Nissrin, la vie rêvée d'une maroco-néerlandaise

Nissrin Dkhissi est jeune, polie et éduquée. Si le muguet ne fait pas partie de la tradition du pays de la tulipe, la jeune femme fête son anniversaire tous les 1er mai depuis 1989. Elle est née à Enschede, une ville moyenne des Pays-Bas, située tout près de la frontière avec l'Allemagne : » bien que Enschede soit plus petite et moins connue qu'Amsterdam, Utrecht ou La Haye, j'y suis heureuse » nous affirme Nissrin.

Alors que seuls les problèmes sont abordés lorsqu'il est question des jeunes néerlandais d'origine marocaine, Nissrin est à elle seule une preuve que les nouvelles générations de néerlandais dont les parents sont d'origine marocaine, n'ont pas besoin de s'intégrer aux Pays-Bas, puisqu'ils sont néerlandais. Mieux : ils assument leurs origines.

D'ailleurs Nissrin va même au-delà, en revendiquant sa fierté « de dire que je suis la fille de Amina Akka et Abdelaziz Dkhissi " tous deux originaires de Larache, au nord du Maroc. Et d'ajouter « alors que d'autres néerlandais d'origine marocaine n'ont appris que le néerlandais, mes parents se sont aussi attelés à nous - ndlr Nissrine et ses frères jumeaux)- apprendre la darija marocaine et nous envoyer dans une école musulmane, durant les week-ends , afin que nous apprenions l'arabe ».

Elle poursuit "alors que mes parents sont nés et ont grandi au Maroc, les jumeaux et moi sommes nés et avons été élevés aux Pays-Bas. Ce qui fait que je me sens à la fois néerlandaise et marocaine ». Son parcours, qui sans être marginal, reste encore plutôt rare aux Pays-Bas, elle le doit, nous dit-t-elle, principalement à ses parents : » il nous ont toujours encouragé à avoir de l'ambition d'écouter notre cœur, sans pour autant oublier d'où nous venions ».

C'est de son père qu'elle tient sa passion pour la connaissance de l'Autre et sa volonté d'apprendre « lorsque j'étais plus jeune mon père était mon idole : il m'a appris la sociabilité, à respecter l'Autre et à me battre pour ce que je voulais ».

Au lendemain de son anniversaire, le 2 mai 2013, la jeune femme s'était rendue avec plus d'une vingtaine d'autres néerlandais d'origine marocaine, au siège du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME). Contrairement à Antigone (version Anouilh) et à son célèbre « comprendre, toujours comprendre, moi je ne veux plus comprendre », Nissrin voulait comprendre -et apprendre-...comme Spinoza, natif, lui, des siècles auparavant, d'Amsterdam.

Parallèlement à ses études en administration publique (équivalent de l'ENA) à l'université de Twente, dans la ville qui l'a vue naître, Nissrin vit sa vie avec ce besoin constant de mieux connaître et comprendre l'Autre.

Elle passe plusieurs mois en Chine où elle se rend pour un voyage d'études avec une association dont elle est membre. De cette expérience elle dit :»c'était à la fois intéressant et intense. J'ai beaucoup appris sur moi-même ; qui je suis et ce dont je suis capable"...

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