INTERVIEW - Le sociologue, spécialiste des questions raciales, dresse pour «20 Minutes» un panorama du racisme en France...
Eric Fassin participe jeudi au débat sur le racisme organisé au musée du quai Branly en partenariat avec le CNRS. En attendant, le sociologue répond aux questions de 20 Minutes pour dresser un panorama du racisme en France.
Quelles formes prend le racisme en France en 2012?
Aujourd’hui, la question du racisme ne se pose plus dans les mêmes termes qu’hier. Il s’agit moins d’un racisme d’en bas, populaire, et davantage d’un racisme d’en haut, d’Etat. Par exemple, Brice Hortefeux, alors ministre, a été condamné pour injure raciale [avant d’être relaxé en appel]. Ce n’est pas un problème individuel: la politique actuelle entraîne une racialisation de la France, en opposant à l’immigration une identité nationale blanche.
Est-il du coup plus difficile à combattre?
L’anti-racisme ne doit plus seulement combattre le racisme idéologique, mais aussi les discriminations systémiques, qui dépassent les intentions et les idéologies. Prenons deux exemples: les journalistes et les universitaires. Dans les deux cas, presque tout le monde est anti-raciste, mais tout le monde ou presque est blanc.
Mais la discrimination positive n’entretient-elle pas une certaine forme de racisme?
On touche ici au paradoxe minoritaire cher à l’historienne féministe américaine Joan Scott. Les minorités prennent la parole «en tant que» pour ne plus être traitées «en tant que». Il est trop facile d’y dénoncer une contradiction qui est en réalité inscrite dans notre société: on prône l’universalisme républicain, mais on pratique la ségrégation. Comment parler de discriminations raciales sans parler de catégories raciales?
On peut donc parler de races sans être raciste?
Tout dépend du contexte dans lequel on parle. Le mot race est souvent associé en France au racisme biologisant, mais pas en anglais. Quant au terme ethnie, il renvoie à des origines, et laisse à penser que les gens viennent d’ailleurs. Or les Noirs ne sont pas forcément d’origine étrangère ; les Antilles, la Réunion, c’est la France! Pour ma part, je préfère parler de racialisation, pour mettre l’accent sur le processus.
Que penser de la polémique autour de l’article du magazine Elle?
J’ai cosigné une tribune critique sur lemonde.fr. La légèreté de cet article reflète, sans même y réfléchir, les logiques qui sont à l’œuvre dans notre société, et contribue ainsi à les reproduire. Ça ne veut pas forcément dire que la journaliste est raciste, mais elle véhicule tous les clichés qui font qu’on se représente les Noirs uniquement comme des jeunes de cités à casquette, sans voir qu’ils sont présents dans toutes les classes sociales. Et quand la rédactrice en chef se défend en expliquant que l’article se voulait «bienveillant», c’est encore un problème: les Noirs n’attendent pas la bienveillance, mais l’égalité!
Il y avait eu aussi l’affaire des quotas dans le football...
Ce qui était frappant, c’était la double discussion: celle sur les «grands blacks costauds», et celle sur la binationalité. Cela revenait à croiser le vieux racisme biologique avec le racisme d’en haut, qui dérive de la xénophobie d’État. Ainsi, à force de parler d’immigrés «de la deuxième génération», ou de personnes issues de l’immigration, on entre dans une logique racialisée qui distingue les Français entre eux. Mais ce n’est pas par nature que les Noirs courent plus vite ou sautent plus haut ! Ces différences ne s’expliquent pas par des raisons purement biologiques; elles ont une histoire et peuvent donc changer.
1/2/2012, Propos recueillis par Julien Ménielle
Source : 20 minutes.fr

Pour sa dix-huitième édition, le Salon international de l’édition et du livre (SIEL) de Casablanca verra la participation du CCME pour la quatrième année consécutive. Le Conseil sera présent sur un stand de 400 m², réunissant également le Conseil national des droits de l’Homme, le Conseil de la concurrence et l’Instance centrale de prévention de la corruption.

Pas de répit dans la guerre de patience qui oppose les étudiants étrangers au ministre de l'intérieur, Claude Guéant, et à sa circulaire du 31 mai 2011. Après plusieurs manifestations organisées par le Collectif du 31 mai et une première cérémonie de parrainage dans l'amphithéâtre de la Sorbonne, dix nouveaux étudiants étrangers ont reçu un parrain ou une marraine prêt à défendre leur cause auprès de l'administration française.
Rendez-vous cette fois dans l'amphithéâtre de l'Institut Henri-Poincaré, rue Pierre et Marie Curie. Tout un symbole : "avec la réglementation d'aujourd'hui, la Polonaise Marie Curie aurait-elle pu rester en France ?", interroge l'un des organisateurs. Une provocation applaudie qui lance le ton de la cérémonie.
Parmi les parrains, on retrouve la journaliste Isabelle Giordano, l'actrice Carole Bouquet, des artistes et des chefs d'entreprise. Tous sont venus dénoncer une circulaire qu'ils jugent "absurde" et "immorale". "Une aberration économique", d'après Marie-Laure Sauty de Chalon, PDG de aufeminin.com, un magazine féminin sur Internet.
AU PAYS DE KAFKA
Ils sont Marocains, Chinois ou Camerounais, et ont tous en commun un parcours d'études réussi au sein des meilleures écoles françaises. Mais depuis maintenant huit mois, leur quotidien se résume à une longue attente. Entre une préfecture qui fait traîner leur dossier et une recherche d'emploi qui ne peut pas aboutir, c'est une véritable guerre de tranchée qui s'organise. Mais c'est bien évidemment les étudiants étrangers qui risquent de manquer le plus vite de munitions. A l'image de Karima Banana, jeune Marocaine qui, n'étant plus étudiante, ne peut plus recevoir de virement de ses parents, et vit désormais sur ses économies et grâce au soutien financier de quelques amis.
Pourtant, aux côtés de son parrain, le généticien Axel Kahn, elle affiche un grand sourire. "Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas, mais se faire parrainer, ça redonne le moral. Je sauterai tous les murs que l'administration dressera devant moi", déclare-t-elle. Avant même d'obtenir son diplôme en monétique et sécurité informatique à l'ENSI de Caen, cette informaticienne très spécialisée a signé un contrat d'embauche avec une entreprise française.
Après avoir déposé son dossier en août et avoir été déboutée par la préfecture du Val d'Oise en novembre, elle espérait pouvoir faire réexaminer son cas grâce à la circulaire complémentaire de janvier. Mais voilà, la préfecture attend les directives du ministère qui, de son côté, ne veut pas traiter l'affaire puisque c'est à la préfecture de s'en occuper.
"Si Kafka connaissait Karima, il devrait rajouter quelques chapitres à son œuvre", lance Axel Kahn, qui dénonce "une mesure incohérente, kafkaïenne et immorale". Pour lui, Claude Guéant est semblable à ce capitaine de navire du film de Robert Hamer, Noblesse oblige, qui ordonne "à bâbord toute", en direction du quai, et sombre dignement, la main devant sa casquette. Car "tandis qu'on essaye d'expulser des cerveaux brillants de la France, des recruteurs américains et qataris viennent déjà en Seine-Saint-Denis pour leur proposer des emplois".
DES PRÉFECTURES EN MANQUE D'INSTRUCTIONS
Pourtant, depuis la dernière cérémonie de parrainage, une circulaire complémentaire a été signée, le 12 janvier. Une première victoire pour les étudiants étrangers puisque le passage du statut d'étudiant à celui de salarié est censé être accueilli plus favorablement et qu'aucune expulsion n'est prévue dans les prochains mois. Mais en conséquence, la confusion la plus totale règne aujourd'hui au sein des préfectures. Sans directives, elles sont contraintes d'organiser des "réunions d'interprétation" pour définir une feuille de route.
Zineb est membre du Collectif du 31 mai. Depuis l'obtention de son diplôme de l'Ecole des mines de Saint-Etienne, elle est attendue de pied ferme par le cabinet Deloitte. Il y a trois semaines, la cinéaste Caroline Huppert est devenue sa marraine. "Elle est adorable, elle vient avec moi à la préfecture. Je dis que je suis avec elle, ça fait son petit effet", s'amuse Zineb. Malgré tout, rien de nouveau dans l'avancée de son dossier.
Près d'un millier d'étudiants sont en contact avec le Collectif du 31 mai depuis l'arrivée de la circulaire. Parmi eux, 300 ont déjà été régularisés. Les dossiers se règlent au cas par cas. Parfois, une lettre d'Axel Kahn suffit à débloquer la situation. "Cela montre bien le caractère totalement arbitraire de cette mesure", ironise-t-il.
1/2/2012, Delphine Roucaute
Source : Le Monde

 

Désormais pour obtenir des papiers français, il faudra avoir des notions sur les châteaux de la Loire, la guerre de Cent ans ou bien la Bastille… Comme Europe 1 vous le révélait mardi, les candidats à la nationalité française devront, à partir du 1er juillet, répondre à douze questions sous forme d'un petit test portant aussi bien sur l'histoire, la géographie que la littérature lors de leur entretien à la préfecture.
Cette mesure résulte d'une volonté de Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur qui souhaitait que pour l'obtention de papiers, il faudrait savoir parler et comprendre le français.
"L'Arc de triomphe ? Jules César"
Reste que même pour les titulaires de papiers, ce questionnaire n'est pas une mince affaire. Alors que ce test est censé être abordable pour les élèves de primaire, il s'avère, en réalité, difficile pour les lycéens. "A qui associez-vous l'Arc de triomphe? Jules César", répond au micro d'Europe 1, un lycéen à la sortie de son établissement. "En quelle année, l'esclavage a été aboli? 1918, 1968… Je n'y arrive pas...", se demande un autre lycéen.
"Il faut vraiment ça pour avoir ses papiers ?" :
Même questionnaire proposé cette fois-ci à l'Assemblée nationale. Certains députés ne semblent pas plus au fait de l'histoire de France. "A quelle période se rattache, la construction du château de Versailles ? C'est dix-sept cent et quelque chose…", répond Alain Gest, le député UMP de la Somme. En réalité, la construction du château de Versailles a démarré au XVIIe siècle.
"Ce n'est pas digne de la tradition française"
A gauche, le projet suscite déjà beaucoup de critiques. Pour Guillaume Garot, le député PS de la Mayenne, cette mesure est inacceptable : "ce n'est pas digne de la tradition française. La France, c'est autre chose qu'un questionnaire. C'est l'adhésion à des valeurs. Ca ne se limite pas à quelques questions de culture générale. La France ce n'est pas un trivial pursuit".
L'entrée en vigueur du questionnaire est prévue le 1er juillet 2012. Pour éviter que les candidats n'apprennent le test par cœur, les questions seront changées d'une année à l'autre.
1/2/2012, Walid Berrissoul
Source : Europe 1

La publication, la semaine dernière, des principaux résultats de l'Enquête sur la Population active (EPA) en Espagne à titre du quatrième trimestre de 2011, à révélé la réalité du marché de l'emploi, en faisant état du nombre des personnes en chômage qui a atteint le chiffre de …Suite

Après avoir remporté récemment la médaille d'or du super-G des premiers Jeux Olympiques d'hiver de la jeunesse en ski alpin, disputés à Innsbruck, en Autriche, il s'est déjà fixé un objectif clair, celui de prendre part aux …Suite

La déclaration gouvernementale est porteuse d'espoir, en ce qui concerne la participation des Marocain résidant à l’étranger à la vie politique nationale. Les observateurs qui suivent de près ce chantier en appellent à l'élaboration de lois organiques, qui permettent une participation effective …Suite

Le juge des référés en Belgique vient de se déclarer compétent pour instruire la plainte déposée par le père de Aicha Chlih, décédée lors du bombardement de l'OTAN à Sorman, en Libye….Suite

La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) appelle les autorités libyennes à prendre des mesures pour que soient respectés les droits des migrants et des femmes, dans une note publiée mardi après le retour d'une de ses équipes en Libye en janvier.
La FIDH est "préoccupée par le sort des migrants, notamment d'origine subsaharienne, considérés - le plus souvent à tort - comme des mercenaires à la solde de Kadhafi. Elle encourage le comité sur l'immigration illégale du CNT (Conseil national de transition) à informer la population libyenne que tous les Africains ne sont pas des mercenaires".
"La FIDH appelle également les ambassades des Etats africains présentes en Libye à accroître leur mobilisation afin d'identifier leurs ressortissants, de les protéger et de leur fournir des documents de voyages".
Elle demande au CNT de "ratifier la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et son protocole". Actuellement, "la Libye, qui n'est pas partie (de cette) Convention considère les migrants en situation irrégulière comme des criminels et les place en détention", explique-t-elle.
Le traitement des sub-sahariens, accusés d'avoir soutenu l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi, est régulièrement dénoncé par les organisations de défense des droits de l'Homme.
La FIDH s'inquiète également pour les femmes, notamment de leur représentation dans la vie politique après l'adoption de la loi électorale qui régira l'élection d'une Assemblée constituante en juin et qui ne prévoit pas de quota pour les Libyennes.
La nouvelle loi prévoit que "les femmes devraient être représentées à 50% dans les listes de candidats des groupes politiques, mais en l'absence d'une obligation de placer des candidatures de femmes en tête de liste, l'absence de quota conduirait probablement à l'absence de femmes au sein de l'assemblée", dit-elle.
"La FIDH appelle le CNT à réviser la loi afin d'y instaurer un quota conséquent de femmes au sein de l'Assemblée constituante".
La Fédération souligne également que "de nombreux viols auraient été commis tout au long de la guerre" en 2011. "Or, la FIDH s'inquiète vivement de la stigmatisation des femmes victimes de viol dans la société libyenne, ce qui rend l'accès aux victimes extrêmement difficile, voire impossible".
"Des avocats et des organisations de défense des droits de l'Homme sont de plus en plus réticents à documenter les crimes sexuels de crainte de représailles. Il serait inacceptable (...) que ces crimes soient passés sous silence et que les victimes ne soient pas reconnues et traitées comme telles", dit la FIDH.
31/01/2012
Source :  AFPF

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine s’est joint à la rhétorique de campagne sur l’immigration illégale. Jusqu’à présent, il a proposé de sévir contre les employeurs qui engagent des sans-papiers et d’obliger les migrants à passer des examens de langue, de littérature, d’histoire et de culture russes.
À première vue, les propositions de Poutine paraissent logiques : l’immigration illégale augmente en Russie, tout comme les violences ethniques et les discours nationalistes. Selon des chiffres récents du Service fédéral de la migration (SFM), environ 14 millions d’immigrants arrivent chaque année en Russie. 77% d’entre eux sont originaires des anciennes républiques soviétiques, et 10% de la zone euro. Plus de 2 millions de sans-papiers s’installent à Moscou chaque année, contre 400 000 immigrants légaux. Une grande partie de ces gens travaillent dans le secteur de la construction, qui risque d’être le plus affecté par la proposition du Premier ministre prévoyant la prison pour ceux qui emploient des immigrants illégaux ou leur fournissent un logement.
 « Beaucoup d’immigrés illégaux vivent en Russie », indique Valéria Kasamara, responsable du Laboratoire d’études politiques de l’École supérieure d’économie. « Ces gens se cachent de la police, vivent dans de mauvaises conditions, enfreignent la loi et, pour ne pas dire autre chose, mettent mal à l’aise certains locaux ». Kasamara n’est pas entièrement convaincue par les propositions de Poutine. « L’examen obligatoire pour les étrangers permettrait de filtrer et s’avérerait utile pour attirer des spécialistes et des professionnels dans le pays », explique-t-elle. « Néanmoins, la plupart des migrants diplômés choisissent de s’installer dans d’autres pays car la Russie accuse un retard dans ce domaine ». « Ces mesures restrictives ont peu de chances d’être efficaces pour lutter contre l’immigration illégale car elles ne s’attaquent pas à la racine du problème », ajoute-t-elle.
Iouri Korgouniouk d’Indem, groupe de réflexion moscovite, partage cet avis. Pour lui, la proposition de Poutine n’est qu’« une tentative typique d’un régime policier qui souhaite résoudre un problème compliqué ». « Au lieu de changer le système et de travailler sur une politique de migration réfléchie, Poutine propose des mesures sévères pouvant provoquer une augmentation de la corruption »,affirme Korgouniouk.
Ces nouvelles dispositions doivent entrer en vigueur en 2013 et toucheront non seulement les personnes demandant la nationalité, mais également celles qui veulent un permis de travail. Les hommes d’affaires américains et européens travaillant en Russie sont préoccupés par les déclarations de Poutine, même s’ils ne savent pas encore exactement dans quelle mesure ces propositions les toucheront. « Je pense qu’il va de soi que l’avenir de la Russie en tant que grande puissance dépend de sa capacité à attirer, et non repousser, des millions d’immigrants »,indique l’entrepreneur et banquier Bernard Sucher, membre du conseil d’administration d’Aton Group, basé à Moscou. « Il est évident que M. Poutine comprend cela parfaitement. Nous supposons donc que ces commentaires sont plutôt rhétoriques et visent à éveiller un électorat en grande partie apathique. Mais si le Premier ministre est sérieux – et impose de nouvelles barrières à l’immigration –, la Russie deviendra inévitablement un pays plus pauvre, moins dynamique et moins compétitif ».
Prises dans le contexte de la campagne présidentielle de 2012, les déclarations de Poutine peuvent être vues comme une tentative d’attirer une partie non négligeable de l’électorat russeayant des opinions anti-immigrés et nationalistes. Les rassemblements organisés par des groupes nationalistes attirent régulièrement des milliers de personnes dans les rues. Mais Korgouniouk considère les propositions de Poutine comme des tentatives populistes visant à gagner des voix auprès des citoyens moyens apathiques, « les électeurs non informés, les gens de la rue », plutôt que des nationalistes marginaux.
1/2/2012, Pavel Kochkine
Source :  La Russie d'Aujourd'hui

-P lus de 1.500 personnes se sont noyées ou sont portées disparues depuis leur tentative de traversée de la Méditerranée vers l'Europe en 2011, ce qui fait de cette année la plus meurtrière dans cette région depuis que le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a commencé à enregistrer les Le précédent chiffre le plus élevé avait été observé en 2007, lorsque 630 personnes avaient trouvé la mort par noyade ou étaient portées disparues, a indiqué mardi une porte-parole du HCR, Sybella Wilkes, lors d'une conférence de presse à Genève.
En 2011, on a également observé un nombre record pour les arrivées en Europe après la traversée de la Méditerranée, avec plus de 58.000 personnes arrivées. Le nombre le plus élevé avait été enregistré en 2008 avec 54.000 personnes ayant rejoint la Grèce, l'Italie et Malte. En 2009 et 2010, les mesures de contrôle aux frontières ont réduit de façon spectaculaire les arrivées en Europe. La fréquence des arrivées par bateaux s'est accrue début 2011 lors de la chute des régimes en Libye et en Tunisie.
« Nos équipes en Grèce, en Italie, en Libye et à Malte ont prévenu que le nombre de décès survenus en mer observé actuellement pourrait même encore s'accroître. Nos estimations sont fondées sur des entretiens effectués avec les personnes qui sont arrivées en Europe par bateau, sur des appels téléphoniques et des e-mails de proches ainsi que sur des informations provenant de Libye et de Tunisie de la part de survivants dont le bateau avait chaviré ou avait été secouru au tout début de la traversée », a souligné la porte-parole.
Des survivants ont expliqué au personnel du HCR qu'ils ont été forcés d'embarquer par des gardes armés, particulièrement en avril et en mai en Libye. Le voyage s'effectuait à bord de bateaux impropres à la navigation avec des passagers souvent forcés de faire naviguer eux-mêmes le bateau.
La majorité des personnes sont arrivées l'année dernière par la mer en Italie (56.000, dont 28.000 étaient des Tunisiens) alors que Malte et la Grèce ont respectivement reçu 1.574 et 1.030 personnes. La vaste majorité des personnes sont arrivées durant le premier semestre de l'année. La plupart étaient des migrants, et non des demandeurs d'asile. De plus, selon les chiffres du gouvernement grec, quelque 55.000 migrants clandestins ont traversé la frontière terrestre entre la Turquie et la Grèce à Evros.
« Nous sommes préoccupés car, depuis le début de l'année 2012, malgré les mauvaises conditions de navigation en mer, trois bateaux ont tenté la traversée périlleuse depuis la Libye, et l'un d'entre eux est porté disparu. Ce bateau, qui transportait au moins 55 personnes, a émis un signal de détresse le 14 janvier, pour un problème de panne du moteur. Les gardes-côtes libyens ont informé le HCR que 15 corps sans vie, tous identifiés comme étant ceux de ressortissants somaliens, ont été rejetés par la mer sur différentes plages la semaine dernière, y compris 12 femmes, deux hommes et un bébé. Dimanche, trois autres corps sans vie ont été retrouvés », a expliqué la porte-parole du HCR.
Les deux autres bateaux qui ont réussi à rejoindre Malte et l'Italie en janvier ont nécessité une opération de sauvetage en mer. La première opération de secours a été menée par les gardes- côtes italiens le 13 janvier et a concerné 72 ressortissants somaliens. Parmi les personnes secourues, se trouvaient notamment une femme enceinte et 29 enfants. Le second bateau a été secouru par les forces armées maltaises le 15 janvier dernier, avec l'appui de la marine américaine et d'un bâtiment de la marine marchande. En tout, 68 personnes ont été secourues à partir d'un radeau de sauvetage à la dérive localisé à 56 miles nautiques de Malte.
31/1/2012
Source : Afriquinfo

60h de cours d'orientation sociale sur les structures et les normes de notre société ainsi que 120 à 240 heures de néerlandais, c'est ce qui est imposé aux étrangers en Flandre.
En cas de non-respect de ce contrat d'intégration, les personnes concernées risquent des amendes administratives qui peuvent aller de 50 à 5000 euros quand les infractions se répètent. En 2011, la Flandre a imposé 600 amendes, deux fois plus qu'en 2010.
Au centre d'accueil de Hal, un cours d'orientation sociale est donné en français.
"Vous pouvez prendre la liste avec, comme ça vous pouvez signer là-bas."
Avant de commencer son cour d'orientation sociale, Nadine Van Breetwaeter s'assure que tous ses élèves signent bien le registre de présence. Il faut participer à 80% des cours pour éviter les amendes et tout cela est bien surveillé.
"Il faut signer en notant l'heure. On commence les cours à 9h mais imaginez qu'ils viennent à 9h15 par exemple ils doivent prendre leurs responsabilités et mettre 9h15 et ça je contrôle."
Le cours du jour porte sur le tri des déchets, bouteilles en verre.. L'ambiance est détendue. Pourtant beaucoup d'élèves ne viendraient pas s'ils n'y étaient pas forcés. Grégoire Mabokoy vient tout juste d'avoir ses papiers mais il est en Flandres depuis des années.
"Je trouve vraiment que c'est injuste qu'on nous oblige à venir apprendre des choses que l'on sait et que l'on fait déjà. J'avais même dit que j'accepterais de payer les amendes mais ne pas venir au cours d'intégration mais ils me disent que les amendes ça va augmenter, ça va pas résoudre le problème."
La Flandre veut intégrer ses ressortissants étrangers. Elle leur offre des cours gratuits, propose aussi une orientation professionnelle et rembourse même les frais de transport. Et quand cela ne suffit pas, les amendes l'aident à convaincre les plus réticents.
En Wallonie et à Bruxelles, côté francophone, il n'existe pas de tel parcours d'intégration mais c'est en préparation. Les autorités travaillent à un projet très similaire à celui de la Flandre, mais il n'est pas encore question de sanctions.
1/2/2012, Daphné Van Ossel
Source : rtbf

Appel à communication pour le colloque du 22 au 24 novembre 2012, Cité nationale de l’histoire de l’immigration
Depuis une trentaine d’années, les mémoires sont devenues omniprésentes dans l’espace public, et un objet d’étude pour l’histoire et les sciences sociales. Dans cet ensemble, les migrants occupent une place singulière. En France, ils ont été acteurs de ces mobilisations mémorielles, sans toujours le faire au nom de leurs origines. Dans le champ scientifique, des études portant sur les mémoires des migrations ont déjà permis d’éclairer un groupe ou un événement, mais leur historicisation reste encore largement à définir et à explorer.
L’approche par les mémoires des migrations permet d’envisager l’émigration et l’immigration, mais aussi les différentes catégories de migrants quel que soit leur statut. Par ailleurs, elle pose comme hypothèse la pluralité des mémoires selon les groupes, les motifs et les conditions de départ, les espaces d’installation, les époques. Enfin, elle laisse ouverte la définition de ce qui fait mémoire, par-delà l’expression des souvenirs individuels.
La première série de questionnements renvoie à la place des migrations dans cette résurgence des mémoires. Quelles mémoires des migrations s’expriment ici ? Comment s’articulent-elles à l’évolution générale du rapport au passé ? Est-ce qu’elles ressortent, comme ailleurs, d’une revendication de reconnaissance, voire de réparation ? Si on les confronte aux autres mobilisations mémorielles, est-ce qu’elles portent une temporalité singulière ? Des modalités d’expression et de transmission différentes ?
L’expression au présent de ces mémoires ne peut se comprendre sans être replacée dans un processus de plus longue durée, au cours duquel le rapport au passé a revêtu des formes différentes, qu’il s’agira également de saisir.
Mais au-delà de ces mobilisations contemporaines, il convient de réfléchir plus généralement au rôle tenu par la mémoire dans l’histoire des migrations depuis le XIXe siècle, notamment dans la formation des identités de groupe et dans la constitution de réseaux transnationaux et diasporiques.
Nous proposons de nourrir la réflexion autour de cinq axes, dont les frontières sont évidemment poreuses :
Événement, temporalités et transmission
Territoires géographiques, espaces sociaux, mobilités et jeu d’échelles
Identités et multi-appartenances
Politiques symboliques et patrimonialisation
Historiens de l’immigration et mémoires des migrations
Télécharger l'appel à communication complet
Le colloque est organisé par la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, en partenariat avec les laboratoires Framespa (CNRS / Université Toulouse II-Le Mirail, UMR 5136) et Citeres (CNRS / Université de Tours, UMR6575)

Les propositions de communication doivent être envoyées en français ou en anglais (fichier attaché en format word ou rtf) à l'adresse courriel suivante : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Date limite d’envoi des propositions : 25 mars 2012
31/1/2011
Source : Site de la Cité internationale de l’histoire de l »immigration

Président du CFCM depuis 2008, M. Moussaoui, professeur de mathématiques à l'université d'Avignon et polyglotte (français, arabe, berbère, anglais), est tenant d'un islam modéré, consensuel et respectueux des valeurs et des lois de la République.
Né le 1er avril 1964 à Figuig, dans l'est du Maroc, il est maître de conférences à l'université d'Avignon et vice-président du Rassemblement des musulmans de France. Depuis le 22 juin 2008 il est président du Conseil français du culte musulman.
M. Moussaoui a poursuivi ses études à Oujda. Après l'obtention de son baccalauréat en sciences mathématiques, il intègre l'université Mohammed Ier où il obtient en 1984 son diplôme des études universitaires générales en mathématiques et physiques. Il prépare ensuite une licence de mathématiques à Rabat et sort major de sa promotion en 1986. En septembre 1986, il rejoint Montpellier (France) où il obtient en 1990 son doctorat et son agrégation de mathématiques. En 1991, il rejoint l’université d’Avignon. En mars 1998, il est habilité à diriger des recherches. Il est auteur de nombreux articles et notes académiques sur différents thèmes de mathématiques.
M. Moussaoui a, par ailleurs, acquis une formation en théologie et sciences islamiques auprès des Oulémas da la région Est du Maroc. Il assure, depuis une vingtaine d'années], les prêches de vendredi dans plusieurs mosquées de France. Il a participé à de nombreuses conférences nationales et internationales sur la pensée islamique et le dialogue interreligieux.
Il est membre du Conseil français du culte musulman (CFCM) depuis sa création en 2003 et vice-président du Rassemblement des musulmans de France, créé en 2006. Lors des élections au CFCM de juin 2008, la liste du RMFobtient 43,24% des voix..
M. Moussaoui est membre de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) et de la Conférence des Responsables .de culte en France.
31 Janvier 2012
Source : Atlas info

La comédie et la satire seront cette année à l'honneur au festival Cinéma-Migrations d'Agadir avec à l'affiche plusieurs films marocains et étrangers qui adoptent cette approche légère mais néanmoins profonde et critique pour scruter l'univers complexe de l'immigration.
"Andalousie, mon amour!", "Beur sur la ville" ou encore "De l'huile sur le feu" sont quelques longs métrages programmés en entrée libre, du 9 au 12 février, au cinéma Rialto.
L'humour, le sarcasme ou la caricature servent ainsi de prétexte pour démystifier, dénoncer ou simplement faire rire de l'absurdité des clichés, des préjugés et autres illusions qui entourent souvent le phénomène migratoire.
Lors de cette édition, qui sera présidée par l'écrivain Tahar Benjelloun, les cinéphiles seront ainsi au rendez-vous en ouverture avec le long métrage "Andalousie, mon amour!" du réalisateur et acteur marocain Mohamed Nadif.
Le film relate l'histoire de deux jeunes étudiants de Casablanca qui rêvent de l'Eldorado européen mais qui se retrouvent, après un long voyage à bord d'une embarcation de fortune, dans un endroit perdu du nord marocain.
Selon les propos du réalisateur, il s'agit d'une "comédie à l'italienne, un film qui traite de l'immigration clandestine d'une manière humoristique".
Le second film dans cette catégorie est "Beur sur la ville", signé par le scénariste et réalisateur Djamel Bensalah qui a déjà réalisé des films salués par la critique comme "Le ciel, les oiseaux et ta mère !", "Il était une fois dans l'Oued" ou "Neuilly sa mère".
Sorti en 2011, ce long métrage de 90min réunit un trio de jeunes acteurs au sens du comique très étoffé: Booder, Issa Doumbia et Steve Tran.
Le script parle des mésaventures de Khalid Belkacemne (Booder) qui ne s'attendait pas à devenir le premier "discriminé positif" de la police française. La caricature est poussée à l'extrême pour rire des clichés et préjugés colportés sur les étrangers, les banlieues et l'Islam.
Réalisé par Nicolas Benamou, "De l'huile sur le feu " est une autre comédie du genre qui s'en prend surtout au repli identitaire qui sévit aujourd'hui et dénonce, à travers l'humour et la caricature, les clichés collés aux étrangers.
Le film sorti en 2011 réunit des acteurs comme Vincent Lacoste, Nader Boussandel et Tien Shue.
Dans la catégorie des courts métrages, le festival propose dans le même genre de style "Au secours Africa" réalisé par Zaynab Toubali et "Hamman, sa femme et le couscous" de Fettah Diouri.
Au total, une trentaine de films seront projetés au Cinéma Rialto durant les jours du Festival qui rend hommage cette année à deux artistes au sommet de leur art: Younes Migri et Hassan Hosni.
31/1/2012
Source : Aufait/MAP

Comme si la complexité des conditions de vie des Marocains d'Espagne ne suffisait pas, le gouvernement de notre voisin ibérique a décidé de leur retirer leur droit aux allocations s'il s'avère qu'ils se sont rendus à l’étranger…Suite

Le décret controversé portant imposition de la taxe sur la délivrance ou le renouvellement des permis de séjour pour les migrants en Italie est entrée en vigueur lundi.
En vertu de ce décret, le demandeur non communautaire d'un titre de séjour doit débourser entre 80 et 200 euros, selon la durée de validité de ce document.
Une controverse avait éclaté à la suite du déblocage de ce décret datant de 2009, et le gouvernement du Premier ministre Mario Monti a décidé que le texte soit réexaminé par le parlement.
Une responsable de la Confédération générale italienne des travailleurs italiens (CGIL), Vera Lamonica, et une autre dirigeante syndicale indépendante, Morena Piccinini, ont annoncé lundi qu'elles allaient saisir la justice administrative au sujet de ce texte, qualifié d'"injuste envers les étrangers qui contribuent par leur travail dans le revenu national" et qui "enfreint la loi italienne".
Ce décret exige du demandeur de permis de séjour le paiement de 80 d'euros pour la délivrance ou le renouvellement du permis de séjour valable pour trois mois, 100 euros pour une durée d'une année et 200 euros pour les permis de séjour de longue durée, outre 27 euros représentant les frais de l'envoi du dossier et 30 euros pour l'établissement du document électronique.
Le décret exclut cependant, du paiement de ces taxes, les mineurs, les demandeurs d'asile et les personnes demandant un titre de séjour pour raisons médicales et celles les accompagnant.
Les recettes générées par ces nouvelles taxes iront pour la prise prendre en charge des opérations de rapatriement d'immigrés clandestins et au ministère de l'Intérieur pour financer le maintien de l'ordre et la sécurité publics.
30/01/2012
Source : Agence algérienne (APS)

La capitale espagnole Madrid abrite actuellement le premier festival Euro-Arabe du cinéma et du journalisme avec la participation du Maroc.
Le Royaume est représenté à cette manifestation par deux documentaires "Al Madina" qui raconte, durant 14 minutes, le retour d'un immigré Marocain à son pays d'origine après neuf ans passés en Espagne et "Khalid", une parabole sur le passage à l'âge adulte et l'inégalité des chances dans le monde à travers l'histoire de Khalid un enfant de Marrakech devenu adulte trop tô t et obligé de gagner son pain quotidien comme distributeur d'oeufs.
Initié jusqu'au 30 juin prochain sous le thème " Cinéma et journalisme : Rapprochement entre les deux rives ", le festival est une initiative conjointe de la fédération des associations des journalistes d'Espagne (FAPE) et l'association des journalistes et écrivains arabes en Espagne. Il se fixe comme objectif de contribuer au rapprochement entre l'Occident et le Monde arabe à travers le cinéma, la culture et les Médias, souligne-t-on du cô té des organisateurs.
Le festival, qui combine projections cinématographiques et conférences thématiques animées par des diplomates arabes accrédités en Espagne, des experts du monde arabe ainsi que des journalistes Espagnols et arabes, est organisé en collaboration avec la Fondation Araguaney-puente de culturas.
Au total sept films documentaires de cinq pays, deux du Maghreb (le Maroc et la Tunisie) et trois du Proche Orient (Egypte, Palestine et Irak) seront projetés du 26 janvier au 14 juin prochain, un jeudi de chaque mois, à l'auditorium du centre international de la presse de Madrid.
Les films retenus racontent le printemps arabe en Egypte et en Tunisie avec les documentaires "Plus jamais peu" du tunisien Mourad Ben Cheikh, et " Erhal : journal de la place Tahrir ", le conflit Israélo-palestinien "Cette terre est mienne", "Hébron" et " la petite ville de Bethléem", la réalité de la population émigrante avec le documentaire "Al Madina", des inégalités des opportunités avec le documentaire " Khalid " et enfin de la mort de journalistes en Irak " Caméras contre armes".
La cérémonie d'inauguration du festival a été marquée notamment par la tenue d'une conférence sur les mouvements de protestation qu'a connus la Tunisie durant 2010-2011 et le devenir des relations avec l'Europe.
30/01/2012
Source :MAP

Les participants au 2ème Forum international sur l'immigration organisé à Fquih Ben Salah ont appelé à la création d'un Centre de Recherches en Sciences Sociales dans la région de Tadla-Azilal.
Initié par l'Association "Forum Beni Amir" sous le thème du "Droit à l'immigration" auquel a pris part une pléiade de chercheurs et d'experts marocains et étrangers, ce forum a été sanctionné par plusieurs recommandations appelant, entre autres, à reconsidérer la recherche sur la migration, en mettant à la disposition des chercheurs des moyens matériels, techniques et financiers.
Les intervenants ont également recommandé d'instaurer un système de guichet unique à même de répondre dans délais raisonnables aux requêtes d'investissement formulées par les Marocains résidant à l'étranger (MRE) et de désigner au sein des Centres régionaux d'Investissements(CRI) un +Guichet MRE+ facilitateur.
Les participants ont aussi plaidé pour la sensibilisation des MRE aux dispositions législatives en vigueur notamment celles relatives au Code de la famille, aux investissements, au droit foncier et à la représentation dans des instances institutionnelles et ce, en mettant à profit les médias, y compris les médias communautaires dans les pays d'accueil.
Après avoir insisté sur la nécessité de faciliter la réintégration des MRE retournant au pays, particulièrement leurs enfants dans le système scolaire marocain, les chercheurs et experts marocains et étrangers ont, par ailleurs, appelé à assouplir les procédures administratives concernant la réception des dons en nature notamment le matériel éducatif, médical et paramédical au profit des ONG.
Ils ont prôné la création et le renforcement des entités de communication au sein des représentations diplomatiques et consulaires marocaines à l'étranger, préconisant la mise en place d'un réseau de la société civile d'ici et d'ailleurs.
Outre les séances plénières, les travaux du Forum ont été marqués par la tenue d'ateliers sur le droit à l'immigration entre les conventions internationales et les législations nationales, les problèmes que rencontrent les migrants, ainsi que sur les expériences de certains pays en matière de migration.
Ce forum, qui en est à sa deuxième édition, ambitionne de contribuer à l'élaboration d'une stratégie relative à la migration aux niveaux national et international et d'asseoir une coordination entre les politiques adoptées aussi bien par les pays d'origine que d'accueil, tout en incitant les associations oeuvrant en matière d'émigration au Maroc à adhérer activement à un réseau national et à fournir l'assistance et l'encadrement nécessaires aux MRE sur les questions en rapport avec la migration.
30/1/2012
Source : MAP

Depuis le 1er janvier 2012, les étrangers désireux d'acquérir la nationalité française doivent justifier d'une expression orale équivalente au niveau du brevet des collèges. Les épreuves, encore en rodage, sont parfois mal acceptées par les résidents étrangers de longue date ou ceux issus de pays dont la langue officielle est le français. Les files d'attentes s'allongent dans
les centres d'examen.
« Qu'est-ce que vous prenez au petit déjeuner ? Réponse A : à sept heures et demie ; réponse B : au café près de chez moi ; réponse C : toujours en famille ; réponse D : un thé et un croissant. » C'est à ce genre de questions à choix multiples (QCM) que 80 candidats à la naturalisation sont invités à plancher ce matin à l'école de langue Accord, dans le 9e arrondissement de Paris. Ce centre d'examen propose deux des quatre tests agréés par l'État en vue d'accéder à la nationalité française. Le « test de connaissance du français » (TCF) du Centre international d'études pédagogiques et le « test d'évaluation du français » (TEF) de la chambre de commerce et d'industrie de Paris. Ils sont facturés entre 85 € et 120 € aux postulants. L'examen, en deux parties, comporte une épreuve de compréhension orale et un
entretien avec un examinateur visant à mesurer la capacité à communiquer.
Pas de difficulté particulière au sortir du TCF pour Idris. Ce réfugié politique ivoirien, en France depuis un an, approuve l'exercice obligatoire. « C'est tout à fait normal d'être évalué.
Quand on veut vivre et s'intégrer dans un pays, il faut connaître sa langue, c'est le minimum », déclare ce francophone, qui estime en revanche que les questions s'enchaînent trop rapidement. Akdach, technico-commercial de 43 ans, a pris sa journée pour décrocher le précieux sésame. Cet Algérien, qui a quitté son pays il y a maintenant dix ans, adhère au principe du test, avec quelques bémols. « Quand un homme a connu un long parcours dans le monde du travail, qu'il vit dans son logement, qu'il sait remplir ses feuilles d'impôt, et qu'on lui demande s'il a l'instrument fondamental ou pas pour s'intégrer, je trouve cela un peu tardif », souligne-t-il sans aucun accent.
Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, pour justifier la publication du décret imposant cette condition, avait estimé qu'un million d'étrangers présents sur le territoire national ne parlent pas le français. Mais c'est rarement le cas pour les prétendants à la naturalisation. En moyenne, les étrangers qui souhaitent devenir français peuvent justifier de huit ans de présence sur le territoire. Et sont donc souvent à l'aise dans la langue de Molière. Il y a toutefois des exceptions. Kalte, assise un peu à part des autres dans l'attente de l'épreuve orale, ne se fait pas beaucoup d'illusions sur l'issue du test. « J'ai compris un peu mais pas beaucoup », explique cette mère malienne de sept enfants, employée à l'aéroport de Roissy, en France depuis trente ans. Il lui était très difficile d'écouter les situations mises en scène dans le CD, de lire les questions posées, puis de cocher sa grille de réponse dans le temps imparti.
Cette année, les centres d'examen auront à absorber la demande d'environ 130 000 prétendants à la naturalisation. Les files d'attente s'allongent progressivement depuis la parution du décret. Les inscriptions au TEF, possibles dans un réseau de 120 centres d'examens en France, sont déjà bouclées jusqu'en mars. « Nous faisons le maximum pour accueillir les candidats dans les meilleures conditions. Nous savons qu'il y a de très forts enjeux pour eux, c'est pourquoi chaque évaluation est précédée d'une prise en main du test, avec une question “pour de faux” », assure Frank Desroches, responsable du Centre de langue française. Pour l'heure, environ 80 % des personnes atteignent le niveau requis.
De son côté, le Centre international d'études pédagogiques entend faire passer plus de 30 000 TCF en 2012.
Durant tout le mois de décembre, l'établissement public a croulé sous les appels téléphoniques. « Nous avons été obligés d'informer les candidats sur la marche à suivre, un peu à la place des préfectures », note Marie Rousse, responsable du TCF, répandu dans plus de 100 centres de langues dans l'Hexagone. La linguiste admet que des ajustements restent à faire, après avoir observé le déroulement des premières épreuves : « C'est un public nouveau pour nous, qui n'est parfois pas habitué à ce genre de test. Notamment, il faudra sans doute faire laisser davantage de temps pour s'assurer que tout le monde puisse répondre. »
31/1/2012, JEAN-BAPTISTE FRAN
Source : La Croix

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