La politique britannique de l’intégration sociale des communautés étrangères vivant au Royaume Uni « a échoué », selon un rapport rendu public lundi, qui souligne l’augmentation des disparités ethniques ces dix dernières années dans le pays.
Le rapport élaboré par le département des communautés du gouvernement britannique affirme que l’approche adoptée pour l’intégration des immigrés durant ces dix dernières années a échoué ce qui s’est traduit par une division constatée même au sein d’une même communauté d’immigrés.
Selon le rapport, la ségrégation et l’exclusion sociale ont atteint « des niveaux inquiétants » et « alimentent les inégalités » dans certaines régions.
Il souligne qu’il existe encore « de grandes disparités sociales et économiques entre les groupes ethniques », que la « ségrégation ethnique » augmente dans certaines régions, et que les femmes dans certaines communautés » souffrent d’énormes inégalités ».
Il est reproché à la politique du gouvernement « un manque de volonté collective, cohérente et permanente » à prioriser la question de l’intégration des immigrés, tant au niveau national que local.
Le manque d’intégration » pourrait coûter à l’économie environ 6 milliards de livre chaque année », selon une étude citée dans le rapport, qui parle également de méfiance, anxiété et préjugés, comme conséquences des séparations sociales qui affectent aussi la mobilité de la société.
Le rapport évoque également des comportements de haine liés aux séparations sociales. 62.518 incidents, en hausse de 19% par rapport à l’année précédente, ont été enregistrés depuis le vote en faveur du retrait britannique de l’Union Européenne le 23 juin dernier.
Il est relevé que le Royaume Uni a « largement profité de l’immigration et de la diversité ethnique et religieuse », mais que le pays ne s’est pas occupé de l’intégration des communautés comme il se doit.
Le rapport met en évidence, par ailleurs, les » inégalités persistantes » liées au genre, relevant que dans certaines communautés, les femmes » souffrent » en raison, entre autres, de la non maîtrise de la langue anglaise, l’inactivité économique et la violence.
Il est aussi affirmé que l’intégration est rendue plus difficile en raison du nombre élevé des mariages entre personnes du même pays d’origine parmi la deuxième génération d’immigrants.
Le document appelle le gouvernement à plus d’effort pour briser les barrières entre les communautés, en impliquant les experts pour « un nouveau programme gouvernemental » d’intégration sociale réussie des immigrés.
Il préconise de faire en sorte à ce que toutes les communautés profitent des possibilités économiques du pays, de fournir plus de cours d’anglais pour les groupes isolés et d’encourager les jeunes à s’intégrer dans les écoles et dans les collectivités.
Le rapport recommande une nouvelle stratégie avec de nouveaux principes, apte d’assurer un mélange des personnes de différentes origines et d’inculquer des « valeurs britanniques » pour les immigrés, d’abord, par l’apprentissage de la langue anglaise.
» Nous avons besoin d’un esprit d’unité, de compassion et de bonté afin de rassembler les communautés sous les valeurs communes de tolérance, de démocratie, d’égalité et de respect », a conclu la chargée du rapport, Dame Louise Casey.
Le Royaume Uni est l’un des pays les plus cosmopolite au monde.
5 déc 2016
Source :APS
