Le président du Sénat, l'UMP Gérard Larcher, a annoncé mardi dans un communiqué qu'il avait décidé "de ne pas faire obstacle à l'accueil de ce jeune dans le cadre strict de la cérémonie" organisée mercredi au Palais du Luxembourg par la Société nationale des Meilleurs Ouvriers de France (MOF).

Armando Curri, arrivé en France il y a trois ans et qui bénéficiait du statut de mineur isolé, fait l'objet depuis qu'il est majeur d'une obligation de quitter le territoire français.

Face à cette obligation qui lui interdit de travailler, il a déposé un recours devant le tribunal administratif de Lyon qui doit être examiné en mai.

"Au plan des principes, le Sénat, institution de la République chargée d'élaborer la loi, se doit de la respecter", écrit le président du Sénat dans un communiqué.

"Au plan des réalités, l'apprentissage est une voie d'excellence que le Sénat ne cesse de promouvoir", ajoute-t-il. "Etre lauréat sous l'autorité de la société des MOF est une réussite qui mérite d'être saluée".
"La situation créée par le cas d'Armando Curri, sans l'information préalable du Sénat, suscite une réelle contradiction entre les exigences du droit et celles de la promotion de la formation des jeunes", estime Gérard Larcher.

Le président du Sénat a décidé d'autoriser la remise du prix après en avoir informé le ministère de l'Intérieur.
Au cours de cette cérémonie, 338 médailles d'or seront remises aux lauréats des différentes catégories du concours des Meilleurs apprentis de France.

Avant le Sénat, où la droite est redevenue majoritaire le 28 septembre dernier, l'UMP avait connu une situation similaire.

Stéphane Tiki avait dû le 12 février se mettre "congé" de la présidence des Jeunes UMP, le jeune Camerounais n'ayant pas de titre de séjour en règle.

03 mars 2015, Emile Picy

Source : Reuters