mercredi 15 mai 2024 02:37

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Le Sénégal s'indigne de l'assassinat de deux de ses ressortissants en Italie

Dakar réagit avec indignation à l'assassinat mardi de deux vendeurs ambulants sénégalais qui travaillaient dans un marché de la place Dalmazia, à Florence, en Italie.

Les deux hommes ont été tués par balle par un membre de l'organisation d'extrême droite Casa Pound, Gianluca Casseri, qui s'est ensuite suicidé.

Un troisième homme blessé par Casseri est dans un état jugé très grave dans un hôpital de la capitale toscane et « restera paralysé à vie », selon la police.

Casseri a aussi blessé par balle deux autres vendeurs sénégalais dans un autre marché situé près de la cathédrale dans le centre historique de la ville.

Casseri, décrit comme un homme déprimé et solitaire par les médias italiens, était auteur de livres de science-fiction, mais aussi d'essais antisémites. Il niait notamment l'existence de l'Holocauste.

« Le gouvernement du Sénégal exprime son indignation suite au meurtre odieux perpétré sur deux de nos compatriotes vivant en Italie », peut-on lire dans un communiqué du ministre sénégalais de la Communication Moustapha Guirassy transmis à l'Agence France Presse.

Le gouvernement « tient à préciser qu'aucun effort ne sera ménagé pour faire toute la lumière sur cette affaire en vue de prendre les mesures qui s'imposent », ajoute le texte, sans donner davantage de détails.

Les politiciens dénoncent les meurtres

La classe politique italienne a unanimement condamné le geste de Casseri. La Chambre des députés a observé une minute de silence lors de ses travaux et le président de la République, Giorgio Napolitano, a condamné un « assassinat barbare ».

Le maire de Florence, Matteo Renzi, a quant à lui dénoncé « la folie raciste et xénophobe d'un geste isolé ». Cette affaire « ne correspond pas à Florence [...] une ville ouverte, plurielle », a-t-il affirmé.

« Cet homme est parti avec l'idée de tuer, cela aurait pu se produire n'importe où », a ajouté le maire de Florence, qui avoue cependant craindre « le fanatisme qui alimente la violence et sème la mort ».

Le maire Renzi a proclamé une journée de deuil. Il doit aussi rencontrer des délégués de la communauté sénégalaise mercredi après-midi. Le représentant de cette communauté à Florence, Pape Diaw, a demandé que « le racisme ne soit pas traité de manière superficielle par les institutions » italiennes.

Les commerçants ont pour leur part abaissé leurs rideaux de fer pendant dix minutes par solidarité avec les victimes.

La presse italienne s'interroge

Dans la presse italienne, les commentateurs y voient tantôt un geste isolé, tantôt le symptôme d'une dérive sociétale.

Un éditorialiste du quotidien Il Giornale (droite) soutient par exemple que Casseri « n'était pas entièrement sain d'esprit », et qu'il n'était qu'« un fou, rien de plus ».

La Repubblica (gauche) publie cependant un éditorial intitulé « Ne traitons pas de fous nos Breivik », dans une référence à l'auteur du massacre de 77 personnes en Norvège le 22 juillet.

L'éditorialiste Adriano Sofri y dénonce les « errements idéologiques qui ont conduit Breivik, dans sa croisade contre les corrupteurs de la race, à tuer de jeunes Norvégiens, et Casseri à passer du fantasme antijuif au massacre de Sénégalais ».

Il rappelle le pogrom anti-Roms survenu samedi à Turin. Après l'annonce d'un viol inventé par une Italienne de 16 ans, une horde déchaînée a mis le feu à un camp de Roms dans la banlieue de la métropole piémontaise.

14/12/2011

Source : Radio Canada

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