie de se défendre (irrésistible) et la reconnaissance de son erreur. Cela donne :

« Est-ce que l’extermination des juifs est une première dans l’Histoire ? Le premier génocide est quand même celui des Peaux rouges. »

Puis : « C’est un oubli fondamental. »

Des corrections à la marge

Ce qui est intéressant, c’est que Moreau Defarges raconte la même histoire que Gourévitch : la vieillesse, l’envie de compiler ses connaissances, sa démarche auprès d’une maison d’édition qui a très vite validé son projet. Le spécialiste en questions internationales dit :

« Aucune maison d’édition classique ne m’aurait donné ma chance pour écrire un tel ouvrage, alors que je n’ai pas l’agrégation d’Histoire. »

Des corrections ont été faites à la marge. Son éditeur, qu’il aimait beaucoup et qui est parti depuis, n’était pas historien et il lui est arrivé d’ajouter des erreurs dans des encadrés (« Sur le Conseil de sécurité, je me souviens »).

Le chercheur à l’Ifri (Institut français des relations internationales) raconte que le PDG des éditions First, Vincent Barbare, a été « très emmerdé » par la polémique qui a suivi l’émission de France Culture. Mais il n’a pas été question de rappeler les ouvrages. Comme tout a été écoulé (30 000 ouvrages à ce jour), une deuxième édition sortira en janvier 2015.

Cette dernière intégrera la Shoah. « Le mot y est deux fois », sourit l’auteur.

2/10/2014, Nolwenn Le Blevennec

Source : rue89.nouvelobs.com

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