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La crise financière n'a pas nui à la mobilité mondiale ni au dynamisme des envois de fonds des migrants (BM)

La crise financière de 2008-09 n'a pas entraîné un retour massif des travailleurs migrants dans leur pays d'origine, ni affecté le dynamisme de leurs envois de fonds, malgré la dégradation des perspectives d'emploi et un discours anti-immigration dans certains pays d'accueil, selon un rapport de la Banque mondiale (BM), publié vendredi à Washington.

Cette étude, consacrée aux migrations et aux envois de fonds des migrants, relève aussi que les migrants auraient même contribué à atténuer le choc de la crise, étant donné qu'ils "travaillent, en général, pour des salaires inférieurs, reçoivent moins de prestations sociales et sollicitent relativement peu l'Etat".

"Pendant la crise, les envois de fonds des migrants ont continué de procurer régulièrement des devises aux économies en développement, alors que l'aide extérieure restait en berne et que les investissements directs étrangers diminuaient fortement", a fait observer, à cette occasion, le vice-président de la Banque mondiale pour la lutte contre la pauvreté et la gestion économique, Otaviano Canuto.

Selon cette étude, la levée des restrictions à la mobilité des personnes pourrait accroître les flux financiers entre les pays et modérer l'impact délétère de la crise, les envois de fonds constituant le lien le plus tangible entre migrations et développement.

Les projections effectuées par le rapport de la BM montrent que les transferts des travailleurs migrants en direction de leur pays d'origine vont totaliser environ 399 milliards de dollars en 2012, contre 372 milliards en 2011.

La Banque mondiale relève également que même si parmi les 215 millions de migrants internationaux, beaucoup pâtissent de la dégradation des perspectives d'emploi dans certains pays d'accueil, et tout particulièrement dans les économies d'Europe à revenu élevé, ils continuent d'envoyer, grosso modo, les mêmes sommes à leurs familles restées au pays.

Ainsi, au cours de la période récente, cette aide financière n'a diminué qu'en 2009 et, même à ce moment-là, les envois de fonds n'ont décru que de 5,2 pc, contrastant nettement avec le brusque recul des flux de capitaux privés.

"La résilience des envois de fonds est une bonne nouvelle pour les pays en développement, car ces transferts monétaires demeurent l'une des sources de devises les moins volatiles, surtout pour les pays peu développés. Et ils constituent, dans la plupart des cas, l'unique ressource dont la famille restée au pays dispose pour vivre", souligne, pour sa part, Hans Timmer, Directeur du Groupe des perspectives de développement à la Banque mondiale.

Néanmoins, malgré l'accroissement constant des volumes d'envois de fonds durant de nombreuses années, il est encore difficile de mobiliser cette source de financement, relativement substantielle et en expansion, au profit du développement socio-économique, fait encore observer la BM, notant que par conséquent, la plupart de ces transferts servent pour l'instant à subvenir aux besoins des familles des migrants et à acheter des produits de consommation.

Ce rapport de la Banque mondiale, le premier à se pencher en détail sur les envois de fonds au cours de la crise financière mondiale, rassemble 45 études distinctes qui mettent en évidence et analysent les pratiques mondiales dans ce domaine, ainsi que les perspectives pour l'avenir.

15 juin 2012

Source : MAP               

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