« La population immigrée comptait 51% de femmes en France métropolitaine en 2008 ». C’est ce que relève une publication d’un groupe de chercheurs de l’Institut national d’études démographiques (INED).
« Les femmes représentent ainsi 65 % du total des immigrés issus des pays de l’Union européenne (hors Espagne, Italie et Portugal) et 57 % des immigrés d’Afrique. En revanche, les hommes sont majoritaires parmi les immigrés turcs (54 %), marocains et tunisiens (52 %) », écrit l’enquête, en précisant que la féminisation de l’immigration peut avoir plusieurs origines et ne vient pas seulement du regroupement familial.
« Les femmes migrent de plus en plus de façon autonome afin de travailler ou de faire des études, certaines sont célibataires, d’autres en couple mais considérées comme des « pionnières », car elles vont arriver en France avant leur compagnon. Quant aux femmes célibataires, leur nombre est passé de 23 % à 47 % en trente ans », explique l’enquête.
« En période de récession ou de stagnation économique, il y a une tendance à l’équilibre entre hommes et femmes. On l’a observé dans le passé à l’époque de la crise des années 30, aussi bien en France qu’aux Etats-Unis. Il est possible que le même mécanisme soit à l’œuvre dans la crise actuelle », a affirmé Cris Beauchemin, chercheur à l’INED et un des réalisateurs de cette enquête, dans un entretien accordé au journal « L’Express ».
Cris Beauchemin, Catherine Borrel et Corinne Régnard ont analysé l’enquête Trajectoires et origines, produite par l’Institut national d’études démographiques (INED) et l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) en octobre 2010.
Publications et sociétés : « Les immigrées en France en majorité des femmes »