La fuite des cerveaux préoccupe de plus en plus les pays en développement, en particulier dans des secteurs-clef comme la santé et les technologies, ont souligné leurs représentants jeudi au Mexique lors du Forum mondial de la migration de l’ONU.

« Pendant des années les Israéliens hautement qualifiés, par exemple, ont quitté leur pays, en particulier pour le secteur de la technologie de pointe aux Etats-Unis », indique à titre d’exemple un document adressé au Forum par les gouvernements d’Israël, du Bangladesh, du Maroc et du Portugal, entre autres.

Aujourd’hui, 15.000 à 20.000 Israéliens travaillent dans ces technologies à travers le monde, plutôt que de développer ce secteur dans leur pays, souligne le texte.

Les pays d’expatriation conditionnent souvent l’octroi d’un visa de travail à l’engagement de périodes très limitées de retour au pays, précise le document.

« L’immigration sélective va priver les pays d’origine d’un facteur indispensable à leur développement en leur enlevant le personnel hautement qualifié », a commenté au nom de Cuba un représentant de son ministère des Relations extérieures, Ulises Fernandez.

« C’est une préoccupation sérieuse en Amérique latine, et les nouvelles générations de médecins péruviens travaillent aux Etats-Unis », a déclaré à l’AFP le vice-ministre péruvien des Affaires étrangères, Max de la Puente.

Les perspectives ne sont pas totalement pessimistes, a soutenu un spécialiste français, Jean-Baptiste Meyer, de l’Institut de recherche et de développement (IRD), en évoquant « des formules d’accords bilatéraux ».

« Des réseaux de diasporas se sont organisés pour que leurs cerveaux collaborent avec leurs communautés d’origine et transmettent leurs connaissances depuis leurs lieux de travail », a-t-il expliqué.

« Ce sont des professionnels transnationaux, doublement loyaux », a-t-il souligné, citant l’exemple d’accords sur la mobilité des professionnels hautement qualifiés entre l’Inde et le Danemark.

Le problème qu’affrontent ces spécialistes, c’est quand, faute de tels accords, ils doivent « émigrer dans l’ombre de la clandestinité », car alors, « plutôt qu’une fuite de cerveaux, on a un gâchis de cerveaux », a-t-il conclu.

11.11.2010

Source : Le Monde/AFP

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