samedi 27 avril 2024 17:01

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

"Les enfants d'immigrés croient dans l'école"

Chercheur pour le ministère de l'éducation, Jean-Paul Caille publie dans France, portrait social - rendu public par l'Insee vendredi 13 novembre - une étude sur les bacheliers, premiers dans leur famille à décrocher ce diplôme. Au sein de ce groupe, émerge la catégorie spécifique des enfants d'immigrés.

A l'heure où s'ouvre le débat sur l'identité nationale, les enfants d'immigrés construisent-ils leur parcours scolaire comme les autres élèves ?

Les parents immigrés se distinguent des autres parents non-bacheliers par des aspirations scolaires plus fortes pour leurs enfants. Huit fois sur dix, ouvriers ou employés de service, les pères sont plus nombreux à souhaiter que leur enfant poursuive ses études jusqu'à vingt ans et plus et croient aussi plus fréquemment à l'utilité des diplômes de l'enseignement supérieur. On explique cette différence par le fait que le projet de migration qui les a amenés en France est souvent lié à un espoir de mobilité sociale, que les générations suivantes intègrent. Mais aussi par le fait que ces parents n'ont pas connu l'échec scolaire vécu par de nombreuses familles ouvrières d'origine française. Ils ne sont pas allés à l'école longtemps parce que l'offre scolaire de leur pays était limitée.

Et pourtant, les résultats bruts de ces jeunes ne sont pas excellents alors que les deux tiers d'une génération sont aujourd'hui bacheliers...

Lorsqu'on regarde les seules familles dans lesquelles ni le père ni la mère ne possèdent le bac, on ne peut souscrire à un tel constat. Un enfant appartenant à une famille non immigrée a une chance sur deux d'obtenir le bac. Cette probabilité est la même chez les jeunes issus de l'immigration portugaise (50 %), maghrébine (49 %), ou subsaharienne (46 %). Elle n'est vraiment plus faible qu'au sein des familles originaires de Turquie (31 %) et plus élevée que parmi les enfants d'immigrés asiatiques.

A quel moment le principe de réalité entache-t-il leurs rêves d'ascension sociale ?

En fin de seconde, les enfants d'immigrés demandent moins souvent une orientation en première technologique, ou vers l'enseignement professionnel, qu'un baccalauréat général. Mais ils sont plus orientés vers des premières technologiques parce que leurs résultats sont jugés trop faibles pour les sections générales. A l'entrée dans l'enseignement supérieur, ce sont encore leurs dossiers scolaires qui ne leur permettent pas d'obtenir la formation qu'ils souhaitent.

Est-ce que l'école est équitable avec eux ?

Je travaille depuis 1995 sur les parcours scolaires des enfants de l'immigration. J'ai étudié les procédures d'orientation et les notations et toutes choses égales par ailleurs, n'ai jamais pu mettre en évidence de discrimination. Ils obtiennent les mêmes orientations que des enfants qui ne sont pas issus de l'immigration.

Source : Le Monde

SG au JT de 2m: spécial programmation de la journée internationale des migrants

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