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Des immigrés sud-soudanais renvoyés d'Israël dénoncent insultes et pressions

Quelque 120 immigrés sud-soudanais renvoyés d'Israël ont atterri lundi dans la capitale sud-soudanaise Juba, plusieurs faisant état de pressions et d'insultes de la part de la police israélienne pour les pousser au départ.

Le gouvernement israélien avait annoncé la veille le départ de ce vol charter, avec à son bord cent vingt Sud-Soudanais en situation irrégulière qui partent volontairement, selon les propos d'un porte-parole du département de l'immigration du ministère de l'Intérieur.

Ces immigrés ont reçu une prime au départ d'environ 1.000 euros par adulte et 400 euros par enfant, dans le cadre de la première étape de l'expulsion de milliers d'immigrés illégaux africains selon le gouvernement israélien.

Ils nous ont dit que nous étions comme le sida et que nous étions une maladie, ils nous ont dit beaucoup de méchancetés, a commenté à son arrivé à Juba, Mayuol Juac, 30 ans, qui a travaillé pendant cinq ans comme serveur dans les villes d'Eilat et Tel Aviv.
Ils nous disaient que nous étions une maladie, le cancer d'Israël, a renchéri Bol Duop, 25 ans, employé pendant cinq ans dans des hôtels à Israël.

M. Juac a affirmé avoir été interpellé il y a trois mois, détenu pendant une journée et s'être vu confisquer son visa. Ils me l'ont pris (mon visa) et ils m'ont dit: +tu n'as qu'une semaine pour quitter ce pays+.

Ceux sans papier, ils les arrêtent et ils les mettent en prison jusqu'à leur expulsion, a-t-il poursuivi.

Le ministre sud-soudanais aux Affaires humanitaires, Joseph Lual Achuil, a cependant assuré que les gens n'avaient pas été déportés. Nous sommes convenu avec le gouvernement d'Israël que nos ressortissants soient rapatriés de façon pacifique et volontaire, a déclaré aux journalistes le ministre, présent à l'aéroport pour accueillir ses concitoyens.

Les responsables sud-soudanais entretiennent avec Israël de bonnes relations, qui remontent à l'époque de leur guerre civile de plusieurs décennies contre le gouvernement de Khartoum dominé par les arabes musulmans. Le Soudan du Sud, à majorité chrétienne et noire, a proclamé son indépendance le 9 juillet dernier.

Les immigrés sud-soudanais, qui avaient passé avant leur départ d'Israël des entretiens avec des représentants de leur pays qui voulaient s'assurer de la réalité de leur nationalité, se sont dits dans leur grande majorité contents de revenir au Soudan du Sud, y compris ceux ayant affirmé y avoir été contraints.

Maintenant, je suis heureux de rentrer dans mon pays. Je vois bien sûr qu'il y a beaucoup de travail à faire dans ce pays. Je ne vois aucun progrès (depuis l'époque du Soudan uni), mais nous allons réaliser ces progrès. Nous avons conquis l'indépendance pour y rester (au pays), par pour en fuir, a assuré M. Juac.

M. Bol s'apprête pour sa part à retourner dans sa ville d'origine de Akobo, dans une partie particulièrement reculée de l'Etat sud-soudanais de Jonglei qu'il a quittée il y a 15 ans.

Maintenant je reviens, et je ne sais rien de Jonglei, rien d'Akobo. J'ai entendu parler de tous les problèmes qu'il y a, mais je vais essayer (d'y arriver), a-t-il poursuivi, en référence notamment à une série de raids liés à des vols de bétail entre communautés rivales qui ont fait plusieurs centaines de morts cette année.

Le ministère israélien de l'Intérieur estime à plus de 60.000 le nombre d'immigrants africains -- venus essentiellement du Soudan, du Soudan du Sud et d'Erythrée -- qui se sont illégalement installés en Israël. En mai, une manifestation anti-immigrés africains avait dégénéré en violences racistes dans le sud de Tel-Aviv.

18 juin 2012

Source : AFP

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