Beaucoup de retraités perpignanais d’origine marocaine vivent dans une situation très précaire: la Caisse d’Allocations Familiale (CAF) les a dernièrement informés de la suspension de leur allocation logement, sous prétexte qu’ils n’occupaient pas leur logement « de manière permanente ». En plus, la CAF leur demande de rembourser des sommes « indûment versées » pendant 3 ans.
Ainsi, ces retraités sont obligés de faire des « va-et-vient » régulièrement entre la France et le Maroc pour continuer de percevoir l’allocation de solidarité aux personnes âgées, accordée depuis peu aux retraités immigrés, sous condition de séjour quasi-permanent en France.
L’association Migrations et développement (M&D) a été interpellée par la discrimination, fondée sur des critères de nationalité, que subit ces retraités et a décidé de mobiliser ses partenaires associatifs dans la ville de Perpignan pour les aider à s’en sortir : plusieurs associations ont commencé à repérer les intéressés, d’abord pour les informer sur leurs droits et sur les risques auxquels ils sont exposés. Des juristes et des avocats sympathisants de l’association M&D se sont aussi portés volontaires pour les défendre auprès des administrations compétentes : l’idée est de mettre en place un collectif de défense de ces personnes.
M&D demandera la circulation des droits sociaux que ces retraités marocains de Perpignan ont acquis pendant toute une vie de travail en France, pour qu’ils puissent terminer leur vie avec leur famille au Maroc.
Migrations et développement est une association franco-marocaine, créée en 1986 par des Marocains de France pour développer leurs villages d’origine, à l’époque frappée par une sécheresse sévère. Avec le soutien de plusieurs experts français bénévoles, l’association a pu mener des actions concrètes dans ces villages : électrification, irrigation, constructions d’écoles et dispensaires…