vendredi 17 mai 2024 10:35

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Les enfants d'immigrés réussissent mieux à l'école que les autres

Contrairement à une idée reçue, les jeunes d'origine immigrée ne réussissent pas moins bien à l'école. Au contraire... Démonstration.

Une étude de l'observatoire des inégalités démontre que les enfants d'immigrés réussissent mieux à l'école que les enfants français. Démonstration.

Voilà une étude rigoureuse, irréfutable et qui vient battre en brèche une idée reçue et bien ancrée dans la tête de nombre de Français. Elle émane de l'Observatoire des inégalités et porte sur la question de la réussite scolaire. Sa conclusion? Les enfants d'immigrés réussissent en général mieux que les autres à l'école. Démonstration.

A première vue pourtant, les différences semblent plaider pour la thèse inverse. En France, le taux de réussite global au baccalauréat est en effet de 64,2%. Soit plus que celui des enfants d'origine du Maghreb (50,8%), d'Afrique sub-saharienne (55%) ou du Portugal (51,3%).

Mais ces données brutes sont trompeuses car elles ne tiennent pas compte de l'origine sociale des parents ni de leur propre parcours scolaire. Or, si l'on observe le taux de bacheliers en fonction du diplôme de la mère, celui-ci s'échelonne de 42% (ceux dont la mère n'a aucun diplôme) à 90% (pour une mère qui a fait des études supérieures). Et ce, toutes populations confondues, enfants d'immigrés ou pas.

Les enfants d'Asie du Sud-Est, premier de la classe

Prenons maintenant les enfants dont aucun parent n'a le bac, et comparons ce qui est comparable, à savoir le taux de réussite des enfants au sein de cette population. Chez les enfants de famille d'origine française, le taux est de 37%. Soit exactement celui des enfants d'origine maghrébine (37% aussi), à peine plus que celui des enfants d'origine sub-saharienne (35%)... et beaucoup moins que les enfants originaires d'Asie du Sud-Est.

Les chercheurs de l'Observatoire des inégalités sont allés plus loin encore: ils ont regardé la probabilité d'avoir son bac "toutes choses égales par ailleurs", c'est-à-dire pour des populations semblables ou presque - sexe, catégorie sociale, niveau de diplôme des parents, et composition familiale équivalente. Pour ce faire, ils ont pris comme référence les enfants dont la famille n'est pas immigrée, et ils ont regardé ce qui se passait chez les autres.

Résultat: sauf pour les familles d'origine turque où les résultats ne sont pas significatifs, les enfants d'origine immigrée réussissent systématiquement mieux que les autres! Presque une fois et demi mieux pour les enfants d'origine portugaise, presque deux fois mieux pour les enfants du Maghreb, et plus de deux fois mieux pour les enfants d'Asie du Sud-Est!

Un projet d'ascension sociale

Pour expliquer ces résultats, les spécialistes du ministère de l'Education nationale et de l'Insee avancent deux types de raison: les parents immigrés ont un projet d'ascension sociale qu'ils veulent transmettre à leurs enfants. Et d'autre part, n'ayant pas été eux-mêmes scolarisés, ils n'ont pas subi d'échec personnel - à l'inverse des parents peu qualifiés d'origine non immigrée.

D'où cette remarque de l'Observatoire des inégalités: si les difficultés rencontrées par les immigrés à l'école sont réelles, "elles n'ont pas grand-chose à voir avec une question d'intégration, d'apprentissage de la langue ou autre". CQFD.

8/11/2912

Source : L’Express

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