M. Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), a pris part ce mardi à une journée d’étude consacrée à un sujet d’une brûlante actualité : « Migration des compétences médicales marocaines : diagnostic et solutions ». L’événement a été organisé par le groupe istiqlalien de l’Unité et de l’Égalitarisme, en présence du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, M. Azzedine El Midaoui, des anciens ministres de la Santé MM. El Houcine Louardi et Abdelouahed El Fassi, des doyens des facultés de médecine, des médecins et des conseillers de la Deuxième Chambre.
Dans son intervention, M. El Yazami a salué cette initiative qu’il a qualifiée de « louable », en soulignant qu’elle s’inscrit dans un contexte national stratégique et ambitieux, lancé sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Il a insisté sur l’importance d’ouvrir le débat sur cette question, à un moment où le Maroc connaît une pénurie de ressources humaines dans le secteur de la santé, accentuée par de fortes disparités régionales.
Le président du CCME a rappelé que la migration n’est ni un crime ni un fléau, mais un droit fondamental et une réalité historique et sociale. Elle touche toutes les couches sociales et toutes les régions, et témoigne des profondes mutations que connaît la société marocaine. Aujourd’hui, a-t-il précisé, les raisons de la migration ne sont plus uniquement économiques ; elles relèvent également d’un besoin d’accomplissement personnel.
Une réalité mondiale qui appelle une réponse adaptée
M. El Yazami a insisté sur le caractère mondial du phénomène de mobilité des médecins, qui ne concerne pas uniquement le Maroc. Il a ainsi appelé à éviter les approches alarmistes et à privilégier une stratégie proactive, à la fois à l’échelle nationale et internationale.
Il a plaidé pour une politique active à l’international, impliquant un dialogue avec les organismes internationaux et visant à attirer les compétences, qu’elles soient marocaines ou étrangères. Il a également mis en avant la nécessité d’une véritable politique territoriale, impliquant les régions et les collectivités territoriales.
Impliquer les Marocains du monde dans le débat
Le CCME, selon son président, considère que les Marocains du monde doivent être pleinement intégrés dans les débats actuels sur l’avenir du pays, notamment en ce qui concerne la santé, l’éducation, et les politiques publiques. Il a souligné que cette implication devait se faire aussi bien au niveau national que régional, en tenant compte des spécificités et des besoins propres à chaque territoire.
À cet égard, M. El Yazami a indiqué que la question des mobilités humaines sera au cœur des discussions lors du Forum des droits humains, coorganisé par le CCME en marge du Festival des musiques Gnaoua, prévu du 19 au 22 juin 2025 à Essaouira. Cet événement offrira l’opportunité d’un débat approfondi sur ces enjeux majeurs, en présence d’experts marocains et internationaux.
Pour une politique de retour, mais aussi d’ouverture
M. El Yazami a souligné l’importance d’une stratégie globale pour accompagner le retour des compétences médicales marocaines, intégrant les dimensions culturelles, sociales et humaines. Il a également plaidé pour une ouverture aux talents étrangers et pour la valorisation du « rêve marocain », levier essentiel pour renforcer le lien avec les Marocains du monde.
Par Hanane Mazili, 3 juin 2025