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Argentine : une nouvelle loi offre une vie nouvelle aux travailleurs domestiques immigrés

Selon les données officielles d’Argentine, il y aurait quelque 1,2 million de travailleurs domestiques dans le pays dont 100 000 seraient originaires du Paraguay. Les Paraguayens forment la plus grosse communauté étrangère en Argentine.

Nouvelle loi, nouvelle vie

La dernière décennie a connu un énorme changement de paradigme en matière de politique migratoire en Argentine, où une nouvelle loi sur les migrations a été adoptée en 2004. La loi a considérablement fait avancer les droits humains des travailleurs immigrés. Elle a aussi permis de régulariser de nombreux travailleurs domestiques paraguayens.

Les principes inscrits dans la loi d’égalité, de non-discrimination et de respect des formes légales mettent les normes d’Argentine en conformité avec les normes de l’OIT relatives aux droits des migrants et avec la loi constitutionnelle du pays. La législation actuelle en matière de migration accorde aux migrants paraguayens et aux ressortissants d’autres pays du Mercosur la parité avec les ressortissants argentins en termes de droits sociaux et de droits au travail.

En mars 2013, le gouvernement avait déjà adopté une autre loi progressiste pour réglementer la relation d’emploi pour les personnes travaillant au domicile de particuliers. La Loi n° 26 884 constitue une avancée significative dans le cadre des principes établis par la convention n° 189  en termes de complète égalité des droits entre les travailleurs domestiques et les autres travailleurs.

Cette loi actualise et étend les droits au travail des travailleurs domestiques en reconnaissant le congé maternité, le congé annuel rémunéré, le congé spécial pour raisons familiales et personnelles, une prime d’ancienneté et une indemnité en cas de licenciement ou de renvoi. Elle limite la durée du travail à huit heures par jour et 48 heures hebdomadaires.

La législation fixe un âge minimum de 16 ans pour le travail domestique, limite la durée du travail de ceux qui sont âgés de 16 à 18 ans à 36 heures hebdomadaires, et interdit aux travailleurs domestiques de moins de 18 ans de vivre au domicile de leur employeur. Les travailleurs domestiques logés ont maintenant droit à huit heures de sommeil la nuit et deux heures de pause en journée.
Les nouvelles lois qui protègent les travailleurs domestiques et la signature d’un accord binational sont des étapes importantes pour réparer les injustices juridiques et sociales. Cependant, faire en sorte que ces nouvelles réglementations soient appliquées dans la vie de tous les jours relève du défi, puisque de nombreux travailleurs domestiques immigrés du Paraguay travaillent dans l’économie informelle.
L’Argentine peut être considérée comme un exemple de situation avantageuse pour tous, reposant sur une politique d’immigration ouverte et une large reconnaissance des droits au travail des travailleurs domestiques migrants – et sans que l’on observe d’effets négatifs sur le fonctionnement des marchés du travail.

Les progrès à venir dépendront d’une coordination efficace entre les mandants de l’OIT, avec un rôle promotionnel particulièrement important pour les organisations de travailleurs domestiques et les syndicats qui ont été déterminants dans l’adoption de la convention. «Nous devons continuer à exiger le respect et à nous assurer que tous les travailleurs domestiques disposent d’un contrat», conclut Mme Perez. «Il s’agit de notre avenir et de celui de nos enfants».

16 décembre 2014

Source : ilo.org

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