dimanche 19 mai 2024 21:51

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

Entre les grilles

Ces grilles, ce sont celles des centres de rétention, où l'on enferme toujours autant d'étrangers bons à expulser du territoire. La presse y est toujours interdite d'accès, mais des témoignages en sortent quand même.

La basse continue d'une "politique migratoire" sans états d'âme et sans inflexion politique, c'est le regard mauvais, l'enfermement en centre de rétention, et l'expulsion dans les cas où la personne visée n'a pas réussi à faire valoir son droit.

Dans chaque centre de rétention, une association est présente pour apporter une aide juridique aux personnes retenues pour contester les décisions ou les actes de l'autorité qui les frappent. Autour des centres de rétention, d'autres organisations enquêtent sur ce qui se passe derrière les clôtures, ou interrogent par téléphone les personnes enfermées - les gens peuvent garder leur téléphone portable à condition qu'il ne puisse faire des photos, et les cabines téléphoniques enfermées avec eux peuvent être appelées de l'extérieur.

Pour recenser les diverses chroniques de rétention de plusieurs de ces associations nous tenons à jour un billet ad hoc: CRA. Le dernier venu dans ce concert de témoignages est l'Association Service Social Familial Migrants (ASSFAM), une voix singulière que nous vous proposons d'écouter.

Depuis 2010, l’ASSFAM intervient dans les centres de rétention de Paris-Vincennes et Palais de Justice de Paris pour assurer une mission d’information et d’aide à l’exercice effectif des droits des personnes retenues.

Les intervenants rencontrent ainsi chaque année des centaines d’hommes et de femmes, enfermés pour un simple défaut de papiers.

À une époque où la société civile n’a toujours pas accès à ces lieux d’enfermement, il nous semble essentiel de communiquer sur une réalité encore trop peu connue, et d’offrir aux premiers concernés la possibilité de s’exprimer.

Monsieur C. est un ressortissant gambien, père d’un enfant français. Séparé de son ex-femme, il n’a pu obtenir le renouvellement de son titre de séjour. Interpellé pour un contrôle d’identité, il a été placé au centre de rétention de Paris-Vincennes en juin 2014. (...)

30 octobre 2014. Monsieur B. a été libéré il y a quelques heures. Il arrive avec quelques minutes de retard au rendez-vous en s'excusant, tirant une valise vide. "Excusez-moi, je devais aller chercher une valise. Je pars demain ou après-demain. En fait, je ne vis pas en France. Je suis venu juste pour voir des amis pour trois jours. Je suis arrivé le vendredi matin, je me suis fait attraper le vendredi soir juste pour un contrôle d'identité. (...)

La suite de ces histoires de vie, et d'autres encore, sont à lire dans le numéro 1 du journal de l'ASSFAM dans les centres de rétention est là: Entre les grilles.

15 février 2015, Martine et Jean-Claude Vernier

Source : mediapart.fr

Google+ Google+