Un écologiste musulman d’origine pakistanaise pourrait être le prochain maire d’Oslo, son parti étant ressorti en position de « faiseur de roi » dans la capitale norvégienne au lendemain d’élections municipales qui se sont tenues lundi.
« Je suis tout à fait prêt pour cela (…) J’espère devenir un maire rassembleur », a déclaré mardi Shoaib Sultan au journal Aftenposten.
Avec ses cinq mandats au conseil municipal susceptibles de faire basculer la majorité à gauche comme à droite, le parti écologiste MDG a indiqué qu’il chercherait à imposer M. Sultan, 41 ans, au poste de maire dans les négociations à venir avec les autres partis.
Tant la droite, au pouvoir à Oslo depuis 18 ans, que la gauche se sont dites disposées à négocier avec MDG: aucune ne dispose à ce stade d’une majorité absolue, la première ayant remporté 28 sièges sur 59 au conseil municipal et la deuxième 26 mandats.
Se disant officiellement indépendant des deux blocs, MDG a historiquement le plus souvent voté avec les formations de gauche.
« Nous coopérerons avec ceux qui sont disposés à nous accorder le plus sur les questions du climat et de l’environnement », a précisé M. Sultan.
Arrivé en Norvège quand il avait environ un an, Shoaib Sultan est titulaire d’une licence de science politique et d’un Master en finance et management, tous deux obtenus à l’université du Colorado.
Ancien secrétaire du Conseil islamique, une organisation-parapluie représentant les musulmans de Norvège, il a aussi travaillé pour le centre de lutte contre le racisme.
« Il serait un maire formidable pour tout Oslo, il serait le maire le plus représentatif que la population d’Oslo ait jamais eu », a déclaré le chef de MDG, Rasmus Hansson, mardi sur les ondes de la radio NRK.
« La politique sera ce qu’il y a de plus important pour nous », a-t-il toutefois ajouté, laissant entendre que sa formation pourrait renoncer au poste de maire, une fonction largement honorifique, moyennant des concessions sur des sujets concrets.
Désormais troisième formation d’Oslo, MDG veut notamment interdire aux voitures le centre-ville de la capitale norvégienne d’ici à 2017.
Les élections locales de lundi ont vu la défaite des partis siégeant au gouvernement – le parti conservateur du Premier ministre Erna Solberg et la droite populiste – ainsi que de leurs alliés informels de centre droit.
Le parti travailliste et ses alliés semblent quant à eux en mesure de s’emparer de la plupart des grandes villes.
15 sept. 2015
Source : MAP
