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Barack Obama tente de rassurer des millions d'illégaux

Erica et son mari, Everardo, voyaient la lumière au bout du tunnel. Après avoir vécu pendant des années avec la menace d’un renvoi des Etats-Unis, le couple d’origine mexicaine allait, comme près de cinq millions de personnes, enfin pouvoir régulariser sa situation grâce au décret présidentiel de Barack Obama sur l’immigration.

Mais le 17 février, quelques heures avant l’entrée en vigueur de la réforme migratoire de la Maison-Blanche, un juge fédéral texan l’a bloquée. «J’ai été choquée et déçue, car je pensais que le président avait le dernier mot, dit la jeune femme. Sans papiers, mon époux ne bénéficie d’aucune protection sociale face à ses employeurs et n’a aucune perspective de gagner plus que le salaire minimal de 10 dollars de l’heure.»

Erica, 32 ans, et Everardo, 30 ans, se sont rencontrés au Mexique. Née à Los Angeles, la jeune femme d’origine mexicaine est aussi citoyenne américaine. Son mari s’est fait arrêter alors qu’il tentait de rejoindre sa fiancée en Californie il y a douze ans. Et même s’il est marié à une Américaine et père d’un enfant américain, il fait l’objet d’une procédure d’expulsion des Etats-Unis. «Nous étions prêts à le régulariser, poursuit Erica. Il allait chercher un autre emploi et poursuivre ses études. Tout cela est désormais impossible.»

Blocage

Le juge texan a bloqué dans un premier temps la régularisation de 270 000 migrants qui étaient mineurs lorsqu’ils ont tenté de pénétrer sur le territoire américain. Dans la foulée de ce verdict, la Maison-Blanche a annoncé qu’elle repoussait l’entrée en vigueur de la seconde partie du programme, qui consistait à donner un permis de travail à plus de 4 millions d’immigrés illégaux ayant eu un enfant aux Etats-Unis.

Le Département de la justice a fait appel au verdict lundi. Et Barack Obama s’est rendu hier à Miami pour défendre sa réforme migratoire. La Maison-Blanche veut mettre sur la défensive les conservateurs opposés à la régularisation de millions de sans-papiers aux Etats-Unis, alors que cette bataille juridique et politique risque de se durcir vendredi. Le financement du Département de la sécurité intérieure ne sera plus assuré à partir de ce jour-là si le Congrès ne se met pas d’accord sur son budget.

A la fin 2014, les parlementaires avaient décidé de ne garantir le financement du Département de la sécurité intérieure que jusqu’au 27 février contrairement au reste du gouvernement. Cette démarche orchestrée par la majorité républicaine avait pour but protester contre le décret présidentiel de Barack Obama sur l’immigration, car ce département clé du gouvernement est chargé de mettre en place la réforme migratoire. Les conservateurs voulaient forcer Barack Obama à faire marche arrière en échange d’un vote sur le budget du Département de la sécurité intérieure, ce qu’a toujours exclu le président. Mercredi soir, le Sénat à majorité républicaine a finalement reculé et voté un budget pour le Département en abandonnant ses exigences.

La balle est désormais dans le camp de la Chambre des Représentants qui a jusqu’à vendredi pour voter un texte similaire et éviter un «shutdown» partiel du gouvernement américain. 25.02.2015

Source : TDG

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