Dans un communiqué transmis à MAP-Paris, le CFCM réitère son appel en faveur de la mise en place d’une mission d’information parlementaire pour faire la lumière sur « la recrudescence de ces actes d’intolérance qui empoisonnent le +vivre-ensemble+ » en France.
« Deux jours après que le domicile privé du sénateur-maire de Strasbourg, M. Roland Ries, ait été visé par des tags et des inscriptions racistes et islamophobes pour avoir soutenu le projet de la future Grande mosquée de Strasbourg, le gérant de la société chargée de la construction de la Grande mosquée de Strasbourg, M. Fouad Douai, a été la cible à son tour des mêmes actes xénophobes et islamophobes », s’inquiète le CFCM.
Des inscriptions comme « Pas de minarets » et « Dehors les étrangers », ainsi que des croix gammées et celtiques ont été découvertes sur la voiture de son voisin dont « le seul tort est de partager avec M. Douai le même parking », ajoute le Conseil qui condamne « avec force ces actes contraires aux valeurs de la fraternité et du +vivre ensemble+ ».
Tout en rappelant que « le projet de la future mosquée de Strasbourg a reçu le soutien des Strasbourgeois, des élus locaux et de tous les dignitaires religieux des autres cultes », le CFCM assure le sénateur-maire de Strasbourg de « son soutien total » pour « sa lucidité courageuse et son engagement pour la tolérance, la paix et le droit des musulmans de France de pratiquer leur religion dans la dignité, à l’instar de leurs concitoyens juifs, catholiques et protestants ».
Le CFCM exprime également son soutien à M. Douai et demande aux autorités strasbourgeoises de faire toute la lumière sur ces deux actes « dont l’objectif manifeste est de semer le trouble, la zizanie et la division au sein de la communauté locale ».
Pour sa part, le « Rassemblement des Musulmans de France » a exhorté, dans un communiqué, les pouvoirs publics français « à prendre la mesure de la gravité de la situation devant la répétition de ces actes qui touchent dorénavant directement le domicile privé des représentants des pouvoirs publics et de responsables musulmans ».
Ces actes ont également été condamnés par des militants de droits de l’homme en France, dont le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP).
Il estime que derrière ces actes « racistes » se cache une « idéologie infamante à l’égard d’un groupe de personnes en raison d’une religion déterminée », appelant à mettre fin au débat sur « l’identité national » – lancé par le gouvernement français – qui « charrie des flots de haine anti-immigrés et libère les actes racistes ».
Le maire de Strasbourg était parmi les premiers à réagir en novembre au référendum suisse interdisant la construction de minarets au niveau des mosquées en affirmant qu’il était « favorable à la construction d’un minaret dans la grande mosquée de Strasbourg, avec l’objectif d’assurer la visibilité, dans la cité, de l’Islam ».
Source : MAP
Publié le 14.01.2010