Tout en qualifiant de « scandaleux » l’arrêt rendu, quelques heures auparavant, en ce sens par la Cour de Cassation italienne, Mme Sbai a exprimé le vif souhait que cette décision préjudiciable pour les enfants mineurs, puisse faire l’objet de réexamen.
Il s’agit là d’une question « grave »et « urgente » qui « légitime » une injustice qu’un Etat démocratique comme l’Italie « ne peut et ne doit avaliser », a souligné la députée qui est membre de la même formation politique que celle du chef du gouvernement italien, le Parti du Peuple de la liberté (PDL).
« La Cour de cassation a opté pour la protection des frontières aux dépens de la protection de la famille, de l’enfance et des droits fondamentaux des personnes, exposant ainsi la cohésion familiale et l’intérêt suprême des jeunes enfants à tous les dangers », a-t-elle fait remarquer dans un communiqué parvenu à la MAP.
Et d’ajouter: « ce n’est pas en sacrifiant des vies de familles, que l’on peut prétendre lutter contre l’immigration clandestine en Italie. Détruire l’avenir d’un enfant ne peut être toléré. La convention internationale sur les droits de l’enfant de 1989 ne le permet pas ».
L’Italie ne devrait pas accepter une telle sentence qui ne fera qu’augmenter le nombre des enfants mineurs non accompagnés en Italie avec tous les drames qui découlent d’une telle condition, a insisté la parlementaire.
Revenant sur la situation des clandestins, la députée a mis en exergue les difficultés rencontrées au quotidien en matière de régularisation. « Si ces parents clandestins n’ont pu régulariser leur situation en Italie, ce n’est sûrement pas par manque de volonté de leur part, mais c’est par la faute des employeurs », a-t-elle affirmé notant que plusieurs d’entre ces clandestins « avaient déjà un emploi mais l’ont perdu, après des années de sacrifices et de cotisations ».
Dans son arrêt, la Cour de cassation a estimé que l’école ne peut plus être un motif « extraordinaire » pour faire preuve de tolérance vis-à-vis d’immigrés irréguliers.
La Cour a, en le cas d’espèce, rejeté le recours présenté par un ressortissant Albanais, père de deux enfants en âge de scolarité et dont l’épouse est en situation régulière à Milan (nord), qui demandait à rester auprès de ses enfants en Italie.
La juridiction a considéré qu’il fallait mettre fin à la « légitimation de l’intégration des familles étrangères par l’instrumentalisation de l’enfance ».
Source : MAP
Publié le 13.03.2010