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La part des immigrés qualifiés croît aux Etats-Unis

Il est temps de changer de vision sur l’immigration aux Etats-Unis, perçue comme majoritairement illégale, sous-qualifiée et massive. C’est ce que démontre en substance une étude de la prestigieuse Brookings Institution parue la semaine dernière. Noyée dans le débat sur l’immigration illégale, le rôle vital qu’occupent les immigrés dans l’économie américaine est souvent occulté. Se concentrant notamment sur les grandes métropoles, l’étude encourage les politiques locales à intégrer ces différents types d’immigrants, qui, contrairement aux clichés en vogue, ont souvent un bon niveau d’éducation.

En 1980, ils étaient 40% à ne pas avoir eu d’éducation secondaire et 19% seulement à posséder un bachelor (l’équivalent d’une licence en France). Quarante ans plus tard, ils sont 30% à avoir compléter trois années d’études supérieures et 28% à ne pas avoir l’équivalent du baccalauréat. La tendance s’est donc inversée et le nombre d’immigrants ayant un bon niveau éducatif est en hausse constante. Cette part de l’immigration globale s’installe majoritairement dans les grandes métropoles. Dans 44 des 100 grandes villes américaines, les immigrants qualifiés sont au moins 25% de plus que les non-qualifiés.

Malgré tout, ils exercent généralement des métiers qui requièrent un niveau de qualification bien moins élevé que celui qu’ils possèdent. La moitié d’entre eux sont dans cette situation. Ils ont également davantage de difficultés à être embaucher par rapport aux nationaux, à niveau d’étude égal. Les immigrants les moins qualifiés, en revanche, trouvent plus facilement du travail que leur équivalent américain, mais sont moins bien payés.

La répartition est différente selon le niveau d’éducation. Ceux possédant au moins un bachelor vont s’installer sur la côte Est et dans la région des Grands Lacs. Les moins éduqués sont plutôt répartis dans les Grandes plaines et le sud des Etats-Unis. Ils viennent majoritairement du Mexique. Ce sont des hommes qui parlent anglais difficilement et qui ont beaucoup plus de difficultés pour obtenir la nationalité américaine que les immigrants plus éduqués.

Dans sa conclusion, le rapport de la Brookings insiste sur une meilleure connaissance des profils d’immigrants afin de mieux adapter les politiques locales ou fédérales. Les millions de travailleurs surqualifiés doivent trouver un travail qui leur convient. Il rappelle enfin le rôle vital des immigrants dans le système économique américain ainsi que leur place croissante dans la production de richesse nationale.

15/6/2011

Source : Affaires stratégiques.info

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