La ville de Strasbourg (Alsace, Est de la France) sera dotée en 2011 d’un cimetière musulman sous gestion publique d’une superficie de 25.000 m2, une première en France où l’Etat ne finance pas de tels projets, permise par le droit spécifique local de la région Alsace-Moselle.

Le Conseil municipal a, en effet, voté lundi à l’unanimité la construction de ce cimetière qui devra coûter à la ville environ 800.000 euros. Seuls deux autres cimetières musulmans existent en France à Bobigny, en région parisienne, et à Marseille (Sud) mais ils ont été créés par des initiatives privées.

Les autres agglomérations de France disposent de carrés, dans les cimetières chrétiens, réservés à l’inhumation selon le rite musulman.

« La ville de Strasbourg a décidé de faire droit à la demande des résidents strasbourgeois de confession musulmane de bénéficier d’un cimetière confessionnel public », a affirmé Mme Anne-Pernelle Richardot, adjointe au Maire socialiste de Strasbourg Roland Ries, lors de la séance solennelle du Conseil de la Ville de vote de cette décision.

« Tandis qu’ailleurs les musulmans doivent se contenter de carrés placés dans des cimetières plus grands, ils disposeront désormais à Strasbourg du premier cimetière public musulman », a-t-elle ajouté lors de cette réunion présidée par M. Ries.

Cette initiative vise à « offrir une égalité, de la naissance à la mort, à tous les Strasbourgeois », a fait observer Mme Richardot.

Les conseillers, qui ont voté à l’unanimité, n’ont pas manqué de souligner le caractère « historique » de cette décision, « une première en France permise par le droit local alsacien et mosellan » et « l’application dynamique du droit local ».

En effet, une dérogation à la loi française permet à cette région, dans le cadre du concordat, de financer les lieux de culte et les activités à caractère religieux des trois religions monothéistes.

« Pendant des décennies, la plupart des familles musulmanes ont renvoyé les corps des défunts dans leur pays d’origine. Aujourd’hui, elles veulent enterrer leurs proches dans le pays où ils ont pris racine », a indiqué, pour sa part, M. Abdelaziz Choukri, délégué général de la Grande mosquée de Strasbourg.

« La création de ce premier cimetière confessionnel musulman est un signe de leur intégration », a-t-il ajouté.

Octobre dernier, une convention signée par le Maire de Strasbourg, Roland Ries, Driss Ayachour, président du Conseil du culte musulman (CRCM) et Mohamed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), avait constitué l’acte fondateur de ce cimetière confessionnel musulman placé sous gestion publique.

Source : MAP

Publié le 10.06.2010

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