Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a appelé mardi la Suisse à respecter le principe de non-refoulement pour les réfugiés, deux jours après le vote acceptant un renvoi automatique des criminels étrangers.
« Nous appelons les partis politiques suisses à faire en sorte que le principe de non-refoulement ne soit pas menacé par l’actuel débat sur les expulsions de criminels étrangers », a expliqué un porte-parole du HCR, Adrian Edwards lors d’un point de presse.
Ce principe constitue « la pierre angulaire de la loi internationale » et « sert à s’assurer qu’aucun réfugié ou demandeur d’asile ne se retrouve dans une situation où il serait menacé de persécution, torture ou encore de traitement inhumain ou dégradant », a-t-il ajouté.
Selon la Convention de 1951 sur le statut des réfugiés, un réfugié ne peut être expulsé que « pour des raisons de sécurité nationale ou d’ordre public ». Le texte, ratifié par la Suisse, prévoit également qu’aucun Etat « n’expulsera ou ne refoulera, de quelque manière que ce soit, un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée ».
« Nous espérons que la population suisse sera d’accord avec nous sur le fait que (cette convention) doit être totalement respectée », a insisté le porte-parole.
Un an après l’interdiction des minarets, les électeurs helvétiques ont approuvé à près de 53% une nouvelle initiative du parti populiste UDC proposant une expulsion automatique des criminels étrangers, à l’issue de leur peine.
« Tout automatisme (pour les réfugiés ou demandeurs d’asile) serait contraire avec les principaux fondamentaux de la loi », a prévenu M. Edwards.
30.11.2010
Source : TDG/AFP


