samedi 4 mai 2024 11:42

En France, aux Pays-Bas, en Suisse ou encore en Autriche, les succès de l'Extrême-droite étonnent, inquiètent et interpellent. Un phénomène galopant sur fond de crise générale en Europe, qui présente toutefois de nombreuses failles et limites. Quelle est l'ampleur de l'émergence des partis d'Extrême-droite en Europe ? Comment expliquer cette vague extrémiste ? Quelles stratégies les autres partis peuvent-ils mettre en oeuvre pour combattre leurs nouveaux ennemis ? En plein débat sur la place du Front National dans le paysage politique français lors des élections législatives, notre dossier fait le point sur une évolution politique qui n'est pas sans questionner sur les limites du jeu démocratique.

L'Europe est touchée depuis quelques mois par une vague résurgente d'extrémismes de droite. Jamais depuis la période de l'entre-deux guerres, un tel succès, d'une frontière à une autre, n’a été constaté. Que ce soient dans les pays, à tendance libérale ou conservatrice, à système électoral proportionnel ou majoritaire, le verdict est le même : les partis d'Extrême-droite gagnent en légitimité et semblent offrir une vraie alternative aux « partis classiques », en se présentant comme une opposition structurée.

Les nouveaux visages de l'Extrême-droite en Europe

Quels sont les nouveaux Partis d'Extrême-droite en Europe qui ont émergé dans le paysage politique ? Malgré leurs différences, ces Partis ont en commun d'appartenir à ce que nous pouvons appeler la Nouvelle Extrême-droite. Le point avec une analyse croisée de sept Partis représentatifs : en Allemagne (REP), au Royaume-Uni (BNP), aux Pays-Bas (PVV), en Suisse (SVP), en Norvège (FrP), en Autriche (FPÖ) et en Belgique (VB).

La Nouvelle Extrême-droite, une tendance qui se généralise en Europe

En Suisse, le SVP est devenu le premier Parti et a réussi à faire voter le ban sur la construction de minarets en 2007. En Autriche, le FPÖ fait régulièrement partie de la coalition. En France, après avoir réussi à se hisser jusqu’au second tour de la présidentielle en 2002, une première pour un parti d'Extrême-droite, le Front national a refait entendre parler de lui, malgré son changement de leader, lors de la présidentielle de 2012, avec un score record de 19% au premier tour. Même dans les pays scandinaves, souvent présentés comme modèles de vivre-ensemble et d'harmonie, le parti principal d'Extrême-droite a le vent en poupe. La tragédie norvégienne de l'été dernier, commise par Anders Breivik, n'est pas le fait d'une maladie mentale ou d'une haine exceptionnelle, mais est symptômatique de cette tendance généralisée. Cependant, au-delà des crimes terroristes ou des violences particulières, le vrai problème est le succès démocratique. En effet, les partis d'Extrême-droite ont eu le temps de se reconstituer depuis leur dissolution après la Seconde Guerre mondiale et comme ce fut le cas dans les années 1930, arrivent à pénétrer les institutions démocratiques. Seulement, leurs stratégies ont évolué en fonction des inquiétudes du temps et des peurs liées à la mondialisation, ainsi qu'à l'accroissement du flux de marchandises et d'hommes qui bouleverse l'identité de certaines populations à l'écart du multiculturalisme.

Les sources de la Nouvelle Extrême-droite ( NED)

Ces partis ont tous en commun l'appartenance au courant de Nouvelle Extrême Droite (NED) ou « New Radical Right » (NRR) en anglais, désormais accepté comme terminologie officielle par les académiques anglo-saxons. S'il est difficile de définir ce terme, c'est parce que la grande variété de courants dans l'extrémisme de droite (chauvinisme, néo-fascisme, islamophobie, nationalisme...) semble condamner la possibilité d'en définir un général englobant tous les particuliers.

Pourtant il est possible de dégager des points en commun qui permettent de les placer le plus à droite sur le spectre politique. C'est la mission que se sont donnés Peter Davies et Paul Jackson dans The Far Right in Europe : An Encyclopedia. Premièrement, la Nouvelle Extrême-droite est un phénomène d'Après-guerre qui a peu à voir avec les fascismes de l'entre-deux guerres. Ils sont apparus, non pas en continuité, avec eux mais en rupture. Bien sûr, il y a des restes de nazisme et de fascisme en Europe, ces mouvements sont plutôt isolés.

La rupture avec l'ordre établi

La NED se distingue par son refus de l'ordre politique établi aux institutions dites corrompues, corrélé au consensus économique de Washington. La NED refuse les thèses libérales de diminution du rôle de l’État et de bien-être individuel, eu égard aux normes sociales. Elle refuse l'ouverture et le relativisme culturel, stipulant qu'il y a une hiérarchie entre les nations où, bien sûr, la sienne se situe au-dessus de toutes les autres. Le nationalisme que la NED exprime est une forme de racisme, non pas celle d'une volonté d'annihilation d'autres races ou nations, plutôt celle du refus ou de la peur de se mélanger (xénophobie). Pim Fortyun, le défunt leader aux Pays-Bas, l'exprimait à sa manière provocatrice : « Je n'ai aucun problème avec les Arabes, je couche avec eux ». En clair, les individus d'origines différentes ont absolument le droit d'exister, peuvent même être appréciés, mais au sein de l’État-nation, c'est-à-dire au sein de leurs propres frontières.

L'immigration, pierre angulaire de l'idéologie de la NED

Le point de vue sur l'immigration est la pierre de touche de tous les partis de la NED. Si certains de ces partis, comme le PVV aux Pays-Bas, attisent une haine particulière pour l'Islam, la plupart d'entre eux voient le problème de l'Islam, davantage comme un problème démographique. Comme il se trouve que la majorité des immigrés viennent des pays de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, et que la majorité des individus de ces pays sont de confession musulmane, le problème de l'Islam se pose de manière inextricablement liée à l'immigration.

D'autres points communs se repèrent dans les stratégies populistes des leaders, souvent charismatiques et qui arrivent aisément à manipuler leurs foules en exacerbant certains problèmes, jouant sur les peurs et anxiétés des temps modernes, comme la peur de la mondialisation ou du terrorisme islamiste depuis le 11 Septembre.

Sept visages de la NED en Europe

Pour mieux comprendre la nature de chacune des ramifications de ce nouveau « travers démocratique », voici la revue de détail sur sept partis de la NED en Europe, emblématiques et sytmptomatiques.

Suisse : le SVP est le parti d'Extrême-droite européen qui jouit du plus grand succès, en comparaison avec les autres. En effet, le parti de Christian Blocher, leader charismatique, est devenu le plus grand parti suisse et fait partie de la coalition gouvernementale. Ses discours étaient d'abord destinés aux classes moyennes souffrant de la compétitivité internationale, puis se sont élargis aux milieux plus simples. Ils se sont aussi radicalisés dans un sens identitaire, imposant des restrictions importantes sur l'immigration.

Autriche : le FPÖ, dirigé par Heinz-Christian Strache, a été régulièrement intégré dans des coalitions et a utilisé la recette miracle « anti-UE, anti-immigration et anti-Islam » afin de consolider son succès.

Norvège : le FrP est dirigé par Siv Jensen, et comme aux Pays-Bas, avance des thèses très libérales sur le plan social tout en étant très anti-libéral sur le plan de l'immigration, s'opposant radicalement au multiculturalisme et opposant identité chrétienne et immigration musulmane. Bien que ne faisant pas partie de la législature, le FrP devrait y figurer, étant le troisième parti norvégien, mais a refusé d'entrer dans la coalition, tout en continuant d'influencer la teneur des débats de manière informelle.

Pays-Bas : le PVV de Geert Wilders est probablement le parti le plus Islamophobe d'Europe. Le leader avoue publiquement détester l'Islam et souhaite des politiques migratoires très assimilationnistes et une augmentation de l’État policier en soutenant des détentions injustifiées d'étrangers. Geert Wilders a succédé à Pim Fortuyn, assassiné en 2002 par un intégriste musulman. Le PVV a obtenu 15% des votes en 2010 et est aujourd'hui un acteur majeur de la scène politique hollandaise.

Belgique : VB est un parti flamand nationaliste qui avait été interdit après avoir été considéré comme raciste. Cet isolement lui a donné un statut de « victime », qui finalement lui a permis de maintenir son succès. Aujourd'hui, sous la direction de Bruno Valkeniers, il oscille autour de 10-15% des votes dans les législatives. Il partage les critères de la NED : anti-immigration, anti-Islam, anti-UE...

Allemagne : la situation en Allemagne est particulière dans la mesure où le lourd passé du pays a conduit les autorités à prendre des mesures drastiques pour éviter toute propagation de l'Extrême-droite après la guerre. Trois partis d'Extrême-droite sont notables mais ils n'ont pas beaucoup de succès (moins des 5% nécessaires pour entrer le Parlement), à part dans certaines régions. Le REP, dirigé par Franz Schonhuber, peut être considéré comme appartenant à la mouvance de la NED, mais les mécanismes utilisés ont réussi à minimiser son impact.

Angleterre : le BNP de Nick Griffin, comme en Allemagne, n'a pas réussi à percer. Toutefois, les mécanismes électoraux majoritaires rendent très difficile la montée d'un autre parti que le Parti Travailliste ou le Parti Conservateur, bien que les Libéraux Démocrates aient atteint ce seuil aux dernières élections législatives. Néanmoins, c'est encore loin d'être le cas pour le BNP qui plane autour de 2% des votes.

L'Extrême-droite prospère sur les angoisses des populations

Comment expliquer le succès des partis d'Extrême-droite en Europe ? Pourquoi ces Partis qui ne disposaient que d'une audience marginale ont-ils réussi simultanément à s'imposer ? Le système électoral influe-t-il sur la capacité d'un Parti d'Extrême-droite à s'imposer ? Quelles sont les causes (immigration, chômage...) de cette dérive ? Est-il possible d'établir un profil type de l'électeur d'Extrême-droite? Autant de questions, pour mieux prendre la mesure d'un phénomène, qui est le symptôme d'une société qui va mal.

Le système électoral en question

S'il est vrai que le système électoral peut influencer le succès d'un parti, il ne suffit pas à l'expliquer. En effet, en France, le FN a plus d'une fois démontré que malgré un système électoral majoritaire, un parti extrémiste pouvait être un véritable acteur de la scène politique. Il est certain qu'un système avec listes proportionnelles, comme cela est le cas dans la majorité des pays européens, devrait laisser plus de chances à un parti de la Nouvelle Extrême Droite (NED) de faire partie du Parlement ou même d'une coalition. Mais, là encore, l'Allemagne est un contre-exemple, car les listes proportionnelles n'ont pas permis aux partis d'Extrême-droite, tels que le REP ou le NPD de récolter suffisamment de votes pour influer sur la politique nationale. Seules quelques places dans les Assemblées des Länders (régions) leur ont été attribuées. 

L'immigration, un enjeu fantasmatique, décollé de la réalité 

Pour ce qui est de l'immigration, s'il est un thème récurrent dans tous les discours des partis de la Nouvelle Extrême-droite, il est impossible d'établir une corrélation directe entre le niveau d'immigration d'un pays et le succès de l'Extrême-droite. En effet, l'Allemagne et le Royaume-Uni sont les deux pays qui attirent le plus d'immigrés avec la France, et pourtant ce sont aussi deux pays où l'Extrême-droite reste un courant assez marginal. 

La situation économique et la culture politique

Qu'en est-il de la situation économique du pays ? Influence-t-elle beaucoup le vote d'Extrême-droite, vote souvent considéré comme protestataire ou désespéré ? Le lien n'est pas direct. Ainsi, la crise économique a touché tous les pays européens au même moment et pourtant, les écarts de succès pour la NED sont énormes. En Espagne, par exemple, il n'existe pas de parti d'Extrême-droite prééminent, malgré un bagage historique avec la dictature franquiste, et un chômage avoisinant les 25%, le pourcentage le plus élevé de la zone euro. La culture politique n'est donc pas non plus un argument valable. En effet, la Suisse, les Pays-Bas et la Norvège ont des cultures d'accommodation, même de tolérance, et pourtant l'Islamophobie s'y fait lourdement ressentir.

Le populisme et ses peurs primaires

Alors, quid des hypothèses socio-culturelles ou des explications empiriques ? Si aucune d'entre elles n'est réellement satisfaisante, c'est parce que le vote pour l'Extrême-droite n'est pas fondé uniquement sur des arguments rationnels, mais aussi sur l'émotion. L'Extrême-droite s'apparente au populisme , dont la sratégie se nourrit des anxiétés et du manque d'éducation de certaines populations, pour leur servir un discours réconfortant, faisant des amalgames entre le chômage et l'immigration par exemple, alors qu'aucune preuve empirique ne peut soutenir la moindre corrélation.

Cherche homme d'âge moyen, peu éduqué en situation précaire...

Le profil des électeurs des partis d'Extrême-droite a été établi par des sondages. Il en ressort que ce sont majoritairement des hommes, d'âge moyen, de classe moyenne, peu éduqués, souvent en situation précaire, et vivant hors des centre-villes. Ces hommes sont des proies parfaites, attentives aux discours extrémistes : « vous êtes au chômage, ce n'est pas de votre faute, ce n'est pas une nécessité conjoncturelle... mais c'est parce qu'un autre a pris votre place ». Ces discours simplificateurs jouent sur l'émotionnel et fustigent certaines catégories de la population au profit d'autres, en créant un climat de peur et de jalousie injustifié. Ils résonnent avec une particulière acuité chez les personnes en mal de reconnaissance.

09/06/2012, Annabelle Laferrère

Source : JOL press

La crise économique qui touche actuellement l'Europe n'entravera pas le processus d'intégration des Marocains dans les pays de ce continent eu égard aux relations politiques et géostratégiques qui unissent le Royaume et l'Europe, a affirmé, jeudi à Rabat, le président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), Driss El Yazami.

Les Marocains résidant à l'étranger (MRE), notamment ceux installés en Espagne et en Italie, ont commencé à prouver leur capacité à s'adapter à la crise, à l'instar de ce qui s'est passé en Belgique et en Allemagne et ce, à travers la création de petites entreprises et l'accès des femmes au marché du travail pour faire face aux exigences de la vie, a-t-il indiqué en clôture des travaux d'un colloque international organisé par le CCME sur "les Marocains en Espagne et en Italie: les effets de la crise".

M. El Yazami a souligné que la responsabilité de palier les répercussions de cette crise sur la main d'œuvre marocaine à l'étranger, notamment en Italie et en Espagne, incombe en premier lieu aux pays d'accueil conformément aux conventions internationales en la matière et en prenant en compte le Statut avancé qui lie le Maroc à l'UE.

La responsabilité du gouvernement marocain consiste, quant à elle, à veiller à l'intégration des MRE (dans la mère patrie) qui ont fait le choix de revenir dans leur pays, tout particulièrement dans le domaine des études de leurs enfants, et d'apporter un soutien aux acteurs sociaux à l'étranger afin de leur permettre d'affronter les effets de la crise mondiale, a-t-il dit.

Il a également mis l'accent sur le rôle de l'action culturelle dans le changement des stéréotypes à travers lesquels sont perçus les MRE, notamment en Espagne, mais aussi sur l'importance d'appuyer leur participation politique dans les pays d'accueil et d'assurer le suivi des effets de la crise sur leur vie.

De son côté, le ministre délégué chargé des MRE, Abdellatif Maazouz, a mis en relief l'intérêt du dialogue avec les autorités des pays d'accueil, particulièrement l'Espagne et l'Italie, pour trouver des solutions aux problèmes de la communauté marocaine, affirmant que la contribution de ces immigrés au développement de ces pays ainsi que le Statut avancé liant le Maroc à l'UE impliquent le respect des droits de cette catégorie.

D'autre part, M. Maazouz a indiqué que le gouvernement veillera à assurer l'intégration des enfants des MRE qui ont choisi de revenir dans leur pays à travers le renforcement de leur identité marocaine et l'appuie et la facilitation de la mise en oeuvre d'activités génératrices de revenus pour leurs tuteurs, ajoutant que des efforts soutenus sont consentis pour faire face aux répercussions de la crise mondiale sur les MRE.

Cette rencontre, qui vu la participation d'experts marocains, espagnols et italiens, avait pour objectif de dresser un bilan des conséquences sociales et économiques de la crise sur les migrants et de tenter d'élaborer une vision concertée sur les éventuels mécanismes et stratégies à adopter à ce sujet.

08 juin 2012

Source : MAP

Migrations et Développement, ONG opérant entre la France et le Maroc, notamment dans la région Souss Massa Dra, organise une caravane artistique berbère dans cinq villes françaises...Suite

).

La circulaire Valls assouplit les conditions d'accès des diplômés étrangers au travail en France. Elle est en cours de diffusion auprès des préfectures du pays...Suite

Un véritable appel de détresse a été lancé, jeudi à Rabat, pour venir en aide aux milliers de Marocains, ruinés par la crise économique et financière en Espagne et en Italie, à l'issue d'un séminaire, organisé par le Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME). Selon des études sur la situation des Marocains légalement établis en Espagne et en Italie et à l'exclusion de la communauté des clandestins, des milliers de Marocains durement affectés avec leurs familles par la crise sont dans un état de détresse sans ressources aucune, sans emploi et sans prestations sociales...Suite

La flexibilité, qui sous prétexte de préférence nationale, a permis aux entreprises locales de s'adapter à la crise, a aggravé le chômage et la précarité subis par les travailleurs marocains en Espagne et en Italie plus fortement que toute autre communauté résidente, ont estimé les participants à une table ronde organisée, jeudi à Rabat, par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger )CCME). Intitulée «Les Marocains (es) en Espagne et en Italie : les défis de la crise», la réunion a rassemblé autour des cadres du conseil, des diplomates, des activistes sociaux et des universitaires sur la question des retombées de la crise économique et financière européenne sur la communauté marocaine établie «dans deux des pays les plus sévèrement touchés par la récession mondiale»...Suite

 

 

Les immigrés marocains en Espagne sont dans la tourmente. Ils représentent la communauté étrangère qui a le plus pâti des effets de la crise. «Depuis 2008, le taux de chômage qui frappe cette catégorie a suivi une tendance haussière pour atteindre actuellement près de 50% de la population active», indique Walter...Suite

Le Maroc est-il une terre d'accueil ou une terre d'écueil ? Pris en otage par l'Europe qui monnaye sa tranquillité, nous sommes assignés au mauvais rôle de gendarme, pour empêcher les candidats à l'aventure d'arriver à Sebta, Mellilia ou sur les côtes sud de l'Espagne voisine.

Né à Marrakech, en 1975, et Installé entre Los Angeles et Bruxelles, Youssef Guezoum est propriétaire de sa propre maison de production, "Soundscore"...Suite

L'opération de transit des Marocains résidant à l'étranger a été lancée, le 5 juin 2012, au port de Tanger-Med. La Fondation Mohammed V et plusieurs départements ministériels ont élaboré un plan d'action pour un accueil meilleur de 2,2 millions de MRE...Suite

La crise économique en Espagne a mis à la rue, selon les estimations de plusieurs ONG espagnoles, presque 200.000 travailleurs marocains...Suite

Les travailleurs marocains en Europe subissent de plein fouet les répercussions de la crise économique en Espagne. leur vulnérabilité est en partie due aux emplois précaires que la majorité des MRE occupent. Les mesures de rigueur sont de nature à amplifier la situation et assombrir les perspectives pour les migrants marocains…Suite

La séance plénière d’ouverture du onzième congrès s’ouvre sur le constat qu’il se tient aujourd’hui dans un contexte difficile :

- Un contexte de crise économique qui frappe de plein fouet les couches sociales les plus vulnérables, plus particulièrement les migrants et leur famille ; les jeunes sont doublement touchés par un chômage renforcé par la discrimination, notamment à l’embauche.

- un environnement toujours plus hostile à l’immigration. L’extrême droite et la droite ont mené une campagne haineuse envers les Maghrébins et les Musulmans de manière générale. Ils ont réussi à inoculer un peu plus le poison du racisme et de la xénophobie dans la population française.

Puis, on se réjouit de la présence récente des femmes (depuis 2008 surtout) dans l’association.

On repose (semble-t-il de façon récurrente) le problème de la proportion plus importante de Marocains par rapport aux Tunisiens et aux Algériens dans l’association.

En analysant davantage les causes de ce phénomène, on s’aperçoit que c’était plus difficile pour les militants tunisiens de militer car ils étaient les plus réprimés. Quant aux Algériens, il était difficile pour eux d’occuper l’espace eu égard à la guerre civile des années 90. Un délégué conclut : « la maghrébinité (de l’association) ne se décrète pas. C’est le contexte qui la détermine. ».

Pour Saïda, déléguée d’Aix-en-Provence, c’est un problème qu’il faut maintenant dépasser. « La proportion, on s’en fout. L’essentiel est d’être cette force maghrébine unie ! », et ce point de vue est largement partagé.

Un autre délégué propose d’aller plus loin et « d’intégrer d’autres gens, des Français. Pourquoi ne pas faire une association pour une solidarité franco maghrébine avec tous ceux qui sont nos partenaires et nous soutiennent ?».

Les délégués du Bureau National rappellent aussi le rôle important de l’ATMF au niveau national et dans la solidarité internationale. L’association se questionne à ce propos sur :

Sa capacité de « savoir faire » et son déficit de « faire savoir »

En fait, tous les intervenants prennent acte de la modestie de cette association qui produit un travail plutôt silencieux et modeste et tous s’accordent à reconnaître qu’il vaut mieux « faire un travail sérieux que de passer son temps dans la communication ». L’ATMF est une association « qui préfère assumer sa modestie » (paroles de délégués).

Autre débat très important : l’islamophobie aujourd’hui :

Il y a unanimité sur cette question : il y a des gens qui rencontrent aujourd’hui des difficultés à exercer leur religion, et cela rejoint le problème des jeunes qui sont très sensibles à ce sujet.

Mais cela pose un problème à l’ATMF d’affirmer haut et fort que l’on n’est pas d’accord avec cet état de fait, car l’ATMF est une association d’éducation populaire laïque et progressiste, ce qui la distingue des autres associations issues de l’immigration. Cela fait la force et la faiblesse de l’ATMF, parce qu’elle intervient dans de multiples domaines sur le plan social et se bat sur de nombreux fronts sur le plan de l’engagement.

On y revient, on doit être visible, mais rester digne.

Un délégué parmi d’autres s’exprime dans ce sens : « il faut que l’on parle vrai. On est laïc ou on ne l’est pas ! ».

L’ATMF ne veut en aucun cas être amalgamée à un mouvement religieux ou communautariste, mais ne pas cesser pour autant de défendre le droit pour chacun à pratiquer dignement sa religion. Position difficile par les temps qui courent, mais l’association ne manque ni de prudence ni de courage.

Le débat sur les jeunes

Le débat sur l’islamophobie a ramené le projecteur sur les jeunes qui sont maintenant ici, en France, davantage que dans le pays de leurs racines. Pour eux, il faudrait indiquer des axes objectifs, leur dire clairement pour qui on va voter. Mais d’autres délégués (dont ceux de Nancy) réaffirment que « l’ATMF est une association indépendante du point de vue politique et doit le rester. »

On voit ici toute la précision avec laquelle tous ces problèmes sont posés. L’ATMF parle vrai, elle n’a rien à cacher, mais elle a à gérer la tension de certaines forces opposées pour pouvoir tenir sa position de choix éthique profondément authentique (comme elle s’exprime dans le choix sans concession de n’accepter aucun argent des pays d’origine).

Le problème des jeunes reste entier dans la mesure où on avoue ne plus savoir parler à un jeune. Un atelier leur sera consacré le lendemain, dimanche, à eux ainsi qu'aux femmes, pour inventer ensemble des solutions.

Les membres de l’ATMF ne sont plus ce qu’ils étaient….

Voilà un autre débat passionnant : ceux qui étaient ces fameux travailleurs maghrébins ne sont plus les mêmes aujourd’hui, ils sont devenus médecins, retraités, universitaires, … Peut-on conserver ce terme ?

La réponse donnée est oui. Et cela pour plusieurs raisons :

- L’ATMF s’inscrit en tant qu’association dans l’histoire.

- Les jeunes partagent aussi cette culture : ils vont construire leur vie à partir de cette histoire (affirmation des délégués de Nancy)

- Des ouvertures sont à nouveau proposées, par exemple ouvrir la maghrébinité et l’ATMF à des Portugais et autres travailleurs issus de l’immigration mais ces propositions restent minoritaires.

On revient d’ailleurs à la fin du débat sur le sens de ce mot « travailleur » auquel on tient. On le définit comme quelqu’un qui vit de son salaire, c’est-à-dire qu’il ne fait pas travailler les autres (ce n’est pas un patron) et il peut être aussi un retraité.

On constate aussi un certain vieillissement des membres de l’ATMF mais ce vieillissement, on le constate dans toutes les associations et à regarder l’assemblée et la moyenne d’âge, je dirais, moins à l’ATMF qu’ailleurs.

Un délégué qui se dit syndicaliste saisit l’opportunité du débat sur les « travailleurs » pour affirmer encore d’une autre façon le choix éthique de l’association : « je défends les ouvriers, maghrébins ou pas, peu importe… Le principal, c’est l’intégrité des gens ».

Un point fort : la solidarité

Éthique que l’on retrouve dans la solidarité à l’intérieur de l’association (certaines associations locales n’ont pas d’argent et c’est le national qui paye) et dans l’aide intergénérationnelle : en témoigne la campagne qui a été faite au niveau local et national en faveur des Chibanis (des Anciens), ces premiers travailleurs maghrébins de l’immigration auxquels on refuse aujourd’hui le moindre sou de retraite s’ils restent plus de 6 mois hors du territoire français et auxquels on dénie le droit à vivre dans des conditions décentes, dans des foyers insalubres. Nacer demande que soient applaudis les bénévoles pour leur solidarité active et leur énorme contribution dans le congrès même et à tous les viveaux.

Le socle indestructible restant pour tous, aujourd’hui comme hier, que l’ATMF a toujours été et restera aux côtés des plus rejetés et des plus vulnérables.

08 Juin 2012, Christiane Duc Juventon

Source : Médiapart

Sur fond de crise, le Maroc apparaît comme un nouvel eldorado pour les Franco-Marocains, de deuxième et troisième génération. Mais pour ces enfants issus de l’immigration, le retour au pays d’origine n’est pas si facile.

De son bureau du 13e étage d’un quartier chic de Casablanca, la vue sur la capitale économique est imprenable. Jaoued Boussakouranv 28­ans, est à la tête d’un cabinet d’audit et d’expertise comptable d’une dizaine de personnes. Originaire du Vaucluse, ce jeune Franco-Marocain, diplômé de l’IAE et de Sciences-Po Aix, a choisi de venir s’installer au Maroc, il y a quatre ans, faisant le chemin inverse de ses parents. Eux sont arrivés en France il y a quarante ans pour trouver une vie meilleure. «­Je suis venu ici, pour des raisons purement pécuniaires. Quand j’ai terminé mes études, on m’a fait plusieurs offres, à Paris, Tunis, Dubaï…La proposition marocaine était la plus intéressante et on m’a donné des responsabilités», explique-t-il.

Recruté comme directeur administratif et financier, il démissionne deux ans plus tard pour monter sa propre société. «­Il y a ici encore énormément de choses à faire. On est plutôt épargné par la crise. On peut créer, apporter de l’innovation, assure le jeune entrepreneur. En France, on n’a pas cette impression.­»

Depuis quelques années, le Maroc voit affluer de plus en plus de Franco-Marocains, jeunes, hauts diplômés et assoiffés de réussite. Quand en Europe le marasme persiste sur fond de poussée xénophobe, ils sont séduits par le dynamisme économique de ce côté-ci de la Méditerranée.

Diplômée en relations internationales, Sihame Arbib, 29­ans, a créé un cabinet de conseil en stratégie de communication politique à Casablanca en 2008, après avoir travaillé dans la haute administration en France et aux Nations unies. Ce sont les circonstances professionnelles qui l’ont amenée ici et aussi l’envie de mieux connaître le pays de ses aînés. «­J’ai appris la darija (l’arabe dialectal) au Maroc (…). Je suis célibataire,sans enfant, je peux essayer quelques années», confie-t-elle.

Cette Franco-Marocaine de troisième génération, qui vit entre Paris et Casablanca, s’est présentée aux élections législatives de la 9e_circonscription des Français de l’étranger sous l’étiquette MoDem. Elle a recueilli 1,96_% au premier tour. Un engagement politique qu’elle ex explique en «réaction au climat délétère en France lié au débat sur l’identité nationale sous l’ère Sarkozy».

Nabil Bouhajra, 33_ans, travaille lui dans une société de production audiovisuelle. Il a quitté Paris il y a

dix mois pour s’installer au Maroc. «Il y a tout à faire ici. Et on a une certaine qualité de vie, le soleil… On a envie aussi de faire quelque chose pour le Maroc, que nos parents soient fiers», explique-t-il. Pourtant, s’intégrer au Maroc n’est pas si facile.

En quelques mois, Nabil a vite déchanté. «L’élite marocaine nous considère comme des fils de paysans émigrés. Il n’y a pas plus de reconnaissance ici qu’en France, où nous étions perçus comme des jeunes de banlieue. Nous avons été élevés dans une grande liberté de ton. Notre franc-parler choque», lâche-t-il.

«Cette nouvelle génération de 25-35_ans est là pour faire de l’argent. Parce qu’ils ont des compétences, un

fond culturel commun, la langue, ces jeunes pensent bien s’en sortir. Mais souvent ils se trompent. Ils méconnaissent le pays, la population. Dans le fond, ils sont plus franco-français que binationaux», observe Ahmed Ghayet, président de l’association Marocains Pluriels.

Le premier choc est professionnel : absence de rigueur, valeur du temps élastique, nécessité de réseaux familiaux…Puis viennent les références culturelles. «On pense que le Maroc est notre pays, qu’on le connaît parce qu’on est venu en vacances… En fait, comme les expatriés, on découvre le pays, les mentalités, les réflexes des Marocains qui, dans le fond, ne sont pas les nôtres», convient Jaoued Boussakouran.

Malgré sa réussite professionnelle, Jaoued reconnaît qu’il a encore des problèmes d’intégration: «_C’est un

sentiment assez complexe. On est à la fois ici et ailleurs: au Maroc, j’ai la tête en France et en France, la tête au Maroc.»

8/6/2012, CHRISTELLE MAROT

Source : La Croix

Les contrôles nationaux aux frontières de l'espace européen Schengen pourront être rétablis temporairement, à des conditions présentées comme "strictes" par les ministres de l'intérieur de l'Union européenne (UE), réunis jeudi 7 juin à Luxembourg. Manuel Valls, le ministre socialiste de l'intérieur, participait à son premier conseil des Vingt-Sept.

Le compromis défini prévoit la possibilité pour les Etats de rétablir les contrôles aux frontières nationales durant six mois, période pouvant être prolongée jusqu'à vingt-quatre mois au total. Cela en raison de "circonstances exceptionnelles" faisant en sorte que le contrôle d'une frontière externe de l'espace sans visa et sans frontières intérieures ne peut plus être assuré.

Une requête franco-allemande antérieure évoquait la lutte contre "l'immigration clandestine" comme une condition d'un possible retour au contrôle des passeports. Cette formule a été abandonnée. Aujourd'hui, les contrôles peuvent déjà être rétablis en cas de menaces pour l'ordre public ou la sécurité.

LE "MANQUE D'AMBITION" DU TEXTE CRITIQUÉE

Les ministres de l'intérieur de l'UE, réunis avec ceux des quatre autres pays membres de l'espace sans frontière intérieure et sans visa (Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse) ont, en tout cas, mis un terme à un débat commencé en février 2011, lors de l'arrivée de clandestins tunisiens en Italie. La France avait réinstauré des contrôles dans la zone proche de Vintimille après la décision italienne d'octroyer des permis de séjour temporaires à ces clandestins, leur ouvrant ainsi les portes de l'espace Schengen.

Cette fois, c'est la situation à la frontière entre la Turquie et la Grèce qui a motivé la décision des Vingt-Sept. Il importait, selon certaines capitales, de définir un mécanisme d'action "clair" face à un éventuel afflux de migrants et l'incapacité des autorités grecques d'y répondre.

L'accord conclu jeudi renforce le pouvoir décisionnel des Etats. Cecilia Malmström, commissaire aux affaires intérieures, a, du coup, dénoncé le "manque d'ambition" du texte. La Commission tentait, depuis le début des discussions sur la "gouvernance" de Schengen, de garder le contrôle sur les "circonstances exceptionnelles" et "clauses de sauvegarde" permettant la remise en cause du principe de libre-circulation. Pas question de laisser à cet "organe technocratique", selon l'expression de certaines capitales, le pouvoir de décider seul.

La Commission européenne comptait en tout cas, avait expliqué récemment Mme Malmström, sur une "approche constructive" du nouveau gouvernement français. Et considérait que la page de l'ère Sarkozy était tournée, avec l'abandon d'une récente lettre franco-allemande réclamant la possibilité d'inclure l'immigration dans la liste des sujets permettant le rétablissement des contrôles aux frontières.

La lettre, cosignée le 26 avril par le ministre de l'intérieur Claude Guéant et son homologue Hans-Peter Friedrich, visait à exclure temporairement de Schengen un Etat qui ne serait plus en mesure de contrôler ses frontières extérieures. M. Sarkozy avait évoqué durant la campagne présidentielle la possibilité de le rétablir durant une période d'un mois, renouvelable. Berlin avait appuyé cette requête mais regretté que sa position soit dévoilée.

7/6/2012, Jean-Pierre Stroobants (Luxembourg, envoyé spécial)

Source : Le Monde

Passé à tabac à son arrivée en Pologne il y a vingt ans pour une seule et unique raison, sa peau noire, John Godson défend son pays d'accueil des procès en racisme qui lui sont faits à la veille de l'ouverture de l'Euro.

Devenu député, cet immigré nigérian assure que les Polonais ont changé pour le mieux et regrette que la presse européenne ait alimenté les peurs des milliers de supporters attendus.

A ses yeux, le documentaire récemment diffusé à la télévision britannique et relatant des violences racistes et antisémites dans les stades des deux pays hôtes du tournoi était "biaisé" et la Pologne, où il a été abondamment commenté, a été affectée.

"J'ai été vraiment attristé", dit Godson à Reuters.

"Cela ne reflète pas ma propre expérience", ajoute-t-il, expliquant que la BBC n'avait pas montré les progrès réalisés depuis les années 1990, lorsque la Pologne s'est enfin défaite d'un demi-siècle de répression, nazie d'abord, communiste ensuite.

"Ce n'est pas que les gens soient racistes, c'est simplement qu'ils n'ont pas été exposés à d'autres cultures", juge ce professeur d'université qui compte parmi les quelque 2.000 Polonais d'origine africaine.

"A mesure que les Polonais apprennent à connaître les autres, l'amélioration est vraiment notable, même si nous avons encore du chemin à faire."

Les violences racistes sont un sujet de préoccupation majeur pour les joueurs, les organisateurs de l'Euro et l'UEFA. Son président, Michel Platini, a prévenu mercredi que les arbitres auraient pour consigne d'arrêter les matches en cas d'incidents, tout en se demandant s'il y avait plus de racisme en Pologne qu'en France.

UNE INSULTE

Les chants antisémites et les démonstrations de groupuscules d'extrême droite qui ont cours dans les stades de Pologne, selon des organisations comme East Europe Monitoring Centre, sont en revanche plus rares en Europe occidentale.

"L'antisémitisme est toujours un problème", reconnaît John Godson. "Il y a des blagues sur les Juifs. Ce n'est pas quelque chose d'institutionnalisé, mais c'est assurément ancré dans notre société."

"Nous n'avons clairement pas assez analysé ce qu'il se passe dans les stades."

Plus de trois millions de Juifs vivaient en Pologne à la veille de la Seconde Guerre mondiale et de l'Holocauste. Cette communauté est désormais de quelques milliers de personnes.

Tant les dirigeants communistes des années d'après-guerre que l'Eglise catholique ont été accusés de nourrir le sentiment anti-juif.

Aujourd'hui encore, le mot "juif" est employé comme une insulte entre Polonais, et pas seulement au stade.

L'Anti-Defamation League, organisation basée aux Etats-Unis, a félicité l'Etat pour ses efforts sur la question. Mais son étude réalisée cette année montre que près d'un Polonais sur deux est encore habité de sentiments anti-juifs - moins qu'en Hongrie ou en Espagne, mais deux fois plus qu'en Allemagne, en France ou en Grande-Bretagne.

"CHEZ MOI"

La colère exprimée par les responsables polonais après la diffusion du documentaire de la BBC illustre la sensibilité de tout sujet susceptible de ternir l'image de la Pologne, membre de l'Union européenne qui se veut un pays ouvert et prospère et entend encore améliorer sa réputation avec l'Euro.

La Pologne a investi 20 milliards d'euros dans ses infrastructures en vue de l'Euro. Soucieuse d'en préserver les bénéfices pour le tourisme, le commerce et pour son rayonnement international, elle veut mettre fin non seulement aux violences verbales mais aussi aux violences autour du football.

Il y a un an, une bataille rangée s'était produite sur le terrain lors de la finale de la Coupe nationale. Supporters, policiers, mais aussi joueurs et journalistes y avaient pris part, conduisant le Premier ministre, Donald Tusk, à promettre des mesures fortes pendant sa campagne.

La police a arrêté les leaders présumés des groupuscules les plus extrémistes et une unité spéciale a été créée. Les prix des billets, élevés par rapport au niveau de vie, peuvent aussi contribuer à éloigner les indésirables.

En revanche, la présence de supporters étrangers aux abords pourraient remettre de l'huile sur le feu.

La Pologne affrontera lors du premier tour la Russie, un match que Wojciech Wisniewski, supporter parmi les plus connus du grand club de Varsovie, le Legia, voit comme un "problème".

Beaucoup considèrent que les violences prennent leurs racines dans la pauvreté relative des Polonais par rapport aux autres Européens. Le pays est le cinquième plus pauvre de l'UE avec un PIB par habitant par an inférieur à 10.000 euros.

John Godson, qui a déjeuné avec Donald Tusk jeudi pour évoquer ces sujets, voit cependant dans son élection l'année dernière à Lodz, ville où les étrangers sont rares, un motif d'espoir.

"La Pologne est un endroit très accueillant, hospitalier. Je m'y sens davantage chez moi que dans l'Ouest."

Avec Adrian Krajewski, Anna Rychert et Chris Borowski, Gregory Blachier pour le service français

7/5/20212, Patrick Graham

Source : Le Nouvel Observateur/Reuters

Même sans fond, les cuves aménagées au cimetière de Montfavet ont déclenché la colère d'un collectif. La Ville annonce qu'un nouveau carré traditionnel va être très vite soumis à discussion

La tension est montée d'un cran hier matin dans le dossier du carré musulman de Montfavet, qui fait l'objet de nouveaux aménagements à l'initiative de la municipalité. Un collectif des musulmans d'Avignon et de sa région, qui s'est constitué ces tout derniers jours, dénonce comme "scandaleuse" la construction de cuves en béton destinées à l'inhumation des défunts. À tel point que la Ville a préféré, dès hier, jouer l'apaisement en annonçant qu'un nouveau carré musulman traditionnel sera soumis à la discussion afin que chaque famille puisse à l'avenir choisir l'inhumation sans cuve si elle le souhaite.

Les cuves de la discorde

Reste que la polémique a fortement agité la communauté ces derniers jours. Selon le porte-parole du collectif, Abderrahmane Bouaffad, également président du centre Shâtibi d'Avignon, ce principe d'inhumation en cuve serait "illicite et contraire aux règles qui régissent le rite funéraire musulman". Par ailleurs, toujours selon le collectif, la Ville n'aurait pas pris la peine de consulter des représentants légitimes de la communauté avant de lancer ces aménagements. Sur le premier point, la Ville s'est déjà défendue en fin de semaine (voir notre édition du 2 juin) en expliquant avoir opté pour une solution retenue ailleurs, à Marseille ou à Sorgues, sans que la moindre polémique s'ensuive. A savoir des cuves à fond ouvert, afin que les cercueils puissent être déposés à même le sol avant d'être recouverts de terre comme le prévoit le rite.

"Sauf qu'au fond des cuves en question, il est prévu une couche de pouzzolane (de la roche volcanique, Ndlr) alors que le cercueil doit reposer sur la terre même, tempête Abderrahmane Bouaffad, qui assure parler au nom de toutes les mosquées de l'agglomération. Qui plus est, compte-tenu de la surélévation, les cercueils seront presque au niveau du sol et il sera impossible de rajouter de la terre. Et le plus scandaleux, c'est que ces cuves n'ont fait l'objet d'aucune concertation". La municipalité assure pour sa part avoir travaillé en collaboration avec Karim El Moussaoui, président d'AFS, une association domiciliée au Pontet et a obtenu "l'entière adhésion" de Mohamed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman. Or, ce dernier a indiqué hier par communiqué que ni lui, ni le conseil régional du culte musulman n'a été contacté avant le 31 mai dernier. Pour autant, Mohamed Moussaoui préfère lui aussi visiblement calmer le jeu.

Rencontre demain avec le Conseil du culte

"Le Président du CFCM avait déclaré (lorsqu'il a été contacté par la Ville, Ndlr) sans évoquer en aucun moment les autres aspects du dossier, que si les cuves sont sans fond et que par ailleurs les autres dispositions rituelles habituelles sont respectées, il n'y voyait pas d'incompatibilité avec les prescriptions religieuses" peut-on lire dans le communiqué. Et d'appeler de ses voeux une rencontre avec la mairie d'Avignon. Qui aura lieu dès demain puisque Mohamed Moussaoui en personne et Khalid Belkhadir, président du Conseil régional du culte musulman ainsi que le porte-parole du collectif, doivent se rendre en mairie. Et essayer, comme le demande le CFCM, de "trouver des solutions aux problèmes posés par les nouveaux aménagements du carré musulman de Montfavet, respectueuses des règles d'hygiène appliquées aux autres groupements de sépultures et aux prescriptions rituelles musulmanes sur l'inhumation des corps".

6/6/2012, Joël RUMELLO

Source : La Province.com

Berne. La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga se rendra en Tunisie du 9 au 11 juin 2012 pour une visite de travail officielle. La cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) y rencontrera notamment le ministre tunisien des affaires étrangères, Rafik Abdessalem.

Les deux ministres doivent signer un protocole d’entente prévoyant l’instauration d’un partenariat migratoire et deux autres accords. Le but est d’engager une vaste coopération entre les deux États en matière de migrations. Les accords règlent les modalités de l’échange de jeunes professionnels et les questions relatives à l’entrée, au séjour et au retour des ressortissants des deux parties.

Lors de sa visite, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga doit également rencontrer plusieurs autres ministres tunisiens ainsi que des représentants d’organisations non gouvernementales. Elle visitera en outre un camp de réfugiés à la frontière tuniso-libyenne, ainsi qu’un projet de réhabilitation d’une école.

07.06.2012

Source : Confédération suisse

Chaque année, les autorités angolaises procèdent à l’interpellation de milliers de Congolais (RDC)  dans des conditions très violentes, dénoncent de nombreuses victimes. Selon ces dernières, plusieurs d’entre elles auraient succombé aux coups des forces de l’ordre et des  femmes auraient même été violentées au cours de ces opérations entamées en 2003 et visant à refouler les clandestins vers leurs pays d’origine.

C’est le cas d’une jeune femme âgée de 23 ans  du nom de Bibi qui aurait été violée par des policiers dans un cachot de la place.  « Des policiers m'ont réveillée à 4H00, ils ont déchiré ma carte de résidente, m'ont emmenée dans un cachot où j'ai subi les pires châtiments, avec d'autres femmes », raconte-t-elle  avant d’être expulsée.

Les cas de viols, fouilles corporelles et autres humiliations observées durant ces opérations toucheraient en majorité des femmes, selon de nombreux témoignages.   Parmi les victimes, on dénombre 2.526 femmes, 316 filles et 928 hommes.
Les violences physiques (torture, passages à tabac, emprisonnement dans des conditions dégradantes et privation de nourriture) concerneraient 12.647 cas contre 13.626 pour les détentions prolongées et 12.647 cas de vol.

Par ailleurs, les policiers angolais dépouilleraient aussi les personnes interpellées de leurs biens et sépareraient certaines de leurs familles.

Pour Luanda, ces actions musclées sont menées dans le cadre de «la protection de la sécurité nationale» contre ce qui est considéré comme une «invasion silencieuse».

De son côté, Human Rigts Watch (HRW) souligne que Luanda n'a jamais mené d'enquêtes sérieuses sur les violations des droits de l'Homme auxquelles se livrent ses différents services de sécurité

Cependant, il faut déplorer les mauvais traitements observés au cours de ces rafles, particulièrement dans les zones proches des frontières communes, et pendant l'acheminement vers les lieux de détention, puis durant la détention et lors de l'expulsion.
Le problème des migrants est devenu très  sensible entre la RDC  et l’Angola.  Pendant longtemps, Kinshasa s'est contenté d'adopter un profil bas espérant que ce cauchemar prendra fin un jour. Malheureusement, les faits criminels dénoncés par de nombreuses ONG n’ont cessé de s’aggraver  chaque année. Au point que le gouvernement congolais a décidé  de réagir en  rappelant qu’environ 40.000 Angolais vivant sur son territoire avaient dû regagner leur pays, au cours de cette période.

Jeudi 7 Juin 2012, Kadidiatou Koné

Source :: Libération

La Cour de cassation a fait un premier pas vers une remise en cause de la garde à vue des étrangers au seul motif qu'ils sont en séjour irrégulier, mesure à laquelle sont soumis 60.000 clandestins par an selon le Groupe d'information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti).

La chambre criminelle de la Cour de cassation a estimé que le séjour irrégulier d'un étranger ne peut suffire à son placement en garde à vue dans le cadre d'une procédure d'expulsion.

Cet avis rendu mardi doit orienter la première chambre civile de la haute juridiction, qui tranchera définitivement la question à une date qui n'est pas encore connue.

"Ce serait une rupture avec l'idée que l'étranger est assimilé à un délinquant et une remise en cause de la pratique quotidienne", s'est félicité Me Patrice Spinosi, avocat de la Cimade, association assistant les étrangers en rétention.

"La question est: quand vous arrêtez un étranger en séjour irrégulier, combien de temps vous pouvez le garder et sous quel mode: garde à vue ou contrôle d'identité?" a-t-il résumé.

Actuellement, le recours à la garde à vue est généralisé. Sur 100.000 étrangers ayant fait l'objet d'une procédure pour séjour illégal, 60.000 sont passés par la cellule.

"Il y a un détournement de procédure, puisqu'on utilise une procédure pénale (la garde à vue, ndlr) pour aboutir à une décision administrative (sur une éventuelle expulsion, ndlr). On utilise la garde à vue pour le confort de la police, de la préfecture et du procureur de la République", parce qu'elle laisse plus de temps (48 heures maximum), a dénoncé Stéphane Maugendre, président du Gisti.

Vérification d'identité

Mais cette pratique est plus que jamais remise en cause par les associations de défense des étrangers depuis que la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a rendu en décembre 2011 un arrêt affirmant qu'un étranger en séjour irrégulier ne peut être emprisonné sur ce seul motif.

Elles estiment que la détention n'étant plus autorisée, les étrangers ne doivent pas être placés en garde à vue puisque l'importante réforme de cette mesure entrée en vigueur en juin 2011 limite son recours aux seuls cas où une personne est soupçonnée d'avoir "commis ou tenté de commettre un crime ou un délit puni d'une peine d'emprisonnement".

Le gouvernement français faisait jusqu'ici une autre lecture de cet arrêt, le jugeant compatible avec la pratique de la garde à vue.

D'où la saisine de la haute juridiction dans le but de trancher ce débat et mettre fin à la cacophonie judiciaire, puisque, sur le terrain, les tribunaux rendent des décisions contradictoires, tantôt favorables aux étrangers, tantôt non.

Comme la question touche à la garde à vue, qui relève du champ de la chambre criminelle, la première chambre civile de la Cour de cassation, compétente en matière de droit des étrangers, avait souhaité obtenir son avis consultatif.

"Le ressortissant d'un Etat tiers ne peut (...) être placé en garde à vue à l'occasion d'une procédure diligentée pour entrée ou séjour irréguliers selon la procédure du flagrant délit", écrit la chambre criminelle dans l'avis consulté mercredi par l'AFP.

Si la chambre civile suit la chambre criminelle, "les pratiques policières changeront et on va revenir à la procédure de vérification d'identité", d'une durée maximale de quatre heures, a estimé M. Maugendre.

Seuls "effets pervers" à craindre, selon lui: des placements en garde à vue pour des délits annexes plus ou moins fondés (outrage aux forces de l'ordre, occupation illégale d'un lieu si interpellation dans un squat, etc.)

6/6/2012

Source : La Croix/AFP

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