samedi 27 avril 2024 07:46

La culture marocaine dans des sociétés multiples : expériences de Marocains des Pays-Bas

jeudi, 08 juin 2023

Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) a organisé, mercredi 7 juin 2023, au Salon du livre à Rabat, une table-ronde sur le thème « La culture marocaine dans des sociétés multiples : expériences de Marocains des Pays-Bas ». Ilham Cherradi, décoratrice et influenceuse spécialisée dans l’art de table marocain, Hassan El Ammouri, urbaniste et artiste, président de la Fondation Arte Ganza (Maison de la culture du monde, d’art et de création), Nadia Zarouali, auteure de plusieurs livres d’art culinaire marocain et Hanane El Ghazouani, actrice associative et créatrice de la marque de sacs à main « Norasbags », ont animé cette rencontre modérée par Jaouad Achakouri, Docteur en études comparatives de jurisprudence islamique et chargé de mission au CCME.

 Abdelouahab Bellouki, ancien ambassadeur du Maroc aux Pays-Bas et le musicien Haj Youness, distingué par la Médaille de la culture pour la paix au siège des Nations Unies à New York et par le titre d’ambassadeur de la culture marocaine aux États-Unis d’Amérique, faisaient également partie du public de la salle.

Les panélistes, tous venus des Pays-Bas, ont expliqué comment leur attachement à leurs racines et culture marocaines a été la clé de voûte de leur réussite et un moyen de se démarquer, chacun dans son domaine.

Pour Nadia Zerouali, par exemple, la cuisine a été même un outil d’intégration. « Ma mère, une immigrée venue du Maroc vers une petite ville hollandaise, arrivait à tisser des liens avec les voisins grâce aux odeurs de notre belle cuisine qui traversait notre petite ruelle ». « J’ai alors compris que le partage d’un simple repas chez mama Fadila pouvait rapprocher des communautés de différentes cultures et horizons et était un moyen efficace de communication ».

Etant « complètement hollandaise, d’origine marocaine, je sens que la culture du Maroc est plus forte, riche et marque les esprits, ceci surement parce que mon père nous a inculqué l’amour de notre pays et nous a raconté l’histoire de nos produits et nos traditions ».

Pour transmettre cette charge émotionnelle, Nadia Zarouali a créé le « couscous bar » où le couscous marocain, « ce plat mythique et exceptionnel est servi tous les jours en guise de partage culturel avec les communautés locales et en visite ». Elle a également lancé une ligne marocaine de vente des épices, huiles marocaines …

Pour sa part, Ilham Cherradi, partie aux Pays-Bas à l’âge de 22 ans, dit « avoir senti remonter en elle, une fois à l’étranger, toutes les valeurs qu’elle a apprises auprès de sa famille au Maroc ». Elle transmet à travers ses programmes d’art décoratif et de table les valeurs de partage, d’esthétisme et de valorisation de produits simples en cuisine, qui « pour nous étaient normales mais impressionnaient tout mon entourage d’Européens ».

En 2017, ses enfants l’ont encouragé à partager ses habitudes en art de vivre marocain sur les réseaux sociaux. Un pas qui « a pris de l’ampleur, au point de me faire sentir en peu de temps comme une ambassadrice de l’art de vivre marocain aux Pays-Bas ». Elle devient alors très sollicitée par les médias hollandais, « curieux d’apprendre ce qui nous distingue surtout en période de fêtes religieuses et du mois de Ramadan qui connaissent une période de grande affluence dans les marchés commerciaux et un rebond exceptionnel des consommations ».

C’est en ce sens que Hanane El Ghazouani, « porteuse comme nous tous de valeurs fortes et d’une civilisation historique et profonde » a voulu mettre son vécu en valeur et le transmettre aux différentes composantes de la société d’accueil.

« J’ai toujours été impressionnée par l’artisanat marocain, les motifs de zellije, les riads, la beauté. J’ai alors eu l’idée de le mettre en œuvre dans un objet du quotidien, le sac à main, ou je peins des motifs qui reprennent la culture marocaine ». Et ça ne se résume pas à un acte commercial : » j’ai lancé un showroom où je vends mes sacs mais où je présente surtout la culture marocaine, je parle aux clients de nos villes, j’y sers du thé et des gâteaux marocains, pour faire connaître la culture ».

Artiste musicien au parcours académique scientifique, Hassan El Ammouri s'est largement inspiré de sa ville natale. « J’ai grandi à Fès, une ville imbue d’histoire et de musique. On y sent au quotidien que l’art marocain est pétri de plusieurs cultures mondiales, car nous avons depuis des siècles vécus avec d’autres cultures et religion. J’y ai aussi senti que la culture est un vecteur du vivre-ensemble car là où il y a amour et art il y a la paix ».

Il se rappelle un fort moment de partage, quand « le roi des Pays-Bas est venu célébrer la fête nationale du pays dans ma ville, on lui a présenté une exposition qui a mis en valeur les 130 nationalités qui y coexistent, et j’y présenté le costume marocain, la jellaba et autres éléments de « tamaghrabit » qui avaient impressionné le public ».

CCME

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