mercredi 15 mai 2024 08:58

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L'UE attend une baisse de l'afflux de migrants depuis la Turquie

Les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne ont évoqué jeudi à Bruxelles la perspective d'un renforcement des mesures unilatérales de contrôles aux frontières si n'est pas constatée une baisse significative des migrants en provenance de Turquie d'ici le sommet entre Européens et Turcs le 7 mars.

Sept pays ont déjà rétabli ce type de contrôles à l'intérieur de l'espace Schengen, accentuant la pression sur la Grèce qui n'est plus en mesure de faire face à l'arrivée de nouveaux réfugiés transitant par la Turquie.

Plusieurs autres pays ont menacé de prendre des mesures similaires si l'accord prévoyant un maintien sur le sol turc des réfugiés syriens en échange d'une indemnité de trois milliards d'euros ne fait pas la preuve de son efficacité avant le sommet.

"D'ici le 7 mars, nous voulons une réduction significative du nombre de réfugiés franchissant la frontière entre la Turquie et la Grèce", a déclaré le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maizière à son arrivée à la réunion des ministres européens à Bruxelles.

L'Allemagne soutient la mise en oeuvre de cet accord avec les autorités d'Ankara mais d'autres pays européens se montrent sceptiques sur son efficacité.

Plus d'un million de migrants ont rejoint l'Union européenne l'an passé, la plupart transitant par la Turquie avant de rejoindre l'espace communautaire.

Environ 110.000 personnes supplémentaires sont arrivées depuis le début de l'année et le rythme des entrées devrait s'accélérer avec le retour du printemps et des conditions climatiques plus clémentes.

"Si nous ne parvenons pas à faire baisser ces chiffres, nous devrons prendre d'autres dispositions et nous devrons opter pour des mesures de contingence", a déclaré Klaas Dijkhoff, ministre néerlandais de l'Immigration, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.

PRESSION SUR LA GRECE

"(Le 7 mars) est une date essentielle pour déterminer dans quelle mesure nous sommes parvenus à réduire l'afflux vers l'Europe dans son ensemble et quelles autres mesures nous devons prendre", a-t-il ajouté.

"Les perspectives sont peu encourageantes. Nous n'avons plus de politique. Nous risquons de sombrer dans l'anarchie", a jugé Jean Asselborn, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères. "Notre crédibilité est en jeu et cela est très mauvais pour Schengen et pour l'Union européenne", a-t-il poursuivi.
Pour le commissaire européen à la Migration, le Grec Dimitris Avramopoulos, l'Union européenne dispose maintenant de dix jours pour réduire l'afflux de migrants car il existe, a-t-il dit, "un risque que l'ensemble du système (européen) s'effondre".

La Belgique, la France, l'Allemagne, la Norvège, la Suède et le Danemark ont introduit des mesures d'urgence à leurs frontières prévues dans le cadre des règlements de Schengen.

L'Autriche a provoqué la semaine dernière la colère de ses partenaires en annonçant des quotas journaliers de réfugiés accueillis par ses services administratifs.

Cette initiative a entraîné une réaction en chaîne de mesures similaires dans les pays situés sur la route empruntée par les migrants à travers les Balkans.

"Si la Grèce n'est pas capable ou ne veut pas assurer les frontières extérieures de la UE, d'autres doivent agir", a commenté la ministre autrichienne de l'Intérieur Johanna Mikl-Leitner.

Son homologue slovaque a jugé que la pression devait être accentuée sur la Grèce afin qu'elle assure un meilleur contrôle à ses frontières.

Ajoutant à l'atmosphère de dissension, la Hongrie a annoncé qu'elle allait organiser un référendum sur le projet de quotas que l'Union européenne entend mettre en place pour répartir les réfugiés entre les différents Etats membres.

25 fév 2016,Gabriela Baczynska et Robert-Jan Bartunek

Source : Reuters

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