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Trois questions à l'écrivain Fouad Laroui

mardi, 28 mai 2013

Lors de l'hommage rendu par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), le 27 mai 2013, l'écrivain Fouad Laroui a répondu à trois questions de la rédaction du CCME

Pourquoi avez-vous choisi la langue néerlandaise pour écrire de la poésie ?

J'ai effectué mes études en France, comme tout le monde, je suis revenu ici, j'ai travaillé et puis j'ai décidé de repartir et les hasards de la vie m'ont amené en Hollande. Je continue d'écrire en français, j'ai appris le néerlandais et j'ai écrit des recueils de poèmes en néerlandais parce que je considère que si tu habites dans un pays tu dois faire l'effort d'apprendre la langue. On a la chance extraordinaire d'apprendre une langue, de connaitre une culture, je me suis approprié le néerlandais. Je n'ai jamais pris un seul cours de néerlandais: j'ai appris le néerlandais en lisant les journaux... Alors évidement il faut y aller, moi j'ai fait des études c'est assez facile... Je pense que c'est beaucoup plus difficile pour une personne presque analphabète au Pays-Bas. Si j'ai un seul message à passer aux immigrés c'est apprenez la langue, apprenez la culture, et appropriez-les vous, sinon vous n'avez rien.

Comment avez-vous vécu l'entrée au parlement de populistes ouvertement islamophobes?

Il faut être équitable. Le populisme et l'islamophobie ne sont pas venus comme ça: ils sont aussi la conséquence du comportement d'un certain nombre de nos concitoyens. Des concitoyens par exemple qui refusent de serrer la main alors qu'ils sont eux-mêmes fonctionnaires et qu'ils travaillent au Pays-Bas; ou alors, il y a le port du niqab, on voit plus ces espèces de Burqa ridicules qui n'ont rien a voir avec la culture marocaine. Vu sous cet angle, j'estime que là, eux aussi, sont responsables de la montée du populisme et de l'islamophobie. Il ne faut pas croire que le populisme et l'islamophobie sont apparus parce que les Hollandais sont méchants, ils sont apparus aussi à cause de ces gens-là. Bien sûr des gens comme Geert Wilders sont lamentables et ils ont tiré profit de ces gens-là. Cependant, il faut chercher aussi les responsabilités en nous même. Je n'excuse absolument pas l'islamophobie qu'il faut condamner, je n'excuse pas le populisme qu'il faut combattre, mais je dis faisons attention nous aussi a l'image que nous donnons en Europe.

Est-ce-que l'ingénieur que vous êtes aurait pu être l'écrivain que vous êtes devenu si vous étiez resté au Maroc ?

J'ai toujours eu l'envie d'écrire. Quitter le Maroc m'a donné des sujets si vous voulez, l'idée d'être à l'étranger, d'être en exil .... Si j'étais resté au Maroc j'aurais quand même écrit, mais des choses différentes.

SG au JT de 2m: spécial programmation de la journée internationale des migrants

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