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France/Immigrés : Fillon désapprouve les propos de Brunel

C'est un camouflet. Après les nombreuses réactions indignées, à droite comme à gauche, aux propos de la députée UMP Chantal Brunel sur les immigrés en provenance du bassin méditerranéen, François Fillon vient à son tour de prendre ses distances avec l'ex-porte-parole du parti présidentiel. «Chantal Brunel a tenu des propos que nous n'approuvons pas», a déclaré le premier ministre devant l'Assemblée nationale mercredi. Il a également appelé à «élever le débat républicain» :

L'élue de Seine-et-Marne a suscité un tollé mardi en proposant de remettre les immigrés «dans les bateaux» pour «rassurer les Français sur toutes les migrations de populations qui viendraient de la Méditerranée». «Le temps n'est plus à la parole mais aux actes et aux décisions. Marine Le Pen n'a aucune solution à proposer. Nous, on doit montrer qu'on a des solutions», a-t-elle ajouté, au lendemain de la publication d'un nouveau sondage donnant Marine Le Pen en tête au premier tour de la présidentielle.

La déclaration de la députée UMP n'est pas sans rappeler une phrase prononcée la semaine dernière par la patronne du parti frontiste. Interrogée sur RTL, Marine Le Pen avait déclaré : «On peut repousser humainement des bateaux dans les eaux internationales».

Interviewée dans la soirée par le site internet du Nouvel Observateur, Chantal Brunel a maintenu ses propos sur le fond, tout en regrettant avoir choqué. «Si j'ai pu blesser quelqu'un en utilisant des mots qui ont pu choquer, je m'en excuse, mais vraiment, si on ne peut plus utiliser des mots qui ont été utilisés par le Front national, nous allons faire son lit», a-t-elle plaidé.

Indignation à gauche

La classe politique n'avait pas tardé à dénoncer ses propos. «Chantal Brunel est-elle passée de porte-parole de l'UMP à porte-parole du Front national ?», s'était interrogé Harlem Désir, numéro deux du parti socialiste, au sujet du poste que l'élue a occupé de 2008 à 2009. «Cet énième dérapage d'une responsable UMP montre le danger de la surenchère permanente entre la droite et l'extrême droite», avait dénoncé l'eurodéputé. La patronne des socialistes Martine Aubry s'était dite pour sa part «effrayée» et «scandalisée».

Pour Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, l'élue UMP n'est rien moins qu'une «débile». «Face au chômage, il y a des solutions et les solutions, ce n'est pas de dire ‘renvoyons les immigrés dans des bateaux' comme cette débile de députée UMP», avait-elle déclaré.

Le MoDem avait estimé que ces «paroles d'exclusion et de rejet à l'emporte-pièce» n'étaient «pas à la hauteur des solutions qu'il nous faut apporter avec les pays d'origine, pour résoudre ces exodes de guerre». «Nous avons connu Chantal Brunel plus inspirée quand elle dénonçait les violences faites aux femmes», avait écrit Fadila Mehal, chargée de l'intégration au «shadow cabinet» du parti de François Bayrou.

Le NPA avait également condamné «les propos racistes» d'une députée «sur les traces de Marine Le Pen». «Cédant à la panique, la droite au pouvoir multiplie les déclarations ambiguës ou ouvertement racistes», dénonce le parti d'Olivier Besancenot.

Copé ne «comprend pas»

Le propre camp politique de Brunel avait pris ses distances dès mardi. Le patron de l'UMP, Jean-François Copé, appelé par Harlem Désir à «désavouer» les propos de Brunel, avait répondu à l'appel dans la soirée. Le député-maire de Meaux a déclaré qu'il «désapprouvait», «bien entendu», ces dires. «A vrai dire, je ne les comprends pas du tout», a-t-il ajouté. Le patron du parti majoritaire s'est néanmoins refusé à voir un lien entre les déclarations de Chantal Brunel etles sondages polémiques des derniers jours. «Ça n'a rien à voir. Il peut arriver que de temps en temps on dise des choses qui soient en décalage avec ce que l'on pense profondément. Et je pense que cela peut-être le cas de Chantal», a-t-il avancé.

9/3/2011,

Source : Le Figaro

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