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L'acteur franco-marocain, Saïd Taghmaoui, a affirmé que l'hommage qui lui a été rendu par la 9ème édition du Festival International du Film de Marrakech (FIFM) l'incite "à faire des films marocains à grand succès qui peuvent concourir aux oscars".

Dans un entretien accordé à la MAP, Taghmaoui a indiqué qu'il mettra à profit son expérience cinématographique au service du 7ème art et des artistes marocains, ajoutant qu'il est grand temps pour le cinéma marocain de concourir aux oscars et d'être présent en force dans les festivals internationaux.

S'agissant de ses futurs projets, Taghmaoui a annoncé qu'il prépare deux films avec le réalisateur Noureddine Lakhmari, dont un qui traite de l'immigration, ajoutant qu'il prévoit aussi de jouer dans un film sous la direction de la réalisatrice Narjis Nejjar.

"Je suis un artiste engagé et fier de l'être ", a-t-il poursuivi, faisant savoir qu'il prend soin à choisir les films qui lui sont proposés, "en évitant de tomber dans le piège des stéréotypes".

Il a ensuite déploré le fait que certains films "présentent toujours des images stéréotypées et erronées sur les immigrés arabes".

"Il est temps de se débarrasser de l'idée selon laquelle l'Occident détient les clés de la réussite. Or, le succès est le résultat de la détermination, de la persévérance, de l'aventure et de l'audace", a souligné Taghmaoui, ajoutant que les œuvres qui réussissent à s'imposer dans l'industrie cinématographique représentent la meilleure réponse aux "discussions erronées" sur des thèmes comme le terrorisme.

S'agissant de son rôle dans le blockbuster "G.I. Joe - Le réveil du Cobra" ", Taghmaoui a indiqué qu'il est le premier acteur d'origine arabe à jouer un super héros positif dans un film adapté de la célèbre bande dessinée américaine. Un rôle qui peut faire changer les mentalités et corriger certains stéréotypes, a-t-il estimé.

Evoquant le FIFM, Taghmaoui a affirmé que cette manifestation cinématographique "encourage la création et rend hommage aux jeunes, en particulier les jeunes immigrés".

Revenant sur sa carrière de boxeur, Taghmaoui a souligné que ce sport lui a enseigné beaucoup de choses, notamment la discipline et l'attachement à son identité marocaine.

Né en France en 1973 de parents d'origine marocaine, Saïd Taghmaoui entame une carrière de boxeur avant d'être révélé en 1994 par le film de Mathieu Kassovitz, "La haine", qui remporte le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1995, le Félix d'Or au Festival de Berlin et trois Césars.

Par la suite, Saïd Taghmaoui est à l'affiche de "Héroïnes" (1996) et " Go for Gold! " (1996). Il part en Italie et tourne dans plusieurs longs métrages. Revenu en France, il joue dans "Samir" (1997), "La taule" (1998) et "Torball" (1998).

En 1997, il tourne dans son premier film en langue anglaise, " Marrakech Express " de Gillies MacKinnon, dans lequel il interprète l'amant de Kate Winslet.

Après avoir tourné aux côtés de George Clooney et Mark Wahlberg dans " Les rois du désert " de David O. Russell (1999), il joue dans " Last Minute Kasbah" de Michael Venning (1999), " Room to Rent " de Khaled El Hagar (2000) et "Ali Zaoua, prince de la rue" de Nabil Ayouch (2000).

Tout en continuant une carrière internationale, Saïd Taghmaoui s'affirme encore davantage dans le cinéma français, à travers des films aussi divers que "Nationale 7" (2000), "Confession d'un dragueur" (2001), "Gamer" (2001), "Absolument fabuleux" (2001) ou encore "Le petit poucet" (2001). Il donne ensuite la réplique Richard Berry dans " Entre chiens et loups " de Alexandre Arcady (2002), Nick Nolte dans " L'homme de la Riviera " de Neil Jordan (2002), Gérard Depardieu, Renaud et Johnny Hallyday dans " Wanted " de Brad Mirman (2003) et Viggo Mortensen dans " Hidalgo " Joe Johnston (2004).

En 2005, il tourne à nouveau sous la direction de David O.Russell dans "J'adore Huckabees ", dans lequel il partage la vedette avec Naomi Watts, Dustin Hoffman et Jude Law. Il participe aussi à différents courts métrages, téléfilms et séries télévisées, notamment "A la Maison Blanche", "Sleeper Cell" et "Lost, Les disparus". Il vient de tourner dans le film "Linear" de Anton Corbijn qui accompagne le nouvel album de U2, " No Line on the Horizon".

Source : MAP

Quinze imams, originaires de Turquie, ont entamé jeudi des cours d'allemand destinés à favoriser leur intégration dans le pays, a indiqué l'Institut Goethe pour l'étude de la langue à Munich (sud).

Les 15 imams, qui suivront 500 heures de cours d'allemand et 12 jours de formation inter-culturelle à Nuremberg (sud), sont les premiers de quelque 130 imams qui doivent suivre cette formation, à l'initiative de l'Office fédéral chargé de la migration et de l'Union islamique turque (DITIB).

"Les imams peuvent jeter des ponts et jouer un rôle de médiateur entre les immigrés et la population majoritaire", a estimé le président de l'Office, Albert Schmid.

"Les immigrants qui décident de passer une longue partie de leur vie en Allemagne doivent sentir qu'ils font partie" de la société, selon le président des Instituts Goethe Klaus-Dieter Lehmann. A ses yeux, "l'apprentissage de la langue allemande par les imams leur permettra de donner l'exemple aux membres de leur communauté".

Le gouvernement allemand a décidé la mise en place de "contrats d'intégration" pour les nouveaux immigrés en Allemagne, incluant des cours de langue.

Ces contrats doivent définir à la fois "ce que les immigrés peuvent attendre comme soutien" de la part des pouvoirs publics et "ce que nous attendons des immigrés", selon la chargée de mission à l'Intégration, Maria Böhmer. Elle a relevé des "déficits importants" en matière de langage et de performances scolaires au sein des "sociétés parallèles" qui existent dans certains quartiers des grandes villes allemandes.

L'Allemagne compte quelque 15 millions d'habitants d'origine immigrée pour une population de 82 millions de personnes, et entre 3,8 et 4,3 millions de musulmans, pour la majorité d'origine turque.

A l'instar d'autres pays européens, le gouvernement de Berlin a introduit l'an dernier un test de connaissances sur le pays pour les personnes souhaitant acquérir la nationalité allemande.

Source : AFP/ La Croix

54% des Français jugent la pratique de la religion musulmane compatible avec la vie en société en France, contre 82% pour la religion catholique et 72% pour la religion juive, selon un sondage à paraître jeudi dans le Parisien.

Selon cette étude réalisée par l'institut CSA auprès d'un échantillon représentatif de 1.001 personnes majeures, 14% des personnes interrogées estiment que la pratique de l'islam est "tout à fait compatible" avec la vie en société en France, 40% "plutôt compatible", tandis que 19% la jugent "plutôt pas compatible" et 21% "pas du tout compatible". 6% ne se prononcent pas.

Le sondage relève que les sympathisants du Modem sont les plus enclins à juger la pratique de l'islam compatible avec la vie en société (77%), contre 65% pour les sympathisants de gauche et 51% des sympathisants des droite.

Par comparaison, la pratique de la religion catholique est jugée "tout à fait compatible" avec la vie en société en France par 32% des personnes interrogées et "plutôt compatible" par 50% d'entre elles. En revanche, 8% des sondés la pensent "plutôt pas compatible" et 6% "pas du tout compatible" avec la vie en société en France. 4% ne se prononcent pas.

S'agissant de la religion juive, 20% des personnes interrogées la jugent "tout à fait compatible" avec la vie en société en France et 52% "plutôt compatible". 11% la jugent "plutôt pas compatible" et 10% "pas du tout compatible". 7% ne se prononcent pas.

Ce sondage a été réalisé, par téléphone, les 2 et 3 décembre, auprès d'un échantillon national constitué suivant la méthode des quotas, après stratification par région et catégorie d'agglomération.

Source : La Croix/ AFP

Le Président du Comité des Nations unies sur les travailleurs migrants, Abdelhamid El Jamri, a souligné, mercredi au Caire, que le renforcement des droits des migrants est le meilleur moyen pour lutter contre la migration illégale.

"Le renforcement des droits des migrants est un meilleur moyen pour lutter contre la migration illégale et contre la traite des êtres humains qui sont une menace à la sécurité des Etats, aussi bien d'accueil que d'origine et de transit ", a dit cet expert marocain lors des travaux du 1er forum permanent de dialogue arabo-africain sur la démocratie et les droits humains.

Tout en rappelant les défis auxquels font face les pays arabes et africains, M. El Jamri a insisté sur l'importance de la migration Sud/Sud surtout dans l'espace arabo-africain, notamment dans une période de crise que vit le monde.

Après avoir mis l'accent sur "l'importance de ce phénomène dans le développement économique, politique et démocratique des pays", M. El Jamri a souligné la nécessité pour les pays arabes et africains de "donner l'exemple de relations humaines, basées sur le respect et sur l'enrichissement mutuel", appelant à structurer le dialogue sous forme de projets à réaliser à moyen et long termes.

Il a aussi insisté sur la nécessité de distinguer, dans la gestion des flux migratoire et des migrations, "ce qui relèverait des relations entre pays africains et pays arabes et ce qui relèverait des relations entre pays arabo-africains et d'autres pays et régions tels que les pays européens ou l'Amérique du nord".

Tout en relevant l'importance de coordonner les positions des pays arabes et africains lors de négociations, il a appelé à engager une réflexion sur la question migratoire sur les plans arabes et africains dans le cadre d'une approche régionale, voire internationale.

Evoquant le concept de "migration circulaire", qui "constitue un compromis entre la position politique et la position économique de certains pays d'accueil que ce soit dans des pays de l'Union européenne ou dans des pays arabo-africains", le responsable a indiqué que cette nouvelle initiative est de nature à permettre aux partenaires de discuter sur une base concrète.

Il a plaidé pour d'autres mesures permettant notamment aux migrants résidents dans les pays d'accueil, de façon permanente, de retourner temporairement dans leurs pays d'origine en vue d'y travailler ou de créer une activité, aider les pays d'origine à mieux gérer leur migration et à maintenir leur équilibre économique.

Concernant les travailleurs saisonniers, il serait important et humain d'intégrer les personnes dans le cadre d'un projet de développement, a-t-il relevé, plaidant pour la garantie des droits des migrants saisonniers, notamment la protection sociale.

"Vu le rôle que jouent les migrants dans le développement des pays d'accueil, de transit et d'origine, il est recommandé que les pays d'accueil, collaborent avec les pays d'origine, pour mettre en place des programmes qui permettent d'optimiser l'impact des migrations sur le développement", a-t-il insisté.

Abondant dans le même sens, il a indiqué qu'il est nécessaire de mettre en place un "partenariat fort et étroit" entre Etats arabes et africains autour de toute forme de migrations, insistant sur la nécessité du renforcement des bonnes pratiques, et plus particulièrement celles prenant en compte la dimension "droit" comme principal axe.

A cet effet, il a appelé les Etats arabo-africains, qui ne l'ont pas encore fait, à ratifier la Convention des Nations unies sur les travailleurs migrants et les deux Conventions du Bureau international du travail sur les travailleurs migrants.

M. El Jamri a aussi souligné l'importance d'élargir l'espace Euro-med aux pays africains et arabes et la mise en place de politiques migratoires basées sur le respect des droits de l'homme des migrants.

Né à l'issue de la conférence internationale organisée fin 2008 au Caire sous le signe "La Déclaration universelle des droits de l'Homme, 60 ans après : entre rhétorique et réalité", ce Forum permanent dirigé par Abdou Diouf, ancien président sénégalais et actuel président de l'Organisation internationale de la Francophonie, vient répondre à la nécessité ressentie de créer des espaces de dialogue et de réflexion sur la question des droits de l'homme entre les gouvernements, les parlementaires, la société civile, les organisations régionales, ainsi que les agences spécialisées des Nations unies.

Ce forum permanent pour le dialogue arabo-africain sur la démocratie et les droits de l'homme a pour objectif d'engager un débat sur des questions liées à la migration et aux moyens de coordonner les politiques migratoires nationales et les conventions régionales sur la liberté de circulation.

Source : Le Matin/MAP

 

Cette soirée est organisée en collaboration avec l'ambassade du Maroc en France.

Née en 1983 à Casablanca, Rita a entamé des études de piano à l'âge de sept ans, couronnées par plusieurs prix dans différents concours.

En 1997, elle est sélectionnée, à côté de sept jeunes pianistes internationaux, pour participer en Autriche à un concert de commémoration de la naissance de Frédéric Chopin, où elle est la plus jeune et remporte un vif succès.

Après l'obtention de son baccalauréat, Rita se consacre entièrement à l'étude du piano, notamment auprès de Gabriel Tacchino, et s'inscrit à la prestigieuse Ecole normale de musique Cortot à Paris, où elle se perfectionne avec de grands pédagogues tels Jacques Lagarde, Guigla Katsarava et Monique Mercier.

Source: MAP


L'édition 2009 du Festival "Les Nuits d'Orient" de Dijon (Centre-Est de la France), qui se tient jusqu'au 13 décembre, consacre les échanges culturels avec le Maroc.


Au programme, des expositions avec la place mythique de Jamaâ El-Fna à l'honneur, des spectacles et des artistes en résidence, dont l'ensemble "Jossour" de Marrakech et le calligraphe Mohamed Boustane.

La grande nouveauté des dix années d'existence du Festival est l'édition d'un livre de photographies intitulé "Regards croisés sur le Maroc", à l'initiative du lycée Olivier de Serres de Quetigny, du photographe Hervé Scavone et du professeur de photographie Chadli Mohamed.

Source: MAP

La traduction du code de la famille en langue italienne est l'entreprise à laquelle s'est attelée Mme Samira Chabib, qui s'active dans le secteur associatif en Italie, pour combler le vide ressenti en la matière, au plan administratif, par les Marocains résidant dans ce pays.

Mme Chabib, qui est diplômée en communication linguistique et culturelle en Italie, aspire à travers cette initiative contribuer à rétablir la femme marocaine dans ses droits et à lui épargner l'injustice sociale découlant de la méconnaissance par les administrations italiennes des droits qui lui sont reconnus par la loi marocaine.

Dans un entretien à la MAP, Mme Chabib, qui exerce en qualité de médiateur linguistique et culturel au sein de l'Observatoire national de la violence contre les femmes en Italie, a souligné que par cette traduction, elle vise essentiellement à faire connaître les acquis réalisés par la femme marocaine sur la voie de la préservation de ses propres droits mais également ceux de toute la famille en tant que noyau de la société, et à répondre à des demandes exprimées par les institutions judiciaires à l'occasion d'affaires intéressant des ressortissants marocains qui lui sont soumises.

Elle a ainsi observé que le code de la famille traduit en langue italienne constituera une référence pour les institutions administratives et judiciaires en Italie auxquelles les femmes marocaines victimes de violence ont recours, ce qui leur permettra de traiter et de statuer plus facilement sur les affaires les concernant.

Cette traduction, a affirmé Mme Chabib, est le couronnement de l'action entreprise par la société civile de concert avec l'Observatoire national en Italie qui assure le suivi des dossiers sociaux.

Partant de l'action menée quotidiennement auprès de la population immigrée en général et des Marocaines en particulier et du suivi des questions intéressant ces dernières, il s'est avéré que c'est la femme marocaine expatriée qui endure principalement le plus de souffrances et de marginalisation, a-t-elle expliqué en soulignant que l'entrée en vigueur du code la famille a été un grand acquis porteur de soutien et de justice pour la femme marocaine.

La situation en Italie était restée figée eu égard à la problématique de la langue qui compliquait la tâche des institutions administratives et judiciaires italiennes dans leur traitement des dossiers à caractère familial qui lui sont soumis, ce qui nous incite à réfléchir à la traduction du code la famille en vue de répondre aux attentes de la famille immigrée en Italie, a précisé Mme Chabib.

Quel que soit son niveau, la femme marocaine immigrée victime de violence se dirige, en quête d'équité, vers les institutions administratives concernées, les centres d'écoute ou encore les associations de la société civile, ce qui, a-t-elle insisté, fera du code la famille traduit en italien, une référence essentielle pour toutes ces institutions en vue de fournir l'assistance
nécessaire aux intéressées.

ROLE ACTIF DE LA SOCIETE CIVILE MAROCAINE EN ITALIE

S'agissant de l'action des organisations de la société civile en Italie et du soutien qu'elles apportent à la communauté marocaine immigrée, Mme Chabib a souligné que celles-ci assument un rôle actif, indiquant que l'association "Saadia" de médiation linguistique et culturelle et de promotion sociale, basée à Vérone (nord-est) dont elle assure la présidence, œuvre à aider le ressortissant marocain expatrié à s'intégrer de manière positive dans la société italienne et à jouir de l'ensemble de ses droits.

L'association, a-t-elle ajouté, veille également au suivi permanent des questions dont elle vient à être saisie, en coordination avec les institutions administratives, les organisations de la société civile et les services consulaires marocains.

Mme Chabib n'a pas manqué de rendre hommage au soutien qui lui a été apporté par nombre d'acteurs opérant dans le secteur associatif et celui du droit pour la réalisation de la traduction du code la famille.

Source: MAP

La tribune de Nicolas Sarkozy au "Monde" privilégie la question religieuse. Le chef de l'Etat suscite des critiques à gauche et ne lève pas l'embarras à l'UMP.

Après son discours sur l'identité nationale à La Chapelle-en-Vercors le 12 novembre, le président de la République vient de livrer, dans les colonnes du Monde du 9 décembre, sa nouvelle vision du débat lancé par le ministre de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale, Eric Besson.

Il y rappelle sa conception de la laïcité, "principe de neutralité et non principe d'indifférence" envers les religions, et demande fermement aux musulmans de respecter "le pacte social et civique" français. Les croyants doivent "savoir se garder de toute ostentation et de toute provocation", insiste-t-il aussi, dans une allusion implicite au débat sur le port du voile intégral (niqab).

En novembre, le chef de l'Etat s'était essayé à une définition de l'identité française, en convoquant tour à tour - au risque de contradictions -, les racines chrétiennes et les vertus de la laïcité, la Révolution, l'Ancien Régime et les Lumières, le terroir et le métissage.

Depuis, les discussions voulues par M. Besson se sont déplacées sur le terrain quasi exclusif de l'immigration, avant de se concentrer sur l'islam et la question de son rejet mise en lumière par la votation suisse interdisant les minarets.

En revenant sur ce sujet polémique, et alors que le problème des minarets demeure en France une question plus virtuelle que réelle, M. Sarkozy semble vouloir prendre acte de l'évolution observée ces dernières semaines : sa nouvelle contribution au débat réduit spectaculairement la question de l'identité nationale à la présence de l'islam en France et en Europe.

Dans un préambule consacré aux vertus de la démocratie populaire, qui justifie le vote suisse contre les minarets, le président de la République prend clairement le parti du peuple contre "le mépris du peuple". Ce faisant, il s'inscrit dans un contexte marqué au niveau européen par une poussée du populisme.

"Les peuples d'Europe ne veulent pas que leur cadre de vie, leur mode de pensée et de relations sociales soient dénaturés", insiste-t-il, tout en reconnaissant que "leur longue histoire leur a appris que pour rester soi-même il faut accepter de changer"...

Puis, son propos s'adresse explicitement aux musulmans, "à mes compatriotes musulmans", insiste le chef de l'Etat. Il leur rappelle sa conception de la laïcité, qui "n'est pas le refus de toutes les religions mais le respect de toutes les croyances" et les assure de sa volonté de lutter contre "toutes formes de discrimination" à leur égard.

"DÉFI"

Mais, dans un climat marqué par le rejet d'une partie de la société française du voile intégral ou de la construction de mosquées, M. Sarkozy assortit désormais son discours d'une nette mise en garde aux musulmans : "Tout ce qui pourrait apparaître comme un défi lancé à l'héritage [chrétien] et aux valeurs  condamnerait à l'échec l'instauration si nécessaire d'un islam de France", prévient-il.

Deux ans tout juste après son discours sur la "laïcité positive" prononcé au Latran, dans lequel il louait le rôle essentiel des "croyants" dans la République, le chef de l'Etat exige désormais de leur part "une humble discrétion".

Parallèlement, M.Sarkozy ramène l'islam à l'immigration et semble réduire l'immigré à sa religion. "Respecter ceux qui arrivent c'est leur permettre de prier dans des lieux de culte décents", écrit-il.

Cette insistance à définir le nouvel arrivant comme musulman occulte le fait que l'immigration actuelle trouve ses sources en Afrique noire, en Asie et en Turquie - ce qui relativise le caractère exclusivement musulman de ces populations.

C'est oublier que l'on peut être de culture musulmane sans être un fervent pratiquant de l'islam. C'est faire mine d'ignorer que depuis une dizaine d'années, l'islam, au niveau local, s'implante de manière généralement apaisée. C'est oublier, enfin, que l'islam est aujourd'hui une réalité en partie franco-française.

Si les chiffres concernant la population musulmane en France varient de 3,5 à 6 millions, selon les méthodes de comptage, les sociologues des religions estiment que près de la moitié est désormais de nationalité française.

Quant à "tout ce qui pourrait apparaître comme un défi" à la République, autrement dit les pratiques religieuses ostentatoires, elles ne se résument pas au port du voile intégral mais restent marquées par une grande diversité.

Un tiers des personnes issues d'une famille d'origine musulmane se déclarent "croyants et musulmans", selon une étude de l'IFOP parue en août 2009, mais seuls 23 % fréquentent une mosquée le vendredi. C'est le jeûne du ramadan, suivi par 70 % des personnes interrogées, qui constitue la pratique religieuse la plus répandue chez les musulmans de France.

Source: Le Monde

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