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Produits halal cherchent investisseurs

Cinq millions de musulmans à nourrir. Cela ne représente pas moins de 5,5 milliards d'euros. Une opportunité de choix pour un contexte de crise générale. Et c'est le marché qui s'offre, dans l'Hexagone, aux nouveaux investisseurs intéressés par la consommation des produits halal.

Un produit dont la demande ne fait qu'accroitre en France où vivent un peu plus de cinq millions de musulmans. Une récente enquête menée par le cabinet de conseil Insights Symphony IRI Group, et rendue public, l'affirme. La même étude fait paraitre une hausse de 23 % concernant le chiffre d'affaires des produits halal vendus en magasins. Les ventes ont atteint les douze mois derniers quelque 140 millions d'euros pour un marché estimé à 5,5 milliards d'euros. Les charcuteries halal ainsi que des petites surfaces et boucheries halal, à l'instar de celles des frères Slimani à Marseille et Lyon, poussent comme des champignons face à une demande de plus en plus accrue. Les grandes surfaces ne sont pas restées en rade, elles non plus, et réservent des rayons à ce genre de produits très prisés, notamment les viandes et autres produits traditionnels.

Les fêtes religieuses, les mariages musulmans et autres occasions tels que le mois sacré du Ramadhan forment les pics des ventes où la demande est de plus en plus forte.

Selon les statistiques de cette étude, l'affluence sur ces produits se fait surtout durant la période du Ramadhan où "les ventes hebdomadaires de produits halal augmentent de 60% par rapport aux autres semaines de l'année. Les ventes sont nettement plus élevées sur les deux premières semaines du mois du jeûne". La région parisienne représente 32% de la consommation de produits halal pour un peu moins de 36% de la population étrangère, originaire de Turquie, l'Algérie, du Maroc ou de Tunisie. Un marché juteux où les produits halal pèsent 6 milliards d'euros mais ne trouvent toujours pas preneur auprès des industriels algériens. Manque d'audace ou frilosité, ces derniers ne semblent guère attirés par ce secteur qui a connu une progression de 10 % par an, note une autre étude effectuée par le cabinet de conseil Solis, spécialisé dans le marketing ethnique qui fait remarquer que "ce marché aurait quasiment doublé en cinq ans". Un marché fructueux qui aiguise les appétits des uns et des autre, laissant émettre quelques doutes sur la probité du label halal, dont la mission est pourtant dévolue au Conseil français du culte musulman (CFCM) à sa création en 2003. Les seules parties habilitées à reconnaitre les produits halal sont les mosquées de Paris, Lyon et Evry et délivrent des cartes de sacrificateurs.

Les contrôles de conformité sont laissés à une multitude d'organismes dans les abattoirs. Un rôle que compte se réapproprier le CFCM qui annonce la création d'une charte halal. Un produit qui a été initié il y a plus de 10 ans mais délaissé jusqu'à présent. Il faut dire que ce marché représente quelque 4,5 milliards d'euros dépensés en 2010 par les ménages pour leurs achats de produits alimentaires halal. L'étude montre que la viande et la charcuterie sont les principales catégories achetées, loin devant les plats cuisinés, les bouillons cubes, les soupes et les bonbons.

La consommation par les ménages des produits halal varie  entre les viandes, dont la vente est estimée à 99,3%, contre la charcuterie à 70,0%, les plats cuisinés à 22,9%, les bouillons cube à 16,1% et les soupes à 12,7%. Les bombons et autres sauces à base de tomate atteignent les 10,9% et 9,4% contre 3,0 % pour les petits pots bébé. En l'absence d'industriels musulmans ou d'outsider de ce créneau, le marché reste vierge si ce n'est les quelques enseignes comme Dounia, Isla Délice, Isla Mondial, Médina, Saâda, Jumbo, Zakia. Un "monopole" jusque-là réservé et du domaine des grandes marques nationales telles que Duc, Fleury Michon, Herta, Knorr, Labeyrie, Liebig, ou encore Maggi. Un marché qui ne trouve pas preneur en dépit de ses offres qui peuvent dépasser le milliard d'euros durant l'année 2010 et destiné à la restauration rapide type fast-food, sandwicherie et kebab, avec un taux de fréquentation de 71%.

Source : Le Maghreb

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