dimanche 28 avril 2024 13:19

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Sans-papiers : le combat pour rester en France

En France depuis 1995, en cas de rejet de son recours, il devra abandonner son métier de carreleur, sa famille et ses amis de seize ans. Direction le Maroc, aller simple.

En petits groupes, enfants et biberons à la main, une centaine de personnes patientent. Bientôt 9 h 30. Dans quelques minutes, les portes de la salle d’audience de la 3e chambre du tribunal administratif de Montpellier vont s’ouvrir.

Une longue matinée s’annonce : vingt-trois dossiers de sans-papiers vont être examinés. Ressortissants arménien, algérien, nigérian ou encore marocain, leurs histoires de vie, si différentes, se rejoignent en un point : tous ont vu leur demande de titre de séjour rejetée.

Accompagnés par leur famille, Jennifer, Becky ou encore Brahim se sont levés tôt. Inquiets et mus par le même souhait : voir la décision signant leur obligation de quitter le territoire français annulée. "Le premier rang est réservé aux avocats. Tout le monde ne peut pas entrer." C’est l’heure. Les plus habiles se faufilent dans la salle. Tous les autres restent dans le hall.

Sans lever les yeux de sa feuille, le rapporteur public enchaîne les histoires à vitesse grand V. Célibataires, sans enfants, sans attaches familiales solides, les motifs justifiant les refus de régularisation se ressemblent. À la barre, Me Marignan plaide le cas de Kanamoty, étudiant sénégalais à l’université Paul-Valéry.

À ses côtés, le jeune homme, tête baissée, est silencieux. Peut-être se souvient-il de son entrée sur le territoire, en septembre 2006. Juste à temps pour la rentrée universitaire. Cinq ans plus tard, à 28 ans, il est marié et a obtenu, avec difficulté parfois, ses semestres. "Tenace, assidu, persévérant", l’un de ses maîtres de conférence lui a adressé une lettre de soutien, lue par son avocat. Le temps de la plaidorie est écoulé. Kanamoto repart comme il était arrivé. Muet, tête baissée.

Numéro 111 245 : autre dossier, autre vie, même procédure. Ressortissant marocain, en France depuis 1995, Omar a vu sa requête de titre de séjour rejetée, en juillet dernier. "Excusez-nous, excusez-nous .» Une ribambelle de femmes en jupes longues, des parentes ou amies, peut-être, tentent de trouver un siège libre. Derrière la porte, une centaine de personnes attendent toujours. "Reconduit à la frontière en 2010, il revient quelques jours plus tard avec un titre de séjour italien valable jusqu’en 2012", lit le rapporteur. Comme Kanamoto, Omar ne bronche pas.

Si son recours est rejeté, il devra abandonner son métier de carreleur, sa famille et ses amis de seize ans. Direction le Maroc, aller simple.

7/6/2011, LAURIE ZÉNON

Source : Midi Libre

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