mercredi 15 mai 2024 04:12

La Suisse, qui préside cette année le Forum mondial sur la migration et le développement, est favorable à des approches «globales», englobant toutes les questions liées à la migration.

Il faut tenir compte aussi bien des opportunités que des défis, estime Edouard Gnesa.

«Si nous réussissons à réunir tout le monde autour de la table pour discuter d’actions concrètes, ce sera une bonne chose», a déclaré l’ambassadeur extraordinaire pour la coopération internationale en matière de migrations, après la troisième conférence euro-africaine sur la migration et le développement qui s’est tenue cette semaine à Dakar.

Selon lui, il est nécessaire de discuter dans toutes les instances internationales compétentes de sujets tels que l’organisation de la migration légale, l’intégration des migrants réguliers, la lutte contre la migration irrégulière, l’aide au retour, la formation ou encore l’investissement dans les pays de départ.

Poursuite de l’aide aux réfugiés

Concernant la protection et l’assistance aux réfugiés et migrants vulnérables, la Suisse va continuer de soutenir les pays de l’Afrique sub-saharienne.

En tant qu’Etat signataire des Conventions de Genève de 1951 sur les réfugiés, la Confédération «ne va pas renoncer à ses engagements» dans ce domaine. Elle va aussi continuer à recruter des migrants hautement qualifié, a poursuivi M. Gnesa.

Le Valaisan estime toutefois qu’il faut trouver un équilibre dans ce dossier complexe, car «si nous ne gérons pas le flux migratoire, il se posera des problèmes». La migration étant liée à la démographie et à la «nationalité», les Etats ont le devoir de prendre des mesures cohérentes en politique nationale, régionale et internationale, affirme-t-il.

Migrations et aide au développement

Edouard Gnesa a par ailleurs rappelé le lien qui existe pour Berne entre politique migratoire et aide publique au développement (APD).

Dans le cadre du «dialogue et partenariat migratoire» que la Suisse a développé avec quatre pays (Serbie, Kosovo, Bosnie et Nigeria), la Suisse prend aussi en considération les besoins des pays partenaires.

Il faut «renforcer les synergies entre migration et développement. Mais il faut aussi définir ensemble un cadre adéquat pour garantir le retour et la réintégration des migrants par l’aide au retour et des projets qui stimulent dans la mesure du possible le développement local, par exemple en investissant dans les infrastructures locales ou dans l’agriculture», a-t-il expliqué.

Ce lien est toutefois contesté. Lors d’un «contre-sommet des citoyens» réuni lundi à Dakar, des ONG et des organisations de la société civiles ont dénoncé dans leurs conclusions, le rapport tissé par les Etats du Nord entre l’APD et «lutte contre la migration».

Impliquer la CEDAO et la SADC

Le diplomate a exhorté les organisations régionales africaines comme la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou la Communauté des Etats de l’Afrique Australe (SADC), à «plus» s’engager dans les questions de migration - alors que pour l’heure elles traitent essentiellement d’intégration économique et douanière.

Selon Edouard Gnesa, la Suisse pourrait les soutenir dans ce cadre, notamment sur des dossiers liés à l’intégration des migrants ou à la lutte contre les discriminations.

27/11/ 2011

Source : LeMatin.ch

Son nom dans le monde du cinéma en Allemagne ne passe pas inaperçu. Il vient de produire au Maroc un film allemand qui parle de l'histoire réelle d'une mission militaire allemande en Afghanistan, la première après la deuxième guerre mondiale...Suite

Le droit de vote des diasporas des pays du Sud est source d'inquiétudes : sur quoi se prononcera un citoyen indépendant des politiques publiques de son pays d'origine ?...Suite

A Rotterdam, l’afflux de population immigrée pose question. La solution ? L’apprentissage de la langue et le respect de valeurs communes.

En plein centre de Rotterdam se dresse la Red Apple, une tour résidentielle moderne de 127 mètres. Ce nom se réfère non seulement à la couleur de l’immeuble, mais aussi au marché aux pommes qui était là auparavant. Sur le quai, tout près de cette haute tour, il y a un pommier sauvage qui a poussé à partir d’une petite graine laissée là par le marché aux pommes. Cet arbre a survécu à tout : au bombardement du 14 mai 1940, qui a anéanti presque toute la ville, mais aussi à la reconstruction qui a suivi et même à la construction de la Red Apple.

Le pommier montre que quelque chose de petit, quelque chose de fragile, peut se développer, même dans un environnement urbain rigide. Ceci s’applique aussi aux citadins. La ville peut faire monter les gens dans l’échelle sociale, les aidant à atteindre un niveau supérieur, car elle offre des opportunités sans précédent.

C’est pourquoi les gens sont partis pour la ville et c’est pourquoi il existe encore des flux migratoires considérables. La ville est une machine à émanciper. La migration vers les villes d’Europe occidentale s’est déroulée selon un schéma bien défini. les nouveaux arrivants se sont installés dans les quartiers anciens, et dans des pensions ou des maisons délabrées. Ils étaient souvent jeunes, célibataires, peu éduqués et pauvres, et venaient ici afin de bénéficier d’un avenir meilleur pour leur famille.

Plus tard, ils ont fait venir leur femme et leurs enfants pour s’établir ici, avec cette éternelle question qui hantait leur esprit : était-ce temporaire ou permanent ? Pour certains, le rêve est devenu réalité. Des enfants d’immigrés ayant réussi formèrent de nouvelles classes moyennes ethniques, se déplaçant souvent vers de meilleurs quartiers ou vers des zones d’habitation attractives dans la région. D’autres sont restés, ayant de nouveaux immigrants comme voisins : des gens d’Afrique et des nouveaux pays de l’UE (Europe centrale et de l’Est).

L’afflux rapide et continuel de nouveaux groupes suscita un grand mécontentement, notamment parmi les Rotterdamois d’origine. Ils se sentaient étrangers dans un monde où tout change. Où l’habituelle boutique du coin devient tout d’un coup une boucherie musulmane. Où les églises disparaissent et les mosquées apparaissent. Où laver le seuil de sa porte le vendredi matin n’est plus une habitude bien ancrée.

On demandait aux habitants des vieux quartiers plus que ce qu’ils ne pouvaient réellement supporter. Leurs réclamations ont parfois été ignorées ou n’ont pas été entendues par les responsables politiques. Cela s’appliquait aussi aux immigrés de la première et de la deuxième heure. Eux aussi ont perdu leur emprise initiale sur le quartier en constante évolution. Eux aussi se sont sentis comme des étrangers dans une nouvelle ère.

L’administration de Rotterdam a assumé ses responsabilités au début de ce siècle, et continue de le faire.

A Rotterdam, on pratique le dialogue et le débat. Nous avons mené des débats houleux avec des milliers de Rotterdamois, immigrés et natifs, sur des questions difficiles telles que les mariages forcés ou les crimes d’honneur. Nous avons parlé des fondements de notre démocratie. Ces fondements sont : la liberté d’expression, la liberté de religion, l’égalité entre les hommes et les femmes, les homosexuels et hétérosexuels, et la lutte contre la discrimination et la précarité.

Les nouveaux arrivants doivent connaître et accepter ces valeurs et ces normes de l’Etat de droit. Car il s’agit de droits fondamentaux et nous devons les chérir. La caractéristique essentielle de l’intégration est de considérer son propre avenir et son identité comme étant liés à ceux de la communauté dont on fait partie.

Nous disons : qui va vers un autre pays doit faire de son mieux pour s’intégrer, parler la langue, suivre une formation et chercher un emploi. Tout commence par l’apprentissage de la langue du pays. Ainsi, nous appelons les immigrés de première génération à apprendre la langue, avec leurs petits-enfants qui vont à l’école.

En une seule ou deux générations sont rattrapés des retards de quelques siècles. Pas partout et pas par tout le monde, mais à une échelle croissante. Cela me donne l’espoir de voir les gens s’épanouir, tout comme ce pommier à côté de la Red Apple.

25/11/2011, Ahmed Aboutaleb Maire de Rotterdam, en débat avec Gérard Collomb, maire de Lyon.

Source : Libération

Les deux parties ont aussi signé un protocole additionnel à l'accord relatif à la main-d'œuvre marocaine au Qatar, conclu en 1987 entre les gouvernements du Royaume du Maroc et de l'État du Qatar…Suite

Le débat sur le vote des étrangers ressurgit en France après le refus de Nicolas Sarkozy d'accorder le droit de vote et d'éligibilité aux ressortissants de pays non membres de l'Union européenne aux élections locales, proposé par la nouvelle majorité sénatoriale socialiste.
A cinq mois de l'élection présidentielle, la gauche accuse le chef de l'Etat d'avoir changé d'avis sur cette question pour chasser sur le terrain du Front national, tandis que l'UMP soupçonne le PS de "communautarisme électoral".

Le Sénat, qui a basculé à gauche en septembre, examinera le 8 décembre une proposition de loi constitutionnelle du PS en ce sens, déjà votée par l'Assemblée nationale le 3 mai 2000 sous le gouvernement du Premier ministre socialiste Lionel Jospin.
"Une telle proposition me semble hasardeuse (...) parce que cette proposition risque de diviser profondément les Français au moment où, plus que jamais, nous avons besoin de les rassembler", a déclaré mardi le président de la République devant quelque 2.000 maires reçus à l'Elysée.

La seule façon pour un ressortissant d'un pays non membre de l'UE de participer aux choix politiques de la France est de prendre la nationalité française, à condition d'en remplir les conditions, a-t-il souligné. (voir )

Arno Klarsfeld, le président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, a justifié ce refus par le fait que l'intégration était loin d'être une réussite et qu'existait le risque de voir apparaÂŒtre des listes fondamentalistes aux scrutins locaux. (voir )

La Droite populaire, aile sécuritaire du parti du chef de l'Etat, l'UMP, a lancé le mois dernier une pétition contre la proposition de loi PS dans laquelle elle voit une "imposture idéologique" et une "manoeuvre électoraliste".

SUR LE TERRAIN DU FRONT NATIONAL ?

En marge du Salon des maires mercredi, la première secrétaire du PS Martine Aubry avait suggéré d'accorder le droit de vote aux étrangers non européens ayant "une ancienneté de cinq ans, par exemple, sur le territoire".

"On paie des impôts, on est parent d'élève, on est représentant des locataires, on est citoyen dans sa ville, sa région, son département", a-t-elle fait valoir. "Les Européens votent déjà, il est normal que les autres le fassent aussi".

En 2005, Nicolas Sarkozy avait jugé utile un débat sur le droit de vote des étrangers non européens en France. "En ce qui me concerne, j'y suis favorable", avait-il déclaré sur France 2.

Le PS n'a pas manqué de pointer jeudi cette volte-face sur un thème sensible, son porte-parole accusant le président d'agir "en fonction de l'air du temps" et des scores promis en 2012 à la présidente du Front national.

"Il a Marine le Pen qui lui 'colle aux basques', eh bien, il est contre le droit de vote des étrangers", a ironisé BenoÂŒt Hamon sur RMC et BFM-TV.

François Rebsamen, président du groupe socialiste au Sénat, soupçonne lui aussi le chef de l'Etat de miser "sur le rejet des étrangers pour reconquérir ces électeurs perdus".

"En réalité le candidat Nicolas Sarkozy tente de reconquérir les voix de ceux qui se sont détournés de lui pour grossir les rangs du Front national", écrit-il dans un communiqué.

Marine Le Pen accuse elle-même le président de changer d'avis "au gré des stratégies électorales et des sondages".
"Pour régler le droit de vote des étrangers, Sarkozy a la solution : donner la nationalité française à tout le monde", ironise-t-elle dans un communiqué.

Mais pour l'UMP Laurent Wauquiez, le droit de vote des étrangers est "contraire à l'essence même du pacte républicain français". Le ministre de l'Enseignement supérieur a accusé sur France Info le PS d'être "prêt à brader les idéaux de la IIIe République pour acheter un communautarisme électoral".

"A quel titre des gens qui n'ont aucune attache réelle avec la France (...) pourraient-ils prétendre participer à la citoyenneté de notre pays ?", s'est quant à lui interrogé l'ancien ministre UMP Christian Estrosi sur Radio Classique.

24/11/2011

Source : Reuters

La migration nette a atteint un record en 2010 au Royaume-Uni à 252.000, ont montré des données officielles publiées jeudi par l'Office national des statistiques (ONS).

Selon cet Organisme, 591.000 personnes sont entrées au Royaume- Uni en 2010 contre 339.000 qui ont quitté le pays. La migration nette étant la différence entre les entrées et les sorties du territoire.

Le précédent record pour la migration nette était de 245 000 en 2004, précise la même source.

Les chiffres de l'ONS montrent que l'immigration en provenance des huit pays de l'Europe centrale et de l'est a augmenté au cours de 2010, les études étant la raison principale évoquée par les migrants de toutes les régions du monde qui viennent vivre au Royaume Uni.

Quelque 238 000 personnes sont arrivées en Grande Bretagne pour des études l'an dernier, ajoute l'ONS.

L'objectif du gouvernement est de réduire à "quelques dizaines de milliers" le nombre de migrants à l'horizon 2015.

Les experts de l'université d'Oxford ont déjà prédit que le gouvernement allait manquer son objectif de réduire l'immigration car "il ne peut pas contrôler la migration de l'UE et des changements dans l'émigration ".

De son côté, l'opposition a affirmé par la voix du chargé de l'immigration M. Chris Bryant que "ces chiffres montrent simplement qu'on ne peut pas faire confiance à ce gouvernement au sujet de l'immigration. Les derniers chiffres montrent que la migration nette a augmenté de 10% en 2010 par rapport à l'année précédente".

24/11/2011

Source : L’Agence algérienne APS

Le prochain gouvernement de droite, qui entrera en fonction les semaines à venir, veut durcir la loi sur l'immigration en introduisant des réformes majeures qui interdisent les régularisations massives et restreignent l'octroi du permis de séjour.

Au lendemain de sa victoire aux élections législatives anticipées, qu'il a remportées haut la main, le Parti Populaire a décliné, jeudi, ses perspectives en matière d'immigration, annonçant de grandes modifications à la politique migratoire en Espagne.

Dans des déclarations à l'agence Europa Press, le président de la commission de l'immigration du PP, Rafael Hernando, a indiqué que parmi les grands changements qui seront apportés à la cette législation figurent l'interdiction des régularisations massives et la limitation de l'octroi du permis de séjour aux immigrés illégaux pour enracinement social. Ce permis étant concédé par l'administration espagnole pour tout immigré illégal ayant résidé durant plus de trois ans en Espagne et justifiant d'un contrat de travail. Ce permis de séjour pour enracinement social "était devenu la nouvelle voie de régularisation utilisée par le gouvernement (socialiste). cette autorisation exceptionnelle avait été généralisée, incitant des milliers d'immigrés à venir de façon illégale puis rester en Espagne en espérant obtenir leur régularisation", a-t-il critiqué.

Le responsable du PP a également indiqué que le prochain gouvernement conduit par sa formation politique, veut également, à travers cette réforme de la loi sur l'immigration "encourager l'immigration circulaire en relation avec l'emploi" et "décourager l'immigration illégale". Pour ce faire, un visa temporaire de recherche d'emploi sera délivré à tout étranger souhaitant se rendre en Espagne pour trouver un emploi. Une fois le visa expiré, l'immigré devra retourner dans son pays s'il ne réussit pas à obtenir un emploi. L'autre grande réforme que compte introduire le PP à la politique migratoire espagnole est l'incitation au retour volontaire. Ce point, qui figure dans l'actuelle Loi sur l'immigration réformée en 2011 par le gouvernement Socialiste a été un véritable échec en Espagne, les immigrés n'y adhérant que faiblement en raison des conditions draconiennes qui sont imposées par l'administration d'Espagne notamment la renonciation au permis de résidence et de travail.

Pour remédier à cette situation, le PP proposera dans sa nouvelle loi que "l'étranger au chômage qui opte pour le retour volontaire à son pays ne perd pas son permis de séjour".

L'Espagne compte près de cinq millions d'étrangers sur une population d'un peu plus de 47 millions, des étrangers venant principalement d'Amérique Latine, du Maroc et d'Europe de l'Est. Les Marocains constituaient à fin juin dernier la première communauté étrangère extracommunautaire (en dehors de l'Union Européenne) légalement établie en Espagne avec plus de 791.000 personnes, selon des chiffres du Secrétariat d'Etat Espagnol chargé de l'Immigration.

Plongé depuis fin 2008 dans une profonde récession économique, avec comme principale conséquence une hausse vertigineuse du chômage, le pays enregistrait au troisième trimestre 2011 un taux de chômage de 21,52 pc, soit quelque 4,978 millions de personnes sans emploi aussi bien des travailleurs autochtones qu'étrangers.

24/11/2011

Source : MAP

Les missions diplomatiques du Royaume à l'étranger ont lancé une campagne de communication visant à éclairer l'opinion publique internationale et les Marocains résidants à l'étranger sur les grands enjeux des législatives du 25 novembre.

Dans des entretiens accordés à des organes de presse étrangers, l'accent a été mis sur les enjeux de ces élections qui constitueront une étape importante dans la mise en conformité des institutions marocaines avec l'esprit de la nouvelle constitution.

A cet effet, l'ambassade du Maroc à Lisbonne a accordé une interview à l'Agence de presse "LUSA " dans laquelle l'accent a été mis sur les expériences politiques du Royaume depuis son accession à l'indépendance, ainsi que sur les chantiers de réformes multidimensionnels mis en Œuvre sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste.

L'ambassade a saisi également l'occasion de la journée du Maroc dans le cadre du Festival "Lisboa Mistura 2011" pour sensibiliser davantage la presse portugaise qui couvrira cette manifestation sur les prochaines élections.

Dans cette même perspective, l'ambassade du Maroc à Madrid a organisé un déjeuner-débat sur les différentes réformes politiques engagées récemment dans le Royaume, des enjeux politiques et de l'importance des échéances électorales de vendredi.

A Rome, l'ambassade du Royaume a invité une délégation de journalistes représentant Sky TJ 24, Agence TM news, ANSA, AGI, AKI - ADN Kronos international, l'association des journalistes méditerranéens pour la couverture de ces élections.

Aux Pays Bas, l'ambassade marocaine à La Haye a eu des entretiens avec le Directeur de l'Afrique du Nord et du Moyen Orient au ministère néerlandais des Affaires Etrangères ainsi qu'avec la Présidence de la Commission des Affaires étrangères au Parlement néerlandais, en vue d'expliquer l'importance et les enjeux des élections législatives du 25 novembre.

Une séance de Briefing au profit des journalistes néerlandais a été également organisée par cette mission qui s'est entretenue avec les principaux rédacteurs en chef des quotidiens à grand tirage, notamment "De Volkskrant", le "NRC " et le " Telegraf ", dans le but de les sensibiliser sur le caractère important de ce scrutin qui intervient quelques mois après l'adoption de la nouvelle constitution.
Les ambassades du Royaume à Paris et à Berlin ont de leur côté organisé des campagnes de communication sur l'importance politique de cette échéance électorale pour le Maroc ainsi que des aspects techniques et logistiques y afférent.

A Bruxelles, l'ambassade marocaine a accordé une série d'interviews sur cet évènement avec "RTBF", "Matin Première", la radio "Al Manar", et initié une large campagne de communication auprès des médias locaux francophones et néerlandophones.

Des rencontres débat avec la presse écrite belge, dans ce sens, ont été également programmées.

Dans les pays arabes, les ambassades marocaines ont organisé des dîners débats avec les organes de la presse écrite sur l'importante de ces échéances politiques.

24/11/2011

Source : MAP

Le président italien a affirmé que cette loi apportera un coup de fraicheur à une société italienne vieillissante et fossilisée.

La décision a été favorablement accueillie par la quasi totalité de la classe politique italienne, à l'exception de la Ligue du Nord, un parti d'extrême droite, farouchement hostile à l’immigration.

Un ancien ministre de la Ligue du Nord, a menacé de bloquer le projet de loi au parlement, et de faire appel à la rue s'il le faut.

Giorgio Napolitano a déclaré qu’il était « fou et absurde de refuser la citoyenneté aux enfants nés en Italie de parents immigrés ».

Il a ajouté qu'il espérait que le sujet sera évoqué par le parlement.

Selon le président italien, les enfants veulent cette citoyenneté.

L'immigration et les droits des immigrants sont des sujets presque toujours sensibles en Italie.

La sortie du président Napolitano prend une dimension singulière, notamment en raison de ses implications dans le domaine de la constitution.

La fonction de président de la république en Italie est plutôt honorifique, et le président s'efforce de rester au-dessus de la mêlée politique.

Visiblement, Giorgio Napolitano veut faire bouger les lignes. Son premier coup réussi aura été la mise à l'écart des politiciens dans la formation du nouveau gouvernement de crise de Mario Monti, exclusivement composé de technocrates.

Il semble vouloir à présent fixer l'agenda politique dans son pays.

23 novembre, 2011

Source : BBC AFRIQUE

Compte tenu de la persistance d’inégalités sociales et ethniques dans les sociétés allemande et française, la question de la place et de la participation des immigrés et de leurs descendants au sein de ces sociétés constitue un « objet sociologique » d’une importance toute particulière. Dans ces deux pays, la question de l’ « intégration » des immigrés et de leurs descendants à la société nationale a été construite comme une préoccupation sociétale sur laquelle non seulement les populations immigrées sont susceptibles d’agir, mais également les acteurs publics et les institutions. En France comme en Allemagne, un grand nombre de travaux s’intéressent à la dimension structurelle de l’intégration (trajectoires scolaires, participation au marché du travail) ou encore aux questions liées à la construction identitaire des populations immigrées et de leurs enfants. Les études traitant de la place de ces populations en tant qu’acteurs au sein même des institutions et de l’ouverture des institutions à la « diversité » restent, en revanche, rares.

(…)La journée d'étude sur « La place des immigrés et leurs descendants au sein des institutions françaises et allemandes » s’inscrit dans le cadre des colloques « junior » du Centre interdisciplinaire d’études et de recherches sur l’Allemagne (CIERA). Il s’agira ainsi de discuter les travaux de jeunes chercheurs (doctorants et postdoctorants), en présence de quelques chercheurs confirmés. Les communications porteront sur la place des immigrés et de leurs descendants au sein des institutions (politiques, scolaires, policières, de soin, etc.), mais aussi sur les politiques publiques visant à améliorer l’accès de ces populations aux emplois dans ces institutions. Les propositions de communication qui privilégient la comparaison internationale sont les bienvenues, celles se restreignant au seul cadre national seront également étudiées avec attention…Suite

Parmi les 116 affiches numérisées de l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF) qui a récemment fêté ses 30 ans, on trouve des manifestations du Moussem de l’immigration marocaine en Europe, un événement à l’initiative de la Coordination des associations démocratiques immigrées marocaines en Europe (CADIME) qui a marqué l’activité de l’association lors des années 1980.

Cette fête annuelle fonctionnant comme un rite autour du sacré, débordant le religieux en restituant les mythes, sa pratique populaire autour de l’ovation au saint (Sidi Moussa, Sidi M’barek, Sidi Ali…), du sacrifice du taureau ou du partage des dattes, au milieu des cavaliers et des guérisseurs, la danse des corps en transe, s’est gravée dans les mémoires et lui confère une place privilégiée dans la culture populaire marocaine. Elle dure 7 jours et 7 nuits et, par sa renommée, attire dans tout le pays.

Mais les travailleurs marocains en Europe sont trop loin pour répondre à l’appel magique de la fête. Toutefois, dans l’épreuve de l’éloignement se développe une nouvelle culture, une culture plurielle faite de vécus individuels et collectifs, portant l’empreinte d’une culture d’origine, d’une expérience du fait migratoire et des cultures des pays d’installation.

Répondant ainsi aux besoins de milliers de travailleurs marocains et leur famille, le Moussem reflète ce lien entre une tradition encore vivace chez eux et leur désir d’intégrer consciemment et respectueusement les spécificités des pays européens. Le Moussem a fait une tournée à travers l’Europe, la 1e manifestation a eu lieu à Argenteuil (France, Val d’Oise) puis Bruxelles, Amsterdam, Düsseldorf avant de repasser à Gennevilliers (France, Hauts-de-

24/11/2011

Source : Générique

Dans un discours très politique devant 3 000 maires réunis dans la grande salle de réception de l’Elysée, Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à contredire, sans vergogne, un certain… Nicolas Sarkozy. Réagissant à la proposition de loi PS de légaliser le droit de vote des étrangers non-membres de l’Union européenne aux élections locales, le Président a déclaré, solennel : «Je crois que le droit de voter et le droit d’être élu dans nos territoires doit demeurer un droit attaché à la nationalité française.» Et d’enfoncer le clou sous les applaudissements frénétiques d’une salle qui affichait sa couleur politique : «Il n’y a rien de choquant, rien d’anormal à ce que les électeurs et les élus des territoires de France soient français !»

Pour un futur candidat qui fait vœu à longueur de discours de tenir un langage de vérité, Sarkozy aurait pu avoir l’élégance de rappeler qu’il s’agit, sinon d’un reniement, au moins d’un changement d’opinion. En 2001, dans son livre, Libre, il écrivait : «A partir du moment où ils [les étrangers non communautaires, ndlr] paient des impôts, où ils respectent nos lois, où ils vivent sous notre territoire depuis un temps minimum, par exemple de cinq années, je ne vois pas au nom de quelle logique nous pourrions les empêcher de donner une appréciation sur la façon dont est organisé leur cadre de vie quotidien.»

En 2005, rebelote. Nicolas Sarkozy réaffirme sa position, dans une interview dans Le Monde, mais aussi en marge d'une conférence de presse à Calais, le 24 octobre :«j'ai considéré que le droit de vote aux seules municipales, pour des étrangers présents depuis dix ans sur le territoire national, respectant nos loi, payant leurs impôts, et ayant des papiers était une question qui devait être ouverte. En ce qui me concerne, j'y suis favorable»

Trois ans plus tard, en 2008, il se dit toujours favorable «à titre intellectuel» au vote des étrangers non européens aux scrutins locaux «sur la base de la réciprocité», tout en ajoutant ne pas «avoir de majorité pour faire passer» cette mesure. Même son fiston, Jean avait soutenu la mesure.

Pourquoi cette soudaine amnésie ? Parce que le futur candidat compte pilonner la proposition socialiste pour donner des gages à la droite dure de l’UMP. «Sur le fond, la mesure peut se justifier, confie un de ses conseillers, mais le Président a le devoir d’éviter un nouveau 21 avril. Or, ce genre de proposition va faire monter Marine Le Pen.» Le 8 décembre, le Sénat reprendra la proposition de loi votée en 2000 par l’Assemblée nationale, mais qui avait été retoqué par la Chambre haute.

24/11/2011, GRÉGOIRE BISEAU

Source : libération

1981 La 80e proposition du programme de François Mitterrand s’engage à accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections municipales, après cinq ans de présence sur le territoire français.

1985 Dans un entretien au Monde, Georgina Dufoix, ministre des affaires sociales et de la solidarité nationale, estime qu’il est « trop tôt » pour une participation politique des immigrés aux élections municipales.

1988 Jacques Chirac, candidat à l’élection présidentielle, critique la proposition de François Mitterrand d’accorder le droit de vote aux étrangers aux élections municipales. Le président sortant affirme sur RTL qu’il est « personnellement favorable au droit de vote des immigrés aux élections municipales mais non à leur éligibilité ».

1990 Le PS adopte un texte sur l’immigration qui abandonne la revendication du droit de vote aux élections locales pour les résidents étrangers.

1992 Le traité de Maastricht crée une citoyenneté européenne.

1998 La loi du 25 mai accorde aux citoyens de l’UE résidant en France le droit de vote aux municipales, en application d’une directive européenne du 19 décembre 1994. La loi n’accorde pas le droit d’être maire ou adjoint ni de participer à la désignation des sénateurs. Elle s’appliquera pour la première fois aux élections municipales de 2001.

2000 Dans la nuit du 3 au 4 avril, l’Assemblée nationale adopte une proposition de loi constitutionnelle accordant le droit de vote et d’éligibilité aux non-ressortissants de l’Union européenne aux élections municipales. L’opposition vote contre, à l’exception de deux députés UDF (Gilles de Robien, Jean-Louis Borloo). Lionel Jospin renonce à faire inscrire ce texte à l’ordre du jour du Sénat où il n’y a pas de majorité pour le voter.

2001 Dans son livre Libre, Nicolas Sarkozy « avoue ne pas être outrageusement choqué par la perspective de voir des étrangers, y compris non communautaires, voter pour les scrutins cantonaux et municipaux ».

2007 Dans un entretien à La Croix, le futur président de la République explique qu’il n’a pas inclus le droit de vote aux étrangers dans son projet « car (il est) minoritaire sur cette question ».

24/11/2011

Source : La Croix

Originaires du Maghreb, ils sont nés, ont grandi ou ont choisi de vivre en France. Leur point commun ; ils sont tous impliqués dans la vie citoyenne et politique. Nous les avons interrogés sur ce que signifie pour eux « être français ? », sur le défi de l’intégration et l’idée qu’ils se font de la France…Suite

La délégation marocaine participant à la 3ème "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" a plaidé, mercredi à Dakar, pour le renforcement d'une coopération Nord-Sud novatrice et équilibrée qui vise à promouvoir la mobilité légale et faire du développement local un pilier de la lutte contre la migration irrégulière.

La conjoncture actuelle dans la rive sud de la méditerranée démontre plus que jamais que la question de la migration entre l'Afrique et l'Europe doit s'inscrire dans un partenariat basé sur la valorisation du potentiel humain, la lutte contre la pauvreté et l'investissement dans les régions à fort potentiel migratoire, a souligné le chef de la délégation marocaine, M. Mohamed Bernoussi, Secrétaire général du ministère chargé des affaires de la communauté marocaine à l'étranger.

Le Maroc, qui n'a ménagé aucun effort pour la mise en oeuvre des actions prévues par les programmes de Rabat et de Paris (1ere et 2eme conférence), notamment en matière de lutte contre la migration irrégulière, plaide pour le renforcement de la mobilité humaine à travers la migration légale qui constitue une opportunité indéniable pour le développement aussi bien pour les pays d'origine que de destination, a-t-il affirmé.

L'encouragement des flux légaux et la lutte en amont contre la migration irrégulière sont deux facteurs en forte corrélation du fait que l'espoir de la mobilité légale atténue fortement les velléités des départs clandestins, a-t-il précisé. Et d'attirer l'attention sur la nécessité de la promotion d'une migration légale qui ne soit pas préjudiciable aux pays d'origine à travers la fuite des cerveaux qui a pris des proportions inquiétantes pour toute l'Afrique.

M. Bernoussi qui a salué le partenariat novateur et équilibré Nord-Sud enclenché depuis la première édition de la conférence euro-méditerranéenne, a rappelé les efforts du Royaume pour une politique migratoire efficiente. Il a notamment cité la politique nationale de mobilisation des compétences auprès de sa diaspora pour mettre à contribution la migration dans les efforts de développement via le transfert de savoir-faire et d'expertise.

Les marocains résidant à l'étranger (MRE) qui dépassent actuellement 4,5 millions de personnes, soit 12 pc de la population nationale, constituent pour le Maroc un atout majeur au plan économique et un enjeu stratégique dans ses relations bilatérales avec plusieurs pays européens et arabes qui accueillent l'essentiel de cette communauté, a-t-il rappelé.

Baptisée aussi "Processus de Rabat", la première Conférence euro-africaine ayant été tenue dans la capitale du Royaume en juillet 2006, la 3eme édition de Dakar a procédé à l'évaluation du "Programme de Coopération Triennal de Paris" (2008-2011), ainsi qu'à l'adoption d'une nouvelle stratégie qui fixera les priorités du dialogue sur la migration entre les pays partenaires pour la période 2012-2014.

La déclaration et le Plan d'action adoptés lors de la Première Conférence de Rabat, ont inauguré une coopération Nord-Sud novatrice caractérisée par une vision commune qui a jeté les bases d'un partenariat étroit entre les pays concernés par la "route africaine" comprenant les flux migratoires vers l'Europe en provenance du nord, du centre et de l'ouest du continent noir.

Deux ans plus tard, la deuxième Conférence Euro-Africaine sur la Migration et le Développement, organisée cette fois-ci à Paris en 2008, confirmait la vitalité du "processus de Rabat" et opte pour l'adoption d'un ambitieux programme de coopération triennal (2008-2011) financé par l'Union européenne et l'Agence espagnole de la Coopération International et du Développement.
La 3eme édition de Dakar a réuni des ministres et hauts responsables en charge de la question de la migration de plus d'une cinquantaine de pays d'origine, de transit et de destination. Les débats ont porté sur l'évaluation du programme de coopération triennal (2008-2011) et quantifier leurs résultats.

Plusieurs intervenants ont salué cette nouvelle démarche dans le traitement de la migration clandestine qui intègre fondamentalement la question du développement des pays d'origine comme facteur de premier plan. Des partenaires du projet ont ainsi témoigné d'actions concrètes et de résultats tangibles, compte tenu de la baisse substantielle des flux de la migration clandestine.
Les partenaires du Sud ont plaidé pour le renforcement de l'aide au développement dans les zones à fort potentiel de migration, à travers les projets socio-économique, la formation et la valorisation du facteur humain.

La rencontre de Dakar a permis le lancement de plusieurs initiatives à cet effet et les partenaires du sud sont dans l'attente des moyens financiers et de l'accompagnement du partenaire européen, a souligné le ministre sénégalais des affaires étrangères qui a présidé la clôture des travaux de cette Conférence.

Sollicités sur la question de la mobilité légale, les représentants de l'Union européenne ont tenu à assurer que la politique du "Frontex" (l'agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'Union) ne vise pas à verrouiller l'Europe. Les efforts sont orientés pour promouvoir la migration régulière, le flux des migrants légaux observe une cadence régulière et près de 4 pc de la population européenne est issue de la migration, a-t-on fait valoir à ce sujet.

La 3eme conférence de Dakar a été sanctionnée par l'adoption d'une déclaration finale qui décline les orientations du partenariat euro-africain en matière de migration pour les trois prochaines années.

23/11/2011

Source : MAP

La 3ème conférence des ministres du processus euro-africain sur migration et développement, qui s’est tenue hier à Dakar n’était que formalité. Tout semblait être calé au préalable par l’Union européenne, avec à la clé, une stratégie migratoire 2012-2014. Les Etats africains devaient simplement approuver, aux frais du partenaire européen.

C’est depuis le 18 novembre dernier à Bruxelles que la Commission européenne a statué sur le renouvellement de sa stratégie migratoire, en mettant à l’épicentre des préoccupations le renforcement de la coopération et de la mobilité. Une stratégie taillée à la mesure des intérêts des pays européens et qui a été déclinée dans un communiqué sanctionnant la rencontre à la date précitée. A l’arrivée, c’est cette même position commune de l’Ue, en plus détaillée, qu’on retrouve dans la stratégie de Dakar pour 2012-2014, adoptée à la suite d’un approfondissement de la mise en œuvre du Programme de coopération triennal 2009-2011 de Paris en 2008. La même qui a été distribuée aux participants bien avant les débats et qui n’a connu aucun amendement.

L’Ue veut ainsi dynamiser ses relations avec les pays tiers pour mieux récolter les bénéfices mutuels que la migration peut apporter, indique-t-on. Dans la même source, Cecilia Malmström, commissaire chargée des Affaires intérieures de l’Ue, déclare : ’Nous définissons un cadre d’action stratégique clair et cohérent en matière de migration et de développement. C’est seulement en renforçant son dialogue et sa coopération avec les pays partenaires que l’Ue sera mieux armée pour encadrer le phénomène migratoire sur son territoire et dans le contexte international’. Mieux, ajoute-t-elle, ‘la nouvelle approche globale de la question des migrations et de la mobilité (Agmm) constitue le cadre stratégique ad hoc pour conférer une valeur ajoutée à l’action de l’Union et des Etats membres dans ce domaine’.

En face, rien n’a convaincu sur une concertation pré-sommet de Dakar entre Etats africains concernés pour peser sur la balance des négociations pour un partenariat aux bénéfices partagés. Aucune communication, aucune note informative là-dessus n’a circulé. En réalité, les Etats africains étaient intéressés par autre chose. Et peu importe ce que les sociétés civiles européennes et africaines peuvent déduire de la position préméditée par l’Ue avant de s’asseoir autour d’une table de discussion avec ses partenaires. L’essentiel, pour les Etats africains, ce sont les billets d’euros que l’Ue propose sous le nez pour une gestion ‘efficace et efficiente’ de la problématique migratoire entre les deux continents.

En attestent les propos d’ouverture, avec en arrière-fond, une mendicité ‘diplomatique’ du ministre d’Etat, Madické Niang, ministre des Affaires étrangères du Sénégal qui demande un appui financier pour étendre les expériences de la Goana, du plan Reva, du Faise, de la Plasepri, du projet Tokten, de l’Anej ou encore du Paids. Ceci, dans l’optique de réduire la migration ‘irrégulière’. Peu importe que l’Union européenne veuille, implicitement, fermer ses frontières aux cancres, - c’est ce qu’on entend par immigration choisie -, la finalité étant de retenir à l’intérieur des pays d’origine les migrants en échange des sommes d’argent considérables. Par exemple, ‘30 millions d’euros pour la Tunisie, presque 16 millions d’euros pour le Sénégal’, selon Jeannette Bougrab, secrétaire d’Etat Français, chargée de la Jeunesse et de la Vie associative. Un montant qui ne représente pas grand-chose comparé aux retombées économiques tirées de l’émigration pour le Sénégal. La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) évalue les volumes de transferts de fonds des migrants sénégalais à 617 milliards 2 millions de F Cfa, représentant plus de 15 % du produit intérieur brut (Pib).

Les trois piliers de la stratégie de Dakar

La stratégie de Dakar pour 2012-2014 est articulée autour de trois grands piliers dont l’organisation de la migration légale, grâce à la mise à disposition par l’Ue de 25 millions d’euros pour ‘faciliter la libre circulation et la gestion de la migration en Afrique de l’Ouest’ ; la lutte contre la migration irrégulière, aidée en cela par une amélioration de l’aide au retour et à la réinsertion par les accords de réadmission signés par les parties prenantes. Et enfin, le renforcement des synergies entre migration et développement.

A travers ces mesures cautionnées par les Etats africains, l’Ue veut faciliter les échanges entre les différents acteurs de la mobilité, donner aux institutions nationales et régionales les moyens et capacités pour mettre en œuvre des politiques de mobilité, garantir aux migrants et aux réfugiés le respect de leurs droits. De même, la stratégie de Dakar cherche à améliorer la gestion des frontières, l’efficacité des procédures de réadmission et les conditions de retour des migrants en situation irrégulière, renforcer la protection des groupes vulnérables, sécuriser et faciliter la gestion des registres d’état civil. L’adoption d’une approche inclusive des questions de migration et développement, l’amélioration de la mobilisation des transferts d’argent des migrants au bénéfice du développement des pays d’origine, la valorisation du potentiel de solidarité des migrants font aussi partie des objectifs à atteindre.

24/11/2011, Abdoulaye SIDY

Source : Walfadjri

Le gouvernement essaie d'éteindre l'incendie. Sans reculer sur ses principes et tout en essayant de réparer les dégâts provoqués par la polémique sur les difficultés accrues pour les étudiants étrangers diplômés en France d'acquérir le statut de salarié suite à la circulaire « Guéant-Bertrand » du 31 mai dernier. « Le message est simple, la France continue de vouloir attirer les talents du monde entier, qui sont ensuite des ambassadeurs à vie et un atout extraordinaire pour nos entreprises », a assuré hier le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, qui a fait état d'un courrier de François Fillon aux conférences des grandes écoles, des présidents d'université et des ingénieurs rappelant « son attachement à l'attractivité de l'enseignement supérieur ». Laurent Wauquiez a indiqué que, sur 500 dossiers problématiques identifiés,« plus de la moitié ont obtenu une décision favorable pour leur changement de statut ». Il s'est donné jusqu'à la fin de l'année pour que les autres dossiers soient réglés et a précisé que le gouvernement était vigilant sur les métiers en tension et qu'il n'avait pas « le même regard sur les étudiants venant de Chine, du Brésil, du Canada, d'Inde, que sur ceux venant des pays en voie de développement. » Dans la droite ligne d'une tribune du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, dans « Le Monde » d'aujourd'hui, « Contre le pillage des cerveaux »,

24/11/2011, Isabelle FICEK

Source : Les Echos

Fini l’époque où il allait braconner sur les terres de la gauche, en se disant à titre personnel favorable au vote des étrangers aux élections locales. Devant les maires de France conviés à l’Elysée, Nicolas Sarkozy s’en est pris mercredi 23 novembre à la proposition de loi du Sénat visant à accorder le droit de vote aux étrangers aux élections municipales. « Une telle proposition me paraît hasardeuse. Elle présente le risque de diviser profondément les Français au moment, où plus que jamais, nous avons besoin de nous rassembler », a expliqué le candidat non déclaré de l’UMP sous les applaudissements. « Le droit de voter et le droit d’être élu, dans nos territoires, doit demeurer un droit attaché à la nationalité française » et étendu aux ressortissants européens pour les élections municipales et européennes.

En octobre 2005, juste avant les émeutes de banlieues, celui qui était alors ministre de l’intérieur tenait un discours radicalement différent dans un entretien accordé au Monde. « A titre personnel, je considère qu'il ne serait pas anormal qu'un étranger en situation régulière, qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter aux élections municipales », expliquait M. Sarkozy, qui disait vouloir « renforcer la chance de l'intégration pour les étrangers en situation légale. Le droit de vote aux municipales en fait partie ».

Le candidat, alors, n’avait pas peur de brusquer son camp, comme il l’avait fait en abolissant lors de son arrivée place Beauvau la double peine, prévoyant l’expulsion des étrangers ayant purgé leur peine de prison. « Je ne demande pas à mon parti d'être d'accord avec moi sur tout. Et j'ai la liberté de ne pas être d'accord avec lui sur tout », expliquait encore en 2005 M. Sarkozy.

Mais 2007 n’est pas 2012. L’ouverture à gauche du début du quinquennat a désorienté la droite, sans ouvrir de perspective au centre. M. Sarkozy veille à rassembler son camp et à cliver le débat politique. Soutenu par les députés de la Droite populaire, il veut récupérer les électeurs tentés par le front national, alors que selon le politologue Patrick Buisson, conseiller de M. Sarkozy, l’immigration est devenu pour la première fois une préoccupation supérieure à celle de la délinquance. M. Sarkozy espère l’emporter face à M. Hollande, qui, selon M. Buisson, ne mordrait plus sur le centre ni sur les classes populaires, dont M. Sarkozy pense qu’elles feront l’élection. « François Hollande est redevenu candidat du PS », assène M. Buisson.

M. Sarkozy saisit aussi la proposition de loi du Sénat, pour faire toucher du doigt aux Français par avance ce que signifierait l’arrivée de la gauche au pouvoir. Il essaie ainsi de retourner à son profit le basculement de la Haute-Assemblée en en faisant un épouvantail.

Il n’est pas question, pour l’heure, de donner un coup de barre majeur à droite, comme l’avait fait Nicolas Sarkozy en juillet 2010 avec son discours de Grenoble sur la déchéance de la nationalité et les Roms. Il n’empêche, le chef de l’Etat multiplie les sujets d’affrontement avec la gauche, comme en atteste sa sortie contre la fraude aux prestations sociales, qui n’a été accompagnée d’aucune mesure concrète vraiment nouvelle.

Cette tactique serait d’autant plus fructueuse, selon le député de la Drôme Hervé Mariton, que la campagne marque, selon lui, « la fin des consensus » entre la gauche et la droite sur quelques sujets majeurs, qui vont au delà de l’économie et du social : la perspective proche qui régnait avec le PS sur le nucléaire n’existe plus et M. Sarkozy se déplacera vendredi au centre nucléaire de Tricastin à Pierrelatte, compte enfoncer le clou. M. Mariton accuse de vouloir faire de la défense une variable d’ajustement budgétaire. La droite compte attaquer la gauche sur sa politique familiale, en contestant l’individualisation des droits et la remise en cause partielle du quotient familial née de la fusion programmée de l’impôt sur le revenu et de la CSG. M. Mariton note que les lois bioéthiques n’ont pas été votées à l’unanimité. L’Elysée ne compte pas sortir du bois sur le mariage homosexuel, même si les Français s’y déclarent favorables dans les sondages: une ouverture sur ce point rapporterait très peu à M. Sarkozy et lui coûterait très cher auprès de l’électorat catholique traditionnel.

Enfin, M. Sarkozy a fait des droits d’auteurs et de Hadopi un combat personnel, qui l’oppose à la gauche. C’est dans ce domaine que M. Sarkozy veut apparaître moderniste. Il entend aussi mettre à dispositions des Français toute une série de banques de données publiques en provenance des administrations, pour donner un sentiment de transparence par la preuve et atténuer son image autoritaire.

23/11/2011, Arnaud Leparmentier

Source : Le Monde

Le Marocain Mohamed Brihmi a été assermenté, mardi après-midi à Toronto (Canada), en qualité de juge de paix à la Cour de justice de l'Ontario. La cérémonie d'assermentation, qui s'est déroulée au Palais de justice de Toronto, a été rehaussée par la présence notamment de Mme Nouzha Chekrouni, ambassadrice du Maroc au Canada, M. Zoubair Hakam, consul général du Maroc à Montréal, ainsi que de plusieurs membres de la communauté marocaine établie au Canada.

Dans une déclaration à la MAP, le Premier magistrat d'origine marocaine au Canada s'est dit “honoré, comblé et heureux d'avoir obtenu cette distinction”, affirmant garder “une fierté absolue de mon héritage marocain”.

Installé au Canada en 1981 et titulaire de plusieurs prix et distinctions, M. Brihmi a exercé pendant plus de 25 ans dans la fonction publique, œuvrant auprès des communautés francophones établies à l'étranger comme dans la province anglophone canadienne de l'Ontario.

23/11/2011

Source : Au fait/MAP

Le chef de l'Etat estime que le «droit de voter et d'être élu doit demeurer un droit attaché à la nationalité française»...

Accorder des droits électoraux aux étrangers? Une proposition «hasardeuse», selon Nicolas Sarkozy. Le chef de l’Etat s'est ainsi prononcé contre le droit de vote et d'éligibilité des ressortissants de pays non membres de l'Union européenne résidant en France aux élections municipales, proposé par la nouvelle majorité sénatoriale socialiste.

Le Sénat, qui a basculé à gauche lors des sénatoriales de septembre, examinera le 8 décembre une proposition de loi constitutionnelle du PS en ce sens, déjà votée par l'Assemblée nationale le 3 mai 2000 sous le gouvernement du Premier ministre socialiste Lionel Jospin.

«Besoin de rassembler les Français»

«Une telle proposition me semble hasardeuse (...) parce que cette proposition risque de diviser profondément les Français au moment où, plus que jamais, nous avons besoin de les rassembler», a déclaré le président de la République devant quelque 2.000 maires reçus au Palais de l'Elysée à l'occasion de leur congrès annuel à Paris.

«Chacun peut avoir ses convictions (...) mais dans la crise que nous avons à affronter il y a une nécessité, qui est celle de rassembler», a-t-il insisté.

La Droite populaire, aile sécuritaire de l'UMP, a lancé le mois dernier une pétition contre cette proposition de loi dans laquelle elle voit une «imposture idéologique» et une «manœuvre électoraliste». Sans aller jusque-là, Nicolas Sarkozy a rappelé que les citoyens de l'UE résidant en France pouvaient participer aux élections municipales et européennes et s'est dit «très attaché» à ce que la Constitution française n'aille pas au-delà.

Il y était favorable en 2005

«Je crois depuis longtemps que le droit de voter et le droit d'être élu, dans nos territoires, doit demeurer un droit attaché à la nationalité française, étendu pour les élections municipales et européennes aux citoyens européens qui partagent avec nous une communauté de destin», a poursuivi le chef de l'Etat.

La seule façon pour un ressortissant d'un pays non membre de l'UE de participer aux choix politiques de la France est de prendre la nationalité française, à condition d'en remplir les conditions, a-t-il ajouté. Arno Klarsfeld, le président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) a justifié ce refus par le fait que l'intégration était loin d'être une réussite et qu'existait le risque de voir apparaître des listes fondamentalistes aux scrutins locaux.

En 2005, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, s’était pourtant montré favorable au droit de vote des étrangers. «A titre personnel, je considère qu'il ne serait pas anormal qu'un étranger en situation régulière, qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter aux élections municipales», indiquait à l’époque le chef de l’Etat, dans le Monde.

24/11/2011, E.O., avec Reuters

Source : 20 minutes.fr

Assis sur un banc, les cheveux blanchis, des hommes renfrognés regardent les passants et parlent du "bled", qu'ils ont quitté dans les années cinquante pour venir travailler en France: une pièce, "Invisibles", rend hommage à ces vieux immigrés, les "chibanis".

Ecrite par le metteur en scène Nasser Djemaï, lui-même d'origine algérienne, "Invisibles" entend donner "un corps, une voix, une personnalité" à ces travailleurs, qui ont été, selon lui, "des masses informes, incolores, inodores, éternellement interchangeables".

La pièce est à l'affiche à partir du 22 novembre à la Maison de la culture de Grenoble, avant une vaste tournée en France, puis à Lausanne, qui s'achèvera en mai prochain.

"J'ai pris le parti de parler uniquement des hommes qui n'ont pas fait venir leur famille parce que, pour moi, ils représentent une double tragédie", raconte Nasser Djemaï, dans un entretien à l'AFP. Ils ont vécu "l'exil, l'arrachement à la terre natale pour retrouver une misère plus froide encore et l'éloignement d'avec leur famille".

"Une fois vieillis, ces hommes se retrouvent seuls, avec des séquelles physiques très importantes et aussi pauvres que quand ils sont arrivés", affirme le metteur en scène, qui insiste sur "le rapport très ambigu, très paradoxal" qu'ont les "chibanis" avec leur pays d'origine. "Ils ont vieilli avec une carte postale dans la tête", déclare-t-il.

"Une histoire entre la vie et la mort"

"Le retour au pays est toujours une incompréhension avec à la fois ce mythe éternel du retour et leur présence ici liée notamment au fait qu'une partie de leur retraite ne peut pas être exportée", ajoute Nasser Djemaï.

Il a cherché pendant un an les acteurs susceptibles d'incarner ces hommes qui s'expriment à la fois en français et en arabe et recueilli des témoignages dans les cafés chibanis, les mosquées, les foyers en même temps qu'il lisait les ouvrages portant sur ce thème.

"C'est un peu aussi l'histoire de mon père qui est arrivé ici tout seul pendant deux ans, avant de faire venir sa famille", confie Nasser Djemaï, né en 1971 à Grenoble de parents algériens. "Les amis qu'il a côtoyés sont ces hommes-là. Ça fait partie de ma mythologie".

Mais, explique-t-il, "mon travail théâtral, c'est de m'emparer d'une parole authentique et d'arriver à tordre toute cette matière pour en faire des figures théâtrales".

"Cette histoire d'hommes qui ont quitté leur terre natale date de la nuit des temps", poursuit-il, évoquant Enée, condamné à l'exil et qui doit se rendre aux enfers pour que son père lui révèle où il doit fonder Rome. "J'ai trouvé ce mythe tellement beau que j'ai voulu aussi m'en servir", ajoute-t-il.

Le héros, Martin, n'a pas connu son père, l'un de ces immigrés, mais le retrouve grâce à sa mère, une Française, qui vient de mourir. "J'ai placé l'histoire entre la vie et la mort. C'est comme un monde parallèle. Ces hommes sont dans une sorte d'antichambre et Martin va être plongé dans ce monde à la demande de sa mère".

Mais "cette histoire, c'est une volonté d'apaisement, une reconstruction, celle d'un jeune homme qui va se réconcilier avec lui-même et avec son passé", selon Nasser Djemaï.

22/11/2011

Source : Le Point

L'Ille-et-Vilaine est le 3e département le plus touché par l'afflux de mineurs étrangers sans parents, avec une vingtaine d'arrivées par mois. Le président PS du conseil général, Jean-Louis Tourenne, somme l'Etat de prendre ses responsabilités, avec cet ultimatum : il ne prendra plus d'enfants en charge au 1er janvier.

Dominique Baudis, le nouveau défenseur des droits, a remis en début de semaine au président de la République son rapport sur les droits de l'enfant. Une partie de son travail est consacrée à la question des mineurs isolés étrangers. La France en compte officiellement 6.000. Elle est particulièrement touchée par l'augmentation des arrivées ces dernières années. En tête des départements touchés par cet afflux : Paris, la Seine-Saint-Denis et... l'Ille-et-Vilaine. Le président socialiste du Conseil général, Jean-Louis Tourenne, tire la sonnette d'alarme. Il explique à TF1 News pourquoi il ne peut plus faire face à ce "raz-de-marée" et pourquoi il appelle l'Etat à prendre ses responsabilités.

TF1 News : Combien de mineurs isolés étrangers (MIE) sont venus frapper à la porte du conseil général cette année ?
J-L.T. : Fin octobre, nous étions à 335 mineurs isolés étrangers arrivés dans le département. Quinze jours plus tard nous sommes à 349. Grosso-modo il en arrive une vingtaine par mois. Pour vous donner une idée, en 2000, ils n'étaient que cinq. Depuis le début, nous avons à cœur d'accueillir ces jeunes dans les meilleures conditions possibles, mais là, la situation devient intolérable. On ne sait plus la gérer. Nous avons créé 70 places supplémentaires en famille d'accueil et recruté 11 travailleurs sociaux pour faire face à ce raz-de-marée, mais là, on ne peut plus les accueillir dans de bonnes conditions.

TF1 News : D'où viennent ces mineurs isolés et pourquoi choisissent-ils votre département ?

J-L.T. : La majorité d'entre eux ont entre 14 et 18 ans. 68% viennent d'Afrique, 21% d'Asie, notamment de Mongolie et de Chine, et le reste des pays de l'Est et de l'Afghanistan. Leur arrivée est très organisée en amont. Les passeurs soit leur donnent les adresses de nos centres d'action sociale soit les déposent directement devant.

Avant d'être tentés par l'Ille-et-Vilaine, ils sont tentés par la France qui peut être perçue comme un Eldorado. Ensuite, il y a un certain nombre de centres d'accueil comme Sangatte qui ont été fermés, donc ils vont ailleurs. Comme leur destination finale est très souvent l'Angleterre, ils vont dans des départements qui servent de point de départ. La liaison Saint-Malo/Porthmouth, en Ille-et-vilaine, en fait partie.

TF1 News : Que faites-vous quand un de ces mineurs étranger se présente à vos services ?

J-L.T. : Le conseil général étant responsable de tous les mineurs présents sur son département et qui n'ont plus d'autorité parentale, qu'ils soient étrangers ou pas, nous les accueillons et nous les signalons à une plateforme d'orientation qui est complètement saturée ainsi qu'au procureur de la République. Ce dernier a normalement cinq jours pour se prononcer sur l'orientation que doivent avoir ces enfants. Trois cas sont possibles : ils sont mineurs mais peuvent être rapatriés car on a connaissance de la famille dans le pays d'origine, ils sont mineurs et doivent être placés dans un nos services, ou bien, ils sont majeurs et alors ils ne relèvent plus de nos services.

Le problème, c'est qu'au lieu des cinq jours prévus, cela prend entre trois et six mois car les services de la justice aussi sont encombrés. Du coup, ils font exactement comme les passeurs : ils les déposent devant nos services. Résultat, le département s'occupe de pléthore de jeunes dont il ne devrait pas s'occuper. Et cela a un coût important puisqu'il est de l'ordre de 13 millions d'euros par an.

TF1 News : Aujourd'hui, vous tirez la sonnette d'alarme pour que l'Etat prenne ses responsabilités...

J-L.T. : Oui, l'Etat ne s'inquiète absolument pas de cette question car pour lui le problème est réglé. Il nous dit : débrouillez-vous avec ces jeunes. Or, l'Etat est quand même le premier responsable de ces enfants. C'est l'Etat qui a signé la convention internationale des droits de l'Enfant et qui, par conséquent, a des comptes à rendre à la communauté internationale sur la façon dont ils sont traités. C'est l'Etat qui est responsable de la politique d'immigration, qui exerce les contrôles aux frontières et qui peut éventuellement en reconduire certains. Et c'est l'Etat, enfin, qui détermine quand un mineur devient majeur et comment il doit orienter ses services de justice. Malgré un rapport du préfet Landrieu en 2006, malgré le rapport de la sénatrice Isabelle Debré en 2010, et malgré le dernier rapport de Dominique Baudis, l'Etat n'a jamais assumé toutes ces responsabilités.

TF1 news : Sollicité le 20 octobre sur cette question des MIE lors du Congrès de l'Association des départements de France, le garde des Sceaux a annoncé le lancement prochain d'une réflexion interministérielle. Qu'en est-il depuis ?

J-L.T. : Il est gentil monsieur Mercier, c'est un adepte de la table ronde mais il n'en sort rien. Ce problème n'est pas nouveau. La façon dont il a décidé de régler le problème en Seine-Saint-Denis (ndlr : deuxième département le plus touché par l'afflux de MIE après Paris, avec plus d'un millier de mineurs déjà récupérés en 2011) avec le préfet et le procureur, est inacceptable. Ils ont décidé de dispatcher les enfants sur une dizaine de départements, un seul sur dix restant dans le 93, alors qu'il s'agit d'un problème de solidarité nationale. Nous, départements, acceptons de prendre nos responsabilités, mais l'Etat doit aider aussi, notamment au financement.

TF1 News : Vous avez lancé un ultimatum à l'Etat, disant qu'à partir de la fin de l'année vous ne prendrez plus d'enfant en charge, si rien n'est fait...

J-L.T. : Oui et je le maintiens. A partir de 2012, nous remettrons tous ces enfants directement à la justice, à qui il incombe de prendre des décisions. Nous, on ne peut plus. Matériellement, on n'a plus de place. Ca déborde de partout. A tel point que, malgré nos 850 familles d'accueil, nous ne sommes quasiment plus en mesure aujourd'hui d'appliquer les décisions judiciaires de placement prises pour des enfants originaires d'Ille-et-Vilaine. C'est tout le fonctionnement de l'aide sociale à l'enfance qui se trouve perturbé. Alors, s'il le faut, j'irai devant les tribunaux pour expliquer que l'on a des décisions mais qu'elles sont inapplicables par défaut de moyens.

23/11/2011,  Alexandra Guillet

Source : TF1

Notre monde connaît aujourd’hui une triple mutation : démographique et géopolitique d’abord avec la montée des «émergents» que sont la Chine, l’Inde et le Brésil ; éthique ensuite, avec des interrogations sur les impacts sociaux et environnementaux de notre modèle de développement ; structurelle enfin, avec l’avènement de l’économie de la connaissance.

Ces mutations exigent des réponses à l’échelle mondiale qui seront conçues et mises en place par les élites de demain, autrement dit les étudiants d’aujourd’hui. Or, d’après les projections de l’Unesco, le nombre d’étudiants dans le monde aura doublé entre 2000 et 2015, passant de 100 à 200 millions environ, les trois quarts de cette hausse spectaculaire étant dus au seul continent asiatique. Dès lors, il convient de jouer un rôle actif dans la formation de ceux qui deviendront des ambassadeurs de France dans leurs pays mais aussi des repeaters dans le domaine touristique.

La capacité à attirer les meilleurs étudiants de la planète est un facteur déterminant de la puissance d’un Etat. Si nous continuons d’évoluer tout au long de notre vie, la période étudiante est cruciale. C’est alors que se fabrique notre vision du monde par l’acquisition de références philosophiques, politiques et artistiques. Ainsi n’est-il pas surprenant que le journaliste et essayiste indo-américain Fareed Zakaria qualifie, dans son ouvrage (The Post-American World, 2008), le système universitaire américain comme étant «la meilleure industrie des Etats-Unis». En ayant accueilli et formé les meilleurs étudiants du monde, les universités américaines ont été un vecteur de puissance et se trouvent encore aujourd’hui au cœur de la stratégie américaine dite de smart power (puissance intelligente). Car si les rapports de force militaires continuent d’occuper une place centrale dans le monde multipolaire qui se profile, le poids d’un pôle dépend de plus en plus de sa capacité à influer sur les normes qui régissent le monde.

Disposant d’une image attractive auprès des étudiants étrangers, la France est la première destination non anglophone avec près de 280 000 étudiants étrangers. Auparavant troisième, elle se classe désormais en quatrième position derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. Aussi, la tentation de repli sur soi, instrumentalisée par une partie de la classe politique, est tout à fait dommageable : elle gangrène le débat démocratique à l’intérieur de nos frontières, elle traduit l’ignorance grave et coupable de nos dirigeants face aux enjeux mondiaux mais surtout elle nuit à l’image de la France. La circulaire du 31 mai restreignant les possibilités pour les diplômés étrangers de poursuivre leur carrière en France s’inscrit dans cette logique qui se donne comme finalité une baisse de l’immigration dans son ensemble. Ce positionnement démagogique est d’autant plus condamnable qu’il revient à séduire l’électorat d’extrême droite.

A rebours de ces tentations regrettables, il convient ainsi de saluer la volonté de la Conférence des grandes écoles de multiplier par trois, d’ici à 2020, le nombre d’étudiants étrangers formés par notre enseignement supérieur. Cette ouverture contribuerait au rayonnement de la France tout en confrontant les décideurs de demain à la complexité et à la diversité des expressions culturelles et politiques de notre monde.

L’accueil accru d’étudiants étrangers suppose néanmoins d’investir dans des infrastructures d’accueil adaptées (logements, transports…) et de recruter des personnels enseignants supplémentaires. Pour y parvenir en dépit du contexte actuel, nous pourrions facturer aux étudiants étrangers les formations de haut niveau. En s’alignant sur les prix mondiaux - atteignant 50 000 dollars pour une année universitaire à Harvard -, on s’apercevrait que l’accueil d’étudiants étrangers accroîtrait les moyens de notre système universitaire, moyens qui pourraient servir en partie à attribuer des bourses aux meilleurs étudiants étrangers sélectionnés mais dont les moyens financiers seraient insuffisants. Une autre partie de ces moyens permettrait de développer des projets académiques ambitieux pour attirer encore davantage les meilleurs étudiants et enseignants-chercheurs, et instaurer ainsi un cercle vertueux.

Par ailleurs, s’il est nécessaire de développer notre capacité à attirer les meilleurs étudiants étrangers, il faut aussi poursuivre les efforts consacrés aux programmes de mobilité des étudiants français. Les bienfaits d’une période d’expatriation, quelle qu’en soit la destination, sont en effet multiples : apprentissage de l’autonomie, enrichissement culturel, rayonnement de la France à l’étranger, prise de conscience de la valeur du modèle français, meilleure compréhension des modèles étrangers… Le programme Erasmus, qui a démocratisé la mobilité des étudiants européens, gagnerait par exemple à être élargi à l’ensemble du bassin méditerranéen. Alors que le continent européen devra faire face au vieillissement de sa population, le gouvernement choisit la stratégie de la petite politique interne pour répondre aux peurs populistes accentuées par la crise. Ce choix constitue d’ailleurs un paradoxe idéologique avec la politique économique du gouvernement qui rejette en bloc les arguments des partisans de la démondialisation et invite la Chine à racheter une partie des dettes publiques européennes. La schizophrénie semble devenir une norme en politique : on s’insurge contre toute mention de protectionnisme économique mais on n’hésite pas à invoquer un protectionnisme en matière de flux migratoires.

Enfin, et c’est peut-être le plus grave, l’image de la France continue à être écornée aux quatre coins du monde. L’image d’un pays en crise sur son identité, mais surtout qui trahit les principes qu’il a autrefois incarnés. Il est légitime de vouloir rompre avec l’arrogance occidentale consistant à vouloir imposer ses vues au monde. Mais cette rupture ne doit pas servir d’alibi pour abandonner les valeurs universalistes à l’origine de notre République ni pour réanimer la théorie culturaliste du «choc des civilisations». Promouvoir les valeurs auxquelles nous sommes attachés en respectant l’autre : voilà la ligne de crête qu’il nous faut emprunter si l’on veut profiter du meilleur point de vue.

24/11/2011, El Yamine Soum, Anas Jaballah

Source : Libération

 Des représentants d'une soixantaine de pays africains et européens ont adopté mercredi à Dakar une nouvelle stratégie commune de gestion du phénomène migratoire, à l'issue d'une conférence sur l'immigration et le développement, a constaté un journaliste de l'AFP.

La conférence de Dakar, précédée mardi par une réunion d'experts et qui faisait suite à des réunions similaires tenues à Rabat en 2006 et à Paris en 2008, visait à relancer et donner un nouveau souffle au processus eurafricain en matière de migration et de développement solidaire, selon la secrétaire d'Etat française chargée de la Jeunesse et de la vie associative, Jeannette Bougrab.
Il est important que des dispositifs existent pour améliorer l'éducation et la formation des jeunes dans les pays africains. Il ne faut pas que les talents de l'Afrique soit pillés. L'Afrique a un joyau qui est la jeunesse, l'Afrique c'est l'avenir, a-t-elle affirmé à l'AFP.
La réunion de Dakar a évalué le programme de coopération triennal (2008-2011) signé à Paris par les pays membres du processus eurafricain, dit de Rabat, en référence à la première conférence organisée dans la capitale marocaine, selon des participants.
Elle a débouché sur l'adoption d'une nouvelle stratégie, dite de Dakar, qui fixe les priorités du dialogue sur la migration entre les pays partenaires pour la période 2012-2014, selon des documents distribués à la presse.

La Stratégie de Dakar repose sur trois piliers: organiser la migration légale, renforcer les synergies entre migration et développement et lutter contre la migration irrégulière.

Africains et Européens s'engagent avec cette stratégie à atteindre dix objectifs prioritaires, dont la garantie du respect des droits des migrants et des réfugiés, l'amélioration de la mobilisation des transferts d'argent des migrants au bénéfice du développement des pays d'origine, la facilitation des échanges entre les services chargés de la mobilité.

Dakar lance des projets et des initiatives. Il nous appartient dans les discussions (à venir entre Africains et Européens) de voir les moyens de mise en oeuvre, a indiqué le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Madické Niang, lors d'une conférence de presse à l'issue des travaux.

La migration demeure une réalité de plus en plus présente dans les rapports entre l'Afrique et l'Europe qui reste une destination majeure du mouvement migratoire africain, avait-il auparavant estimé.

Les mesures nationales, aussi strictes soient-elles, ne suffisent guère pour maîtriser le problème de la migration iourcerrégulière qui risque de perdurer si on ne créée pas les conditions nécessaires à la fixation des potentiels candidats chez eux, en agissant contre la pauvreté et le chômage persistants, avait-il dit.

23/11/2011

Source : Romandie/AFP

La crise n'a pas réduit l'afflux de travailleurs étrangers outre-Manche, notamment non Européens. Ni leur capacité à trouver du travail : plus flexibles sur les horaires et les salaires, ils sont toujours plus nombreux à exercer une activité, alors que de plus en plus de Britanniques se retrouvent eux au chômage.

L’immigration au Royaume-Uni n’a guère faibli pendant les années de crise avec, cependant, moins d’entrées au motif du travail mais un accroissement très important des entrées d’étudiants.

David Cameron avait promis de traiter la question migratoire dans son ensemble pour qu’il n’y ait pas de report et éviter l’abus du statut d’étudiant. Il n’a manifestement pas réussi. Entre juin 2009 et juin 2010, le nombre d’étudiants ayant reçu un visa est passé de 268 000 à 362 000, soit une augmentation de 35 %.

Si la migration en provenance des nouveaux entrants dans l’Union européenne s’est ajustée à la crise – le solde des entrées et des sorties est désormais très faible -, il n’en va pas de même pour le reste de l’immigration étrangère. Le solde migratoire annuel des étrangers, en moyenne mobiles, était encore supérieur à 200 000 en mars 2010, soit un niveau comparable à celui observé en mars 2006. Le repli de l’immigration en provenance des nouveaux entrants de l’UE a donc eu peu d’effet sur le niveau d’ensemble des flux.

Des travailleurs étrangers plus flexibles

L’Office national de la statistique vient de publier une statistique qui fait scandale. En un an, l’emploi des personnes nées à l’étranger s’est accru de 181 000 alors que celui des Britanniques nés au Royaume-Uni s’est effondré (-311 000). La motivation et l’acceptation d’horaires et de conditions de travail pénibles seraient plus grandes chez ceux qui viennent de l’étranger. Les employeurs trouvent les jeunes Britanniques trop feignants et démotivés.

Ces arguments ne sont pas nouveaux. Les employeurs préfèrent recruter des immigrés plus qualifiés que les natifs, ou alors plus disposés à accepter les conditions de travail et les salaires que ces derniers refusent. En 2008, le rapport de la Chambre des Lords sur l’impact de l’immigration faisait déjà part de ses craintes que ne "se développe une demande spécifique des employeurs pour des immigrants aux exigences faibles en matière de salaire et de conditions de travail". Nous y sommes. En période de crise, la situation semble sans doute encore plus choquante.

Par ailleurs, une pétition lancée par Migration Watch UK demandant à ce que l’immigration soit progressivement réduite afin de revenir à un solde migratoire ne dépassant pas 40 000 a été signée, en une semaine, par 100 000 personnes. Avec les statistiques publiées sur les créations d’emploi par l’ONS, nul doute que la pression va s’accroître sur le gouvernement britannique pour faire baisser l’immigration étrangère.

23/11/2011

Source : Atlantico

Dans le cadre de l'édition 2011 du Forum de Genshagen intitulé "Flux migratoires et intégration : défis nationaux, enjeu européen", la Fondation Genshagen et l'Institut Montaigne ont commandé une enquête d'opinion réalisée parallèlement dans nos deux pays par Harris Interactive et le dimap afin de nourrir la réflexion sur ces questions et l'enrichir du point de vue des citoyens allemands et français.

SYNTHÈSE DES RÉSULTATS DE L'ENQUÊTE

L'afflux de migrants en provenance du Maghreb ou encore les prises de position concernant la réintroduction du contrôle aux frontières au sein de l'espace Schengen ont relancé le débat public sur l'immigration et les politiques d'intégration en France comme en Allemagne. Cette actualité a également souligné les difficultés et les contradictions des politiques nationale et communautaire en matière d'immigration et d'asile.

Que pensent les citoyens français et allemands des processus d'intégration des personnes immigrées à l'oeuvre dans leur pays ? Quels sont selon eux les principaux obstacles à une meilleure intégration de ces populations ? Se prononcent-ils pour davantage d'action à l'échelle européenne en matière de politique d'immigration ? Ces réponses reflètent-elles un mouvement de repli national ou appellent-elles à une plus grande harmonisation des politiques d'immigration en Europe ? L'enquête d'opinion commandée par la Fondation Genshagen et l'Institut Montaigne révèle des différences importantes entre nos deux pays, non seulement dans le regard que portent les Français et les Allemands sur les populations immigrées et les mécanismes nécessaires à leur accueil et à leur intégration, mais également dans l'approche de l'immigration et des politiques migratoires dans leur dimension européenne.

Dans l'ensemble, les Allemands sont plus satisfaits des résultats de l'intégration que les Français. 42 % des Allemands interrogés considèrent que l'intégration des personnes immigrées fonctionne plutôt bien en Allemagne, alors que seulement 19 % des Français interrogés sont de cet avis pour leur propre pays. Notons également que seuls 9% des Allemands considèrent que l'intégration des personnes immigrées fonctionne très mal en Allemagne contre 31 % des Français interrogés. En revanche, pour un Allemand sur deux "le manque de volonté des populations immigrées" est l'un des principaux obstacles freinant l'intégration des immigrés au sein de la société tandis que cette réponse n'a été retenue que par 39% des Français interrogés.

Sur quoi faut-il faire porter l'effort en priorité pour améliorer le processus d'intégration dans nos pays ? Une grande importance est donnée en Allemagne à l'apprentissage de la langue (60 %), tandis que les personnes interrogées en France privilégient la connaissance des lois et des traditions du pays d'accueil (44 %). Modèle allemand de la "culture dominante" (Leitkultur) d'un côté, modèle républicain de l'autre ? Dans les deux pays, plus le niveau d'études des personnes interrogées est élevé, plus la nécessité d'améliorer l'intégration scolaire des populations immigrées est mise en avant. Par ailleurs, un Allemand sur quatre et un Français sur trois sont convaincus que leur pays n'a pas besoin d'immigration. Cette opinion est surtout répandue chez les personnes plus âgées et à faible niveau d'études.

En revanche, pour une nette majorité des enquêtés, la France et l'Allemagne sont des pays d'immigration. Français et Allemands affirment de manière unanime que la diversité culturelle et la responsabilité humanitaire constituent les arguments les plus importants en faveur de l'immigration. Cependant, les enjeux propres aux contextes nationaux – par exemple le poids du vieillissement démographique en Allemagne ou encore les difficultés d'accès au marché du travail en France – se reflètent dans les résultats de l'enquête. Ainsi l'immigration est-elle davantage perçue par les personnes interrogées en Allemagne comme une réponse au manque de main d'oeuvre qualifiée et comme un facteur d'équilibre des systèmes sociaux.

En outre, quel échelon est le plus pertinent aux yeux des Français et des Allemands pour faire face aux enjeux de l'immigration ? 50 % des Allemands se prononcent en faveur de compétences communautaires renforcées en matière de politique d'immigration, contre 45 % des Français qui estiment que la politique d'immigration devrait plutôt être du ressort de l'Union européenne.

A cette occasion, la Fondation Genshagen et l'Institut Montaigne ont également interrogé des échantillons représentatifs des populations allemande et française au sujet de la relation franco-allemande.

La France et l'Allemagne sont citées par 75 % des Allemands et 80 % des Français comme étant les principaux partenaires l'un pour l'autre au sein de l'Union européenne. Les Français et les Allemands divergent cependant sur l'avenir de l'Union européenne. Alors que les Allemands sont très partagés sur la question de la répartition future des pouvoirs entre le niveau communautaire et celui des Etats membres au sein de l'Union, une majorité relative des Français (40 %) se prononcent en faveur du maintien du statu quo actuel. Dans les deux pays, ce sont surtout les jeunes dont le niveau d'études et le revenu mensuel sont élevés, ainsi que les générations de l'après-guerre, contemporaines des débuts de la construction européenne, qui souhaitent un approfondissement de l'intégration européenne.

23/11/2011, Fondation Genshagen et Institut Montaigne

Source : Le Monde

Nicolas Sarkozy, le 24 octobre 2005, déclarait au Monde : "Je ne trouve pas anormal qu'un étranger en situation régulière, qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter lors des élections municipales. J'ouvre un débat en faveur d'une mesure que je pense juste." Et comme il y a plusieurs droites à droite, une certaine "droite libre", "mouvement libéral-conservateur associé à l'UMP", lance sa propre pétition, associant, pour faire grand peur aux Français, danger islamiste et droit de vote des immigrés.

Et pourtant, recroquevillées dans leur château élyséen, nos droites se trompent en imaginant nos concitoyens plus xénophobes qu'ils ne le sont. Un sondage Harris Interactive réalisé les 28 et 29 octobre montre qu'une fois qu'ils ont été informés que les étrangers issus des pays membres de l'UE, installés en France, ont le droit de vote aux élections municipales (et européennes), 59 % se déclarent favorables à l'extension de ce droit aux étrangers résidents non-membres de l'UE. Et 56 % s'affirment également favorables à ce que tous les étrangers vivant en France puissent prendre part à l'ensemble des élections locales, contre 41 % qui s'y opposent.

L'octroi de ce droit, qui concerne plus de 3 millions de personnes, est sacrifié par la droite sur l'autel d'un nationalisme d'un autre temps. Nous sommes entrés dans une ère postnationale, où la citoyenneté ne peut plus être l'apanage des seuls nationaux. C'est en vain, nous l'espérons, que nos droites chauvines tentent de relancer leurs vieilles rengaines au parfum de terroir, pour occulter leur incapacité à innover. Quand le pays est au bord du gouffre, elles ne trouvent à nous servir que des poncifs éculés, espérant divertir le peuple, au lieu de lui insuffler énergie et espoir. Glorifier le passé - celui de la nation - ne "coûte pas cher". Construire l'avenir exige plus de volontarisme et d'inventivité.

L'intégration, tout le monde en parle ! Mais il ne saurait y en avoir sans que la société d'accueil s'engage, de son côté, à "intégrer". Or l'octroi du droit de vote serait, de ce point de vue, un acte positif. Il démontrerait à ceux, venus d'ailleurs, qui travaillent pour faire tourner la machine économique, qui élèvent leurs enfants dans notre pays et qui y paient leurs impôts, que les "nationaux" les reconnaissent comme leurs égaux et leur demandent à ce titre de participer à la vie de la République.

On sort là de la très théorique promotion de l'"égalité des chances", ce dernier loto à la mode. C'est par le vote, d'abord, qu'on responsabilisera les immigrés résidant en France depuis au moins cinq ans, et au-delà, par l'exemple, leurs propres enfants, 23 % des Français issus de l'immigration déclarant ne pas être inscrits sur les listes électorales, contre 7 % des Français "d'origine". Une manière aussi, pour eux, de faire entendre leurs voix pour faire changer leur condition au quotidien et sensibiliser leurs concitoyens à leurs problèmes. Mettons plus de République dans l'immigration et plus d'immigration dans la République. C'est la démocratie qui y gagnera.

Le traité de Maastricht, en 1992, ébauchait la notion de citoyenneté européenne en accordant le droit de vote et l'éligibilité aux élections locales et européennes aux résidents étrangers des pays membres de l'UE. Ce n'est qu'aux élections municipales de 2001 que la France, traînant les pieds jusque-là, appliquera ce principe. Une certaine droite, à nouveau, freine des quatre fers, distinguant cette fois entre "bons" et "mauvais" résidents étrangers. Une discrimination flagrante que la France reste un des derniers pays européens à pratiquer.

Le droit qu'on prétend discuter encore faisait déjà partie des "110" propositions de François Mitterrand, candidat socialiste à la présidentielle de 1981. Presque vingt ans plus tard, entre octobre 1999 et janvier 2000, quatre propositions de loi sont déposées à l'Assemblée nationale par la gauche plurielle. Les Verts, qui, sur cette question, sont en première ligne depuis 1981, signent la première, qui sera discutée en séance publique, en avril 2000, et c'est le député Noël Mamère qui en est le rapporteur.

La loi est adoptée par l'Assemblée le 3 mai 2000, sous le gouvernement de Lionel Jospin. Elle ne permet pas aux étrangers non communautaires d'exercer les fonctions de maire ou de maire adjoint, ni de participer à la désignation des grands électeurs et à l'élection des sénateurs. La majorité sénatoriale, dominée par l'UMP, refuse de l'examiner. Cette majorité a basculé. Et cette même loi est désormais inscrite à l'ordre du jour du Sénat, conformément à l'engagement pris par son nouveau président socialiste, Jean-Pierre Bel. Elle sera discutée le 8 décembre. Et c'est à nouveau une parlementaire Europe Ecologie-Les Verts, Esther Benbassa, qui en sera la rapporteure.

Il serait choquant que ce projet ne réunisse pas, au-delà de la gauche et du centre, une bonne partie des suffrages de la droite républicaine. L'enjeu est clair : ce vivre-ensemble qui nous fait tant défaut, et que la participation politique peut contribuer à créer. Ne laissons pas une nouvelle fois passer le coche.

En Angleterre, des immigrés siègent dans les conseils municipaux dès les années 1970, les élites locales ayant compris l'intérêt de toucher ces nouvelles composantes de la population ; ces élus allaient jouer les intermédiaires pour les atteindre. Dans les années 1990, dans certaines villes, ils sont parfois même surreprésentés par rapport à leur poids démographique. Dans le même temps, le nombre croît de descendants d'immigrés, britanniques de plein droit, qui siègent au Parlement. Et, depuis le scrutin de 2007, la Chambre des communes en compte 14, auxquels s'ajoutent 22 lords et quatre députés européens.

Même si ce résultat-là reste modeste, il est plus élevé que chez nous, qui tardons, par conservatisme et en raison du cumul des mandats, à ouvrir nos assemblées aux Français dont les racines ne plongent pas dans le terroir. Nos élites ont besoin de diversité pour se renouveler. Et dans cette direction le droit de vote et d'éligibilité des immigrés non européens aux élections locales sera, si nous le voulons, un premier pas décisif.

23/11/2011, par Esther Benbassa (Editorial)

Source : Le Monde

Une délégation marocaine a pris part, mardi à Dakar, aux travaux de la 3ème "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" qui connait la participation des ministres en charge de la migration dans les pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, du Maghreb et d'Europe.

Des représentants des ministères des affaires étrangères, de l'Intérieur et celui chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l'Etranger ont entamé les travaux de cette rencontre par une réunion préliminaire de hauts fonctionnaires devant soumettre le document "stratégie de Dakar" à la rencontre des ministres compétents en matière de migration des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, du Maghreb et d'Europe qui devra se réunir ce mercredi.

Baptisée aussi "Processus de Rabat", la première Conférence ayant été tenue dans la capitale du Royaume en juillet 2006, cette manifestation euro-africaine procédera à l'évaluation du "Programme de Coopération Triennal de Paris" (2008-2011), ainsi qu'à l'adoption d'une nouvelle stratégie qui fixera les priorités du dialogue sur la migration entre les pays partenaires pour la période 2012-2014.
Cette 3ème conférence s'inscrit dans le cadre du "Processus de Rabat" qui a jeté les jalons de cette coopération Nord-Sud sur la question de la migration et qui a eu le mérite de développer une approche globale associant la lutte contre la migration illégale et la question du développement dans les pays du sud, a indiqué le chef de la délégation marocaine, Mohamed Bernousi, secrétaire général du ministère chargé des affaires de la communauté marocaine à l'étranger.

L'un des importants volets de cette conférence porte sur l'implication de la diaspora dans le développement des pays d'origine à travers des mécanismes appropriés, a souligné M. Bernousi, assurant que la délégation marocaine est très sollicitée par les partenaires du Processus compte tenu de l'expérience marocaine dans ce domaine.

Dans un contexte marqué par les drames humanitaires causés par les flux croissants de migrants en situation irrégulière depuis l'Afrique sub-saharienne vers l'Europe, les ministres de plus d'une cinquantaine de pays d'origine, de transit et de destination se sont réunis pour la première fois en 2006 à Rabat afin de répondre aux questions soulevées par les enjeux migratoires.

Les vues convergentes exprimées lors de ces assises ont révélé la nécessité d'appréhender les questions migratoires de façon équilibrée et dans un esprit de responsabilité partagée.

La déclaration et le Plan d'action adoptés lors de la Première Conférence de Rabat, témoignent d'un partenariat novateur caractérisé par une vision commune qui a jeté les bases d'un partenariat étroit entre les pays concernés par la "route migratoire africaine" comprenant les flux migratoires vers l'Europe en provenance du nord, du centre et de l'ouest du continent noir.

Deux ans plus tard, la deuxième Conférence Euro-Africaine sur la Migration et le Développement, organisée cette fois ci à Paris en 2008, confirmait la vitalité du "processus de Rabat" et opte pour l'adoption d'un ambitieux programme de coopération triennal (2008-2011) financé par l'Union Européenne et l'Agence Espagnole de la Coopération International et du Développement.
La troisième conférence ministérielle Euro-Africaine sur la migration et le développement de Dakar intervient dans la continuité des deux premières afin d'évaluer la mise en oeuvre du programme de coopération et paver la route de la coopération future en matière de migration.

En parallèle à cette manifestation, un réseau des sociétés civiles du Nord et du Sud organise, depuis lundi à Dakar, un "Contre sommet citoyen". Une initiative qui se veut une tribune pour interpeller les officiels de la 3ème Conférence de Dakar sur la question de la migration et des droits des migrants et personnes déplacées.

Mobilisés autour du slogan "Des ponts, pas des murs", les voix de ce sommet citoyen ont concordé pour dénoncer "les conséquences de la politique européenne d'immigration et proposer des alternatives à une Europe qui se transforme en forteresse, une Europe source de déséquilibre entre le Nord et le Sud".

22/11/2011

Source : MAP

Quelque 150 ressortissants maliens faussement accusés par le nouveau pouvoir en Libye d'avoir été des mercenaires de l'ex-dirigeant Mouammar Kadhafi, sont rentrés mardi à Bamako et ont livré à l'AFP des témoignages accablants sur la manière dont ils ont été traités.

Ces Maliens, "accusés de mercenariat par les rebelles devenus nouvelles autorités libyennes" du Conseil national de transition (CNT), "ont été emprisonnés", a déclaré un responsable des services de la protection civile de Bamako, venu les accueillir à leur retour par un vol spécial de l'Office internationale des migrations (OIM).

"Après enquête, la Libye a su qu'ils n'étaient que de simples travailleurs et ils viennent d'être libérés", a-t-il ajouté,

Plusieurs de ces Maliens rapatriés ont affirmé à l'AFP avoir été "victimes de brutalité, de racket, d'injures" en Libye.

"Pour les rebelles libyens, tout ce qui est Noir est mercenaire de Kadhafi. Moi j'étais chez moi, ils sont venus m'arrêter et on m'a emprisonné", a ainsi témoigné l'un d'eux, Ali Kéita.

"Moi, avant de m'emprisonner parce que, pour eux, j'étais un mercenaire, ils ont volé mon argent, près de 600.000 FCFA (un peu moins de 1.000 euros) et mon portable. Vraiment, ils ont été méchants", confirme Samuel, seul catholique du groupe.

Selon un autre témoignage, tous les Maliens arrêtés se sont retrouvés dans une prison insalubre plusieurs semaines, avant de pouvoir rentrer.

"En prison, on avait deux morceaux de pain par jour, on ne voyait pas le soleil", raconte Mamoud Kanté, ajoutant: "Un jour, un militaire libyen pris de peur parce qu'on se dirigeait vers lui a même tiré sur nous et il y a eu des blessés".

Dans la cour de la direction de la protection civile de Bamako où ils ont été amenés, l'un de ces Maliens présente des signes de démence. "Oui, ce jeune touareg est fou, il est très traumatisé, et dès qu'il voit un homme en tenue militaire, il a peur", explique un agent de la protection civile.

"Vraiment, au temps de Kadhafi, c'était mieux. Même si les militaires de Kadhafi étaient parfois méchants, c'était mieux. Aujourd'hui, les +nouveaux militaires+ nous traitent comme des chiens", estime Bréhima Touré, autre Malien rapatrié de Libye.

"Il y a beaucoup d'autres Africains en prison en Libye. Il faut que l'Afrique pense à eux. Sinon, ils vont mourir ", ajoute-t-il.

22/11/2011

Source : AFP

Le président de la République italienne, Giorgio Napolitano, a plaidé mardi, pour l'octroi de la nationalité italienne aux enfants d'immigrés nés en Italie, appelant le parlement à adopter une loi dans ce sens.

"Il est insensé que les enfants d'immigrés qui sont nés en Italie ne peuvent devenir des citoyens italiens", a déploré le chef de l'Etat italien, estimant que l'octroi de la nationalité à ces personnes est "un droit fondamental parmi leurs droits".

"J'espère que le Parlement abordera également cette question. Le nier est une vraie folie, une absurdité. Ces enfants ont cette aspiration", a souligné Giorgio Napolitano lors d'une rencontre avec une association religieuse, au siège de la présidence italienne.

Dans ce cadre, le chef de l'Etat italien s'est félicité de la création pour la première fois, en Italie, par le Premier ministre, Mario Monti, d'un ministère de la coopération et de l'intégration sociale, en charge notamment, de l'immigration.

Le président Napolitano a émis le vÂœu que "cette initiative fasse prendre conscience de la nécessité d'insuffler une énergie nouvelle à une société (italienne) gagnée par la vieillesse (...)".

Le projet de loi accordant la citoyenneté aux enfants d'immigrants qui sont nés et ont grandi en Italie avait rencontré l'opposition du gouvernement précédent de Silvio Berlusconi, où siégeait la Ligue du nord, un parti autonomiste et anti-immigration.

Vendredi dernier, le leader du parti démocratique (gauche), Pierluigi Bersani, a évoqué cette question lors du débat sur le programme du gouvernement Monti.

"Chers membres de la Ligue, nous avons des centaines de milliers d'enfants d'immigrés qui paient les impôts, vont à l'école, parlent l'italien, et qui ne sont ni immigrés, ni Italiens et ne savent pas qui ils sont. C'est une honte", avait-il, alors déploré. 22/11/2011

Source : Agence algérienne (APS)

Sommet citoyen de Dakar: près de 14.000 africains morts sur les routes de la migration clandestine

Près de quatorze mille africains sont morts en empruntant les routes périlleuses de la migration clandestine vers l'Europe entre 2006 et 2011, ont annoncé des acteurs des sociétés civiles réunis lundi à Dakar dans le cadre d'un "sommet citoyen des sociétés civiles du Nord et du Sud sur la migration".

"Que font les Etats africains pour protéger leurs ressortissants, alors que les pays européens ne lésinent pas sur les moyens pour obtenir la libération d'un seul de leurs concitoyens enlevé", s'est insurgé le coordonnateur de la manifestation, Mamadou Diouf qui déplore que des milliers d'africains sont réduits à l'errance et aux souffrances sur les routes de la migration clandestine à travers les déserts et la périlleuse traversée de la mer pour rejoindre les côtes européennes.

Par ce "contre sommet", le réseau des sociétés civiles du Nord et du Sud veulent ériger une tribune pour interpeller les officiels qui feront le déplacement à Dakar sur la question de la migration, des droits des migrants et personnes déplacées et déposer un mémorandum à la Conférence des Ministres.

La 3eme "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" se tient, mardi et mercredi à Dakar, avec la participation des ministres compétents en matière de migration des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, du Maghreb et d'Europe.

Lors de ce rassemblement d'acteurs associatifs du Nord et du Sud mobilisés autour du slogan "Des ponts, pas des murs", les voix ont concordé pour dénoncer "les conséquences de la politique européenne d'immigration et proposer des alternatives à une Europe qui se transforme en forteresse, une Europe source de déséquilibre entre le Nord et le Sud".

Les critiques ont particulièrement fusé contre le "Frontex" (l'agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'Union) qui s'étend des côtes nord du Maghreb jusqu'à celle de l'Afrique de l'Ouest.

Les intervenants ont estimé que ce dispositif onéreux s'avère inefficace en se référant à la récente déferlante des migrants clandestins sur les côtes sud de l'Italie à partir de la Tunisie avec le lot de drames habituels.

Ils ont ainsi appelé à la suppression du Frontex qui s'est avéré inefficace et affecter plutôt son budget colossal à des projets de développement dans les pays du sud. Depuis que le Frontex a commencé à s'ériger en édifice entre l'Europe et l'Afrique, les migrants ont trouvé d'autres issues comme les pirogues qui empruntent la mer sur des distances de plus en plus longues avec un risque encore élevé, a-t-on expliqué à ce sujet.

Les organisations de la société civile ont également traité des accords de Cotonou sur la migration et particulièrement en son article 13 sur la réadmission des migrants clandestins refoulés.

Selon les activistes de la société civile, cet accord signé par l'Union Européenne et les pays ACP (Afrique-Caraïbes, Pacifique) est abusif pour les pays du sud qui sont obligés d'accepter la clause de la réadmission pour accéder à l'aide au développement.

Pour eux, l'aide européenne au développement ne doit pas être conditionnée au contrôle des flux migratoires, elle doit procéder d'une vision de solidarité et d'équité.

Par ce contre sommet, il s'agit de promouvoir une approche "Migration et développement " fondée sur les intérêts mutuels des migrants, des sociétés et des populations laborieuses du Nord et du Sud, indiquent les organisateurs, précisant que le contre-sommet de Dakar vise aussi à témoigner de "la mobilisation constante et sans faille des sociétés civiles face aux politiques migratoires des pays de l'Union Européenne".

Il est prévu que les travaux du sommet citoyen seront sanctionnés par un mémorandum qui sera adressé aux participants à la 3eme "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement".

Baptisée aussi "Processus de Rabat", la première conférence ayant été tenue dans la capitale du Royaume en juillet 2006, cette manifestation euro-africaine procédera à l'évaluation du "Programme de Coopération Triennal de Paris" (2008-2011), ainsi qu'à l'adoption d'une nouvelle stratégie qui fixera les priorités du dialogue sur la migration entre les pays partenaires pour la période 2012-2014.

22/11/2011

Source : MAP

Plusieurs rappeurs, comme La Fouine, Oxmo Puccino, Sefuy et Soprano, racontent leur premier contrôle policier dans la vidéo diffusée par le Collectif contre le contrôle au faciès. Ils ont visiblement de quoi nourrir leur récit: selon l'étude du CNRS «Police et Minorités Visibles : les contrôles d’identités à Paris» citée sur le site du collectif, «le fait d’avoir la peau noire entraîne un risque d’être contrôlé 3,3 à 11,5 fois supérieur selon les sites, et le fait d’avoir le type Maghrébin un risque 1,8 à 14,8 fois supérieur».

Pour l'égalité de traitement, le collectif a lancé une «action nationale, contre les contrôles d'identité abusifs»: «A chaque contrôle hors véhicule et sans motif, retenez la date, l’heure, le lieu, le contexte du contrôle, le motif annoncé, le déroulement et le comportement du policier», est-il expliqué sur le site. Il faudra ensuite envoyer toutes ces informations par SMS au 07 60 19 33 81, et «le Collectif vous rappellera en 24 heures pour faire valoir vos droits».

D'autres témoignages d'artistes ou de sportifs devraient suivre.

Le 29 octobre, une journée «Vos papiers» avait été organisée par les Indivisibles pour montrer l'inégalité des contrôles policiers. Le collectif demande une modification de l’article 78.2 du code pénal pour permette un recours en cas de discrimination lors d'un contrôle policier.

21/11/2011

Source : Libération

Avec 16 Marocains, 1 Algérien et 1 Tunisien naturalisés, l’Afrique du Nord concentre la majorité des demandes, devant l’Afrique subsaharienne : Congo, Mali, Cameroun…

Ils sont 116 cette année à avoir demandé et obtenu la nationalité française par la procédure de naturalisation. Cela représente un tiers des demandes déposées.

«La patrie, ce n’est pas seulement une carte d’identité et des droits. Ce sont aussi des devoirs et une adhésion du cœur et de l’esprit. » Hier, le préfet de l’Oise, Nicolas Desforges, a remis leur décret de naturalisation à 45 nouveaux Français. Appareils photo en main et sourire aux lèvres, ils laissent éclater leur joie et quelques-uns entonnent même « la Marseillaise ».

 « Je suis heureux, c’est un grand jour pour moi », lâche l’un de ces nouveaux citoyens français.

Au 31 octobre, 116 personnes (les 45 nouveaux Français compris) ont vu leur demande acceptée par la préfecture de l’Oise alors que 333 sollicitaient la nationalité française. C’est un dossier sur trois en moyenne. « Il faut résider dans le pays depuis au moins cinq ans, sauf pour les réfugiés, pour lesquels cela peut être plus rapide, rappelle Sophie Deloison, chef du service immigration. Il faut prouver que l’on est bien intégré en France et qu’on y travaille. Ainsi un étudiant ne peut pas faire de demande. »

Une majorité d’origine africaine

Avec 16 Marocains, 1 Algérien et 1 Tunisien naturalisés, l’Afrique du Nord concentre la majorité des demandes, devant l’Afrique subsaharienne : Congo, Mali, Cameroun… « On reçoit beaucoup de demandes de personnes d’Afrique, d’Europe de l’Est ou d’Asie. Mais quasiment jamais des continents américains », analyse Sophie Deloison.

Selon la responsable, il existe deux profils types : d’un côté, des jeunes « qui sont arrivés en France après les années 1970 dans le cadre du regroupement familial » et qui font la demande de naturalisation une fois acquis la majorité et un travail. De l’autre, des personnes plus âgées qui ont fait le choix de venir travailler en France, « qui sont là depuis très longtemps et se décident un jour à devenir françaises ». Dans tous les cas, il se passe plus de six mois entre le dépôt de la demande et la décision de la préfecture.

22/11/2011, Adeline DABOVAL

Source : Le Parisien

La soprano marocaine Samira Kadiri et le poète, chercheur et traducteur palestinien Mohamed Hilmi Erricha ont été nommés personnalités de l'année 2011 dans le domaine culturel par le journal australien "The migrant".

L'artiste marocaine a été notamment récompensée pour ses actions au sein de la société civile marocaine et pour son parcours artistique qui est un message de dialogue et de cohabitation entre les peuples ainsi que pour sa gestion de la culture dans plusieurs pays.

Le poète palestinien a été primé en reconnaissance de son parcours de créatif foisonnant puisqu'il a publié 14 recueils de poèmes.
Il a été distingué aussi pour avoir traduit trois ouvrages de la poésie internationale.

"The migrant" a également désigné la militante yéménite Tawakkol Karman "personnalité de l'année" dans le domaine de la paix car elle est la première femme arabe à avoir remporté le prix Nobel de la paix.

21/11/2011

Source : MAP

Après avoir assaini ses comptes, le Crédit immobilier et hôtelier (CIH) du Maroc veut accélérer sa transformation en banque universelle. Première étape : se rapprocher de la diaspora en ouvrant des bureaux à l’étranger.

Vendredi 21 octobre, Ahmed Rahhou a fran­chi une nouvelle étape. Patron du Crédit immobilier et hôtelier (CIH) depuis 2009, il a inauguré à Marseille (France) le premier bureau de représentation de la banque à l’étranger. Avec l’espoir de grappiller quelques points de part de marché à ses grands concurrents : Attijariwafa Bank, Banque populaire et BMCE Bank. « La cible des Marocains résidant à l’étranger est stratégique : 20 % des dépôts au Maroc proviennent de cette clientèle. Notre objectif est de faire grimper notre part de marché à 2 % ou 3 % », explique Ahmed Rahhou.

À l’image de son patron, le CIH reste modeste. Fort de son partenariat avec le français BPCE, deuxième actionnaire de référence avec la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), il entend simplement déployer quelques bureaux en France afin d’établir des liens directs avec la clientèle marocaine. En réduisant au minimum le coût et les risques, la stratégie paraît gagnante, d’autant que la banque s’appuie sur des offres de transfert d’argent gratuit, d’aide à l’acquisition de biens immobiliers et, bientôt, de garantie de caution pour les étudiants marocains.

Après avoir assaini ses comptes, le Crédit immobilier et hôtelier (CIH) du Maroc veut accélérer sa transformation en banque universelle. Première étape : se rapprocher de la diaspora en ouvrant des bureaux à l’étranger.

Vendredi 21 octobre, Ahmed Rahhou a fran­chi une nouvelle étape. Patron du Crédit immobilier et hôtelier (CIH) depuis 2009, il a inauguré à Marseille (France) le premier bureau de représentation de la banque à l’étranger. Avec l’espoir de grappiller quelques points de part de marché à ses grands concurrents : Attijariwafa Bank, Banque populaire et BMCE Bank. « La cible des Marocains résidant à l’étranger est stratégique : 20 % des dépôts au Maroc proviennent de cette clientèle. Notre objectif est de faire grimper notre part de marché à 2 % ou 3 % », explique Ahmed Rahhou.

À l’image de son patron, le CIH reste modeste. Fort de son partenariat avec le français BPCE, deuxième actionnaire de référence avec la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), il entend simplement déployer quelques bureaux en France afin d’établir des liens directs avec la clientèle marocaine. En réduisant au minimum le coût et les risques, la stratégie paraît gagnante, d’autant que la banque s’appuie sur des offres de transfert d’argent gratuit, d’aide à l’acquisition de biens immobiliers et, bientôt, de garantie de caution pour les étudiants marocains.

21/11/2011, Frédéric Maury

Source : Jeune Afrique

 

Le Marocain Abdelilah Es Sabbar et son école des champions olympiques de Taekwondo ont marqué encore une fois l'histoire du Taekwondo québécois en s'adjugeant récemment le trophée de finaliste dans la catégorie Evénement sportif par excellence, lors de la 7ème édition du Grand Montréal Métropolitain (GMM) de Taekwondo.

Cet évènement tant attendu par le milieu sportif amateur, rend hommage à ceux et celles qui se sont distingués par leurs accomplissements sportifs entre le 1er septembre 2010 et le 31 août 2011.

Organisée par l'Ecole des Champions Olympiques de Taekwondo en collaboration avec l'Association Canado-Marocaine de la Promotion du Taekwondo, cette septième édition a accueilli des athlètes de différents âges et grades provenant de la grande région montréalaise ainsi que de la province québécoise.

C'est grâce à la qualité de son entraînement auprès des jeunes athlètes et à l'excellence de son leadership dans le domaine du Taekwondo que l'école des Champions olympiques a su, au cours des années, laisser sa marque sur la scène sportive aux niveaux régional et provincial.

L'école est affiliée à la Fédération québécoise de Taekwondo, à la Fédération canadienne de Taekwondo, la Fédération panaméricaine de Taekwondo ainsi qu'à la Fédération mondiale de Taekwondo.

Es Sabbar, ceinture noire gradée sixième dan, a fait ses débuts au Maroc avant de fonder en 2001, une année après son arrivée à Montréal, l'école des champions olympiques de Taekwondo qui compte aujourd'hui plus de quatre-vingt élèves.

Natif de Rabat, Abdelilah Es Sabbar, ancien membre de l'équipe nationale olympique marocaine de Taekwondo WTF et médaillé d'or national en 1982.

En 2002, il remporte la médaille d'or à la Coupe Chong Lee. De l'est à l'ouest du Canada, sa réputation ne tardera pas à se faire. Maître Es Sabbar fait actuellement partie de la troisième génération de Taekwondo au Québec, la première étant représentée par Maître Chong Lee (9ème Dan), fondateur de Taekwondo au Canada, et la deuxième par Maître Guy Labatt (7ème Dan).

Fondateur de l'Association canado-marocaine de promotion du Taekwondo, Maître Es Sabbar se consacre particulièrement à la formation des jeunes au Taekwondo et met également son savoir et sa compétence au service de programmes municipaux de prévention de la violence et de la délinquance juvénile.

21/11/2011

Source : MAP

Vanessa Paloma est une soliste américaine d'origine marocaine qui a choisi de s'installer au Maroc depuis 2007. Pour cette artiste, c'est un retour aux sources. Ses arrière-grands-parents maternels, sont partis de Tétouan vers la Colombie à la fin du XIXe siècle. Aujourd'hui, elle a entrepris le chemin inverse...Suite

Les Marocains devront avoir un visa pour pouvoir entrer en territoire libyen. C'est ce qu'a annoncé le Conseil National de Transition libyen (CNT)…Suite

La Commission européenne a présenté, vendredi, un portail internet sur l'immigration pour aider les étrangers dans les formalités à remplir pour pouvoir travailler ou étudier dans les Etats de I'UE...Suite

Le Metropolitan Museum (Met) a réhabilité son département des Arts islamiques. Pour l'inauguration, un concert spécial a réuni les qawwali du Pakistan et les gnaoua du Maroc...Suite

Ils sont officiellement 2 600 inscrits au consulat de France. Le nombre de Français présents en ville est estimé à plus du double, mais les profils sont très différents et ne se  croisent pas toujours: beaucoup sont de passage, d'autres ne sont là que pour Le business et tous n'auront pas d'impact conséquent sur La ville…Suite

Près de 400.000 migrants ont été empêchés en 2010 de rejoindre l'Union européenne qui continue de renforcer l'externalisation, voire la privatisation des contrôles aux frontières, selon le dernier rapport du réseau Migreurop consulté lundi par l'AFP.

 

Cette troisième enquête de Migreurop, intitulée "Aux bords de l'Europe, l'externalisation des contrôles migratoires", s'intéresse au sort des migrants à la frontière orientale de la Turquie avec l'Iran et aux "passagers clandestins" à bord des bateaux de la marine marchande.

 

"En 2010, plus de 393.000 ressortissants extracommunautaires ont essuyé un refus d'entrée aux frontières extérieures de l'Union européenne: 336.789 aux frontières terrestres, 50.087 dans les aéroports et 6.704 aux frontières maritimes", détaille le rapport.

 

Migreurop regroupe une quarantaine d'associations européennes et africaines militant pour le droit d'émigrer.

 

Le réseau a fait le choix de s'intéresser aux "passagers clandestins" des navires de la marine marchande "parce que ces situations révèlent un transfert de responsabilité de l'autorité publique vers les acteurs privés sur les plans des contrôles frontaliers et de la prise en charge des migrants interceptés", explique-t-il.

 

Il a mené son enquête dans 23 ports de six pays de l'UE (Allemagne, Bulgarie, Chypre, Espagne, France, Italie, Pays-Bas) et au Maroc.

 

Depuis la mise en place en 2004 du Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires, conséquences des attentats du 11 septembre 2001, le nombre de ces "passagers clandestins" a diminué du fait des contrôles plus sévères dans les ports où les conteneurs doivent être plombés.

 

Résultat: les passagers voyagent dans des conditions qui mettent leur vie en péril. Mais comme la plupart des pays refusent de les laisser débarquer, ils poursuivent parfois leur périple, "trimballés de port en port, enfermés dans une cabine, sans possibilité d'en sortir.

 

Quand les "clandestins" peuvent être expulsés, "des agents privés (sociétés de sécurité et de gardiennage) sont fréquemment mobilisés" au mépris des législations nationales qui confient à la police et à la gendarmerie les missions de "recherche, arrestation et consignation de migrants en situation irrégulière", dénonce Migreurop.

 

En Turquie, à la frontière avec l'Iran, une zone militarisée à 2.500/3.000 mètres d'altitude, les migrants "sont exposés à des traitements inhumains aussi bien de la part des passeurs que des autorités turques qui les arrêtent et les placent dans les geôles".   POUR CONSLTER LE RAPPORT

 

21/11/2011

 

Source : AFP

 

 

Près de 400.000 migrants empêchés de rejoindre l'UE en 2010 (rapport)

Les migrants en situation irrégulière en Europe sont davantage exploités sur leur lieu de travail et sont confrontés au manque d'accès aux services de base, notamment dans le domaine de la santé et de l'éducation, selon un rapport publié lundi par une agence de l'UE.

"Nous employons les migrants en situation irrégulière comme travailleurs domestiques bon marché. Nous mangeons les fruits et les légumes qu'ils récoltent. Mais malgré leur contribution à nos sociétés, lorsqu'ils veulent accéder aux soins de santé ou aux services d'éducation, ou encore réclamer justice en cas d'abus, ils se retrouvent bien souvent face à une porte close ou, pire, sont expulsés", a affirmé Morten Kjaerum, directeur de l'Agence européenne pour les droits fondamentaux.

"Les droits de l'homme s'appliquent à tous les humains. Et nous restons des êtres humains même si nous n'avons pas de passeport, de visa ou de permis de séjour", a insisté M. Kjaerum en présentant le "rapport sur les droits fondamentaux des migrants en situation irrégulière dans l'Union européenne".

Le rapport souligne notamment que l'accès aux soins de santé nécessaires pour les enfants et les femmes enceintes ainsi que les soins médicaux d'urgence ne sont généralement pas accessibles gratuitement aux migrants en situation irrégulière, comme c'est le cas pour les ressortissants du pays concerné.

L'obligation de produire des documents officiels, tels qu'un permis de séjour ou un certificat médical, empêchent souvent les enfants de migrants en situation irrégulière de s'inscrire dans les écoles publiques, déplore également le document qui dénonce les opérations de police à proximité des écoles ou des hôpitaux.

"Bien souvent dans l'incapacité de faire valoir leurs droits devant la justice", les migrants en situation irrégulière devraient pourtant bénéficier des mêmes droits que les nationaux, demande le rapport remis à la Commission européenne.

Bien qu'il n'existe aucune estimation du nombre de migrants en situation irrégulière présents dans l'UE, un récent projet financé par l'UE ("Clandestino") a estimé qu'il pourrait osciller entre 1,9 million et 3,8 millions de personnes.

21/11/2011

Source : L’Express.fr/AFP

Arno Klarsfeld se prononce contre le droit de vote des étrangers extra-communautaires aux élections locales, sujet que la gauche entend porter pendant la campagne présidentielle.

Dans une déclaration à Reuters, le président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) explique que l'intégration est loin d'être une réussite et qu'existe le risque de voir apparaÂŒtre des listes fondamentalistes aux scrutins locaux.
Le droit de vote des étrangers aux élections locales sous certaines conditions figure dans le programme socialiste et les sénateurs socialistes s'apprêtent à adopter une proposition de loi dans ce sens.

En réaction, la Droite populaire, l'aile la plus radicale de l'UMP, a déclenché un tir de barrage contre le projet du PS.

Arno Klarsfeld, récemment nommé par Nicolas Sarkozy à la tête de l'Ofii, estime qu'il serait "tentant de dire oui au droit de vote des étrangers" si "l'intégration était une réussite". "Mais elle ne l'est pas encore", assure-t-il.

Pour le président de l'Ofii, "une vague fondamentaliste traverse le monde musulman comme les violences ont pu traverser la France après la chute de la Monarchie."

"Cette vague touche aussi par endroits le territoire français. Voulons-nous des listes fondamentalistes aux élections dans certaines municipalités ?", demande-t-il.

Arno Klarsfeld souligne en outre que 100.000 étrangers sont naturalisés chaque année et acquièrent donc le droit de vote.

"Il suffit d'avoir été présent depuis plus de cinq ans sur le territoire national, d'avoir témoigné de son intégration et de s'être engagé sur certaines valeurs qui nous sont chères comme la laïcité et l'égalité homme-femme qui ne sont respectées malheureusement que dans trop peu de pays dans le monde", explique-t-il.

"Les étrangers désireux de participer électoralement à la vie française ont le choix de la naturalisation. Voilà pourquoi je suis hostile au droit de vote des étrangers", ajoute-t-il.

21/11/2011

Source : Reuters

L'expression "identité nationale" n'est pas lâchée, il est question cette fois-ci de "modes de vie" et "coutumes" des Français. Une rhétorique clivante et éloignée de la réalité explique le chercheur Jean-Louis Pan Ké Shon, qui a mené de nombreuses enquêtes de terrain.

Les déclarations de Claude Guéant sur LCI puis à Montfermeil vendredi dernier visent à nouveau "les immigrés que nous accueillons chez nous" et qui "devraient adopter les modes de vie des Français". Il répète jusqu’à l’écœurement cette antienne et l’agite comme un chiffon rouge afin d’exciter les réactions indignées du "peuple de gauche" et occuper ainsi le champ médiatique dans une stratégie préélectorale maintenant habituelle.

Flatter les tendances xénophobes a aussi l’avantage de capter un électorat disputé avec l’extrême-droite. La conscience de cette manipulation inciterait au mutisme affligé d’autant qu’elle met à mal la fonction de ministre de l’Intérieur, dont sa fonction demanderait au contraire le respect des cultes et de garantir la paix publique. N’y aurait-il pas plutôt avantage à travailler plus sérieusement sur les profonds dysfonctionnements d’une partie de la police de banlieue encouragés par une gouvernance politique cultivant les stéréotypes envers l’immigration africaine (voir Didier Fassin, 2011) ?

M. Guéant s’est bien vite engouffré dans les constats, supposés effrayants, d’une intensification de l’identité musulmane à Clichy-sous-Bois (une des banlieues de France les plus défavorisées). Il tente au passage de justifier une "Charte des droits et des devoirs du citoyen français" qui instaure deux catégories de citoyens, (les immigrés peuvent être déchus de la nationalité française dans certaines conditions) et aboutit de fait à marquer implicitement la domination symbolique de la culture chrétienne sur cette part des immigrés assignés à une culture musulmane devenue non miscible dans la société française.

Violence symbolique

Il y a une violence symbolique terrible envers les immigrés dans l’affirmation du ministre de l’Intérieur lorsqu’il assène : "…mais les personnes immigrées doivent aussi se plier à cette volonté qui est la nôtre. Quand on vient en France on adopte les modes de vie français et on n’importe pas les modes de vie d’ailleurs". Les lois françaises doivent être respectées évidemment par tous (pas seulement les immigrés), mais ce n’est pas au ministère de l’Intérieur de répertorier "nos modes de vie" (quels sont-ils ?) afin de vérifier ensuite s’ils sont respectés, sinon à quoi bon cette diatribe ?

Cet imaginaire d’une religion musulmane envahissante et anxiogène qui viendrait éroder le pacte républicain français est développé par des édiles coupés de la réalité. Hors de la fiction lancinante d’une immigration peuplant des quartiers en sécession identitaire, il est nécessaire de rappeler que parmi les quartiers les plus défavorisés (les 100 zones franches urbaines de la politique de la ville), les immigrés maghrébins, les Africains subsahariens et les Turcs ne représentent que 25 % de leur population, 43 % avec leurs descendants (dont 97 % sont Français) et sont mélangés à plus d’une trentaine d’autres origines dont les Français de naissance, qui représentent à eux seuls 36 % des habitants de ces quartiers.

Idées reçues vs recensement

En réalité, les diverses vagues d’immigration, belge, suisse, polonaise, italienne, espagnole, portugaise et maintenant africaine ont toutes été considérées comme inassimilables et leur présence problématique en leur temps.

Ce que nous révèle aujourd’hui les recensements, c’est que les immigrés africains et maghrébins se diffusent progressivement dans l’ensemble des types sociaux de quartiers. Au fil du temps, leurs comportements démographiques convergent avec ceux de la population majoritaire et au fil des générations les disparités sont progressivement gommées, pourvu qu’on tienne compte des parcours souvent initiés à partir d’un échelon très modeste de l’échelle sociale.

Il reste que le phénomène minoritaire de la progression de l’islam en banlieues défavorisées n’est pas inquiétant en soi (dirait-on que la progression du christianisme est inquiétante ?), mais révèle un besoin d’affirmation pour des personnes infériorisées continuellement dans la société française, comme a pu l’être le mouvement des Black Muslims aux Etats-Unis pour la population Afro-américaine aux traditions pourtant chrétiennes. La déclaration de M. Guéant en est une illustration.

21/11/2011, Jean-Louis Pan Ké Shon

Source : Le Nouvel Observateur

Au-delà de quelques concessions sur la préférence nationale, rebaptisée "priorité nationale", le projet présidentiel de Marine Le Pen adopte toujours une ligne dure en matière d'immigration.

Samedi, lors de son discours à Paris, la présidente du Front national s'est offert une ovation quand elle a promis la "priorité aux Français" dans l'emploi, les logements et les aides sociales.

Depuis plusieurs mois, Marine Le Pen privilégiait volontiers ce terme de "priorité nationale" à celui de "préférence nationale", y voyant une connotation moins négative pour ce marqueur historique du FN. Son projet présidentiel entérine ce changement, avec une ouverture vers les Européens.

En effet, alors que le projet de 2007 réservait les aides sociales "aux seuls Français", celui de 2012 attribue les "allocations familiales (...) aux familles dont un parent au moins est Français ou européen".

En 1998, lorsque la mairie FN de Vitrolles avait mis en place une allocation réservée aux parents français ou de l'Union européenne, celle-ci avait été jugée illégale par le tribunal administratif de Marseille, et l'édile, Catherine Mégret, avait été condamnée au pénal dans ce dossier.

En matière d'emplois ou de logement social, le nouveau projet du FN précise que les Français passeront en premier, mais "à compétences égales" pour l'emploi et "à situation égale" pour le logement. En 2007, le programme de Jean-Marie Le Pen se proposait d'"affirmer la priorité pour les Français dans l'attribution des logements sociaux", une formulation quasi identique.

Autre concession, "les étrangers qui travaillent et qui cotisent bénéficieront du fruit normal de leurs cotisations", dit le projet 2012. En 2007, les cotisations sociales devaient être "augmentées pour les étrangers" par rapport aux Français, "à prestations équivalentes".

Pour Jean-Yves Camus, chercheur à l'Iris et spécialiste de l'extrême droite, le passage de la "préférence nationale" à la "priorité nationale" est un "changement sémantique important", mais "ça reste juridiquement infaisable, parce que discriminatoire".

Selon lui, en disant que le logement social sera d'abord proposé aux Français, le FN laisse entendre que le "surplus, ce sera pour les étrangers. Or, toute la rhétorique de Marine Le Pen consiste à dire qu'il n'y a plus de surplus".

Pour le reste, les fondamentaux demeurent. Suppression du droit du sol, fin des accords de Schengen, carte de séjour portée de 10 à 3 ans, fin du regroupement familial, retour de la double peine, tous ces points figuraient déjà dans le programme de 2007. En cinq ans, l'immigration légale doit être ramenée à 10.000 par an (contre 200.000 aujourd'hui).

Parmi les nouveautés, Marine Le Pen propose une "renégociation de la Convention européenne des droits de l'Homme (CEDH), et notamment de son article 8 sur le "droit au respect de sa vie privée et familiale", qui protège le regroupement familial.

En matière judiciaire, le "racisme anti-français" serait considéré comme "circonstance particulièrement aggravante" d'un crime ou d'un délit.

"C'est une remise en cause des fondamentaux universalistes, parce qu'on dit qu'il y a des racismes qui sont plus graves que les autres", explique à l'AFP Sylvain Crépon, chercheur à l'université Paris-X de Nanterre et spécialiste de l'extrême droite.

Le code pénal punit déjà plus sévèrement les crimes et délits commis "à raison de l'appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée".

21/11/2011

Source : 20 minutes.fr/AFP

Un réseau des sociétés civiles euro africaines organise, lundi à Dakar, un "sommet citoyen des sociétés civiles du Nord et du Sud sur la migration", qui se veut une réplique à la 3ème "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" dont les travaux démarreront mardi dans la capitale sénégalaise.

Par ce contre sommet, le réseau des sociétés civiles du Nord et du Sud veulent ériger une tribune pour interpeller les officiels qui feront le déplacement à Dakar sur la question de la migration, des droits des migrants et personnes déplacées et déposer un mémorandum à la Conférence des Ministres.

La 3eme "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" se tiendra, mardi et mercredi prochain à Dakar, avec la participation des ministres compétents en matière de migration des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, du Maghreb et d'Europe.

Le contre sommet citoyen sur la migration qui arbore le slogan "Des ponts, pas des murs", entend aussi dénoncer "les conséquences de la politique européenne d'immigration et proposer des alternatives à une Europe qui se transforme en forteresse, une Europe source de déséquilibre entre le Nord et le Sud", indiquent les organisateurs de la manifestation dans une conférence de presse tenue dimanche à Dakar.

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre des recommandations issues du Forum Social Mondial (FSM-2011) de Dakar.

Lors de ce rassemblement mondial des associations de la société civile, tenue dans la capitale sénégalaise en février dernier, les acteurs sociaux avaient adopté une "Charte mondiale des migrants".

Le document recommande la mobilisation des acteurs de la société civile en tant que force de proposition pour les politiques migratoires, le renforcement de la coopération Nord-Sud pour la protection des droits des migrants et des personnes déplacées et humaniser le traitement de la question de la migration.

Il s'agit de promouvoir une approche "Migration et développement " fondée sur les intérêts mutuels des migrants, des sociétés et des populations laborieuses du Nord et du Sud, indiquent les organisateurs, précisant que le contre-sommet de Dakar vise aussi à témoigner de "la mobilisation constante et sans faille des sociétés civiles face aux politiques migratoires des pays de l'Union Européenne".

Selon le comité d'organisation, la manifestation comprend une conférence, une marche et une série d'activités culturelles avec la participation d'artistes militants et engagés d'Afrique et d'Europe.

20/11/2011

Source : MAP

Une délégation interministérielle marocaine est attendue, mercredi à Dakar, où elle prendra part à la 3ème "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" avec la participation des ministres compétents en matière de migration des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, du Maghreb et d'Europe.

Des représentants des ministères des Affaires Etrangères, de l'Intérieur et celui chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l'étranger prendront part à cette importante manifestation qui a pour objectif d'instaurer une coopération efficiente et équitable entre le nord et le sud en matière de migration.

Baptisée aussi "Processus de Rabat", la première conférence ayant été tenue dans la capitale du Royaume en juillet 2006, cette manifestation euro-africaine procédera à l'évaluation du "Programme de Coopération Triennal de Paris" (2008-2011), ainsi qu'à l'adoption d'une nouvelle stratégie qui fixera les priorités du dialogue sur la migration entre les pays partenaires pour la période 2012-2014.
Dans un contexte marqué par les drames humanitaires causés par les flux croissants de migrants en situation irrégulière depuis l'Afrique sub-saharienne vers l'Europe, les ministres de plus d'une cinquantaine de pays d'origine, de transit et de destination se sont réunis pour la première fois en 2006 à Rabat afin de répondre aux questions soulevées par les enjeux migratoires.

Les vues convergentes exprimées lors de ces assises ont révélé la nécessité d'appréhender les questions migratoires de façon équilibrée et dans un esprit de responsabilité partagée.

La déclaration et le Plan d'action adoptés lors de la Première Conférence de Rabat, témoignent de ce partenariat novateur caractérisé par une vision commune qui a jeté les bases d'un partenariat étroit entre les pays concernés par la "route migratoire africaine" comprenant les flux migratoires vers l'Europe en provenance du nord, du centre et de l'ouest du continent noir.
Deux ans plus tard, la deuxième Conférence Euro-Africaine sur la Migration et le Développement, organisée cette fois ci à Paris en 2008, confirmait la vitalité du "processus de Rabat" et opte pour l'adoption d'un ambitieux programme de coopération triennal (2008-2011) financé par l'Union Européenne et l'Agence Espagnole de la Coopération International et du Développement.
La troisième conférence ministérielle Euro-Africaine sur la migration et le développement de Dakar intervient dans la continuité des deux premières afin d'évaluer la mise en oeuvre du programme de coopération et paver la route de la coopération future en matière de migration.

Les membres du Comité de Pilotage du "Processus de Rabat" (un groupe composé de représentants d'Etats africains, européens et de la CEDEAO-15 pays d'Afrique de l'Ouest-) ont entamé, depuis début 2010, une série de réunions d'experts dont les résultats des travaux contribueront directement à la tenue de cette 3ème conférence ministérielle euro-africaine.

20/11/2011

Source : MAP

 

L e ministre de l'intérieur, Claude Guéant, durcit le ton sur la thématique de l'intégration des immigrés. " Les étrangers qui sont admis à vivre en France doivent adopter nos règles de vie», a·t·il déclaré, jeudi 17 novembre, lors d'un déplacement à Montfermeil (Seine-Saint-Denis), après la publication d'une étude polémique du chercheur Gilles Kepel sur la montée de l'islam dans cette banlieue défavorisée…Suite

Les étrangers qui souhaitent être naturalisé:; français devront dès Je 1er janvier 2012 signer une charte des droits et des devoirs avec de nouvelles dispositions.  Pour le ministère chargé des MRE, il s'agit d'une mesure «ségrégative» à l'égard des étrangers…Suite

Elles seraient près de 80 femmes marocaines résidant aux Pays-Bas, à être victimes d’abandons forcés au Maroc chaque année. C’est ce que révèlent des associations d’immigrées marocaines aux Pays comme la Moroccan Women’s Association Netherlands (MVVN), et le Support Re-emigrants Foundation (SSR).

Ces abandons forcés sont le plus souvent liés à des problèmes conjugaux. Ainsi, les époux attendent une fois au Maroc pour repartir sans leurs partenaires, tout en confisquant leurs titres de séjour dans leur pays d’accueil. Ces abandons concernent également les enfants, estimés à plus d’une centaine par an. Certains parents préfèrent les laisser au Maroc pour qu’ils ne perdent pas leur culture. Quant aux épouses abandonnées, elles se retrouvent sans aucun recours possible au Maroc. Leurs maris sont des Néerlandais d’origine marocaine.

20/11/2011

Source : Yabiladi

Régulièrement, la presse belge se fait le relai d’informations portant sur les musulmans du pays : leur nombre, le nombre de lieux de culte, leur façon de pratiquer la religion... Ce mois-ci Felice Dasseto, professeur et chercheur à l’Université catholique de Louvain, publie une nouvelle étude sur les musulmans de Bruxelles « l’Iris et le croissant ». La presse s’en empare.

Les musulmans de Belgique préoccupent. Une nouvelle étude, « L'Iris et le Croissant », a été publiée en novembre. Réalisée par le sociologue Felice Dassetto, professeur et chercheur à l’Université catholique de Louvain, elle indique que le quart de la population bruxelloise, soit 250 000 personnes, est musulmane quand la moitié de celle-ci est pratiquante. La presse Belge, délivrant régulièrement des informations sur la croissance de la population musulmane, la part des musulmans dans la population bruxelloise, ou encore le nombre, toujours croissant, des lieux de culte reconnus, se concentre sur deux aspects du livre : le néosalafisme et l’absence d’encadrement civique de la jeunesse musulmane de la capitale.

Selon la RTBF, reprenant l’étude, « il y a de multiples façons de pratiquer. Même si un courant se démarque depuis la fin des années 90 : le néosalafisme. [...] « C’est un retour à la lettre des textes fondateurs de l’islam. Avec aussi une grande insistance sur les aspects d’obligations rituelles, sur la tradition – par exemple – des relations interpersonnelles (notamment hommes/femmes), sur le fait de créer une communauté de gens très orthodoxes, pieux qui seraient une communauté de purs (à la limite contre les musulmans tièdes et séparés du monde non-musulman). »

L’hebdomadaire Le Vif, citant l’étude, souligne que « Si l’auteur révèle « une abondance de socialisation (politico-)religieuse identitaire dans l'associatif (écoles coraniques, cours de religion islamique, DVD, livres, etc.), il y a une forte carence de la socialisation civique (scoutisme, maison de jeunes, etc.) des jeunes musulmans. Dans ce cas, il y a un enjeu important car c'est la socialisation de la rue qui prévaut. »

Mi-septembre, la thèse de Leïla El Bachiri, chercheuse au centre de sociologie de l'Université libre de Bruxelles, était longuement commentée dans la presse. « Une partie des jeunes musulmans se ré-islamisent « au contact de nouveaux prédicateurs très actifs, liés principalement à la mouvance contestataire des Frères musulmans ou aux néosalafistes inspirés par le wahhabisme saoudien ». [...] ces prédicateurs qui sont à l'origine de la « réislamisation » d'une partie de la jeunesse musulmane dans la capitale, « remplissent une fonction de revalorisation sociale » et touchent une population précarisée qui retrouve une certaine « dignité à travers la religion » », expliquait l’agence de presse Belga, en reprenant les mots de la chercheuse.

Interviewée par le quotidien de référence Le Soir, Leïla El Bachiri, s’indigne bientôt de l’interprétation faite de sa thèse. « Je dénonce une manipulation frauduleuse de mes propos par le journal « Le Soir » lors de leur encart en première page mentionnant une « radicalisation d’une partie de la jeunesse bruxelloise » prétendant être la conclusion de ma thèse. Les termes de « radicalisation » et d’« extrémisme » n’ont jamais été évoqués de ma part », explique la jeune chercheuse dans sa réponse.

Cet incident pourrait être perçu comme un révélateur de l’atmosphère de suspicion qui entoure l’islam en Belgique. « L'islam a un effet structurant de l'espace urbain, il faut y faire face. [...] Je crois que les communes travaillent dans ce sens, mais les autres niveaux (régional, fédéral) comprennent moins les enjeux ; il y a un travail à faire à cet égard », remarque Felice Dassetto. La presse devrait-elle également faire un travail sur elle-même ?

18/11/2011, Julie Chaudier

Source : Yabiladi

Des inscriptions à caractères raciste et nazi ont été découvertes ce samedi 19 novembre sur les murs de la mosquée de Villeneuve-sur-Lot par le personnel de la mosquée. Une palette en bois a également été incendiée contre la porte d'entrée et une bouteille ayant probablement contenu un liquide accélérateur du feu, a été découverte à proximité de l’incendie.

Le Conseil Français du Culte Musulman a condamné éfermement cet attentat criminel qui a visé une fois de plus une mosquée et exprime sa profonde inquiétude face à la recrudescence de ces actes islamophobes".

En effet, c’est le quatrième en l’espace de deux semaines, après ceux de Montbéliard (10 novembre), de Saint-Armant les Eaux (6 novembre) et Roissy-En-Brie (5 novembre).

Le CFCM "exprime son total soutien aux responsables et aux fidèles des mosquées victimes de ces actes et appelle les musulmans de France à rester vigilants, dignes et sereins face à de telles provocations méprisables", souligne un communiqué de son président Mohammed Moussaoui.

Le CFCM "salue la proposition de la préfecture de Lot qui prévoie de multiplier les patrouilles de police et de gendarmerie autour des lieux de culte du département" et souhaite que c"e type de dispositif soit généralisé à toutes les régions à risque".

Cette instance présentative du culte musulman "appelle les pouvoirs publics à mobiliser tous les services concernés afin que les auteurs de ces agressions soient identifiés au plus vite et que leurs actes soient traités avec la sévérité qui s’impose".

Compte tenu de la forte augmentation des actes antimusulmans sur l’année 2011, poursuit le communiqué, le CFCM réitère sa demande de mise en place d’une mission d’information parlementaire sur ce fléau qui empoisonne notre vivre ensemble et menace notre cohésion nationale.

Samedi 19 Novembre 2011 - 18:12

Source : Atlasinfo.fr

Parmi les nouveaux «malvenus» de la famille européenne, figure désormais le «polytechnicien marocain», aux côtés du «plombier polonais».

Il n’avait rien d’un inconnu pour les élites tant marocaines que françaises. Mais c’est la première fois qu’il se retrouve au-devant de la scène, tel un homme de l’ombre soudain concerné par une sombre affaire médiatico-judiciaire.

La circulaire du 31 mai qui prévoit l’expulsion des étudiants étrangers dès l’obtention de leur diplôme en dit long sur la France contemporaine. Elle en dit tout autant du Maroc et des Marocains. En touchant les élites et les futures élites du royaume, cette circulaire révèle une histoire malaisée, où s’entremêlent éducation, cultures nationales et rapports Nord-Sud ; une histoire mise à mal par les effets convergents de la crise en Europe, du développement désarticulé des pays du Sud et du printemps arabe.

L'éducation, une question centrale et douloureuse

Voilà deux siècles que l’éducation représente une question centrale et douloureuse pour le monde arabe. La modernité y a été lancée par les missions religieuses occidentales, d’abord au Liban et en Egypte. Et les grandes plumes de la Nahda, la renaissance arabe, ses penseurs et ses politiques, tous passèrent, d’une manière ou d’une autre, par des écoles occidentales implantées en Orient, avant de poursuivre leurs études en Europe ou en Amérique.

Aussi, au lendemain de la décolonisation, on ne nationalisa pas seulement le pétrole et les champs de coton. Beaucoup d’écoles étrangères fermèrent ou durent se plier au versant culturel de l’indépendance : arabisation de l’enseignement, homogénéisation des programmes… Seuls le Maroc et le Liban, chacun à leur manière, poursuivirent cette étrange aventure commencée au début du XIXe siècle, qui voulait que le monde arabe s’éveille à lui-même par l’enseignement de son vainqueur.

Cette externalisation de la formation des élites sauva Rabat comme Beyrouth du populisme culturel qui fit des ravages ailleurs. Mais le revers de la médaille est rouillé : ni le Liban ni le Maroc n’acquièrent d’élites capables de faire émerger une bourgeoisie nationale. Au contraire, ce processus maintint plus longtemps qu’il ne le fallait l’existence et la morgue de communautés locales, fragmentées et repliées sur des niches de privilèges, et empêcha pour longtemps l’apparition d’une culture nationale unifiée. Pour le Maroc, les choses se compliquent lorsque l’on sait qu’à côté de ces fils de bonne famille envoyés rue d’Ulm ou à Saint-Guillaume, des dizaines de milliers d’autres nourrissaient les usines Renault et les mines de charbon. Mais les deux groupes ne se mélangeaient pas, à Paris comme au Maroc. Sans doute aussi ces Marocains de bonne souche disaient-ils à la France la vérité cachée de son système scolaire, dont la méritocratie est souvent enracinée dans des critères de classe habilement masqués et que l’extraction sociale des diplômés marocains révèle crûment. Certes, il y avait parmi ces brillants étudiants des rejetons de classes moyennes ou populaires. Mais c’était un mince filet dans la rivière bien canalisée qui déversait l’aristocratie marocaine en France avant de la reconduire au Maroc. Et le centralisme autoritaire de Hassan II trouvait pour ces quelques fils de pauvres «montés» à Polytechnique du travail pour contrebalancer la domination des enfants de notables.

Le vieil empire chérifien a changé

Le dualisme de l’économie marocaine, tant décrié, avait donc son pendant culturel et éducatif. Parallèlement à ces promotions annuelles de brillants technocrates revenus de l’étranger, le Maroc investit à peine dans l’éducation de masse. Il offre l’image d’un pays baroque, associant l’un des plus hauts taux d’analphabétisme dans le monde arabe à une brillante et abondante élite intellectuelle, tout comme il combine l’un des plus puissants secteurs bancaires africains avec un taux de pauvreté massif.

Quant à la France, elle trouvait son avantage dans cet outsourcing des élites. Les diplômés marocains des grandes écoles françaises poursuivent, chez eux, le maintien d’une alliance économique et politique favorable aux deux bords. Mais quelque chose s’est grippé dans ce manège. Le vieil empire chérifien a changé. Malgré la multitude de barrières, de nouvelles catégories sociales ont intégré la voie qui mène aux grandes écoles. Ces étudiants ne reviendront pas au Maroc maintenir l’alliance. Pour une raison simple : ils n’ont pas de capital à faire fructifier. Ni postes ministériels ni direction d’offices publics ne les attendent à Rabat ou à Casablanca. Pis, ils savent que ces postes se déroberont devant leurs diplômes.

Talonnée par un FN relooké, la droite française manie pour sa part un populisme qui ne distingue plus les «bons» des «mauvais» Marocains. Inimaginable sous la Chiraquie, la circulaire de Claude Guéant manifeste le dépassement de la politique de copinage entre élites transméditerranéennes, au profit d’un poujadisme aveugle et électoraliste. Cette mesure est en train de créer une conscience politique chez les étudiants marocains des grandes écoles : polytechniciens ou normaliens, ils apprendront à être des émigrés, comme les ouvriers de Billancourt et les chômeurs de Villeurbanne. C’est un grand pas en avant pour les deux pays, que cette clarification.

19/11/2011, Omar Saghi

Source : Libération.fr

Un document de Bruxelles appelant les pays de l'UE à ouvrir davantage leurs frontières aux migrants en provenance du monde entier, a déclenché une réaction furieuse des eurosceptiques en Grande-Bretagne.

La Commission européenne a exhorté les 27 pays membres de l'UE à admettre de nouveaux migrants hors UE et d'adopter des politiques centrées sur l'immigration.

"L'immigration en Europe est nécessaire pour aider à stimuler l'économie du continent. Pour assurer la prospérité, l'Europe doit devenir une destination plus attrayante dans la compétition mondiale pour le talent", a souligné le document cité par le Daily Express.
Le député Gerard Batten, porte-parole du parti UKBI pour les questions de l'immigration a affirmé que "une fois de plus, l'UE encourage l'arrivée de plus de migrants, la plupart des Britanniques seront absolument +stupéfaits+ par la dernière proposition de la Commission européenne".

De son côté, le député conservateur Philip Hollobone a soutenu qu'a la faveur d'une telle mesure, "un grand nombre de migrants se déplaceront au Royaume-Uni (...) ils vont soit accepter des emplois, ce qui rend notre situation de chômage pire, ou finiront par bénéficier des prestations de l'Etat, ce qui coûte encore plus d'argent aux contribuables".

Pour Sir Andrew Green, représentant l'Organisme de contrôle migrationwatch, "ce document est un non sens, les seules bonnes nouvelles sont que nous ne faisons pas partie de leur système de visa".

Le gouvernement britannique a prévu de réduire l'immigration de 200.000 par an actuellement à "quelques dizaines de milliers par an", à l'horizon 2015.

19/11/2011

Source : Agence Algérienne(APS)

La Commission européenne a proposé de consolider le dialogue et la coopération avec les pays tiers partenaires dans le domaine de la migration et de la mobilité, dans le cadre de la nouvelle approche de la stratégie migratoire de l'Union européenne.
L'Union européenne doit dynamiser ses relations avec les pays tiers pour mieux récolter les bénéfices mutuels que la migration peut apporter, a indiqué l'Exécutif européen, soulignant que le Printemps arabe et les événements survenus en 2011 dans le sud de la Méditerranée ont souligné davantage encore la nécessité pour l'UE d'adopter une politique migratoire cohérente et globale.
Dans le cadre de sa nouvelle approche, la commission propose d'établir des partenariats pour la mobilité avec le Maroc, la Tunisie, et l'Egypte.

Ces partenariats "visent essentiellement à faciliter et à mieux organiser la migration légale, à définir des mesures efficaces et humaines pour lutter contre la migration irrégulière et à prévoir des étapes concrètes pour renforcer les bénéfices des migrations en termes de développement".

La conclusion d'accords de réadmission et d'assouplissement du régime des visas doit s'inscrire dans le cadre de ces partenariats, indique l'Exécutif européen.

Pour d'autres pays, la Commission propose de mettre en place des programmes communs pour les migrations et la mobilité, qui donneront lieu à une coopération approfondie, fondée sur un certain nombre de recommandations, objectifs et engagements communs pour le dialogue.

"C'est seulement en renforçant son dialogue et sa coopération avec les pays partenaires que l'UE sera mieux armée pour encadrer le phénomène migratoire sur son territoire et dans le contexte international. La nouvelle approche globale de la question des migrations et de la mobilité constitue le cadre stratégique ad hoc pour conférer une valeur ajoutée à l'action de l'Union et des Etats membres dans ce domaine", a affirmé la commissaire européenne chargée des affaires intérieures Cecilia Malmstrom.
La Commissaire européenne a également annoncé avoir mis en place un portail internet sur l'immigration pour aider les étrangers dans les formalités à remplir pour pouvoir travailler ou étudier dans les Etats de l'UE.

Elle a expliqué que la nouvelle approche globale de la question des migrations et de la mobilité placera davantage l'accent sur la politique en matière de mobilité et de visas.

"Elle sera davantage intégrée dans la politique extérieure de l'UE et la coopération au développement, et sera aussi mieux alignée sur les objectifs internes de l'Union, notamment sur la stratégie "Europe 2020", mais aussi sur les politiques en matière d'emploi et d'éducation", a-t-elle dit.

Et de conclure que "pour assurer sa prospérité, l'Europe doit devenir une destination plus attrayante dans le cadre de la course mondiale aux talents".

19/11/2011

Source :MAP

Une exposition originale sur l'histoire de l'habillement Marocain depuis le VIIIème siècle jusqu'à nos jours, qui propose au public Espagnol de découvrir, à travers une centaine de modèles en miniature habillés et parés, la richesse culturelle du Maroc, la beauté de ses tissus et le coloris de ses broderies, a été inaugurée, jeudi soir à Séville au siège de la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée, apprend-on vendredi auprès de la Fondation.

L'exposition, qui sera ouverte jusqu'au 11 décembre prochain, fait partie de la programmation retenue par la Fondation pour la clôture du cycle d'activités culturelles "Le Maroc en Andalousie" inauguré en mai dernier en collaboration avec le ministère de la communauté Marocaine résidant à l'étranger.

L'exposition, une oeuvre de Habiba Hantout Cherradi, est "le résultat d'une profonde étude de plus de vingt ans sur l'histoire de l'habillement Marocain depuis le VIIIème siècle jusqu'à nos jours. Toutes les régions du pays, l'héritage d'Al-Andalous, les influences du moyen orient et les caractéristiques propres des différentes ethnies du Maroc y sont représentées", relève la Fondation.
L'auteur, bibliothécaire-documentaliste de formation, nous offre une immersion inédite dans le monde des costumes, des parures et des coiffures au Maroc grâce à un travail de recherche effectué aussi bien dans les enceintes de divers fonds d'archives et bibliothèques que sur le terrain.

"Dans ce travail d'historien autodidacte, abondamment fouillé et documenté, Hantout Cherradi, affiche une originalité à double titre. En plus du travail d'écriture, l'auteur a confectionné plus d'une centaine de miniatures reproduisant ainsi fidèlement parures et costumes à travers les âges et les provinces du Maroc, usant chaque fois que cela lui fut possible de tissus anciens ". " Ainsi, ces miniatures d'environ cinquante centimètres proposent une illustration +vivante+ de ce travail de recherche et donnent à voir littéralement une photographie de cette histoire d'un Maroc où ethnies, traditions et arts de vivre cohabitent et s'interpénètrent, et où les costumes arabo-berbères, juifs séfarades, juifs berbères et chrétiens s'enrichissent des multiples apports du Moyen-Orient et d'Al-Andalous ", relève la même source.

Cette exposition inédite a été immortalisée et la centaine de modèles en miniatures a été photographiée et accompagnée de textes pour venir enrichir un ouvrage de trois cent pages, du même auteur, qui entend préserver la mémoire et l'histoire du costume au Maroc. Habiba Hantout Cherradi a à son actif plusieurs expositions et conférences au Maroc, en France, en Autriche, en Italie, et en Espagne.

Une cérémonie de clôture officielle du cycle " le Maroc en Andalousie ", qui a rencontré un vif succès non seulement auprès du public espagnol mais également auprès de la communauté marocaine résidant en Andalousie, a été célébrée, jeudi à Séville.

Initiative conjointe de la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée et du ministère de la communauté Marocaine résidant à l'étranger, cette manifestation marquée par une diverse et riche programmation dont des séminaires, des concerts de musique, des conférences, des activités sportives et des expositions d'artisanat organisées dans différentes villes de la région autonome d'Andalousie, s'est fixée comme principal objectif d'oeuvrer au rapprochement entre les deux peuples Marocain et Espagnol à travers la culture.

Créée à Séville en 1998, la Fondation est un forum fondé sur les principes de paix, de tolérance et de dialogue, dont l'objectif principal est de promouvoir la rencontre entre les peuples et les cultures de la Méditerranée. La Fondation, qui est une initiative du gouvernement du Maroc et du gouvernement autonome de l'Andalousie, est l'un des organismes les plus actifs dans ce domaine dans l'espace euro-méditerranéen.

18/11/2011

Source : MAP

Déçus, les Marocains résidant à l’étranger se déclarent néanmoins ne pas vouloir se désintéresser des affaires de la Nation.

Les cent quatre-vingt associations représentant les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ne décolèrent pas au vu de la «lecture restrictive qu’a faite l’administration de l’article 17 de la Constitution du 1er juillet», ont déclaré des délégués de ces groupements au cours d’une conférence de presse donnée, jeudi matin, au siège du syndicat de la presse à Rabat. Abdou Mnebhi et Nezha El Ouafi, qui se réclament d’un rassemblement qui regroupe les trois grandes fédérations des Marocains de l’étranger, ont dit la grande déception de leurs mandants à la suite de la décision qui leur impose de voter par procuration. «Nous sommes en proie à un sentiment de «hogra»’ face à cette mesure qui fait de nous des citoyens de seconde zone», ont-ils déclaré. Ils ont laissé entendre que cette décision les obligeait sinon à des révisions déchirantes du moins à se poser des questions sur la nature de leurs relations futures avec le pays d’origine. Il est inconcevable que les MRE soient traités en citoyens responsables s’agissant des transferts de fonds et de contribution au développement et qu’ils soient considérés comme des personnes mineures sur le plan de la participation à la gestion des affaires de la mère-patrie, ont-ils estimé. Pour les fédérations des MRE, le Maroc est pratiquement le seul pays dans la région à refuser à ses citoyens le vote direct dans les pays d’accueil. Selon eux, ni l’Algérie, ni la Tunisie, ni l’Egypte, ni la Libye ne dénient à leurs nationaux le droit de participer aux consultations électorales depuis leurs lieux de séjour. Ils estiment également que les arguments techniques présentés par l’administration pour étayer la procuration ne sont pas valables puisqu’ils «auraient dû jouer lors du référendum également». Selon eux, la procuration est contraire à l’article 17 de la Constitution qui stipule qu’à l’instar de leurs concitoyens vivant sur le territoire national, les MRE ont le droit d’élire et d’être éligibles à des fonctions au Maroc à partir de leurs lieux de vie. Ils ont considéré qu’il est impardonnable de priver quelque 5 millions de citoyens marocains de leur droit à participer à l’exercice de la démocratie dans leur pays. «C’est un rude coup porté à la démocratie participative marocaine», ont-il affirmé. Déçus, les MRE se déclarent néanmoins ne pas vouloir se désintéresser des affaires de la Nation. «Nous restons les patriotes que nous avons toujours été et œuvrerons comme nous l’avons toujours fait au service de notre pays», ont-ils tenu à préciser. Ils ont également dit leur intention de recourir aux différentes procédures légales pour recouvrer «leurs droits». «Mamfakinch !», a déclaré Mnebhi en concluant son exposé.

18-11-2011, Ahmed Salaheddine

Source : Aujourd’hui le Maroc

Le discours du ministre de l'Intérieur, jeudi matin à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, fait grincer des dents les habitants.

Les employés municipaux retirent les barrières métalliques, dernières traces du passage du ministre de l'Intérieur un peu plus tôt. Aux alentours de 15h, le calme règne dans la cité des Bosquets de Montfermeil, à côté de Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Seuls les éclats de voix des élèves de l'école maternelle Jean-Baptiste Clément brisent le silence de ce quartier en pleine rénovation urbaine où des immeubles délabrés et progressivement murés côtoient des logements flambant neufs, moins hauts, plus beaux.

"Il a fait un petit tour et c'est tout"

Ce matin, pourtant, les Bosquets ont connu une agitation toute particulière : 6 ans presque jour pour jour après la fin des émeutes de 2005 qui avaient démarré non loin de là, Claude Guéant est venu parler d'intégration face à un panel d'acteurs locaux de la ville. Et quelques habitants. "Il a fait un petit tour dans la cité et c'est tout, il a filé faire son discours" commente une mère de famille. Comme la plupart des gens du quartier, elle n'était pas au courant de la visite du ministre. Elle regrette : "on aurait pu lui dire des choses, lui expliquer la réalité. Maintenant ça dépend pourquoi il était là." Une interrogation partagée par la plupart de ses voisins, aussi surpris que dubitatifs.

"Les immigrés doivent adopter nos coutumes"

Après quelques pas dans le quartier, le ministre a fait une halte au CLJ, le centre de loisirs géré par la police nationale, avant de prendre la parole à la Maison de l'Habitat et des Cultures, une structure récente qui accompagne les habitants durant les travaux de rénovation et leur propose, entre autres, différents ateliers de bricolage et de jardinage. Le ministre avait préparé le terrain un peu plus tôt sur "LCI" et affirmé que "les immigrés doivent adopter nos coutumes, respecter nos lois et être intégrés". Se basant sur un rapport mettant l'accent sur une "intensification de l'identité musulmane", Claude Guéant avait aussi expliqué son déplacement à Montfermeil par le fait que "se constituent à Montfermeil, à Clichy-sous-Bois, (...) des communautés qui sont d'origine immigrée, qui vivent selon des règles qui sont les leurs, qui s'éloignent du respect de la règle commune, et qui d'ailleurs ont peu connaissance des lois de la République, des modes de vie de la France."

"Je connais et respecte les lois, les règles et la laïcité"

Une fois sur place, le ministre a insisté sur "le risque du communautarisme" qu'il estime "grand" pour "notre société" : "ce risque, c'est celui de la création de communautés étrangères refermées sur elles-mêmes, fidèles aux règles qui caractérisent leur culture ou leur religion, mais peu soucieuses, voire peu informées des lois de la République et des principes essentiels qui structurent notre vivre ensemble". Du "bla-bla, n'importe quoi" selon Hanane, 20 ans, jeune et jolie habitante de Clichy : "je suis française d'origine marocaine et je respecte les coutumes et la religion de mes parents tout comme je respecte toutes les religions. Je me sens intégrée, je connais et respecte les lois, les règles et la laïcité. Mais l'intégration fonctionne dans les deux sens : je m'intègre et je respecte, mais eux aussi, au gouvernement, doivent nous respecter."

"Les étrangers doivent apprendre notre langue"

Au cours de son discours, le ministre a également déclaré que "les étrangers admis à vivre en France doivent adopter nos règles de vie et apprendre notre langue", avant de s'interroger : "comment voulez-vous trouver facilement du travail si vous ne parlez pas le français ?". Et la jeune femme de poursuivre : "nos parents ont appris avec nous quand on était à l'école. Quand ma mère est arrivée en France, personne ne lui a dit 'venez Madame si vous voulez apprendre le français vous pouvez'. Ça ne s'est pas passé comme ça" ajoute la jeune femme qui ne ressent aucune montée du communautarisme : "j'ai des voisins de différentes nationalités et ça se passe bien."

"C'est beaucoup de provocation quand même"

"Venir dire ça dans une cité où la communauté musulmane est importante, c'est beaucoup de provocation" selon Abderrahim, 24 ans, qui vit aux Bosquets et tue un peu le temps au centre social intercommunal de la Dhuys. Un ami s'invite dans la conversation : "Ce qu'a dit le ministre, c'est faux, c'est n'importe quoi." Abderrahim a été choqué par le dispositif entourant le déplacement de Claude Guéant, et "les 100.000 policiers autour de lui. Il n'y avait pas un mètre sans policier : il y avait la BAC, les inspecteurs, tout le monde. Pour quelqu'un qui vient nous dire de mieux nous intégrer, c'est un peu fort."

La présence policière est selon lui un des principaux problèmes du quartier : "ils sont vraiment beaucoup, beaucoup trop, tout le temps." Pas plus tard qu'hier, le jeune intérimaire qui "prend toutes les missions qui passent" a été contrôlé en sortant de chez lui : "tu pars travailler et tu commences par un contrôle, c'est dur." Il raconte aussi la récente interpellation d'un ami "parce qu'il avait un pied sur un mur" : "il a été frappé et insulté dans le camion. On lui a dit 'sale noir'." "C'est chiant à la longue" ajoute le jeune homme, qui craint qu'à terme "un jour ou l'autre, ça ne pète à nouveau."

"Il veut qu'on s'intègre mais ne nous laisse pas l'opportunité"

Le jeune homme essaie de comprendre pourquoi le ministre a tenu ses propos et "ne voit pas trop." Pour lui "ça ne sert à rien", si ce n'est à blesser les gens et à risquer des réactions de protestation : "comment veut-il qu'on le prenne bien ?" demande-t-il, ajoutant "il veut qu'on s'intègre mais il ne nous laisse pas l'opportunité d'avancer. Quand on a un travail, qu'on paie un loyer, des impôts, on se sent davantage intégré." Quant à l'apprentissage de la langue, il préfère que son père n'entende pas le discours : "il est venu il y a 40 ans pour travailler dans le bâtiment car on avait besoin de lui. Il a appris sur le tas."

"Le ministre a dit que les noirs et les arabes sont trop ensemble"

Certains habitants du quartier parlent peu ou mal le français. Ils ne connaissent pas le ministre et ne saisissent pas tous la portée de ses propos. L'un d'eux "vient d'arriver du pays". Il demande à son neveu de lui expliquer ce qu'a dit le ministre. Le collégien de 12 ans, qui l'a vu mais "n'a pas bien compris", résume : "le ministre a dit que les noirs et les arabes sont trop ensemble et pas assez avec les autres." "Ah bon" répond son oncle un peu dépassé. Et l'enfant de conclure : "oui sauf que c'est pas vrai, on est ensemble".

18/11/2022, Céline Rastello

Source : Le Nouvel Observateur

« Dans quelques jours, je serai de retour au Maroc […] un retour qui n’était pas prévu, une surprise au goût amer. Je l’ai bien compris, je ne suis plus la bienvenue ici. Aujourd’hui, la France, je l’aime et je la quitte », Salma Semmami une étudiante marocaine qui a passé cinq année d’études à Sciences po, résume à elle seule l’incompréhension de tous aujourd’hui à la conférence de presse organisée par la vice-présidente socialiste au Sénat, Bariza Khiari.

Cette dernière porte un projet de résolution en réaction à la circulaire datée du 31 mai 2011, signée conjointement par Claude Guéant, ministre de l’intérieur et Xavier Bertrand, ministre du travail, de l’emploi et de la santé ayant pour objet la « maîtrise de l’immigration professionnelle ».

La circulaire parle du « taux de chômage des étrangers non-communautaires qui s’élèverait à « environ 23%, selon les statistiques de l’INSEE » et de la population active française en hausse « d’environ 110 000 personnes par an. Ces réalités doivent nous inciter à conjuguer nos efforts pour insérer dans l’emploi l’ensemble des demandeurs d’emploi, de nationalité française ou étrangère ». Prenant acte de ces « réalités » la circulaire demande la hausse des contrôles pour les autorisations de travail, et la limitation des autorisations provisoires de séjour (APS) dans le cas d’une demande de changement de statut formulée par l’étudiant étranger arrivant au terme de son Master. Par exemple, une demande d’autorisation de travail pourra être refusée lorsque le type d’emploi concerné ne justifie pas l’introduction d’un travailleur étranger » et pour lequel on peut former « dans des délais très brefs, des demandeurs d’emploi résidant régulièrement en France » ou lors de non respect de la législation du travail par la structure accueillant le stagiaire.

500 cas déclarés, 14 % ont été régularisés

«On met en avant des arguments anti discrimination pour justement faire de la discrimination ! » s’indigne Bariza Khiari, pour qui le gouvernement fait un amalgame entre les travailleurs étrangers et les étudiants étrangers tout en « tirant une balle dans le pied » de la culture et de l’économie française qui se priverait de ses « meilleurs ambassadeurs à l’étranger ». Cette circulaire serait aussi un « déni de droit » en vu de l’article 311-11 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) : « Une autorisation provisoire de séjour d'une durée de validité de six mois non renouvelable est délivrée à l'étranger qui, ayant achevé avec succès, dans un établissement d'enseignement supérieur habilité au plan national, un cycle de formation conduisant à un diplôme au moins équivalent au master , souhaite, dans la perspective de son retour dans son pays d'origine, compléter sa formation par une première expérience professionnelle participant directement ou indirectement au développement économique de la France et du pays dont il a la nationalité ».

Toutefois, ce projet de résolution qui vient d’être déposé a été déclaré « recevable » par le gouvernement. Ce qui ouvre donc la porte au débat en Parlement. « ce débat permettra de mettre sur la place publique les contradictions de cette circulaire » affirme la sénatrice PS. Le projet de résolution demande entre autre « à respecter la lettre et l’esprit de l’article 311-11 du CESEDA » et « considère que l’accueil d’étudiants étrangers renforce l’attractivité de notre culture et de notre modèle universitaire»

Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur a quant à lui déclaré qu’une politique d'attractivité, « c'est aussi une politique d'attractivité qui est maîtrisée, qui est faite dans le cadre de partenariats avec des universités et pas en désordre »

Présents à cette conférence de presse, le « Collectif du 31 Mai », luttant contre cette circulaire a précisé qu’à ce jour il était recensé 500 cas déclarés d’étudiants étrangers dont la demande a été refusée, 14 % ont été régularisés mais la plupart se sont résignés à quitter le territoire voyant leur requête bloquée.

17/11/2011, Bariza Khiari

Source : Public Sénat

Pour sa 7ème édition le Festival Strasbourg-Méditerranée met en avant le thème "exils", dans la continuité des thèmes de l'hospitalité, des nouvelles identités, de la frontière et des héritages, explorés lors des éditions précédentes.

La volonté des organisateurs est d'aborder toutes les formes de l'exil, et les variantes qui lui sont souvent associées (émigration - immigration, voyages, errances, ostracismes, expulsions, exodes, diasporas, évacuations, expatriations, ...) : l'exil intérieur, l'exil dans son propre pays, dans son propre milieu, l'exil forcé, géographique, politique, économique, climatique, religieux, ou bien encore l'exil dit "volontaire" de ceux et celles qui vont chercher ailleurs de quoi nourrir de nouveaux espoirs, une hospitalité refondatrice, une humanité future.

Selon Salah Oudahar, directeur du festival, si l'exil est cet "ex" qui signifie en latin "hors" et renvoie à un hors lieu, qui peut être celui de la souffrance et de la séparation, c'est aussi une terre de résistance et de création, de fécondation et de renouvellement, aux multiples apports. Un horizon d'espérance et d'émancipation, une ouverture sur l'autre et sur le monde. L'expérience de l'exil a en effet inspiré, stimulé de nombreuses créations artistiques, littéraires, philosophiques, exprimant les affres de la rupture et de l'éloignement, la solitude, la nostalgie, le manque, la perte, voire la culpabilité d'un abandon mais aussi le sentiment d'une renaissance, l'espoir d'un recommencement et d'un monde meilleur.

Le programme met en lumière la création artistique sous toutes ses formes : théâtre, poésie, littérature, musique, cinéma, arts plastiques, photographies... récits de vie, témoignages, mais aussi débats et rencontres avec des intellectuels, artistes, chercheurs, acteurs de la vie civile des deux rives de la Méditerranée, afin de décliner la problématique de l'exil dans ses expressions multiformes.

Le festivale se déroule du 26 novembre au 10 décembre 2011 à Strasbourg

Le programme détaillé et la liste des lieux où se déroule le festival sont disponibles sur le site Strasbourg-Méditerranée

18/11/2011

Source : Site de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration

Les travailleurs hautement qualifiés sont les bienvenus. La Chambre des députés a également débattu de la neutralité de l'internet.

Lors de la séance publique de la Chambre des députés d'hier, le député Roger Negri (LSAP) a été le rapporteur du projet de loi n°6244. La directive européenne 2009/127/CE a comme but la protection de l'environnement et de la santé humaine dans le cadre de la construction et de l'utilisation de machines destinées à l'application des pesticides. Le projet de loi a été adopté avec 59 voix.

Le deuxième projet de loi à l'ordre du jour (document parlementaire n°6306) a été introduit par le député Marc Angel. Le rapporteur a confirmé que l'immigration économique est l'un des piliers de la politique d'immigration luxembourgeoise. Évidemment ce n'est que l'immigration légale que les députés entendent promouvoir, en particulier l'immigration des «travailleurs hautement qualifiés» en provenance de pays tiers.

Une directive européenne a instauré une «carte bleue» européenne, qui s'inspire de la «green card» américaine. Sur un total de 1326 nouvelles autorisations de séjour délivrées en 2009, 116 étaient destinées à des travailleurs salariés, alors que presque autant, à savoir 107, concernaient des travailleurs hautement qualifiés. Pour 2010, les chiffres étaient similaires: 136 des 1684 nouvelles autorisations de séjour délivrées concernaient des travailleurs salariés, dont 125 étaient des travailleurs hautement qualifiés. Après les interventions de Martine Mergen (CSV), Xavier Bettel (DP), Fernand Kartheiser (ADR) et Serge Urbany (déi Lénk), la Chambre a approuvé majoritairement le projet de loi (55 voix pour, 1 contre, 4 abstentions).

19/11/2011,  Jean Rhein

Source : Le Quotidien

Trois citoyens maroco-néerlandais ont décidé de saisir le conseil des Droits de l’Homme des Nations unies. Ils poursuivent l’Etat néerlandais pour son inertie face au discours du leader d’Extrême droite Geert Wilders qui relève selon eux d’incitation à la haine contre certaines communautés d’immigrés, particulièrement les musulmans.

Non content de collectionner les plaintes pour racisme, ou pour incitation à la haine à cause de son discours très agressif sur l’immigration et les musulmans, Geert Wilders, leader du Parti pour la liberté, formation d’extrême droite, est, cette fois, à l’origine d’une plainte déposée contre L’Etat néerlandais. Les instigateurs de cette plainte, trois Maroco-néerlandais, rapporte la chaine de télévision néerlandaise NOS, hier, jeudi 17 novembre.

Selon les plaignants, « Wilders, par son discours de haine, a empoisonné le climat social aux Pays-Bas qui est devenu de plus en plus anti-immigré et anti-islam. » Ils estiment par ailleurs que l’Etat n’a pas fait assez pour les protéger de ce discours de haine qui les maintient dans un climat constant de discrimination, d’humiliation et d’insécurité. Ils ont donc décidé de se tourner vers les Nations unies, estimant que les traités internationaux sur les droits de l’homme doivent les protéger contre les discriminations, et qu’il est du devoir des Nations Unies à ce qu'ils soient respectés.

Une polémique de plus pour Wilders

La controverse, Geert Wilders connait. Il a déjà déclenché plusieurs plaintes contre lui par des propos tenus sur les musulmans et l’immigration. En janvier 2010, il comparaissait pour « incitation à la haine raciale et discrimination », pour ses déclarations tapageuses sur l‘immigration non occidentale, mais surtout pour son court métrage intitulé Fitna (la discorde, en arabe), diffusé sur internet, en 2008. Wilders y dresse un portrait très négatif de l’islam en l’associant systématiquement aux actes de violence, comme les attentats du 11 septembre 2001, aux Etats Unis.

Alors qu’il risquait jusqu’à 2 ans de prisons, et 18 500 euros d’amende, Wilders a finalement été acquitté par la justice néerlandaise en juin. Lors de son audience préliminaire, le leader d’extrême droite avait estimé que ses propos s’inscrivaient dans le cadre de la liberté d’expression.

Reste maintenant à savoir quel sera l’avis de l’ONU sur la question. Il sera, quoiqu'il en soit, plus d'ordre symbolique que légal. Comme le souligne le portail d’information Dutch News, une décision de la Commission des droits de l’Homme de l’ONU peut prendre des années, mais surtout, elle n’a pas de véritable poids sur le plan légal, vu que les Etats ne sont pas tenus de l’appliquer.

18/11/2011, Yann Ngomo

Source : Yabiladi

Berne, 18 novembre 2011 (Apic) Les enfants mineurs migrants seuls sont une réalité quotidienne qui préoccupe « Terre des hommes » et les instances politiques et juridiques du pays. Dans la perspective du Forum mondial migration et développement (GFMD) qui se tiendra à Genève les 1 et 2 décembre prochains, l’organisation humanitaire a réuni à Berne, le 18 novembre, des spécialistes des droits de l’enfant. La question centrale du jour était celle du statut des enfants mineurs migrants seuls et de leur situation dans les pays d’accueil, en particulier en Suisse. Tous les intervenants insistent sur la nécessité de protéger l’enfant.

Le Forum mondial, un instrument précieux pour protéger les enfants

Au plan international, la Suisse est fortement engagée pour la protection de l’enfant. Edouard Gnesa, ambassadeur extraordinaire pour la coopération internationale en matière de migrations et ancien directeur de l’Office fédéral des migrations, souligne l’importance du Forum mondial par rapport aux instances onusiennes. Le Forum est informel, il est porté par les 160 Etats qui y participent. Il est ouvert à tous les pays qui désirent y participer. Et surtout il est orienté vers la pratique.

Pour le diplomate, la Suisse s’est engagée dans ce Forum pour plusieurs raisons. Notre pays est un pays de migrations. Au Forum mondial, on reçoit des idées et on peut proposer nos expériences et projets. C’est encore l’occasion de se construire un réseau global de contacts. La Suisse apporte une contribution importante à la compréhension globale de la migration. De plus, le Forum travaille avec les différents partenaires sociaux. De nombreux projets sont en chantier pour protéger les migrants mineurs non accompagnés, tels que le programme japonais de «facilitation de la scolarisation des enfants étrangers » ou celui, mexicain, de l’instauration « d’agents de protection de l’enfant ».

Disparition de mineurs

Pour Bernard Boëton, responsable de l’étude de Tdh « Des enfants de trop en Europe », les études conduites depuis 2008 amènent à voir que les disparitions ne sont pas des cas exceptionnels, mais des pourcentages réels d’enfants qui disparaissent ou partent des institutions. Souvent, les enfants quittent leur pays, mais n’ont pas vraiment de projets. Ce sont des enfants entre 14 et 18 ans qui s’enfuient au péril de leur vie. Là où ils vont, ils ne trouvent pas de structures adaptées, et sont traités comme des migrants avant d’être considéré comme des mineurs. Ils sont en fait dans la salle d’attente de l’expulsion.

Cinq principes devraient, selon lui, être adoptés pour ces mineurs. Le principe de l’égalité : il faut un statut juridique pour tout migrant mineur non accompagné. En même temps, il est nécessaire d’échanger des données et signaler au plus vite toute disparition. Le principe de non discrimination dit que l’enfant doit être considéré comme tel, et non en fonction de sa provenance ou d’autres critères. Le principe de vulnérabilité insiste sur le fait que ces enfants qui ont des attitudes d’adultes sont des êtres très vulnérables. Il s’agit de les traiter avec une certaine sensibilité. Le principe de différenciation révèle que chaque enfant est unique et ne peut évoluer que s’il est pris en considération comme tel. Il s’agit alors d’adapter les institutions au cas par cas. Enfin, le principe de réalité demande de chercher des solutions adaptées pour faire diminuer les disparitions. Si les renvois au pays n’ont pas été bien préparés, et s’il n’y a pas un suivi, il ne faut pas s’étonner de retrouver ces enfants et jeunes revenir dans la clandestinité.

Bernard Boëton conclut en affirmant qu’il est inadéquat d’assimiler tout mineur étranger à la délinquance.

Enfants mendiants dans les villes de Suisse

Le chef des services habitants, migration et police des étrangers de la ville de Berne, Alexander Ott, s’inquiète de l’augmentation, depuis 2009, de la mendicité des enfants et des personnes handicapées dans les rues des villes suisses. Décrivant les formes que revêt la criminalité liée à cette migration d’enfants : travail au noir, mendicité, vol, prostitution ou pornographie, commerce d’organes, etc. Il constate que les enfants sont souvent victimes de réseaux, de bandes organisées, dont ils ne peuvent s’échapper. La Ville de Berne a lancé en 2009 le projet « Agora » qui a pour but de suivre les déplacements des mendiants pour remonter aux commanditaires. Décrivant le modus operandi des bandes organisées, Alexander Ott montre la nécessité, pour venir en aide à ces enfants, de travailler en réseau avec toutes les instances à disposition. S’il y a des mesures à prendre, elles doivent être contre les bandes et les commanditaires. Pour les enfants, il s’agit de leur venir en aide et de les sortir de ce carcan.

Un exemple : les Roms

Joseph Aguettant, délégué de Tdh en Roumanie, présente des photos de jeunes Roms et décrit la misère des banlieues des pays de l’Est. Les enfants sont déracinés, en ce qu’ils doivent quitter le cursus scolaire pour venir en aide à la famille. Les Roms souffrent de multiples meurtrissures. Ils ont été esclaves durant 500 ans, la Roumanie ne les reconnaissant pas comme des citoyens à part entière jusqu’il y a 150 ans. Joseph Aguettant déplore que l’on ne parle jamais de l’holocauste tsigane qui a eu lieu durant la dernière guerre mondiale. Cela permettrait de mieux comprendre cette ethnie. Son engagement sur le terrain consiste à mettre en œuvre des moyens pour une inclusion sociale des enfants roms en Roumanie. La DDC a développé en ce sens un projet et voté un crédit de 12 millions de francs, qui sera bientôt débloqué, assure le diplomate Edouard Gnesa à l’homme de terrain Joseph Aguettant.

La Convention internationale des droits de l’enfant

Jean Zermatten, président du Comité des Nations Unies pour les droits de l’enfant, constate que les Etats ont toute latitude pour réglementer la migration, ce qui découle de leur souveraineté. Mais cette liberté est limitée par les conventions, notamment par celle des droits de l’enfant de l’ONU, et aussi par les accords de Dublin-Schengen. Face à l’ampleur de la migration de jeunes vers l’Europe de l’Ouest, les mesures prises par les différents Etats ne suffisent plus. Il faut élaborer une politique de migration internationale, en accord avec les pays pourvoyeurs d’enfants.

La convention de l’ONU fixe les obligations des Etats pour les enfants, avec en particulier celle de voir l’impact des décisions sur ces derniers. Jean Zermatten constate qu’en Suisse on a peu pris en compte l’intérêt supérieur de l’enfant et qu’il est nécessaire de tenir compte de différents critères : représentation indépendante de l’enfant (et non par l’Etat), condition concrète de l’enfant, application nuancée des mesures de contrainte, participation des enfants, sujets de droits, aux décisions qui les concernent.

Si les Etats ne peuvent réguler les flux migratoires, ils ont alors intérêt à trouver des solutions humaines pour les enfants migrants.

18/11/2011, Jacques Schouwey

Source : , Apic

L'Union européenne (UE) est favorable à la consolidation du dialogue et de la coopération opérationnelle avec les pays tiers partenaires dans le domaine de la migration et de la mobilité, a indiqué vendredi la Commission européenne dans un communiqué.

Bien que les questions migratoires soient une des premières priorités politiques de l'Union, le Printemps arabe et les événements survenus en 2011 dans le sud de la Méditerranée ont souligné davantage encore la nécessité qu'elle adopte une politique migratoire cohérente et globale, indique le communiqué.

La mobilité des ressortissants de pays tiers qui franchissent les frontières extérieures de l'UE est importante car elle concerne un large éventail de personnes, telles que les voyageurs effectuant de courts séjours, les touristes, les étudiants, les chercheurs, les femmes et hommes d'affaires ou les personnes qui rendent visite à des membres de leur famille, et elle est liée à la politique des visas, poursuit le communiqué.

Dans le cadre de la nouvelle stratégie migratoire de l'UE, des partenariats pour la mobilité seront proposés au voisinage immédiat de l'UE et à la Tunisie, au Maroc et à l'Égypte dans un premier temps, en vue de faciliter et de mieux organiser la migration légale, de définir des mesures efficaces et humaines pour lutter contre la migration irrégulière et de prévoir des étapes concrètes pour renforcer les bénéfices des migrations en termes de développement. La conclusion d'accords de réadmission et d'assouplissement du régime des visas doit s'inscrire dans le cadre de ces partenariats.

Pour d'autres pays, la Commission européenne propose de mettre en place des programmes communs pour les migrations et la mobilité, qui donneront lieu à une coopération approfondie, fondée sur un certain nombre de recommandations, objectifs et engagements communs pour le dialogue et la coopération.

"C'est seulement en renforçant son dialogue et sa coopération avec les pays partenaires que l'UE sera mieux armée pour encadrer le phénomène migratoire sur son territoire et dans le contexte international", a déclaré Cecilia Malmström, commissaire européenne en charge des affaires intérieures.

Rappelant que l'UE définit "un cadre d'action stratégique clair et cohérent en matière de migration et de développement", la commissaire a souligné que "la nouvelle approche globale de la question des migrations et de la mobilité (AGMM) constitue le cadre stratégique ad hoc pour conférer une valeur ajoutée à l'action de l'Union et des Etats membres dans ce domaine".

L'UE, qui souhaite dynamiser ses relations avec les pays tiers pour mieux récolter les bénéfices mutuels que la migration peut apporter, a mis en service, à partir du 18 novembre 2011, un portail en ligne sur l'immigration pour aider les candidats migrants à faire des choix plus éclairés quant aux possibilités de migration ou de mobilité vers l'Union.

2011-11-19

Source : Xxinhua

Dans le dernier long-métrage de Philippe Falardeau, un immigré algérien, interprété par Fellag, débarque dans une classe de primaire québécoise.

Dans une école de Montréal, les rires des enfants ont laissé place aux pleurs. La neige continue de tomber, mais dans la cour, les écoliers ne jouent plus. Traumatisés par la perte tragique de leur institutrice, les élèves tentent de comprendre une mort qui leur échappe.

Dans cette ambiance tendue, un nouvel arrivant algérien propose ses services de remplaçant. Alors que les candidats ne se bousculent pas à la porte de cet établissement, Bachir Lazhar réussit à convaincre la directrice de lui laisser sa chance. Dès les premières minutes, le professeur maghrébin est touché par la détresse de ces enfants.

Un fossé existe pourtant entre cet homme originaire d’Alger et ces jeunes Québécois. Habitué au système d’éducation à la française, il commence par leur faire écrire des dictées tirées de Peau de Chagrin d’Honoré Balzac. «Du français de Chinois», s’exclame l’un des écoliers, étonné par ce niveau de langue. Influencé par la vieille école, Monsieur Lazhar ne comprend pas les tables qui ne sont plus alignées en rang bien droit, les nouveaux systèmes de notation ou encore les règles de discipline beaucoup plus laxistes. L’enseignant partage cependant une même douleur. Pendant que les élèves apprennent à le connaître, ils ignorent que l’Algérien a perdu toute sa famille, qu’il a fui son pays en raison du terrorisme et qu’il est menacé d’expulsion.

Les difficultés d’intégration

Tirée d’une pièce de théâtre d’Evelyne de la Chenelière, cette rencontre entre deux mondes n’a pas laissé insensible le réalisateur Philippe Falardeau:

«C’est un personnage plein d’humanité, digne. Il ne déverse pas sur les autres son histoire personnelle. Il est là pour aider les enfants. C’est cela qui m’a touché».

Auteur du très remarqué Congorama en 2006 présenté notamment au Festival de Cannes, le metteur en scène avait depuis longtemps en tête de parler du thème de l’immigration:

«J’ai tenté des sujets de documentaire, mais cela ne fonctionnait pas, j’étais a l’affût, mais je ne voulais pas que mon film soit didactique, un discours sur l’immigration, une représentation d’un système qui refuse l’immigration, je voulais que ce soit plus en nuance et ce personnage là me l’apportait».

Son nouveau long-métrage reste cependant engagé. En mettant en lumière, les difficultés des migrants pour trouver un travail et pour obtenir des papiers, il montre les limites de l’intégration:

«Les Québécois prennent pour acquis qu’ils sont accueillants, mais ils ne se rendent pas compte qu’on peut galérer. C’est le système qui rend cela difficile. Combien d’immigrants doivent abandonner leur profession car leur diplôme n’est pas reconnu ici, pour des raisons, à mon avis, fallacieuses. Il faut dire également que les immigrants préfèrent aussi des fois se ghettoïser. C’est difficile des deux côtés».

Avec ce personnage originaire de l’Algérie, le film montre aussi aux spectateurs que la violence est encore bien présente dans le pays maghrébin. Devant la commission de l’immigration, Bachir Lazhar, qui doit justifier de son statut de réfugié, affirme d’ailleurs: «Rien n’est jamais normal en Algérie». Philippe Falardeau, le réalisateur du film, l’a d’ailleurs vu de ses propres yeux, lorsqu’il est allé faire des recherches sur place:

«En Algérie, on a l’impression que tout est fini, mais quand j’étais là bas, il y a six bombes qui ont explosé dans le pays. Ce n’est pas fini. Les Algériens essayaient de me faire croire que tout allait bien, mais tout ne va pas bien».

Aller à la rencontre de l’autre

Pour incarner au mieux les souffrances de ce peuple et ce déracinement, le réalisateur québécois a choisi de faire appel à Fellag. Le populaire comédien et humoriste algérien se rapproche du personnage de Bachir Lazhar par son âge et sa nationalité, mais aussi par un passé commun. Mohamed Saïd Fellag a également été victime du terrorisme. Menacé de mort par les islamistes, une bombe explose lors de l’un de ses spectacles en 1995. Il s’exile alors à Paris. Ces souvenirs gravés à jamais en lui l’ont aidé pour interpréter ce rôle.

«Chaque degré de traumatisme accentue encore plus les provisions émotionnelles que l’on a au moment de jouer une scène. On fait appel cette banque de données qu’on a vécu pour être au plus près de ce que raconte le personnage».

Même s’il n’aime pas revenir sur cet épisode dramatique de sa vie, Fellag affirme toutefois que ce film n’a pas ravivé en lui de vieilles cicatrices.

«Ce n’est jamais douloureux car cela est en nous. Cela vit tout le temps, je fais mon travail d’acteur. Je ne suis pas à la merci d’une émotion première, mais il faut aller au delà de sa propre émotion pour la mettre au service de son personnage », explique l’acteur avec cette voix douce et posée qui lui est si caractéristique.

L’artiste, qui vit aujourd’hui en France partage aussi avec Bachir Lazhar, cette immigration au Québec. À la fin des années 1970, il a vécu pendant un an et demi à Montréal. Alors jeune comédien, il se souvient du froid glacial, des chutes dans les escaliers gelés et de sa découverte du théâtre québécois. Mais contrairement au héros du film, son exil n’était pas à cette époque motivé par la peur:

«J’étais un peu plus ludique, un peu plus aventureux, à la recherche de quelque chose de plus personnel. Ce n’était pas une fuite, un arrachement total. J’avais le choix entre plusieurs pays, j’étais à la rencontre du monde. Il y avait un jeu chez moi, une grande curiosité. J’étais un jeune homme. J’allais vers l’autre».

Après toutes ces années passées à l’étranger, Fellag n’a finalement qu’un seul conseil à donner à tous les Monsieur Lazhar de la terre:

«On arrive dans une zone culturelle totalement vierge, au niveau de l’émotion, des sensations, de langue des autres. C’est à nous aussi d’aller à la conquête, d’aller à la recherche, de se faire un chemin à la machette de la langue. On ne peut pas aller vers l’autre pour vivre ensuite enfermé dans soi. Ce serait suicidaire»

Le film sortira en France courant 2012. Lors de la remise des Oscars, il représentera le Canada pour le prix du meilleur film en langue étrangère.

1/11/2011, Stéphanie Trouillard

Source : State Afrique

Après la "fuite" d'un certains nombre de sportifs issus de l'athlétisme et du football féminin, maintenant c'est au tour de jeunes footballeurs.

Au Raja, depuis environ deux mois, deux joueurs internationaux cadets ont été "dirigés", sans le consentement du club avec lequel ils ont des conventions de formation en bonne et due forme vers le QATAR et plus précisément au club Al Sadd.

Dès notre connaissance de ce fait, nous avons saisit la FRMF pour faire le nécessaire auprès des instances internationales pour nous rétablir dans nos droits. Les procédures sont en cours.

Hier, après les vacances de l'Aid, 7 autres joueurs du centre de formation ont manqué à l'appel; ils ne se sont pas présentés non plus à leurs écoles respectives.

Renseignements pris, ils ont suivit la même filière, sous la conduite d'agents sans scrupules.

Nous avons tout de suite ameuté Monsieur le Président de la Fédération Royale Marocaine de Football et Monsieur le Ministre de la jeunesse et des sports, car aujourd'hui ce n'est plus une affaire de clubs mais une affaire d'état :

Toute la politique de restructuration du football national est basée sur la formation et les centres de formation. C'est une politique qui n'aboutirait à rien dans ces conditions puisque tout footballeur sortant de lot, sera "enlevé" par ces réseaux mafieux.

1/ sur recommandation des autorités sportives, nous déposons une plainte contre X au parquet de Casablanca dont le but est de démanteler ces réseaux et de déterminer les responsabilités.

2/ la FRMF va saisir à notre demande :

1. La Fédération QATARIE de Football

2. La Confédération Asiatique DE football

3. La FIFA

Pour arrêter l'hémorragie et nous rétablir dans nos droits.

3/ Nous étudions la possibilité de désigner un avocat étranger versé dans les affaires internationales de football pour entamer une procédure contre les parties incriminées.

4/ Nous avons adressé ce jour, une lettre recommandée avec accusée de réception à chacun des parents des joueurs leur signalant l'absence de leurs enfants et les mettant devant leurs responsabilités vis à vis des conventions signées et légalisées par eux mêmes.

5/ Le Président de la FRMF a constitué ce jour, une commission mixte "FRMF/RAJA" pour le suivi et l'évolution de ce dossier.

Source : Site du Raja Club Athletic

Une série d'activités culturelles a été retenue pour célébrer, ce jeudi à Séville, la clôture officielle du cycle «le Maroc en Andalousie>>, initié depuis mai dernier, dans plusieurs villes Andalouses, par la Fondation des Trois cultures de la Méditerranée en collaboration avec le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger...Suite

Le PP affute d'ores et déjà Les ciseaux des coupes budgétaires et l'on s’attend  à un recul au niveau des lois favorisant l'intégration des immigrés…Suite

Le Sénat demande le retrait de la circulaire de l'Intérieur, qui restreint l'accès au travail des diplômés étrangers, dont des Marocains...Suite

Claude Guéant est un homme méthodique et déterminé. En avril, le ministre de l'intérieur a annoncé son intention de faire baisser de 10 % (20 000 sur 200 000) le nombre d'immigrés entrant légalement en France chaque année. En mai, il a concentré ses efforts sur l'immigration de travail et enterré la politique d'"immigration choisie" prônée depuis 2007 par le chef de l'Etat : "Contrairement à une légende, il est inexact que nous ayons besoin de talents, de compétences" issus de l'immigration.

Le 31 mai enfin, il a signé avec son collègue du travail, Xavier Bertrand, une circulaire visant à appliquer de la manière la plus stricte la loi de 2006 sur l'immigration professionnelle. Concrètement, il est demandé aux préfets de vérifier qu'aucun salarié français n'est susceptible d'occuper cet emploi avant d'accorder un statut de salarié à un étudiant étranger, diplômé d'une université ou d'une grande école française et recruté par une entreprise.

L'effet de cette circulaire a été rapide : depuis trois mois, des dizaines, des centaines même, de diplômés étrangers, issus pour certains des plus grandes écoles françaises (Polytechnique, HEC, Essec, Sciences Po...) et que de grandes entreprises voulaient embaucher, se voient refuser un permis de séjour.

Rien n'a fait fléchir le ministre de l'intérieur. Ni le cri d'alarme de la Conférence des grandes écoles, inquiète de voir "l'attractivité de la France et de son enseignement supérieur" sévèrement écornée. Ni la mise en garde de la Conférence des présidents d'université, qui juge "très grave" le préjudice ainsi porté aux conventions passées avec les universités étrangères.

Pas davantage l'émoi de l'Association française des entreprises privées, qui ne comprend pas que la France se prive de talents qu'elle a elle-même formés et qui seraient précieux dans la compétition économique mondiale. Encore moins la colère des diplômés étrangers déboutés - et dégoûtés - ou les critiques des sénateurs socialistes exprimées dans une proposition de résolution déposée le 15 novembre.

Ce n'est pas tout. En septembre, la ministre du budget, Valérie Pécresse, a rappelé à Claude Guéant la "stratégie d'attractivité universitaire" de la France. Son successeur à l'enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, a été on ne peut plus clair, y compris dans ces colonnes, le 7 octobre : "Ces jeunes formés chez nous et sur lesquels on a investi sont des ambassadeurs pour la France, à vie. La France doit continuer d'attirer les talents." Et le ministre précisait que, dans un domaine aussi stratégique que celui des ingénieurs, la France forme 30 000 diplômés par an, alors qu'elle en aurait besoin de 40 000.

Claude Guéant n'en a cure. A cinq mois de la présidentielle et sous la pression du Front national, seule compte, désormais, la baisse du chiffre de l'immigration en France. Sur l'air bien connu de "La France aux Français". Peu importe que cela soit contraire aux intérêts du pays et de ses entreprises. Peu importe, semble-t-il, que ce ne soit pas seulement incohérent, mais honteux.

17/11/2011

Source : Le Monde

Actuellement organisées à Marseille, les Rencontres d'Averroès mettent au cœur du débat les perceptions de l'islam en Europe, dans le contexte du Printemps arabe. Entretien avec le directeur de l'événement…Suite

La capitale sénégalaise Dakar abrite, les 22 et 23 novembre courant, la 3-ème "Conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement", avec la participation des ministres compétents en matière de migration et de développement des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, du Maghreb et d'Europe.

Baptisée aussi "Processus de Rabat", la première conférence tenue dans la capitale du Royaume en juillet 2006, cette manifestation euro-africaine procédera à l'évaluation du "Programme de Coopération Triennal de Paris" (2008-2011), ainsi qu'à l'adoption d'une nouvelle stratégie qui fixera les priorités du dialogue sur la migration entre les pays partenaires pour la période 2012-2014.

Dans un contexte marqué par les drames humanitaires causés par les flux croissants de migrants en situation irrégulière depuis l'Afrique sub-saharienne vers l'Europe, les ministres de plus d'une cinquantaine de pays d'origine, de transit et de destination se sont réunis pour la première fois en 2006 à Rabat, afin de répondre aux questions soulevées par les enjeux migratoires.

Les vues convergentes exprimées lors de ces assises ont révélé la nécessité d'appréhender les questions migratoires de façon équilibrée et dans un esprit de responsabilité partagée.

La déclaration et le Plan d'action adoptés lors de la Première Conférence de Rabat, témoignent de ce partenariat novateur caractérisé par une vision commune qui a jeté les bases d'un partenariat étroit entre les pays concernés par la "route migratoire africaine" comprenant les flux migratoires vers l'Europe en provenance du nord, du centre et de l'ouest du continent noir.

Le "Processus de Rabat" avait pour objectif de créer un cadre de dialogue et de consultation au sein duquel sont mises en oeuvre des initiatives concrètes et opérationnelles.

Il témoignait d'une nouvelle vision des questions migratoires caractérisée par une gestion globale et équilibrée. L'Union européenne demande aux partenaires africains de poursuivre une politique de prévention et de réduction de la migration irrégulière.

En revanche, l'Europe œuvre pour une politique migratoire, qui vise à mieux organiser la migration légale et à promouvoir le lien entre migration et développement.

16/11/2011

Source : MAP

Etablie depuis plus de 18 ans à Montréal, Khadija Lamrani, qui s'adonne à cœur ouvert et à bras-le-corps pour apporter un tant soit peu de réconfort à ses congénères à besoins spécifiques dans la métropole canadienne, ne semble point essoufflée et sa détermination ne fait qu'accentuer son "acharnement" contre un handicap qui hypothèque la vie d'une personne et la soumet à l'état de dépendance et à l'altruisme d'autrui.

Son implication effective dans cette action de bienfaisance, sa bravoure et abnégation qui forcent l'admiration du monde communautaire et des acteurs de la société civile montréalaise, vont au-delà du soutien des handicapées pour prendre l'aspect d'un militantisme engagé auprès des organisations de défense de droits des femmes dans une situation de précarité, dans le but de contribuer à leur assurer une éducation décente et une autonomie financière.

Consécration: Mme Lamrani s'est "emparée" de droit et haut la main, récemment, du Trophée Femmes arabes du Québec 2011 dans la Catégorie "Associatif et communautaire" décerné par l'Organisation Espace Féminin Arabe (EFA), lors d'une cérémonie "humaniste" et "humanitaire" en présence, notamment de la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles du Québec, Kathleen Weil et de députés de renom, ainsi que de plusieurs acteurs du monde associatif, culturel et académique.

Ayant eu la malchance de contracter la poliomyélite au berceau dans son pays d'origine, le Maroc, et de traîner avec elle ce handicap tout au long de son bas-âge et de son adolescence, Mme Lamrani a fait du combat contre la discrimination et la marginalisation des personnes handicapées en général et de la femme en situation d'handicap en particulier, son cheval de bataille, voire sa raison d'être.

Nonobstant son travail à plein temps à l'Agence du Revenu Québec, Mme Lamrani fut également l'un des membres-fondateurs de l'Association de Solidarité Canada-Maroc, dont elle occupe le poste de présidente, qui a vu le jour en 2002 et dont la mission est d'apporter l'aide et l'assistance nécessaires aux femmes handicapées, vulnérables et vivant dans la précarité.

Diplômée en Administration des affaires et en finances, Mme Lamrani fut également administratrice de l'Association des étudiants handicapés de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et de l'Association des étudiants post secondaires de Québec. Elle est également conférencière et présidente de l'Union des femmes du Maroc (section de la région de Meknès).

A travers son association, Mme Lamrani oeuvre pour la mise en marche d'un Centre de soutien à l'intégration des migrants, particulièrement les personnes handicapées et femmes en situation de précarité, ainsi que la mise en oeuvre du programme "s'enraciner sans se déraciner" visant la prévention du décrochage scolaire chez les jeunes issus de l'immigration.

L'Association de solidarité Canada-Maroc, a-t-elle confié à la MAP, s'attelle à booster son programme de transfert des connaissances et d'expertises pour le développement local en matière de handicap à l'échelle du Royaume à travers son projet de fabrication de chaises roulantes et de formation et à lancer une ligne de financement destinée à envoyer des véhicules adaptés pour le transport des personnes handicapées du Maroc.

Sa devise: "Ensemble, nous pouvons aider un enfant handicapé à poursuivre ses études, soulager une mère et lui éviter de transporter son enfant dans ses bras pour le ramener à l'hôpital ou tout simplement donner le goût à une personne handicapée d'aller au travail en ayant un moyen de transport adapté à ses besoins".

16/11/2011, Mohammed Farhane

Source : MAP

 

La Banque mondiale et l'Union africaine ont décidé conjointement de réduire le coût des envois de fonds des immigrants africains vers l'Afrique grâce à la création d'une base de données qui contribuera à accroître la transparence des prix et à encourager la concurrence entre les prestataires de services.

Intitulée ''Send Money Africa'' (envoyer de l'argent en Afrique), cette base de données est le fruit de plusieurs années de partenariat entre la BM, la Commission de l'Union africaine et les bailleurs de fonds.

Ce dispositif permet aux migrants de comparer les tarifs pratiqués par les prestataires de services d'envois de fonds pour transférer un montant donné dans un pays donné, a indiqué mercredi la BM.

Pour consulter cette base de données par les immigrants africains, ces derniers peuvent obtenir les informations à travers un site web édité en 8 langues (http://remittanceprices.worldbank.org/).

Pour le Chef du Programme Diaspora africaine à la Banque mondiale, M. Richard Cambridge, ''Send Money Africa stimulera la concurrence entre les prestataires de services et entraînera une réduction des coûts. Les expéditeurs et destinataires d'envois de fonds pourront ainsi bénéficier de services de transfert transparents, efficients et moins coûteux''.

Selon les chiffres de la BM, environ 120 millions d'Africains reçoivent un total de 40 milliards de dollars par an de la part de près de 30 millions de parents et d'amis expatriés.

Toutefois, les migrants désireux d'envoyer de l'argent en Afrique ne disposent pas des informations nécessaires pour choisir le meilleur opérateur en terme de coût.

A ce propos, la base de données de la Banque mondiale constate que l'Afrique est la destination la plus coûteuse en matière d'envois de fonds.

Le coût moyen des transferts d'argent en Afrique dépasse 12 % du montant transféré, contre une moyenne mondiale de 9 %.

''En raison de leur caractère anticyclique, les envois de fonds jouent un rôle essentiel dans la vie des ménages pauvres. Toute réduction du coût des transferts devrait donc permettre aux migrants et à leurs familles de conserver plus d'argent'', souligne le Directeur du département des Affaires sociales à la Commission de l'Union africaine, M. Olawale Maiyegun.

A l'heure actuelle, Send Money Africa fournit des données sur le coût de l'envoi et de la réception de montants relativement faibles (équivalant à 200 ou 500 dollars) en provenance de 15 grands pays expéditeurs dans le monde et en Afrique et à destination de 27 pays africains.

16/11/2011

Source :Agence algérienne APS

Pendant des années - trois -, Sylvain George a filmé les migrants venus d'Afrique ou d'Asie, bloqués à Calais dans l'attente et l'espoir d'un passage vers le Royaume-Uni. Qu'ils reposent en révolte, qui emprunte son titre à un vers d'Henri Michaux, est l'objet imposant et parfois rebutant qu'il a tiré du matériau accumulé au long de ces années.

Fait de longues séquences en noir et blanc, le film additionne des moments, passe d'une saison à l'autre. De temps en temps, un monologue vient briser ces images sans commentaires. Un migrant raconte son voyage, à travers le Sahara, la Libye, la Méditerranée ou à travers l'Iran, La dernière partie du film montre la destruction de la "jungle" par les forces de l'ordre françaises agissant sur instruction du ministre de l'immigration et de l'identité nationale, Eric Besson. La caméra s'attarde sur les rebuts de la société de consommation (affiches, cartons d'emballage) qui avaient servi à la construction des cahutes. On entrevoit le ministre, sûr de lui, du bon droit de l'Etat. On voit les policiers procéder "avec humanité", comme l'avait dit M. Besson.

Cette dernière partie, qui retrouve le fil du temps qui passe, contraste avec les deux heures qui l'ont précédée. Pendant ce temps, très long, qui forcément suscitera l'ennui, la rêverie, Sylvain George montre un monde étriqué - les rues de Calais qui ne changent qu'au gré des saisons - habité d'hommes (il n'y a pas de femmes) qui n'ont d'autre identité que celle de migrants, d'autre histoire que celle de leur voyage.

Ils prennent la parole un par un, on dirait que cette société n'en est justement pas une, qu'il n'existe qu'une addition d'individus isolés qui jamais ne commercent entre eux.

Ce parti pris, qui ne recouvre pas exactement ce qu'on a vu ailleurs de la vie à Calais dans la période entre la fermeture du camp de Sangatte et la destruction de la "jungle", forme le discours poétique du film (car l'aspiration à la poésie transparaît à chaque plan).

Il impose également au spectateur une patience, une disponibilité totale. Il reviendra à chacun, au bout de 153 minutes, de déterminer si cette patience et cette disponibilité ont été payées de retour.

15/11/2011, Thomas Sotinel

Source : Le Monde

"Adolescences en exil", c'est le titre d'un livre écrit par deux ethnologues de l'UCL. Durant deux ans, elles ont enquêté auprès de jeunes immigrés ou issus de l'immigration dans des quartiers précarisés de Bruxelles. Il en ressort un constat assez critique: dans ces quartiers-là et pour ces jeunes-là, l'intégration ne fonctionne pas.

Les conclusions de l'enquête donnent une impression de déjà vu: ces jeunes ne trouvent pas leur place, leur image dans les médias est négative et l'ascenseur social est en panne pour eux.

Justement, pour Jacinthe Mazzocheti, l'une des deux chercheuses, c'est bien ça le problème: la situation n'évolue pas pour ces jeunes dans certains quartiers. "Ce qui est justement interpellant pour nous, c’est de voir comment les choses se répètent, comment on n’a pas pris leçon des échecs de toute une série de politiques et que, d’une génération à l’autre de primo-migrants, dans certains quartiers, les non-possibilités de s’insérer se répètent", constate-t-elle.

Cette répétition de comportement s'observe de génération en génération. Si bien que, dans certains quartiers, les jeunes issus de l'immigration mais nés en Belgique se retrouvent dans la même situation que les nouveaux arrivants.

"Ceux qui viennent d’arriver sont, pour la plupart, dans des logiques de réussite, analyse la chercheuse.Ils sont venus faire leur vie ici. Ils sont très motivés. Mais, en fonction des violences, des procédures, à la fois leurs espoirs, mais aussi leurs possibilités réelles de réussite diminuent. Du côté des jeunes qui sont nés ici, ils ont déjà vécu des échecs successifs. Donc, toute une série d’entre eux intériorise le fait que ce n’est pas possible."

Cette étude ne dresse que des constats, mais elle va déboucher sur des groupes de travail avec des acteurs de terrain professionnels.

16/11/2011, Geoffroy Fabré – Delphine Wilputte

Source : RTBF

Le président de la Fifa Joseph Blatter a été pris dans une controverse mercredi, après avoir affirmé dans une interview que le racisme n’existait pas dans le football et qu’une poignée de main pouvait absoudre certains comportements.

«Il n’y a pas de racisme, mais peut-être un mot ou un geste déplacé, a d’abord affirmé le Suisse à la chaîne américaine CNN World Sport. Et la victime devrait se dire que ce n’est qu’un jeu et serrer la main» de son adversaire.

Il a ensuite tenu à nuancer ses propos. Dans un communiqué publié peu après, Blatter, 75 ans, a expliqué que ses propos «ont été mal interprétés». «Ce que je voulais souligner c’est que les joueurs de football se livrent bataille et parfois, les choses se font de manière incorrecte», a-t-il déclaré.

«Mais, normalement, à la fin de la partie, vous présentez vos excuses à votre adversaire si cela a été rude durant le match. Vous vous serrez la main, et tout est fini, a expliqué le président de la Fifa. Toute personne qui a disputé un match de football ou de n’importe quel sport sait que c’est le cas.» Ses commentaires interviennent le jour même où la Fédération anglaise a accusé l’international uruguayen Luis Suarez d’avoir tenu des propos et/ou eu un comportement raciste envers le Français Patrice Evra.

«Ceci dit, je tiens à souligner une nouvelle fois que je ne veux pas sous-estimer le problème du racisme dans la société et le sport. Je m’engage à combattre cette plaie et à la chasser du football», a conclu Joseph Blatter.

17/11/2011

Source : Libération/AFP

Ce texte est produit à la fois par des auteurs du référentiel, des professionnels de terrain, des chercheurs spécialistes depuis longtemps de la formation linguistique et d'autres qui ne le sont pas, mais que le domaine concerne parce qu'ils sont engagés dans la construction de masters incluant des orientations insertion et intégration. Il est enfin co-rédigé par des chercheurs qui entendent intervenir de façon distanciée dans un débat qui échappe aux principes de rigueur qui constituent le socle de notre engagement professionnel.

Il est sain que la mise en place du label FLI interroge les chercheurs autant que les praticiens et il nous semble nécessaire que toutes les personnes préoccupées par la mise en place du FLI possèdent les informations sur les tenants et les aboutissants de la rédaction du label. Cependant, les accusations d'instrumentalisation et certains propos tenus sur les experts qui ont participé à la rédaction du référentiel sont inacceptables, voire calomnieux. L'intérêt soudain porté au FLI est exactement proportionnel au désintérêt qu'a suscité, pendant de très longues années, la formation linguistique des migrants adultes et ses acteurs. L'histoire de ce champ éducatif est en train de s'écrire et démontre combien il a peiné à se faire une place aux côtés du FLE puis du FLS. Les attaques, auxquelles nous allons répondre, par leur virulence et parfois leurs outrances, tendent au moins à démontrer qu'il est désormais incontournable.

Nous souhaitons donc apporter ici quelques éléments de réflexion au débat.

Les critiques, par leur caractère désordonné, confus et contradictoire, révèlent davantage une crise profonde de la sociolinguistique et de la didactique du français qu'une force scientifique sereine et sûre d'elle-même. Quand les uns s'alarment d'un éclatement de la didactique du français, les autres proposent une nouvelle spécification comme contrepoint au français langue d'intégration. Les critiques mêlent des arguments scientifiques mais également de politique linguistique et des arguments purement idéologiques. De nombreuses remarques ont porté notamment sur l'avant-propos en lui reprochant ses faiblesses scientifiques: c'était oublier que ses rédacteurs ne sont précisément pas des scientifiques et qu'ils écrivent en tant que responsables de la publication de ce référentiel, non en tant qu'experts. Ils écrivent comme premiers responsables des deux directions ministérielles (la DGLF-LF, du ministère de la culture et la DAIC du ministère de l'intérieur) qui ont pris conjointement l'initiative de la rédaction de ce référentiel. Ils ont tenu à cet égard à assumer leur texte, en le signant, de façon à ce qu'il ne soit pas confondu avec le travail des experts.

Sur le fond, nous voyons plusieurs causes à ces débats et à ces inquiétudes.

La première tient au fait que le choix des experts a sans doute pu froisser quelques susceptibilités en dérogeant à certaines règles de préséance. Or, ce référentiel est d'abord un outil de travail destiné aux professionnels de la formation des adultes. Les experts ont donc été choisis parce qu'ils connaissent intimement le terrain de la formation linguistique des adultes migrants, qu'ils soient professionnels ou chercheurs, ces derniers étant particulièrement peu nombreux. Des lecteurs extérieurs ont étésollicités et ont formulé des remarques très intéressantes mais qui portaient essentiellement sur l'avant-propos qui, nous l'avons dit, relève de la responsabilité des deux directions ministérielles. Les autres remarques des lecteurs extérieurs posaient des interrogations, certes tout à fait légitimes, mais qui portaient essentiellement sur l'orientation même du référentiel: elles n'auraient pu être intégrées sans remettre en cause la cohérence d'ensemble de ce travail. Par ailleurs, les remarques et les objections des relecteurs étaient parfois tout à fait contradictoires entre elles. Les experts sont tout àfait conscients du travail que ces lecteurs ont effectué et ils les en remercient, mais ils ont dû procéder à des choix d'orientation.

La seconde raison tient au fait que certains s'inquiètent du rapport entre les décrets publiés sur la naturalisation et la parution du label. C'est oublier que le label FLI arrive au bout d'un processus qui a débuté avec le Contrat d'Accueil et d'Intégration (CAI) et le Diplôme Initial de Langue Française (DILF) qui ont mené à la reconnaissance, à la légitimation et à la structuration d'un champ éducatif dont nous avons dit qu'il avait été longtemps négligé. Le label FLI ne tombe pas «comme un cheveu sur la soupe» mais s'inscrit dans une logique que les acteurs de ce champ ont acceptée et soutenue; il s'inscrit dans une logique de hausse permanente de la qualité des prestations destinées aux migrants. Ce processus s'est accéléré en 2001 avec la transformation du FAS (Fonds d'action sociale), opérateur«historique» depuis 1959, en FASILD (Fonds d'action et de soutien à l'intégration et à la lutte contre les discriminations), indépendamment des contextes politiques successifs. Les acteurs de terrain d'ailleurs, pour qui ce référentiel a été conçu, nous le rappelons, sont partie prenante de cette évolution et s'associent à cette nouvelle étape qualitative que représente le label FLI. Le CAI, le DILF et enfin le FLI s'inscrivent par ailleurs dans le combat mené depuis longtemps par les associations de défense des migrants pour le droit à la langue, c'est-à-dire pour le droit d'apprendre le français, condition indispensable, si elle n'est non suffisante, pour faciliter la vie sociale et citoyenne des migrants. Les experts se sont donc engagés en toute connaissance de cause dans ce travail parce-que, connaissant l'histoire de ce champ, ils ont mesuré l'opportunité que représentait le label FLI pour la reconnaissance des organismes de formation qui œuvrent avec compétence et combativité pour une meilleure insertion socioprofessionnelle des migrants en leur garantissant, entre autres, une qualitéd'enseignement/apprentissage de la langue d'usage en France. Le choix de travailler à ce label était également lié au niveau de langue requis pour l'obtention de la nationalité française. Celui-ci a été fixéau niveau B1 à l'oral, ce qui signifie que les migrants faiblement scolarisés et en difficulté à l'écrit conserveront cette «protection» que leur donnait le niveau A1.1. Ce niveau, par ailleurs, est celui exigé par de nombreux pays européens qui ne sont pas particulièrement répressifs en matière de politique d'immigration. Ce qui est frappant d'ailleurs concernant le débat actuel sur le niveau de langue exigé pour la naturalisation, c'est qu'au moment où a été institué le A1.1, le DILF avait étéaccusé d'être un diplôme au rabais pour les migrants. Le parcours de migrants qui pourront aller jusqu'à l'acquisition d'un niveau B1 à l'oral devrait bénéficier de financements et nous pouvons nous en réjouir pour les apprenants et les organismes de formation. Nous resterons vigilants à ce que les formations gratuites nécessaires pour atteindre le niveau B1 soient effectivement mises en œuvre et que le respect du principe du droit à la langue du pays d'accueil continue d'être garanti.

Concernant la spécification en FLI, nous avons tout d'abord une question: pourquoi s'offusquer de l'apparition du FLI alors que les autres spécifications citées n'ont pas fait l'objet d'une aussi intense critique au moment où elles sont apparues? Le FLE lui-même a d'ailleurs été considéré comme une spécification inutile au regard de la didactique du français (qui inclurait le FLM) voire de la didactique des langues en général. Le FLI est une notion en construction et l'objet du référentiel, qui n'est pas un texte scientifique mais un document d'orientation, n'est pas de le définir. Par ailleurs, comment peut- -on opposer aussi peu rigoureusement une notion «floue» (FLI) à des «concepts» soit disant stabilisés (FLE et FLS) quand on sait l'imprécision de ces deux derniers? Nul n'est en mesure de définir aujourd'hui précisément le FLS; quant au FLE, il est si évanescent qu'il relève du «ça va de soi», contre toute logique scientifique. Nous pensons que, plutôt que de s'alarmer face à l'éclatement de la didactique du français, il faut mesurer et analyser les conditions et les raisons qui conduisent àce qu'il convient d'appeler une crise de la didactique du français plutôt que de pratiquer l'invective et l'anathème. La didactique générale du français se cherche et ne se retrouve plus que dans ces particularisations; il est temps d'en comprendre les raisons. Concernant le FLI, les raisons qui conduisent à cette spécification reposent pour l'essentiel sur le fait que les didactiques sont nécessairement contextualisées et que, à cet égard, le champ éducatif de la formation linguistique des migrants adultes est un champ éducatif, professionnel et social distinct des champs d'intervention du FLE et du FLS notamment. Cependant, ces spécifications ne sont pas irréductibles l'une à l'autre, mais tout à fait complémentaires, comme c'est le cas du FLI avec le FLP (Français langue professionnelle) ou le FOS (Français sur Objectif Spécifique) par exemple. Plutôt que de nous complaire dans la nostalgie du temps qui passe, nous pensons urgent de mener une réflexion sur cette nouvelle configuration didactique, d'en dégager les lignes de force et les cohérences. Le FLI est une contribution à cette nouvelle construction et on ne peut pas lui demander d'être parfaitement défini dès sa naissance quand on sait que les appellations «historiques» ne le sont toujours pas, des décennies après leur apparition, tout en étant très largement utilisés par la communauté scientifique sans véritable examen critique. Par ailleurs, le champ du FLI fait partie du vaste ensemble de la formation d'adultes et de l'éducation permanente, dont il a emprunté bon nombre de pratiques et de valeurs depuis les balbutiements de l'alphabétisation des années 60 jusqu'aux orientations actuelles basées sur les apports de l'ingénierie de formation et de l'ingénierie pédagogique. La délimitation du champ ne peut s'effectuer qu'en le reliant à des ensembles plus vastes d'intervention éducative dont les cadres théoriques sont incontournables.

Les critiques portent également sur le fait que le référentiel serait un texte «assimilationniste». Au-delà du fait qu'il s'agit d'une critique d'ordre purement idéologique, et non scientifique, le référentiel est un équilibre entre les différentes sensibilités des experts où apparaît la nécessité d'aider les migrants, par l'apprentissage de la langue du pays d'accueil, à s'intégrer avec succès dans la sociétéfrançaise, mais tout en tenant compte de leur diversité. Ces orientations se situent dans l'esprit de ce qu'évoquent Archibald & Chiss (2007) (1): «Non seulement la langue citoyenne est une affaire d'état, mais aussi dans une large mesure la langue des organismes de la société civile qui par la force intégratrice de celle-ci rassemble bien des migrants autour d'activités qui exigent une connaissance de la langue commune pour pouvoir participer pleinement à la vie sociale et économique». Les orientations que propose le référentiel pour les compétences attendues des formateurs et les contenus de l'intervention didactique sont parfaitement clairs à cet égard. La meilleure façon, ici comme ailleurs, est de lire le référentiel et de ne pas se satisfaire des «bonnes feuilles» qu'une critique bien peu professionnelle a proposé de sélectionner pour «ceux qui n'auraient ni le temps ni l'envie de lire le texte». Le référentiel est accusé de propager cette introuvable idéologie monolingue qu'on ne trouve que dans le caricatural rapport Benisti. L'idée de s'appuyer au contraire sur les langues d'origine est intéressante, et nous ne la rejetons absolument pas, mais elle a été développée sur la base de recherches-actions dans le cadre de l'école. Concernant la formation linguistique des adultes migrants, bien peu de recherches-actions ont été menées et l'intervention didactique concrète ne peut se contenter de déclarations générales, fussent-elles d'origine universitaire, invitant à la prise en compte des langues d'origine. Là comme ailleurs, bien peu de chercheurs sont descendus sur le terrain de la formation des migrants adultes pour une expérimentation scientifique des professions de foi plurilingues et, surtout, pour les traduire en termes de contenus didactiques. Or ce terrain est pris par des contraintes qui ne sont pas celles de l'école et le modèle des expériences effectuées en milieu scolaire n'est pas exportable tel quel. Par ailleurs, s'agissant d'adultes, les références théoriques ne sont pas pédagogiques mais andragogiques. Qui connait un tant soit peu le terrain et ses acteurs sait que les conditions sont difficiles et que les formateurs ne sont pas que des enseignants. Devant l'urgence des situations, les contraintes matérielles, le temps court des formations (quelques centaines d'heures maximum dans le meilleur des cas), la question de la prise en compte obligatoire des langues d'origine dans les formations représente, pour l'instant, pour les apprenants et les formateurs, non pas un appui mais un poids supplémentaire dans la mesure où, faute de bases expérimentales éprouvées par la recherche-action, les acteurs seraient livrés à eux-mêmes.

Au-delà de cette question «technique» se profile cependant un autre débat de fond, politique. Le référentiel parle de deux conceptions de l'intégration des migrants, l'une qualifiée de multiculturaliste et l'autre de républicaine ou universaliste. C'est une opposition parfaitement connue que Todd, entre beaucoup d'autres, a mis au jour dès les années 80 et qui traverse de part en part toutes les familles politiques. Ce n'est donc pas en ce sens une opposition gauche-droite. Le référentiel, comme document d'orientation en matière de politique linguistique, a fait le choix d'un modèle d'intégration républicain et citoyen basé sur les principes issus des Lumières et de la Révolution Française. La critique de ce choix est parfaitement légitime mais elle doit se faire sur le plan explicite du débat idéologique et citoyen et non sur des bases présentées comme scientifiques. Les documents d'orientation du Conseil de l'Europe sont également des documents de politique linguistique et ils sont imprégnés d'idéologie. Cependant, ils représentent la doxa en matière de formation linguistique et l'examen critique des orientations politico-didactiques des textes du Conseil de l'Europe commence à peine. Nous sommes légitimement en droit de nous demander pourquoi de si percutants analystes, traquant l'idéologie politiquement incorrecte dans ce modeste référentiel, ont tranquillement avaliséles textes européens pourtant saturés d'idéologie? Encore une fois, nous pensons bien sûr que chacun a le droit d'adhérer à l'idéologie qui lui sied, y compris les chercheurs, mais il convient alors de porter le débat sur le terrain idéologique et de sortir des faux-semblants scientifiques.

Concernant les formations de master enfin, on assiste à une véritable entreprise de désinformation. Cette labellisation répond d'abord à une demande pressante du terrain notamment en termes de formations de formateurs : quiconque connait la réalité de la vie des organismes de formation sait la difficulté de recruter des formateurs capables de s'adapter à ce terrain si particulier après leur formation initiale en FLE ou en FLS. Un article est particulièrement évocateur à cet égard (Bruley-Meszaros, 20082), qui montre le désarroi des nouveaux venus sur le terrain de la formation des adultes migrants. Il ne s'agit pas de créer des masters exclusivement («mention») FLI, ce qui n'a pas de sens, mais des parcours spécialisés FLI dans des cursus généraux de didactique des langues, de sciences du langage, de sciences de l'éducation... Plusieurs universités ont d'ores et déjà pris cette orientation: rien ni personne ne contraint les universités à faire le choix du FLI, elles restent parfaitement libres de proposer les cursus qu'elles souhaitent. L'objectif est que des universités proposent des cursus intégrant la dimension FLI de façon à enrichir l'offre de formation nationale pour permettre ainsi aux étudiants intéressés de choisir leur cursus en fonction de leurs origines géographiques, de leurs parcours d'étude et de leur projet professionnel. Il n'est pas question de réserver le label FLI à quelques happy few: cette décision appartiendra à une commission indépendante prévue par le dispositif.

Que ce référentiel provoque un débat nous semble parfaitement légitime et cela fait partie de la vie scientifique. Cependant, plutôt qu'il ne passe par des pétitions, nous aurions souhaité qu'il s'appuie sur la confrontation d'expériences et de résultats de recherche convaincants. Or ceux-ci manquent cruellement dans le domaine. Nous invitons donc les lecteurs critiques de ce référentiel à descendre et nous rejoindre sur le terrain de la formation linguistique des migrants adultes afin de mener des recherches et des recherches-actions qui seraient forts utiles aux formateurs et aux apprenants.

Post Scriptum

En complément, nous proposons aux lecteurs de (re)lire l'article que nous mettons en lien ci-dessous3, qui nous paraît particulièrement éclairant.

1) Tout d'abord l'auteur, Christine Candide. Elle est la cheville ouvrière du FLI et, que ce soit sous l'égide du FAS, du FASILD, de l'ANCSEC, de l'ACSE ou de la DAIC, connaît particulièrement bien le terrain depuis longtemps.

2) Ensuite, le sujet abordé : il s'agit de la question que nous évoquons dans notre texte du droit àl'apprentissage de la langue du pays d'accueil. Cet article montre bien que le FLI s'inscrit dans la très longue durée et qu'il ne s'agit pas d'un "coup" préparé dans la précipitation pour d'obscures raisons. 3) Enfin, nous invitons le lecteur à considérer la date de parution de cet article (2001) en le replaçant dans le contexte politique de l'époque (gouvernement Jospin). Les gouvernements passent mais les orientations demeurent....

16/11/2011

Source : Médiapart

En trente ans, la croissance démographique a été beaucoup plus forte en France que chez ses voisins, ce qui s'explique notamment par une plus forte fécondité, une hausse de l'espérance de vie et les effets des migrations, selon une étude de l'Insee publiée mercredi.

La population est passée de 55 millions d'habitants en 1981 à 65 millions au 1er janvier 2011. La croissance démographique a été beaucoup plus forte en France qu'en Allemagne (+3 millions en 30 ans), en Italie (+4 millions) ou au Royaume-Uni (+6 millions), souligne l'Insee dans son "Portrait social" 2011.

Selon l'Institut national de la statistique, la forte fécondité française explique largement l'écart de croissance avec l'Allemagne ou l'Italie (1,85 enfant par femme, contre 1,77 au Royaume-Uni, 1,37 en Allemagne et 1,33 en Italie), mais pas l'ampleur de la croissance de la population française.

Comme dans les autres pays, la hausse de l'espérance de vie, qui a augmenté en France en trente ans de 8 ans pour les hommes et 6,5 ans pour les femmes, a entraîné une hausse de la population française de 3,1 millions de personnes.

Un troisième facteur de croissance démographique est le solde migratoire, différence entre les entrées et sorties du territoire, qui dépasse deux millions de personnes en trente ans. Le Royaume-Uni a connu, selon l'Insee, un solde migratoire proche, tandis qu'il était plus élevé en Allemagne (6 millions) ou en Italie (4 millions).

Enfin, les évolutions démographiques antérieures à 1981 expliquent en grande partie l'augmentation de la population au cours des trente dernières années.

En effet, en 1981, les générations âgées de moins de 35 ans, notamment celles nées pendant le baby-boom, étaient relativement nombreuses et ce sont elles qui ont eu des enfants les années suivantes.

A l'inverse, poursuit l'Insee, les générations âgées de plus de 60 ans étaient quant à elles peu nombreuses, un déficit de naissances lié à la première guerre mondiale. En trente ans, la France (comme l'Italie) a donc connu deux millions de décès de moins que le Royaume-Uni, explique l'Insee.

16/11/2011

Source : Libération/ AFP

Cecilia Malmström, commissaire chargée des Affaires intérieures à la Commission européenne prendra part à la troisième conférence interministérielle euro-africaine sur la migration et le développement, prévue à l’hôtel Méridien de Dakar du 22 au 23 novembre, a annoncé l'Agence de presse Sénégalaise.

Une visite du centre de sauvegarde de Cambérène dédié à la formation des jeunes en partenariat avec l'Union Européenne, sera au menu du séjour de Cecilia Malmström dans la capitale sénégalais. Récemment, Cecilia Malmström s'était prononcée sur la réforme de l'Espace Schengen et les contrôles aux frontières.

17/11/2011

Source : TVM

La Fondation Pierre Elliott Trudeau a rendu public, dans le cadre de son colloque annuel à Halifax, du 17 au 19 novembre, un sondage indiquant que 97 % des Canadiens veulent que les immigrants adoptent les valeurs canadiennes. Cette condition leur tient plus à cœur que l’autonomie financière.

Selon l’étude, les Canadiens souhaitent presque à l’unanimité (97 %) que les nouveaux arrivants adhèrent aux valeurs canadiennes en matière de tolérance envers les autres et d’égalité des sexes pour être acceptés au pays. Cette opinion est partagée par la même proportion des immigrants reçus.

D’autre part, moins de 60 % de la population considère que les immigrants devraient atteindre l’autonomie financière dès leur première année au Canada.

«Le Canada s’est bâti grâce à l’immigration. Elle fait partie de notre histoire, d’où l’importance de comprendre comment elle peut – et doit – participer à l’avenir du pays», a affirmé Pierre-Gerlier Forest, président de la Fondation Pierre Elliott Trudeau.

Les résultats sont tirés d’un sondage téléphonique effectué par Environics Research Group du 11 au 22 octobre 2011 auprès d’un échantillon représentatif de 2000 Canadiens. L’erreur d’échantillonnage est de plus ou moins 2,1 %, 19 fois sur 20.

La Fondation Pierre Elliott Trudeau est un organisme de bienfaisance canadien sans affiliation politique créé en 2001 par les proches de l’ancien premier ministre. En 2002, le gouvernement du Canada accordait un fonds de dotation de 125 millions $ à la Fondation, à la suite d’un vote unanime de la Chambre des communes. Grâce à ses programmes de bourses, elle encourage la réflexion sur les questions fondamentales de la société canadienne.

16/11/2011,  Agence QMI

Source : Canoë

La loi électorale est à géométrie variable. Lors du référendum sur la Constitution, le vote des Marocains résidant à l’étranger a été autorisé et organisé dans de bonnes conditions.

Mais pour les élections législatives du 25 novembre, ces derniers pourront au mieux, et à certaines conditions, donner procuration à une tierce personne résidant au Maroc. De plus, cette personne ne pourra voter que pour un seul MRE.

Mais il se trouve qu'entre ces deux processus électoraux bien de chez nous, s'est inséré le vote de l’assemblée constituante en Tunisie, qui a vu 80% des Tunisiens résidant à l’étranger voter pour le mouvement islamiste.

Est-ce la crainte de voir nos MRE porter leur préférence au PJD qui a fait que nos compatriotes vivant à l’étranger se voient dans la quasi impossibilité de glisser un bulletin dans l’urne le jour J?

La chose ne paraît pas impossible, il y aurait même à ce sujet un consensus national avec le consentement, à demi-mot, du même… PJD.

Il semblerait, en effet, que nos compatriotes de l’étranger seraient plus islamistes que leurs homologues tunisiens.

Par ces agissements, la démocratie en prend un coup au passage, même si certains trouveront cela à leur goût.

Mais dans cette bataille électorale, les MRE ne sont pas seuls. En effet, les candidats indépendants auront également la tâche malaisée. Il n’y aura le 25 novembre que 2 candidats indépendants...

Et bien que dure sera la tâche, espérons que la chute le sera moins.

17/11/2011, Editorial

Source : Aufait

Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur a affirmé que "les immigrés que nous accueillons chez nous" devaient "adopter nos coutumes, respecter nos lois" et "être intégrés", jeudi sur LCI, avant un déplacement à Montfermeil (Seine-Saint-Denis) sur le thème de l'intégration.

Ce déplacement fait suite à une étude, conduite par le politologue Gilles Kepel, à Clichy-sous-Bois et Montfermeil (Seine-Saint-Denis), qui a mis l'accent sur une "intensification de l'identité musulmane" chez des habitants qui se sentent relégués socialement.

"C'est précisément pour cela que je vais à Montfermeil", a expliqué le ministre, qui a ajouté: "Cette étude (...) montre que se constituent à Montfermeil, à Clichy-sous-Bois (...) des communautés qui sont d'origine immigrée, qui vivent selon des règles qui sont les leurs, qui s'éloignent du respect de la règle commune, et qui d'ailleurs ont peu connaissance des lois de la République, des modes de vie de la France."

"Je trouve que c'est un mode d'implantation des immigrés en France qui n'est pas acceptable", a dit M. Guéant, selon lequel "ce qui n'est pas acceptable c'est que la règle de la communauté vienne en opposition à la règle de la vie commune en France", a-t-il insisté.

"Les immigrés que nous accueillons chez nous doivent adopter nos coutumes, respecter nos lois. Ils doivent être intégrés", a fait valoir M. Guéant.

Cette déclaration intervient deux jours après la remise au ministre de l'Intérieur d'une "charte des droits et devoirs du citoyen français" élaborée par le Haut Conseil à l'Intégration (HCI), et que devront signer les étrangers naturalisés à partir du 1e janvier 2012.

"La naturalisation c'est un moment très important, c'est l'accès à la nationalité française, et ce n'est pas simplement une formalité administrative", a dit le ministre. Cela constitue "un acte d'adhésion aux principes essentiels de notre société, aux règles majeures de notre vie républicaine".

"Nous devons développer des programmes d'apprentissage du français et de familiarisation avec nos institutions et nos modes de vie, mais les personnes immigrées doivent aussi se plier à cette volonté qui est la nôtre. Quand on vient en France on adopte les modes de vie français et on n'importe pas les modes de vie d'ailleurs", a-t-il affirmé.

17/11/2011

Source : Libération/ AFP

Le gouvernement allemand va simplifier les procédures de recrutement de travailleurs immigrés pour soutenir la croissance et s'attaquer aux pénuries de main-d'oeuvre qualifiée, a déclaré mardi le ministre de l'Economie, Philipp R”sler.

L'initiative, a-t-il précisé lors d'une rencontre avec le patronat à Berlin, sera en partie menée via le réseau des chambres de commerce allemandes.

"Nous devons mieux promouvoir à l'étranger l'emploi en Allemagne", a-t-il dit.

L'économie allemande manque notamment d'ingénieurs et de personnels hautement qualifiés, un problème qui devrait s'amplifier du fait du vieillissement de la population et de la baisse de la natalité.

Selon ldes règles en vigueur en Allemagne, une entreprise souhaitant recruter un ressortissants étranger hors Union européenne doit prouver au préalable qu'elle n'a pu trouver un candidat répondant à ses critères de recrutement au sein des pays de l'UE.

Ce dispositif est l'un des plus stricts d'Europe, et des spécialistes des questions d'immigration jugent qu'il conduit des migrants qualifiés à chercher du travail dans des pays plus accueillants, comme la Grande-Bretagne ou l'Irlande.

15/11/2011, Gernot Heller

Source : REUTERS

Les contrôles aux frontières ont été assouplis au niveau de 28 ports et aéroports du Royaume-Uni, a indiqué mardi la ministre britannique de l'Intérieur, Theresa May.

En réponse aux questions du Parlement, Mme May a également révélé que plus de 10 millions de personnes sont entrées au Royaume-Uni en août dernier lorsque le plan d'allégement des contrôles aux frontières a été mis en application.

Ses services ont été autorisés cet été, pour réduire les files d'attente, à ne pas vérifier la puce biométrique, notamment à l'aéroport londonien d'Heathrow.

La police des frontières avait également arrêté de comparer des empreintes et des détails personnels avec une base de données sur des immigrés clandestins et personnes soupçonnées de terrorisme.

L'ancien responsable de l'Agence des contrôles aux frontières (UKBA), Brodie Clark, suspendu la semaine dernière, a été interrogé par la Commission des affaires intérieures du Parlement.

Mme May a annoncé qu'il aurait trois enquêtes sur ce qui s'est passé, la principale conduite par l'inspecteur en chef de l'Agence des frontières britannique, John Vine. Les députés du comité vont également mener leur propre enquête.

Le président de la Commission, le député travailliste, Keith Vaz, a déclaré qu'il était "déterminé à aller au fond de cette violation grave de la sécurité".

15/11/2011

Source : Agence de presse algérienne (APS)

Le président italien Giorgio Napolitano a souligné, mardi, que les immigrés et leurs enfants font partie intégrante de l'Italie et représentent une "grande source d'espérance" pour son pays.

Ces immigrés aident l'Italie à porter le fardeau de la dette publique, qui "sans leur contribution, aurait été encore plus difficile à supporter", a affirmé M. Napolitano lors d'une rencontre à Rome avec un groupe de "nouveaux italiens".

Ceux qui ne saisissent pas la portée du phénomène migratoire et l'importance première de la contribution des immigrés, ne peuvent prétendre "avoir la capacité de voir la réalité et l'avenir", a-t-il soutenu.

Tout en rappelant que le nombre des résidents étrangers en Italie s'est multiplié par 12 lors des 20 dernières années, le président Napolitano a émis l'espoir de voir son pays s'ouvrir davantage sur les jeunes.

Il a appelé, à cet égard, les classes dirigeantes italiennes et européennes à assumer pleinement la responsabilité qui leur incombe vis-à-vis des jeunes, y compris ceux issus de l'immigration.

Le nombre d'enfants issus de l'immigration nés en Italie s'élève à un demi million alors que ceux qui fréquentent ses écoles se chiffrent à 700 mille.

Les enfants nés en Italie ne peuvent prétendre à la nationalité italienne avant l'âge de 18 ans.

L'Italie, dont la population atteint un peu plus de 60 millions d'habitants, compte près de quatre millions d'immigrés dont quelque 550 mille Marocains-

15/11/2011

Source : MAP

Fraîchement diplômée de l'école de management de Grenoble, Yasmine, Tunisienne de 24 ans, a été embauchée en mai dernier par un cabinet de conseil parisien.

Mais alors qu'elle attendait que son changement de statut, d'étudiante à employée, soit validé par la préfecture, une lettre de refus de permis de travail est arrivée fin septembre sur le bureau de son employeur.

Cette lettre évoquait "l'inadéquation" entre ses études et son poste. Depuis, Yasmine a reçu une obligation de quitter le territoire français sous trente jours.

"Dans deux ou trois semaines, je serai dans la clandestinité", dit-elle avec fatalité, dans l'attente du résultat de son recours auprès du ministère de l'Intérieur.

Comme elle, plusieurs centaines d'étudiants étrangers diplômés des universités et grandes écoles françaises comme Sciences Po, Centrale ou encore HEC, font face depuis plusieurs mois à des difficultés inédites pour passer du statut d'étudiant à celui d'employé et obtenir une expérience professionnelle en France.

En cause, une circulaire du 31 mai dernier adressée aux préfets de région et de département par le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, et le ministre du travail, Xavier Bertrand.

Cette circulaire, qui a pour objet la "maÂŒtrise de l'immigration professionnelle", demande aux préfets d'instruire "avec rigueur" les demandes d'autorisation de travail des étudiants, et d'exercer un "contrôle approfondi" des demandes de changement de statut des étudiants étrangers hors Union européenne.

"Les étudiants étrangers ont prioritairement vocation, à l'issue de leur séjour d'études en France, à regagner leur pays pour y mettre en oeuvre les connaissances acquises", souligne-t-elle.

L'OPPOSITION A LA CIRCULAIRE S'ORGANISE

Fin septembre, une centaine d'étudiants français et étrangers ont formé un collectif pour protester contre cette circulaire. A ce jour, il recense près de 500 jeunes diplômés qui risquent d'être renvoyés dans leur pays malgré une offre d'emploi qui correspond à leur formation. Le collectif du 31 mai estime qu'entre 8.000 et 10.000 étudiants sont concernés par cette directive.
Ces dernières semaines, de nombreuses voix se sont élevées dans le monde politique, syndical et de l'enseignement pour soutenir le collectif et demander le retrait de la circulaire du 31 mai.

La Conférence des grandes écoles (CGE), la Conférence des présidents d'université (CPU) et l'Association française des entreprises privées (Afep) ont exprimé leur inquiétude au ministre de l'Intérieur. Mardi, la sénatrice socialiste de Paris et vice-présidente du Sénat Bariza Khiari a même présenté une proposition de résolution sur le sujet. Cette proposition, jugée recevable par le gouvernement, devrait bientôt être inscrite à l'ordre du jour du Sénat.

Pour Bariza Khiari, l'application de la circulaire du 31 mai est en contradiction avec la loi du 24 juillet 2006, d'après laquelle la situation de l'emploi en France n'est pas opposable aux étudiants étrangers titulaires d'un diplôme équivalent master.

"Les termes du contrat qui a été proposé (aux étudiants étrangers) ne sont pas respectés, donc il y a une forme d'escroquerie intellectuelle", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, ajoutant que ce texte menaçait le rayonnement culturel, économique et scientifique de la France.

"Nous savons bien que dans les années à venir (ces étudiants seront) les meilleurs ambassadeurs de l'économie française (...) donc le gouvernement (...) se tire une balle dans le pied", a-t-elle dit. "Des ambassadeurs humiliés ne sont plus des ambassadeurs", a-t-elle ajouté.

UNE TRADITION D'ACCUEIL EN QUESTION

En 2010-2011, la France a accueilli plus de 280.000 étudiants étrangers (en comptant les étudiants européens), d'après CampusFrance. Ils représentent 12% du total des étudiants et 41% des doctorants. La France est ainsi le quatrième pays au monde d'accueil des étudiants internationaux, après les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie.

Une attractivité que certains acteurs du monde de l'éducation craignent de voir entamée avec cette circulaire.

"On pense ce qu'on veut du classement de Shanghai, mais ce qu'on fait avec cette circulaire, c'est une atteinte directe au classement de nos universités, de nos grandes écoles", a dit à la presse Jean-Yves Leconte, sénateur socialiste représentant les Français de l'étranger.

De nombreux étudiants soulignent en effet l'importance d'acquérir une première expérience professionnelle à l'étranger avant de retourner dans leur pays natal.

Face à la colère grandissante des milieux éducatifs, le ministre de l'Enseignement supérieur Laurent Wauquiez avait déclaré dans un entretien au journal Le Monde début octobre que la circulaire serait "corrigée". Mais il avait par la suite défendu le texte à l'Assemblée nationale.

Aujourd'hui, le ministère propose aux universités et grandes écoles de revoir les dossiers des étudiants au cas par cas. Sur près de 500 dossiers d'étudiants étrangers, 75 ont été revus positivement, d'après le collectif. Un traitement "purement technique", qui ne satisfait pas les détracteurs du texte.

"Le problème est tellement grave qu'il faut aussi un traitement politique", estime Pierre Aliphat, délégué général de la Conférence des grandes écoles.

Le collectif du 31 mai devait déposer mercredi un recours auprès du Conseil d'Etat pour demander l'annulation du texte. Les représentants des établissement d'enseignement supérieur devraient par ailleurs être reçus au ministère de l'Enseignement supérieur sous peu pour "faire le point" sur le sujet.

16/11/2011, Patrick Vignal

Source : Reuters  

L'Association Européenne pour la Défense des Droits de l'Homme , qui regroupe des ligues et associations de défense des droits de l'Homme des pays de l'Union E Européenne, vient de publier un document analysant la   réglementation de l’immigration de travail dans l’Union européenne…Suite

Le halal concerne plus de 5 millions de consommateurs. Restaurants chics et supermarchés spacieux accueillent maintenant les nouvelles générations de musulmans. Problème : il existe une soixantaine d’organismes de certification halal, et bien peu de contrôles de l’abattage rituel. La révolte gronde, et Paris Match a mené l’enquête au pays de la viande fraîche.

La décoration est sobre et feutrée. Murs aux teintes chaudes, mobilier blanc design et lumière tamisée. Une ambiance bobo branchée. Bienvenue chez Les Enfants terribles, l’un des premiers – et rares – restaurants ­parisiens estampillés « gastronomie halal ». Derrière le bar, les deux patrons : Kamel et Sofiane, frères et musulmans, préparent des cocktails... sans ­alcool. Forcément. « Il y a encore cinq ans, quand je sortais avec des amis, je mangeais toujours du poisson. Nous n’avions jamais accès à la bonne cuisine française traditionnelle, se souvient Kamel, 33 ans. Quelle frustration de ne pas pouvoir déguster une bonne viande ! Alors, avec mon frère, on a imaginé ouvrir un restaurant halal de qualité. »

Le duo s’organise, leur rêve devient réalité : en avril 2007, ils inaugurent l’établissement rue des Boulets, dans le XIe arrondissement, et proposent le fin du fin : traditionnel foie gras, chutney d’oignons aux fruits rouges, magret de canard rosé sur sa fine sauce aux pêches blanches, médaillon de veau à la moutarde violette et « champagne » halal, du jus de raisin pétillant. Succès immédiat. Quatre ans plus tard, la formule fonctionne toujours. Autour de nous, les tables sont pleines. Familles, jeunes banlieusards, « beurgeois » parisiens, une clientèle éclectique. « On affiche complet tous les soirs, on fait entre 40 et 70 couverts en semaine, et jusqu’à 110 le week-end. » Un deuxième restaurant ouvre en février 2010, avenue Daumesnil dans le XIIe arrondissement. Le halal séduit.

Fateh Kimouche, spécialiste et créateur du blog Al-Kanz : « “Halal” signifie en arabe ce qui est “licite”, ce qui est permis, autorisé. A l’inverse de “Haram” qui veut dire “illicite”. D’un point de vue alimentaire, le halal désigne les aliments qui peuvent être consommés par un fidèle. » Avec, en France, un marché de 5,5 milliards d’euros de chiffre ­d’affaires en 2010, dont 1 milliard d’euros pour la restauration, la ­distribution du halal est devenue un business lucratif. C’est deux fois la valeur du marché du bio (2,6 milliards d’euros). Quelque 5 millions de personnes sont concernées, dont 20 % en Ile-de-France.

D’après une étude Ifop réalisée en décembre 2009, 87 % des personnes interrogées achètent de la viande fraîche halal et 60 % mangent tout halal. Sachant qu’un Français musulman consomme deux fois plus de viande que les autres, et qu’un consommateur musulman dépense 30 % de son budget dans l’alimentaire, contre 14 % en moyenne pour le reste de la population, les économistes s’accordent à dire que son avenir est radieux. Résultat : il s’industrialise et s’occidentalise. Abbas Bendali, directeur du cabinet Solis et conseiller auprès des grands groupes agroalimentaires, le confirme : « Avec une croissance de 10 % par an depuis dix ans, nous sommes sur des marchés additionnels à forte augmentation.

Depuis 2008, le halal sort du commerce traditionnel. Le marché français de la charcuterie étant saturé, les entreprises doivent trouver d’autres axes, le halal en est un. Pour remplir les portefeuilles, les grands groupes agroalimentaires ont tous développé des gammes de produits. » Leurs cibles ? Les deuxième et troisième générations d’immigrés musulmans. Le spécialiste explique : « Ils sont jeunes, actifs, habitent dans des grandes agglomérations urbaines, sont pressés et ont des revenus. Du coup, ils veulent acheter leurs aliments halal au même endroit que les autres. Surtout, ils veulent manger à la française. Dans les chariots, on retrouve des plats cuisinés, des sauces, des bonbons...»

Reste un bémol : le manque évident de transparence du circuit

Des organismes de certification sont responsables de l’appellation halal. C’est eux qui doivent vérifier dans les abattoirs le bon déroulement des abattages rituels. Or, personne n’est capable d’évaluer leur nombre. Alors qu’en Malaisie – un modèle du marché halal – il n’y en a qu’un, en France on en compte entre 40 et 60. Aucun cahier des charges précis n’existe pour établir cette certification qui n’est même pas obligatoire, chaque société de contrôle fonctionne avec ses propres règles… Les industriels se rabattent sur les moins chères et les moins regardantes. Logique, quand on sait que le surcoût de la fabrication halal s’élève à 20 %, un coup de tampon étant estimé entre 10 et 15 centimes.

Y aurait-il de la triche au royaume du sacré ? Fateh ­Kimouche dénonce un « halalgate » : « J’en parle depuis des années. Ce n’est pas un problème religieux, le halal, c’est un problème de contrôle, de certification. C’est une querelle de porte-monnaie, pas une querelle de chapelle. Les organismes de certification se sont liés aux industriels. Pour l’abattage casher, les contrôleurs sont là, ils verrouillent tout. Pour le halal, rien ! » Même son de cloche chez Antoine Bonnel, fondateur et créateur en 2004 du premier Salon halal pour professionnels : « Aujourd’hui, tout le monde peut apposer le mot “halal” sur un produit. Il faut une réglementation. Honnêtement, je n’y crois pas, c’est trop tard. » Selon Lahcène Belatoui, président de l’organisme de certification AVS (A votre service), « le marché du halal est ambigu car l’opacité règne du début à la fin de la chaîne et alimente une suspicion, bien souvent légitime. Hélas, ce ne sont pas les consommateurs qui dictent les règles, mais les industriels qui ordonnent un marché quasiment à leur merci ».

Les consommateurs n’ont plus confiance, ils sont perdus

Selon une étude récente, plus de la moitié d’entre eux assurent être mal informés et 63 % souhaitent une charte, un label unique. Abbas Bendali, du cabinet Solis, n’est pas étonné : « Avant, le consommateur ne se posait pas de questions, il achetait sa viande chez le boucher du coin, c’était une personne de confiance. Tout est différent avec la grande distribu­tion. » Les membres d’Asidcom, une des rares associations de consommateurs musulmans, sont d’accord. Hadj Abdelaziz Di Spigno, son ancien président, ne mâche pas ses mots : « Nous sommes pour l’application de la réglementation européenne, pour l’application des droits civils. Les musulmans ne sont pas des sous-citoyens. Nous devons acheter en connaissance de cause. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. La viande vendue halal ne l’est pas, on retrouve du porc dans les plats halal… On en a marre de se faire escroquer ! » Sur vingt-cinq sociétés évaluées par l’association, plus du tiers ne fournit aucune information aux consommateurs sur ses procédés de certification. Mieux : sur trois animaux abattus rituellement, presque deux seront en fait consommés par l’ensemble des clients toutes religions confondues. Par exemple, tandis que les musulmans consomment les abats et les pièces à bouillir (pour des raisons culturelles et financières), les filets et les entrecôtes halal repartent dans la filière normale, destinés aux non-musulmans.

40 à 80 % de la viande Halal finit dans le circuit classique…

Officiellement, en 2008, la Direction générale de l’alimentation estimait que 12 % des bovins et 49 % des ovins étaient tués rituellement. Or les pratiquants musulmans et juifs ne représentaient que 7 % de la population française. Lahcène Belatoui : « L’inverse est vrai aussi, les musulmans consomment à leur insu de la viande non halal. Or le halal a une dimension spirituelle et religieuse capitale. Sacrifier cet aspect sur l’autel du bénéfice est une marque de mépris à notre encontre. Les musulmans sont beaucoup trop silencieux sur les méthodes d’abattage industriel qui méprisent les ­souffrances des bêtes. » Sans étourdissement préalable, les ­animaux souffrent.

Les associations de défense des animaux s’en mêlent

Au Royaume-Uni, en ­Allemagne, en Suède et en Suisse, l’« assommage » est ­toléré, voire obligatoire. En France, on est laxiste. Charles, responsable d’un abattoir : « Je connais beaucoup d’agriculteurs qui ont le cœur brisé à l’idée de voir leurs bêtes égorgées et saignées. C’est un sujet très polémique, ils enragent de voir leur bétail ainsi traité ! » Marie Rivenez, directrice générale de l’entreprise GRG (commerce de gros de viande), avoue : « Une bête non étourdie est plus stressée, elle produit du cortisol, la viande est moins bonne. »

En écho, l’écologiste Frédéric Freund, directeur de l’Oaba (Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs) et ­végétarien, ne décolère pas : « Les bêtes égorgées non ­assommées mettent jusqu’à quatorze minutes pour perdre conscience. Elles sont suspendues et dépecées vivantes dans 75 % des cas… Un abattage rituel sur deux est mal fait avec des instruments mal aiguisés, trop petits. On dénonce cette situation depuis très longtemps, les animaux souffrent terriblement, les rites ne sont même pas respectés, et aucune mesure n’est prise ! Ce n’est plus tolérable ni pour les animaux ni pour les musulmans. On ne respecte personne. Et le ministère de l’Agriculture ne fait pas son boulot, à savoir : contrôler ! » Un inspecteur vétérinaire directement concerné confirme : « On manque de moyens humains. Et le gouvernement n’a pas le courage de s’engager dans ce débat sensible. Encore moins maintenant, à quelques mois de la campagne présidentielle. Ils ont peur de perdre des voix… »

15/11/2011, Emilie Blachere

Source : Paris Match

Hier midi, devant le tribunal administratif. Une poignée de syndicalistes CGT bravent le froid depuis déjà trois heures, avec banderole, tracts et drapeaux. « Et on n'a même pas de brasero ! », plaisante Patrick Brochier. Qu'importe, le soutien à leur camarade Abdelkarim vaut bien quelques engelures. Ce travailleur sans-papiers tunisien a en effet déposé un recours au tribunal administratif, après s'être vu refuser la délivrance d'un titre de séjour.

Un dossier pourtant complet

« Abdelkarim est présent depuis plus de 12 ans en France et travaille comme plaquiste dans le BTP, explique Mariano Bona (CGT). Nous avions constitué un dossier de régularisation avec toutes les preuves et le soutien de son employeur mais il a été rejeté en septembre par la préfecture et la Direccte [inspection du travail], sans aucun motif valable. Le précédent Air Liquide les a sans doute énervés. » Un refus incompréhensible pour Chiaka Fané, du syndicat CGT des travailleurs sans-papiers : « Le dossier se référait à la liste des pièces fixée par la préfecture et des inspecteurs du travail avaient donné un avis favorable. L'Etat respecte de moins en moins les critères depuis quelques mois. Espérons que le tribunal annule cette décision. » Contactées, la Direccte et la préfecture n'ont pu être jointes.

16/11/2011, Manuel Pavard

Source : 20 minutes.fr

Le texte du Haut conseil à l'intégration présenté à Claude Guéant explicite le droit et les coutumes françaises et impose des obligations à ceux qui veulent devenir Français.

 «Vous souhaitez devenir Français. C'est une décision importante et réfléchie. Devenir Français n'est pas une simple démarche administrative. Acquérir la nationalité française est une décision qui vous engage et, au-delà de vous, engage vos descendants», explique la Charte des droits et des devoirs du citoyen français que devront désormais signer les candidats à la naturalisation, lors de l'entretien d'assimilation qui finalise leur demande.

Le texte, voulu par la loi du 16 juin 2011 sur l'immigration et l'intégration a été rédigé par le Haut conseil à l'intégration qui le présente mardi après-midi à Claude Guéant. Il reprend et explicite le droit et les coutumes françaises. Si la charte est avant tout symbolique, elle souligne certaines obligations: «Tout citoyen concourt à la défense et à la cohésion de la nation». Ou encore: «En devenant Français, vous ne pourrez plus vous réclamer d'une autre nationalité sur le territoire français». Une formule pour clore les débats qui ont eu lieu ces derniers mois autour de la double nationalité, certains députés UMP ayant envisagé de l'interdire. En droit, cela serait pratiquement impossible, puisque des pays comme le Maroc ne permettent pas de renoncer à sa nationalité. Un Marocain et ses descendants restent toujours marocains aux yeux du Royaume. Ce «serait vouloir légiférer sur des droits étrangers», reconnaît-on au cabinet du ministre de l'Intérieur, où l'on préfère «s'assurer que les personnes qui obtiennent la nationalité française sont bien assimilées».

Pour cela, le niveau de français exigé a été augmenté par un décret paru en novembre et applicable en janvier. Les candidats devront maintenant, comme dans le reste de l'Europe, avoir le niveau «fin de scolarité obligatoire». Certains immigrés installés de longue date en France, sont analphabètes. Et pourraient peiner. Mais officiellement, il ne s'agit pas de restreindre l'accès à la nationalité. «Quand on est Français, on parle français» a tranché Claude Guéant.

L'an passé près de 95.000 personnes ont été naturalisées. La plupart sont en France depuis quinze ans. Et demandent la naturalisation, souvent lorsque leurs enfants deviennent français. «Mon pays, c'est celui où vit ma famille. Où vivront mes enfants et petits-enfants. C'est la France», selon la formule de Fatima, 50 ans, naturalisée en août dernier, après 25 ans de résidence.

Un niveau de connaissance de base en histoire

À l'avenir, ces candidats devront aussi justifier d'un niveau de connaissance de base en histoire, culture générale et société française. Le ministère a réuni des historiens pour établir «le niveau, type collège». Le contrôle se fera probablement par un questionnaire… Le décret est en cours de validation. Et sera appliqué également en janvier.

La charte, elle, ne fixe pas de conditions supplémentaires pour acquérir la nationalité, mais rappelle qu'il s'agit d'une adhésion: «C'est pour vous et pour vos descendants, la volonté d'adopter ce pays qui vous a accueilli et qui va devenir le vôtre, adopter son histoire, ses principes et ses valeurs et ainsi, en intégrant la communauté nationale, accepter de contribuer à le défendre et devenir un acteur solidaire de son avenir. En retour, la France vous reconnaît comme un citoyen de la République». Le texte qui détaille aussi les droits sociaux (congés payés, droit à la sécurité matérielle) doit encore être validé par le conseil d'État avant d'être adopté par décret. Si d'aventure, lors de son entretien, un candidat contestait les valeurs de laïcité, d'égalité homme-femme explicitées dans la Charte… il pourrait être recalé.

15/11/2011, Cécilia Gabizon

Source : Le Figaro

Une affiche de campagne du FN opposant la France de la "pauvreté et de l'insécurité" à celle de la quiétude" a été largement détournée sur Internet.

"Son message est clair et net", scande un jeune frontiste lors de la présentation de l’affiche de campagne de Marine Le Pen, jeudi 10 novembre, devant une poignée de militants à la permanence de la fédération du Front national de Paris. L'affiche, scindée en deux, représente sur sa gauche, "la pauvreté", "l'insécurité", "les SDF, les logements mal famés, les HLM", et sur sa droite, "une synthèse entre la tradition et la modernité", décrypte-t-il dans une vidéo mise en ligne sur le site de la branche "jeunesse" du parti d'extrême-droite.

"Choisis ta France"

Il y aurait donc "le choix entre deux France", selon le jeune militant : "Celle qui va arriver", véritable vision apocalyptique d'un pays qui tomberait dans "l'anarchie" si le Front national ne passe pas, et "la France que nous aimons", une "France des terroirs, des campagnes, où il fait bon vivre", véritable image d'Epinal digne du JT de 13 heures de Jean-Pierre Pernaut. Une alternative que les jeunes militants du FN vont défendre au cours de la campagne intitulée "Choisis ta France", menée au profit de leur présidente.

Marine persiste et signe

Interrogée sur le côté caricatural de l'affiche, lors de l’émission politique "le 12/13" sur France 3, dimanche 13 novembre, la candidate FN à l’élection présidentielle Marine Le Pen persiste et signe. "C'est la France actuelle, celle de la pauvreté, de l'insécurité, de la paupérisation, de l'explosion du chômage, de la disparition du système de protection sociale", face à celle que l"'on veut faire". Puis, l'eurodéputée insère l'immigration comme l'épicentre des maux de la société française en livrant une analyse aux corrélations toujours aussi biaisées : "La courbe de l'insécurité suit la courbe de l'immigration qui suit, elle même, la courbe de la fraude".

"Choisis ta race"

Sur les réseaux sociaux, les réactions n'ont pas tardé à tomber pour dénoncer la campagne du parti d'extrême droite. Le collectif "Humour de droite" a ainsi proposé un décryptage loquace de l'affiche, alors que de multiples compositions étaient réalisées pour caricaturer la création du FN.

D'autres internautes ont proposé des rapprochements avec une affiche de propagande nazie ou encore avec une campagne vichyste, toutes deux construites également en dyptique accentuant la séparation de deux mondes qui s'affrontent. Le slogan a été aussi détourné en changeant le "Choisis ta France" par un "Choisis ta race" pour souligner les discours xénophobes sous-jacents de cette campagne d'affichage.

"On atteint le point Godwin" (comparaison au nazisme coupant court à tout débat sur internet, ndlr), estime l’un des deux créateurs de l’affiche et militant du FNJ Paul-Alexandre Martin. Interrogé par le Nouvel Observateur, le coordinateur de la campagne "les jeunes avec Marine" se défend de "toute référence à une autre époque" et justifie son choix sans y voir quelconque caricature.

14/11/2011, Ronan Kerneur

Source : Le Nouvel Observateur

La "Charte des droits et des devoirs du citoyen français", document que devront désormais signer les candidats à la naturalisation, impose notamment un niveau de français correct et stipule que l'on ne peut se "réclamer d'une autre nationalité sur le territoire français".

Le texte, que Le Figaro dévoile mardi 15 novembre, doit être présenté dans le même jour au ministre de l'intérieur, Claude Guéant, par le Haut Conseil à l'intégration. Prévu par la loi de juin 2011 sur l'immigration et l'intégration, il explicite les "principes, valeurs et symboles de la République française".

"UNE DÉCISION QUI VOUS ENGAGE ET ENGAGE VOS DESCENDANTS"

"Vous souhaitez devenir Français. C'est une décision importante et réfléchie. Devenir Français n'est pas une simple démarche administrative. Acquérir la nationalité française est une décision qui vous engage et, au-delà de vous, engage vos descendants", est-il écrit en préambule. "C'est pour vous et pour vos descendants, la volonté d'adopter ce pays qui vous a accueilli et qui va devenir le vôtre, adopter son histoire, ses principes et ses valeurs et ainsi, en intégrant la communauté nationale, accepter de contribuer à le défendre et devenir un acteur solidaire de son avenir", ajoute le texte.

La charte dispose notamment que "tout citoyen concourt à la défense et à la cohésion de la Nation". "Chacun a le devoir de contribuer, selon ses capacités financières, aux dépenses de la nation par le versement d'impôts directs, indirects ou de cotisations sociales", est-il précisé.

UN NIVEAU DE FRANÇAIS DE "FIN DE SCOLARITÉ OBLIGATOIRE"

"Une personne qui a acquis la qualité de Français peut être déchue de la nationalité française si elle s'est soustraite à ses obligations de défense, ou si elle s'est livrée à des actes contraires aux intérêts fondamentaux de la France, sans préjudice des dispositions du code pénal", indique le document.

Le niveau de français requis est désormais équivalent au niveau "fin de scolarité obligatoire" et les candidats devront justifier d'un niveau de connaissance de base en histoire, culture générale et société française. Un questionnaire sera vraisemblablement établi à cet effet. Deux décrets publiés dans le Journal officiel le 12 octobre énonçaient que "tout demandeur doit justifier d'une connaissance de la langue française, caractérisée par la compréhension des points essentiels du langage nécessaire à la gestion de la vie quotidienne et aux situations de la vie courante, ainsi que par la capacité à émettre un discours simple et cohérent sur des sujets familiers dans ses domaines d'intérêt".

La charte doit être validée par la Conseil d'Etat avant d'être adoptée par décret.

15/11/2011

Source : Le Monde/Reuters

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et le Centre de la culture judéo-marocaine (CCJM, Bruxelles), en partenariat avec l'Université de Leiden (Pays-Bas), organiseront, jusqu'au 20 décembre, expositions thématiques inédites sur le Maroc, dans trois lieux différents de la ville néerlandaise. Le CCME a précisé, jeudi, dans un communiqué, que la première exposition, qui aura lieu au Kamerlingh Onnes Building, aura pour titre «le Maroc en blanc et noir».ll s'agit de photographies de la collection du CCJM qui présente le Maroc vu par les photographes français Jacques Belin et Jean Besancenot. Le deuxième événement artistique aura lieu au Oude UB où des gravures, tableaux et œuvres iconographiques, réalisés par des artistes orientalistes, proposeront un voyage artistique à travers le Maroc de la fin du XIXe et du début du XXe siècles.

La dernière exposition aura pour thème « l'émigration marocaine : au-delà des clichés» et se tiendra au LAK Galerie. Le photographe Robert Hartogh retrace, à travers ses clichés, une partie de l'histoire et de la mémoire de l'émigration marocaine aux Pays bas.

15/11/2011

Source : Le Matin

A quelques jours des législatives du 25 novembre, les MRE pourront-ils renverser la vapeur pour qu'enfin des bureaux de vote soient installés dans les pays d'accueil? En tout cas, nos ressortissants à l'étranger étaient nombreux ce 13 novembre à braver le froid parisien sur le parvis des Droits de l'homme, place du Trocadéro. Objectif: manifester en masse et se faire entendre afin que …Suite

Après l’interdiction des minarets dans toute la Suisse, la dernière campagne électorale ouvertement xénophobe et anti-immigration de l’Union Démocratique du Centre (UDC), et la multitude des actes islamophobes, cette fois-ci c'est de cadavre de cochon et de têtes de cochon qu'il s'agit, enterrés sur un terrain dédié à la construction d’une mosquée, le tout arrosé de 120 litres de sang de cochon. Si l’acte n’est pas réellement une profanation aux yeux de l’islam, il n’en reste pas moins que cet acte hautement provocateur reste le symbole de l’expansion de l’islamophobie en Suisse, phénomène qui touche l'Europe de manière générale.

Des têtes de cochons enterrés dans un terrain destiné à la construction d’une mosquée. La créativité des profanateurs n’a d’égal que leur islamophobie. Vendredi dernier, la police de Granges, ville Suisse du canton de Soleure, ainsi que certains médias ont reçu une lettre anonyme expliquant que des inconnus ont enterré un cadavre de cochon ainsi que quatre têtes de cochon sur un terrain de la ville de Granges qui est dédié à la construction d’une mosquée. Ces « inconnus » ne se sont pas arrêtés là. Ils ont également déversé 120 litres de sang de cochon sur ce même sol afin de protester contre « l’islamisation rampante » en Suisse.

Des têtes de cochons

Ces « inconnus » assurent, dans leur lettre, qu’ils vont « maintenant pouvoir constater si les promoteurs de la mosquée sont aussi croyants qu'ils le prétendent. On ne pourra plus les prendre au sérieux s'ils acceptent de faire construire la mosquée sur un sol profané », faisant ainsi une mauvaise interprétation des textes qui interdisent aux musulmans la consommation de la viande du porc, et non la construction de lieux de cultes par-dessus des terres arrosées de sang de cochon. « Nous avons juste à attendre la prochaine pluie ou chute de neige pour qu’elle nettoie le sol […] », explique Abdel Azziz Qaasim Illi, porte parole pour le Conseil Central Islamique Suisse (CCIS). « Depuis l’interdiction des minarets, il y a eu une augmentation d’actes islamophobes, donc ce n’est pas vraiment surprenant », regrette-t-il. Ce même terrain avait été l’objet d’un procès il y a quelques années. Le propriétaire, militant d’extrême droite, l’ayant vendu à la communauté musulmane assurait ne pas avoir été prévenu que le terrain serait destiné à la construction d’une mosquée, mais il a perdu le procès.

Extension du domaine de l’islamophobie

Dans un communiqué, le CCIS condamne sans retour. « Avec cet acte, une limite a été franchie et l'islamophobie en Suisse atteint un nouveau niveau ».

En effet, depuis l’interdiction des minarets en 2009, via referendum (57% de la population était pour l’interdiction des minarets), la suisse a pris un tournant islamophobe marqué par des actes séparés mais ayant la même cible. L’islam est d’ailleurs, statistiquement parlant, la 2ème religion du pays, après le christianisme. Selon les chiffres du gouvernement Suisse, le pays compte près de 400 000 musulmans, dont 50 000 pratiquants sur une population de 7,5 millions d'habitants, et ce malgré le net recul de l’Union démocratique du centre (UDC) lors des dernières élections fédérales. Ce parti de droite radicale s’est démarqué par une campagne hostile aux étrangers avec des affiches appelant à « jeter dehors » le mouton noir, coupable selon lui d’instaurer l’insécurité dans le pays, et d’autres promettant de renvoyer les arabes dans leur pays sur un tapis volant. L’UDC reste tout de même le premier parti du pays, suivi de du PSS, le parti social-démocrate.

L’islamophobie a pris alors comme un feu de forêt et n'est pas spécifique à la Suisse. D'autres pays d'Europe comme la France par exemple, connaissent une montée exponentielle de l'islamophobie ces dernières années. La police soleuroise a ouvert une enquête pour trouver les coupables de la « profanation » du terrain dédié à la construction de la mosquée de Granges, mais déclare cependant qu’il n y’a pas de lien manifeste entre le procès intenté par l’ancien propriétaire et l’acte islamophobe.

La créativité des profanateurs n’a d’égal que leur islamophobie et leur " ignorance", car il n'est pas interdit ni de toucher le porc ni de l'élever il faut juste se laver comme pour n'importe quel autre acte, le vin oui il ne faut ni le toucher ni le transporter ni le vendre ni l'acheter,si le porc a été interdit c'est pour des raisons d’hygiène,q' ils se renseigner sur l'islam qui est une religion tolérante et universelle. et ce n'est pas des cadavres qui empêcherons la construction de cette mosquée.incha allah.

14/11/2011, Rim Battal

Source : Yabiladi

Des populations plus jeunes mais aussi moins scolarisées et plus précarisées. C'est ce que décrit l'étude de l'Insee sur les quartiers sensibles de Toulouse et de la région, qui interroge sur les politiques de la ville en cours.

Dans les quartiers dits sensibles de Toulouse, « la jeunesse fait la différence ». C'est l'une des conclusions de l'étude récente réalisée par l'Insee sur les ZUS (zones urbaines sensibles) de Midi-Pyrénées. Fondée sur des chiffres (notamment de recensement) dont les plus récents remontent à 2007, cette étude permet de dessiner un portrait assez contrasté des ZUS toulousaines, avec, à des degrés divers, la jeunesse et la diversité pour atouts, mais la précarité, le chômage et le retard scolaire comme handicaps majeurs. Elle ne permet pas hélas de mesurer l'éventuel impact des politiques de rénovation urbaine engagées par l'état et les collectivités locales (Grand projet de ville (GPV) au Mirail et à Empalot).

9 % de la population toulousaine vit dans les quatre quartiers concernés par les ZUS : Reynerie-Bellefontaine, Faourette-Bagatelle-Bordelongue, Empalot, Izards. Un habitant sur trois de ces quartiers a moins de vingt ans, et même 36 % à Reynerie-Bellefontaine (26 % seulement à Empalot), contre un sur quatre dans l'agglomération et un sur cinq dans la seule commune de Toulouse.

Plus nombreux, les jeunes des ZUS toulousaines sont aussi plus défavorisés en matière d'éducation. Au-delà de l'âge de la scolarité obligatoire (16 ans), les 16-24 ans sont moins scolarisés dans les quartiers sensibles toulousains (seulement 59 %) que dans le reste de l'agglo (71,4 %) ou que dans la seule commune de Toulouse (74,2 %).

Six jeunes sur 10 sans le bac

Et parmi ceux ne faisant plus d'études, six sur dix ne possèdent pas de bac ou de diplôme équivalent, contre trois sur dix dans l'ensemble de l'agglomération toulousaine. La proportion d'étrangers et d'immigrés est aussi plus marquée à Toulouse qu'au niveau national ZUS, et beaucoup plus que dans le reste de l'agglomération (hors ZUS). On compte ainsi 3,3 fois plus d'étrangers dans les ZUS toulousaines que dans l'ensemble de l'agglomération, contre deux fois plus dans l'ensemble des ZUS de la métropole. Les immigrés (personne née étrangère à l'étranger et qui réside en France, quelle que soit sa nationalité) représentent 37 % de la population de la Reynerie-Bellefontaine (contre 17 % aux Izards).

L'étude de l'Insee fait suite à une étude sur le même thème de 2003 (chiffres recensement de 1999) mais elles ne sont hélas pas comparables. « Si une partie non négligeable de la population a quitté ces quartiers dans l'intervalle, avec de nouveaux arrivés, les plus précaires n'en sortent guère », note Catherine Huguonnet (DRLCS), décrivant ainsi une population comme « assignée à résidence » du fait de ses handicaps (langue, formation, exclusion…). Avec une mixité sociale qui semble à la baisse dans ces ZUS.

Une étude qui devrait enrichir la réflexion des décideurs en matière de politique de la ville.

En chiffres

45 000 habitants vivent dans les quatre ZUS toulousaines. Soit les trois-quarts de la population résidant dans les 14 ZUS de la région. « Cette étude ne suit pas les trajectoires individuelles », note Jean-Philippe Grouthier, directeur régional de l'INSEE, « une étude nationale va suivre 1750 ménages de ZUS. On pense que 500 d'entre eux ne devraient plus habiter en ZUS d'ici ans ».

15/11/2011, Philippe Emery

Source : La Dépêche

La politique en matière d'immigration menée sous Nicolas Sarkozy a été critiquée sous divers angles -engorgement des services policiers, judiciaires et administratifs soumis à la politique du chiffre, compatibilité de cette politique avec le statut autoproclamé de «pays des droits de l'homme» de la France; plus récemment, c'est le harcèlement administratif dont font l'objet les étudiants étrangers qui a fait l'actualité, le ministre de l'Intérieur (lire Libération du 23 mai) proclamant au passage que la France «n'a pas besoin de talents étrangers, de maçons et de serveurs de restaurant». Mais elle n'est que rarement analysée sous l'angle économique.

C'est qu'il y a sur ce sujet un assez large consensus entre gauche et droite. A droite, le ton a été donné par Jacques Chirac qui déclarait en 1976 que «900000 chômeurs ne devraient pas être un problème dans un pays comprenant près de 2 millions de travailleurs immigrés», et à gauche, par Michel Rocard expliquant que la France «ne peut pas accueillir toute la misère du monde» en 1990.

La seule différence, le degré de générosité

En 2005, la peur de l'invasion du territoire national par des hordes de plombiers polonais était partagée à gauche comme à droite. Pour les deux bords, les immigrants sont perçus comme une charge pour l'économie et la société française. La seule différence tient au degré de générosité que l'on daignera accorder vis-à-vis des immigrés. Dans son programme, François Hollande se cantonne à des banalités, indiquant que le codéveloppement permettra de résoudre notre «problème migratoire».

Cette idée de l'immigration comme une charge, un problème, est peut-être payante électoralement; mais elle est économiquement très coûteuse. Comme le rappellent les économistes Ian Goldin et Geoffrey Cameron dans un récent ouvrage synthétisant les connaissances les plus récentes sur l'immigration (Exceptional People: How Migration Shaped Our World and Will Define Our Future, mai 2011, Princeton University Press, 352 pp.), il existe un large consensus parmi les spécialistes sur l'impact positif des flux migratoires sur la croissance économique, les salaires et l'emploi dans les pays qui reçoivent des immigrants. Restreindre l'immigration anémie la croissance et nuit à l'emploi.

Les craintes vis-à-vis de l'impact des migrants sont fondées sur l'idée que ceux-ci risquent de se substituer aux travailleurs nationaux, tout particulièrement les peu qualifiés, exerçant une pression à la baisse sur leurs salaires. Mais l'expérience montre que, en réalité, les immigrants sont beaucoup plus complémentaires que substituts aux salariés nationaux, exerçant pour l'essentiel des métiers dans des secteurs en pénurie d'emploi. Les immigrants peu qualifiés travaillent dans des secteurs qui n'attirent pas les salariés nationaux, et les plus qualifiés dans des secteurs dynamiques dans lesquels la formation ne suit pas l'offre d'emplois.

Un effet positif sur les salaires

De la même façon qu'un chirurgien aura du mal à travailler dans un pays qui connaît une pénurie d'anesthésistes, ces complémentarités entre nationaux et migrants font que les arrivées d'immigrants ont un effet positif sur les salaires et l'emploi des nationaux. Giovanni Peri a ainsi calculé qu'une hausse de 1% des flux migratoires entraîne une augmentation comprise entre 0,6 et 0,9% des salaires réels à long terme. Et ce sans prendre en compte le fait que la diversité apportée par les immigrants contribue à la création d'idées et à la croissance économique (forte proportion d'immigrants naturalisés parmi les prix Nobel américains; Google, Intel, Paypal, eBay et Yahoo ont été fondées par des immigrants).

Les migrants sont aussi contributeurs nets des systèmes sociaux, en moyenne à hauteur de 1% du budget total dans les pays européens. L'Organisation mondiale du travail estime par exemple que, en Allemagne, un immigrant arrivant à l'âge de 30 ans apportera une contribution nette (recettes moins dépenses) de 150000 euros aux budgets publics en moyenne sur l'ensemble de sa vie.

Nicolas Sarkozy souhaitait, en début de mandat, aller chercher les points de croissance manquants «avec les dents». Les dents en question, en servant à dissuader les immigrants, ont eu l'exact effet inverse.

14/11/2011, ALEXANDRE DELAIGUE

Source : Libération

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