Les questions d’immigration occupent une place centrale en France et animent les débats au sein des différentes formations politiques, notamment celles de l’extrême-droite qui dénient tout apport de l’immigration dans le développement économique du pays les associant uniquement à des questions sociales et culturelles.

Dans un rapport du think thank français Terra Nova récemment paru, ces thèses sont démystifiées, chiffres à l’appui.  « Les travailleurs immigrés : avec ou sans eux ? » explique que les travailleurs immigrés sont essentiels au fonctionnement de l’économie française, notamment dans un contexte de vieillissement démographique et de baisse de la natalité et souligne l’importance historique des migrants pour la France, comme choix stratégique depuis la Première Guerre mondiale.

Selon le rapport, les indicateurs économiques et sociaux actuels en France font de l’augmentation du nombre d’immigrés une nécessité vitale imposée par la forte demande française en main-d’œuvre immigrée, qui est devenue un contributeur majeur dans des secteurs tels que la santé, la construction et l’aide domestique, en plus du besoin urgent de compétences hautement qualifiées venant de l’étranger dans des domaines plus pointus. Le rapport souligne ainsi le rôle économique des immigrés, qui représentent une valeur ajoutée pour les finances publiques, à la fois en encourageant la consommation et en assurant l’équilibre des fonds de pension.

Avec une population vieillissante et un taux de mortalité stable, un taux de natalité en baisse et une population active en déclin, la France devra accueillir 310 000 immigrants chaque année pour maintenir l’équilibre du modèle social français, en tenant compte de la réforme des retraites qui fixera l’âge de la retraite à 66 ans en 2026.

Cette situation nécessite, selon la même source, la mise en place d’une politique publique innovante en matière de migration qui dépasse le monopole du ministère de l’Intérieur, « qui s’est actuellement fixé comme seul objectif de réduire les vagues migratoires », et implique le ministère du Travail et des Affaires sociales pour s’ouvrir à une plus importante migration de main-d’œuvre, ainsi que le ministère des Affaires étrangères afin de développer une politique de mobilité commune avec les pays exportateurs de migrants.

Après avoir souligné la concurrence internationale pour la main-d’œuvre et les compétences étrangères, notamment dans les pays européens comme l’Allemagne, qui souffre également du vieillissement de sa population et de son faible taux de natalité, Terra Nova a appelé à un débat public franc sur les migrations, à faire participer des pays d’origine dans la réflexion et à une politique d’intégration fondée sur des valeurs universelles.

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